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Les Royaumes de l'Asie du Sud-Est

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Message  Admin Lun 30 Aoû 2010 - 6:10

Note de l'auteur

Avant de quitter Montréal pour ce voyage j'ai préparé les notes suivantes sur quelques-uns des royaumes et des empires qui ont le plus fortement marqué l'Asie du Sud-est pour aider à mieux comprendre leur influence sur la réalité actuelle dans la région. Elles sont présentés par ordre alphabétique car elles couvrent toute la région et sont citées dans plusieurs autres textes. (Pour éviter toute confusion, j'ai utilisé les noms modernes autant que possible en indiquant une seule fois les anciens noms pour servir de référence.)



A) Le royaume d'Ayutthaya [1351-1767](Thaïlande)

Ayutthaya est située dans les riches plaines rizicoles du bassin du Fleuve Chao Phraya, à 90 km au nord de l'actuelle Bangkok. Pendant les 400 ans de la période d'Ayutthaya les Thaïs ont renforcé leur position en tant que pouvoir dominant dans ce qui est maintenant le centre-nord de la Thaïlande, de même que dans sa région péninsulaire du sud. Comme plusieurs des voisins d'Ayutthaya appelaient le pays "Siam," les Thaïs d'Ayutthaya étaient connus sous le nom de Siamois. Ayutthaya était d'abord seulement une petite ville royaume à la frontière nord-ouest du puissant empire Khmer. Cependant, en moins d'un siècle, les rois Thaïs ont réussi a repousser les Khmer, et en 1431 ils ont saccagé leur grande capitale d'Angkor. Les guerres contre les puissances voisins sont restées endémiques au temps d'Ayutthaya. En 1438, Sukhothaï, très affaiblie est devenue en une province d'Ayutthaya mais Chiang Maï(Lan Na)est restée libre de l'autorité d'Ayutthaya, bien quelle ait tombé plus tard sous l'influence Birmane.

Quand les Siamois ont conquis Angkor, ils ont ramené beaucoup de prisonniers Khmers à Ayutthaya. Certains d'entre eux avaient été des fonctionnaires ou des artisans à la cour royale Khmer, et les souverains d'Ayutthaya ont adopté beaucoup de pratiques indiennes qui avaient été adoptées par les Khmers, dont le concept de la divinité du souverain. Le roi a acquis le pouvoir de vie et de mort sur tous ses sujets. Seul les membres de la famille royale pouvaient le regarder en face et il fallait lui adresser la parole dans un langage spécial utilisé exclusivement pour la royauté. Le pouvoir du souverain était maximisé non seulement par les concepts symboliques et idéologiques dérivés des croyances Indo-Khmer sur le dieu-roi mais aussi par la centralisation du pouvoir politique. Les Thaïs ont développé un état dans lequel le souverain était au centre d'une série de cercles concentriques. Les cercles extérieurs étaient gouvernés par des seigneurs héréditaires, alors que les cercles intérieurs étaient dirigés par des administrateurs désignés par le roi.

Les rois d'Ayutthaya ont aussi mis en place un code civil et criminel formel basé sur l'ancienne jurisprudence indienne. Au même moment, un système hiérarchique formel extrêmement complexe attribuait à chaque personne un nombre variable de points qui indiquait son rang dans la société. Au bas de l'échelle, un esclave valait 5 points. Un homme libre en valait 25 et plus, alors que l'héritier du roi valait pas moins de 100,000 points. (Ça sent les castes hindoues!)

La plus grande partie des gens du temps d'Ayutthaya était des paysans fermiers, des hommes libres ou des esclaves. Ces derniers comprenaient des captifs de guerre, des prisonniers, et des débiteurs. Les hommes libres étaient obligés de travailler pendant six mois de chaque année pour les représentants locaux du roi, de payer des impôts, et d'assurer le service militaire quand c'était nécessaire. Un système compliqué de patronage s'étendait à toute la société, les protégés rendaient service à leurs patrons contre la protection de ceux-ci. Ayutthaya était une société peu peuplée et le besoin constant de main d'œuvre contribuait à protéger les protégés contre les exigences excessives des patrons car si les exigences d'un patron devenaient trop lourdes, l'homme libre pouvait toujours, en dernier ressort, s'en aller vers de nouvelles terres et changer de patron.

