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La Birmanie ouvre son économie, non sans risques

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Message  Admin Mar 22 Mai 2012 - 6:16

A Dawei, au sud du pays, le régime birman espère construire la zone industrielle la plus grande d’Asie du Sud-Est.

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Le 27 janvier 2012, des ouvriers au travail sur le chantier du port en eaux profondes de Mayingyi, dans la future zone industrielle de Dawei.
(Soe Than WIN / AFP)

Comme l’ancienne junte militaire, le nouveau gouvernement civil ne respecte pas les droits des riverains.

Casques de chantier vissés sur la tête, des ouvriers coulent les fondations d’un vaste bâtiment. «Nous construisons un hangar», explique l’un d’eux. Autour de lui, des terrains très étendus, récemment déboisés. C’est ici qu’Ital-Thai Development (ITD), une firme thaïlandaise, prévoit de bâtir une nouvelle ville. Elle y installera quelques-uns des 20 000 déplacés, qui devront bientôt quitter leurs bourgs pour laisser place au gigantesque projet industriel d’ITD: des raffineries, des usines de production d’engrais, de pâte à papier, des aciéries.

Ce complexe devrait couvrir une surface de 250 km2 sur les bords de la mer d’Andaman, à quelques kilomètres au nord de la ville de Dawei, soit la plus grande zone industrielle d’Asie du Sud-Est.

LA THAÏLANDE PREMIÈRE BÉNÉFICIAIRE DU PROJET
Beaucoup des ouvriers qui travaillent sur ce chantier sont thaïlandais. Aung Zaw, lui, est un des rares Birmans. «Nous, locaux, n’avons pas l’habitude de faire ce genre de travail de construction, note le jeune soudeur. ITD n’emploie donc pas beaucoup d’entre nous. Les autorités ont dit qu’elles créeraient des emplois. Elles ne l’ont pas fait. Dans mon village, beaucoup de jeunes n’ont plus de travail car ITD leur a pris leurs terres agricoles.»

Le projet industriel devrait bénéficier en premier lieu à la Thaïlande. Via le futur port en eau profonde de Dawei, le royaume voisin pourra importer des marchandises, mais aussi des hydrocarbures, en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient, sans avoir à les faire transiter par le lointain Détroit de Malacca, au large de l’Indonésie.

«Les Thaïlandais ne peuvent pas développer ce genre d’industries chez eux pour des raisons environnementales. Ils viennent donc faire leurs sales affaires chez nous», accuse sans détour Thant Zin, un jeune activiste de la Dawei Development Association, qui milite contre le projet. La Birmanie n’a encore aucune législation environnementale protectrice.

UNE VIE TRANQUILLE BOULEVERSÉE
Aux affaires depuis mars 2011, le nouveau gouvernement birman, dit civil, a ouvert le pays sur le plan économique. Il a entrepris des réformes politiques – libérations de détenus de conscience, relâchement du contrôle sur la presse, légalisation des manifestations – pour séduire la communauté internationale. Le 23 avril 2012, l’Union européenne a ainsi levé toutes ses sanctions économiques, en place depuis 1996, sur le régime des anciens généraux.

Mais à Mayingyi, les riverains ne veulent pas être les victimes du décollage économique et refusent de céder leur village aux appétits du géant thaïlandais ITD. Ils y récoltent du latex, des noix de cajou, de bétel et de coco. Ils y mènent une vie tranquille. Pourtant, ils s’attendent à devoir plier bagage d’ici à l’été. Et certains commencent à se faire à l’idée de négocier d’honnêtes compensations. ITD propose 50 000 kyats (50 €) par hévéa perdu.

Les locaux, eux, exigent une somme quatre fois supérieure. Beaucoup déplorent la brutalité de la société ITD et des autorités locales. «On nous dit par exemple: “Vendez votre terre maintenant à tel prix. Car vous n’aurez plus rien quand vos terrains seront saisis”», se plaint Khun Than, 48 ans, agriculteur à Mayingyi.

DES RIVERAINS MANIFESTENT LEUR OPPOSITION
Les riverains de la zone industrielle ont toutefois encore un petit espoir. D’une part, ITD ne semble pas capable de financer un projet d’une telle ampleur. À terme, la zone industrielle pourrait être plus petite que prévue. D’autre part, sous le régime actuel, les riverains de Dawei peuvent manifester leur opposition au projet. Et ils ne s’en privent pas.

Ko Lay Lwin, un habitant de Yalaing, traduit des articles de la presse thaïlandaise qui traitent de la zone industrielle. Il les distribue dans les villages. «Sous le régime militaire précédent, j’aurais été arrêté pour cela», sourit-il. Et sa mobilisation paie. «Nous avons rédigé des communiqués pour nous opposer au projet de centrale à charbon sur le complexe industriel et les autorités l’ont suspendu, se réjouit-il. Nous pensons que le gouvernement civil actuel est meilleur que la junte militaire auparavant au pouvoir.»

Rémy Favre (à Dawei)

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Economie/La-Birmanie-ouvre-son-economie-non-sans-risques-_EP_-2012-05-21-808821
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Message  Admin Mer 23 Oct 2013 - 22:00

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