Malgré l'introduction du Brahmanisme dans le rituel de la cour et le mélange d'animisme et de superstition qui se retrouvait dansles pratiques religieuses à tous les niveaux de la société, le Bouddhisme de Theravada a profondément pris racine partout au Siam au temps d'Ayutthaya. L'implantation du Bouddhisme monastique a joué un rôle important dans la société, formant un point focal pour la vie du village, donnant aux jeunes garçons une éducation, et offrant à ceux qui ont choisissaient la vie monastique un moyen de promotion sociale.

A son apogée, Ayutthaya était l'une des villes les plus riches et les plus cosmopolites de son temps. Bien qu'elle fut enclavée, elle était facilement accessible aux vaisseaux marins remontant le Fleuve Chao Phraya et elle est devenue un florissant centre du commerce international. C'est pendant cette période que les commerçants et les voyageurs européens ont commencé à venir au Siam. Les Portugais ont atteint le Siam dès 1511 après leur conquête de Malacca sur la péninsule malaise. Ils ont été suivis au 17ième siècle par les commerçants et les missionnaires hollandais, anglais, espagnols, et français. Les rois Ayutthaya ont permis l'implantation de commerçants chinois, indiens, perses, et aussi européens. Ils ont utilisé les services de guerriers japonais et ont permis aux missionnaires occidentaux de prêcher dans les territoires d'Ayutthaya. En plus du commerce extensif qu'ils ont engagé avec la Chine, l'Asie du Sud-est, et l'Inde, les souverains de d'Ayutthaya envoyaient des missions triennales pour payer tribut à la cour impériale Chinoise. Ils ont établi des missions Bouddhistes au Sri Lanka et ont envoyé des émissaires à l'étranger, jusqu'en Europe. Le roi Naraï (qui a gouverné de 1656 à 1688) a commencé une série d'échanges diplomatiques entre Ayutthaya et la cour française de Versailles et a même désigné un aventurier Grec, Constantine Phaulkon, comme son premier ministre. Cependant, les Européens sont finalement devenus trop zélés dans leurs efforts de convertir les Siamois Bouddhistes au Christianisme. En 1688 les Siamois ont expulsé les Français d'Ayutthaya et ont pratiquement fermé leurs portes aux occidentaux pendant les 150 ans qui ont suivi.

Cependant, la première menace à la souveraineté d'Ayutthaya est venue non pas d'Europe, mais du Myanmar. En 1569 une expédition de l'état birman de Toungoo a envahi Ayutthaya et a dévasté le pays à plusieurs miles aux alentours. Sous la direction de Naresuan (qui a gouverné de 1590 à 1605), Ayutthaya a recouvré son indépendance mais le conflit avec Myanmar a persisté et au milieu du 18ième siècle, les armées birmanes ont une fois de plus pris Ayutthaya. Cette fois la ville ne va pas s'en remettre. A la suite du saccage de la ville en 1767, le roi et les membres de la famille royale ont été déportés au Myanmar avec des milliers de captifs. Toutes les archives d'Ayutthaya ont été brûlées et ses œuvres d'art détruits.



B) Le royaume de Bagan [849-1287](Myanmar)

Depuis le début du 6ième siecle, des tribus d'ethnie birmane venues du Nord, s'infiltraient du Nord dans la région centrale du Myanmar occupée par le peuple Pyu qui subissait l'influence du Bouddhisme Mahayana venue du Bihar et du Bengale. Les Birmans se sont concentrés autour de la petite colonie de Bagan sur la rive gauche du fleuve Irrawaddy, à 150 km au sud-ouest de Mandalay. Au milieu du 9ième siècle, Bagan est devenue la capitale d'un puissant royaume qui allait unifier le Myanmar et inaugurerla domination birmane du pays qui a perduré jusqu'à ce jour. Pendant les 8ième et 9ième siècles le royaume de Nanzhaoétait devenu le pouvoir dominant dans le sud-ouest de la Chine. Nanzhao avait lancé une série de raids sur les villes d'Asie du Sud-est au cours des premières décades du 9ième siècle et avait même pris Hanoi en 861. Les villes Môn et Khmer avaient résisté, mais la capitale Pyu de Halingyi était tombée. Les Birmans ont occupé ce vide politique, établissant Bagan comme leur capitale en 849. En 1287 Bagan a été envahie par les Mongoles pendant leurs grandes conquêtes, et elle n'a jamais recouvré sa position prédominante.

Bagan est maintenant un centre de pèlerinage doté d'anciens monuments Bouddhistes restaurés et redécorés qui sont encore en usage. Les ruines d'autres temples et pagodes couvrent une large zone. Un tremblement de terre en 1975 a sévèrement endommagé plus de la moitié des plus importantes structures et a en irrémédiablement détruit plusieurs. Toute la pagode de Buphaya qui fut pendant neuf siècles un point de repère pour les navigateurs fluviaux, est tombée dans l'Irrawaddy et a été emportée par les eaux. Le village a aussi une école de vernissage d'objets en laque pour lesquels la région est célèbre. L'importance de Pagan se trouve dans son héritage plutôt que son présent.

L'ancienne Bagan était une ville fortifiée, son coté ouest se trouvant sur le Fleuve Irrawaddy. C'était le centre d'un réseau de grandes routes par lesquelles ses souverains pouvaient contrôler une grande région de plaines fertiles et dominer les autres grandes villes dynastiques du Myanmar telles que Bago. A partir du port de Thiripyissaya, en aval sur le fleuve, un important commerce d'outre-mer fut développé avec l'Inde, le Ceylan, et d'autres régions d'Asie du Sud-est. Les murs de l'ancienne ville contenaient probablement seulement des bâtiments royaux, aristocratiques, religieux, et administratifs à l'origine mais on y trouve maintenant une partie importante de la ville moderne. On pense que le peuple habitait à l'extérieur dans des maisons de construction légère ressemblant beaucoup à celles occupées par les paysans d'aujourd'hui. La ville fortifiée, dont les canaux étaient alimentés par l'Irrawaddy, était ainsi une forteresse dynastique sacrée. Le circuit de ses murs et la partie longeant le fleuve mesure 4 km mais il y a des indications que peut-être un tiers de la vieille ville ait été emportée par le fleuve. Le bâtiment étant principalement en briques, les décorations étaient faites de briques sculptées, en stuc, et en terre cuite. La plus ancienne structure existante est probablement le Gyaung Nat Hlaung datant du du 10ième siècle.

Sous le Roi Anawrahta (1044 à 1077), les Birmans ont finalement conquis les autres peuples de la région, y compris les Môn, qui avaient été dominants autour de Thaton et Bago au sud. Ils ont déménagé la famille royale Môn avec ses savants et artisans à Bagan, faisant de celle-ci le centre d'une forme officielle et fondamentaliste du Bouddhisme Theravada adopté du Sri Lanka (Hinayana). Ce fut le début de l'âge d'or de Pagan, qui s'est nourri au début des traditions artistiques Môn. Le grand nombre de monastères et de monument construits et entretenus pendant les 200 ans qui ont suivi s'explique par la grande richesse du royaume et par le grand nombre d'esclaves qualifiés ou non que possédait chaque monastère. La ville devint un des plus importants centres d'enseignement du Bouddhisme.

Des bâtiments plus petits entourent les pagodes et temples les plus importants. Tous s'inspirent de prototypes indiens, modifiés pendant leur développement subséquent par les Môn. Le principal thème architectural est le Stûpa Bouddhiste; un grand dôme en cloche, destiné initialement à contenir, près de son sommet, les reliques sacrées de saints Bouddhistes. Un autre, est la terrasse qui, complété par des escaliers, des portes, des stûpas supplémentaires et des flèches, symbolise une montagne sacrée. Pendant le cours de l'évolution artistique, les thèmes était fréquemment combinés et la combinaison s'ouvrait sur une complexe salle rectangulaire avec des portiques s'étendant sur les côtés, couronnée par un Stûpa, ou dans certains cas, par une tour rectangulaire au profil courbé, rappelant les flèches de temples indiens contemporains. Une vue sur le site de Bagan montre une série de variations et de combinaisons de ces thèmes.

Anawrahta a construit la pagode Shwezigon comme reliquaire d'une copie de la dent du Bouddha gardée à Kandy. Il a construit, à coté, un temple de nat avec des images. Le Shwezigon est une énorme pyramide avec terrasse, carrée en bas, circulaire au-dessus, couronnée par une Stûpa en cloche de forme traditionnelle Môn et ornée avec des escaliers, des portes, et des tour décoratives. Il est très vévéré et célèbre pour son énorme sommet d'or et incrusté de bijoux. Il a été considérablement endommagé par le tremblement de terre de 1975. Sont aussi vévérés le temple Mahabodhi pyramidal du 12ième siècle, construit comme une copie du temple construit sur le site de l'illumination du Bouddha à Bodh Gaya, en Inde, et le temple Ananda juste au delà la porte est inauguré en 1091 sous le Roi Kyanzittha. Lorsque le temple Thatbyinnu a à été construit en 1144, l'influence Môn s'était estompée et une architecture birmane avait été développée. Ses quatre étages ressemblant à une pyramide à deux niveaux, et son orientation, sont nouveaux. Ses pièces intérieures sont des salles spacieuses, plutôt que des passages mal éclairés creusés dans une masse montagneuse, comme dans l'ancien style. Ce bâtiment combinait les fonctions de Stûpa, de temple, et de monastère. Le style birman fut développé encore plus dans le grand temple Sulamani et a culminé dans le temple Gawdawpalin, dédié aux esprits ancestraux de la dynastie, dont l'extérieur est décoré avec des pagodes miniatures et l'intérieur, avec de nombreux ornements de surface colorés.



B) La période britannique [1824-1948](Myanmar)

La Première Guerre Anglo-Birmane est survenue à la suite de frictions entre Arakan à l'ouest de la Birmanie et Chittagong tenue par les Anglais au nord. Après la défaite du royaume d'Arakan en 1784-85 par la Birmanie, les réfugiés arakanais sont allés au nord en territoire britannique et, de leurs sanctuaires dans le Bengale, ils ont formé des contingents armés et ont de nouveau traversé la frontière pour attaquer les garnisons birmanes à Arakan. En représailles, les forces birmanes ont franchi la frontière pour entrer au Bengale, ne se retirant seulement quand elles ont été menacées par les autorités du Bengale. En 1823, les forces birmanes ont de nouveau traversé la frontière et les Anglais ont répliqué par une grande expédition marine qui a pris Rangoon (1824) sans combat. L'objectif des Anglais, de soumettre les Birmans en prenant la région du delta et en menaçant la capitale ne fut pas atteint et la résistance des Birmans s'est durcie. En 1825 les forces Indo-Anglaises avancèrent vers le nord. Le général birman Bandula fut tué dans une escarmouche au sud d'Ava et son armée mise en déroute. Le traité de Yandabo de 1926 mis fin formellement à la Première Guerre Anglo-Birmane. La victoire britannique a été possible principalement grâce aux importantes ressources de l'Inde qui ont permis une campagne prolongée s'étendant sur deux saisons de pluies. Les troupes indiennes conduites par les Anglais ont subi plus de 15,000 pertes en vies humaines.

Après une periode de paix de 25 ans, le gouvernement anglais de l'Inde a envoyé un officier naval, Commodore Lambert, à Rangoon pour enquêter sur des plaintes d'extorsion formulées par des marchands anglais. Quand Lambert a saisi un navire appartenant au roi birman, une autre guerre a commencé. En juillet 1852 les Britanniques avaient pris les ports de la Basse Birmanie et avaient commencé à marcher sur la capitale. Lentement mais sûrement, les forces Indo-Britanniques occupèrent les forets centrales de tek de la Birmanie. Le nouveau roi Mindon Min (1853 à 1878) demanda le retrait de forces britanniques. Les Anglais n'étaient pas réceptifs, mais ils ont hésité à avancer plus au nord et les combats ont simplement cessé dans l'impasse. Les Anglais ont alors occupé toute la Basse Birmanie mais sans reconnaissance formelle de la cour Birmane. L'impérialisme commercial était la raison de cette campagne.

Mindon a essayé de s'ajuster à la poussée de l'impérialisme. Il a décrété des réformes administratives et a rendu la Birmanie plus réceptive aux intérêts étrangers. Pour contrecarrer les Anglais, il a reçu des envoyés de la France et y a envoyé ses propres émissaires. Quand son gouvernement a mis à l'amende la Bombay Burmah Trading Corporation pour avoir sous évalué ses coupes de bois de tek dans le Toungoo, les Anglais saisirent l'occasion pour déclencher la troisième guerre Anglo-Birmane qui a duré moins de deux semaines en novembre 1885.

Le peuple du Myanmar ne s'attendait pas à la vitesse avec laquelle la capitale a été prise. Les troupes royales irrémédiablement surpassées se sont rapidement rendues mais la résistance armée a continué pendant plusieurs années. Le habitants du Myanmar croyaient que le but desAnglais était simplement de remplacer le roi Thibaw par un prince qui avait été protégé et préparé pour le trône en Inde. Cette croyance a semblé être confirmée quand le commandant anglais a demandé à la Haute Cour de Justice de continuer à fonctionner. Les Anglais ont finalement décidé, non seulement d'annexer tout le nord du Myanmar comme une colonie, mais aussi de transformer de tout le pays en province de l'Inde. Rangoon est devint la capitale de la province, après avoir été le capitale de la Basse Birmanie anglaise.



C) Le royaume de Champa [192-1700](Viêtnam)

Champa fut crée en l'an 192, pendant le démembrement de la dynastie Han de Chine, lorsque le fonctionnaire Han chargé de la région a établi son propre empire autour de l'actuelle ville de Hue. Le territoire était initialement habité surtout par des tribus sauvages constamment en lutte avec les colonies chinoises du Tonkin. Il est graduellement tombé sous l'influence culturelle indienne, évoluant en un pays décentralisé composé de quatre petits états, nommés d'après des régions de l'Inde, Amaravati (Quang Nam), Vijaya (Binh Dinh), Kauthara (Nha Trang), et Panduranga (Phan Rang). Les quatre états avaient une puissante flotte utilisée pour le commerce et pour le piratage. Le peuple Cham d'origine malayo-polynésienne et de culture indianisée, a été finalement uni sous le règne du Roi Bhadravarman autour l'an 400.

En représailles contre les raids Chams sur leur côte, les Chinois ont envahi Champa en 446, mettant la région sous leur suzeraineté une fois de plus. Finalement, sous une nouvelle dynastie au 6ième siècle, Champa rejeta son allégeance à la Chine et est entrée dans une ère de grande prospérité et de réalisations artistiques. Vers la fin du 8ième siècle les Chams ont été préoccupés par des attaques de Java, mais au 9ième siècle ils ont renouvelé leur pression sur les provinces chinoises au nord et sur l'Empire Khmerémergeant à l'ouest. Sous Indravarman II, qui a établi la dynastie Indrapura en 875, la capitale du pays fut transférée dans la province nordique d'Amaravati (Quang Nam), près de Hue, où de beaux palais et temples furent construits.

Au 10ième siècle le royaume vietnamien de Daï Viêt, basé à Hanoi, a commencé à exercer des pressions sur Champa, la forçant à abandonner Amaravati en l'an 1000 et Vijaya en 1069. Harivarman IV, qui a fondé la neuvième dynastie Cham en 1074, a pu résister à d'autres attaques vietnamiennes et cambodgiennes, mais en 1145 les khmers, sous le leadership agressif de Suryavarman II, ont envahi et conquis Champa. Deux ans plus tard un nouveau roi Cham, Jaya Harivarman I, est venu au pouvoir et a rejeté le règne khmer. Son successeur a saccagé la capitale cambodgienne d'Angkor en 1177. Entre 1190 et 1220 les Chams sont de nouveau tombés sous la suzeraineté cambodgienne, et tard dans le 13ième siècle ils furent attaqués par les rois Trãns du Viêtnam, ainsi que que par les Mongols en 1284. A la fin du 15ième siècle, des guerres incessantes d'agression et de défense avaient pratiquement détruit le royaume de Champa. Ses provinces furent annexées une à une jusqu'à l'absorbsion complète de Champa au 17ième siècle.



C) Le royaume de Chiang Mai [1292-1558](Thaïlande)

Le royaume de Chiang Maï(également appelé Lan Na)dans le nord de la Thaïlande d'aujourd'hui, a été fondé par le souverain Thaï de Chiang Rai, Mangraï, qui a conquis l'ancien royaume Môn de Haripunjaya(datant du 9ième siècle), et a construit une nouvelle capitale à Chiang Maï en 1296. Sous Mangraï et ses successeurs, Chiang Maï est devenue, non seulement puissante mais aussi un centre de diffusion du Bouddhisme Theravada vers les peuples Thaïs dans tout ce qui est maintenant le nord-est du Myanmar, le sud de la Chine, et le nord du Laos. Sous Tilokaracha(1441 à 1487), Chiang Maï est devenue célèbre pour son école et sa littérature Bouddhiste. Elle fut conquise par les Toungoo et intégrée dans l'empire Birman en 1558 mais les états centraux Thaïs d'Ayutthaya et de Bangkok ont contesté l'autorité Birmane sur la région. En 1774, le roi Thaï Taksin a chassé les Birmans de Chiang Maï mais celle-ci a conservé un certain degré d'indépendance vis-à-vis de Bangkok jusqu'à la fin du 19ième siècle.

Chiang Maï est la plus grande ville du nord de la Thaïlande et la troisième plus grande ville du pays après Bangkok et Khorat (Nakhon Ratchasima). Elle est située sur le fleuve Ping, un important affluent du fleuve Chao Phraya, près du centre d'un fertile bassin à une altitude de 335 mètres. Elle sert comme centre religieux, économique, culturel, éducatif, et de transport pour le nord de la Thaïlande et pour une partie du Myanmar voisin. La vieille ville, et plus particulièrement la ville fortifiée du 18ième siècle, se trouve sur la rive ouest du fleuve. Elle contient les ruines de plusieurs temples du 13ième et 14ième siècle dont le Wat Phra Sing (1345) qui abrite le Phra Sing, la statue de Bouddha la plus vénérée du nord et le Wat Chedi Luang (1411) qui a abrité le célèbre Bouddha d'émeraude maintenant à Bangkok pendant les 15ième et 16ième siècles. Juste à l'extérieur de la ville, à une altitude de 1073 m sur les versants du Mont Suthep, se trouve le complexe templier de Wat Phra That Doi Suthep qui est un des plus célèbres lieux de pèlerinage de la Thaïlande. Le Palais Phu Ping, résidence d'été de la famille royale Thaïe, est aussi voisin.



K) Le royaume Khmer [802-1432](Cambodge)

La civilisation khmère s'est développée en plusieurs périodes distinctes. La première, marquée par les petits royaumes décentralisés Indo-Bouddhistes de Funan et Chenla; a commencé au 1er siècle et s'est étendue jusqu'au 8ième siècle.

Tard dans le 8ième siècle au début du 9ième, Jayavarman II a fondé la dynastie qui a fini par s'établir à Angkor au début du 10ième siècle. Cette époque a été appelée la période classique de la civilisation khmer (802-1432). Les successeurs de Jayavarman ont construit de grands monuments architecturaux à Angkor. Le pouvoir de l'empire khmer a culminé au 12ième siècle sous Suryavarman II, qui a construit le complexe templier d'Angkor Wat. Ses armées se sont aventurées à l'ouest jusqu'en Thaïlande du nord, et à l'est jusqu'au Viêtnam du nord. La force de l'empire khmer était basée sur un excellent système de cultures irriguées de riz et sur une bureaucratie complexe qui contrôlait la main d'œuvre khmer. Au début du 13ième siècle, Jayavarman VII a étendu l'empire plus loin qu'aucun de ses prédécesseurs.

L'empire s'est disloqué plus tard aux 13ième et 14ième siècles, lorsque les instabilités internes causées par l'accession de souverains faibles ont exposé les Khmers aux attaques de leurs voisins. Leurs difficultés se sont aggravées quand le Bouddhisme a commencé à miner la hiérarchie de l'état qui était basée sur l'Hindouisme. Au 15ième siècle les Khmers ne pouvaient déjà plus défendre leur capitale à Angkor. Les 400 ans qui ont suivi ont été une période de déclin politique et social durant laquelle les souverains khmers ont été souvent impliqués dans des guerres avec le Viêtnam et le Siam. Plusieurs fois les souverains khmers sont devenus les vassaux des uns les autres.



L) Le royaume de Lan Xang [1353-1713](Laos)

L'histoire laotienne commence avec Fa Ngum, le souverain qui a fondé le premier état laotien, Lan Xang, avec l'aide du souverain khmer d'Angkor. Fa Ngum était un grand guerrier qui, entre 1353 et 1371, a conquis les territoires qui comprenaient tout le Laos actuel et une grande partie de ce qui est aujourd'hui le nord-est de la Thaïlande. Il a étendu la civilisation Indo-Khmere au haut Mékong et a introduit le Bouddhisme Theravada prêché par les missionnaires khmers d'Angkor. En 1373 Fa Ngum a été remplacé par son fils Oun Hueun qui a beaucoup fait pour organiser l'administration et la défense du royaume. Après sa mort en 1416, une longue période de paix interrompue seulement par une invasion vietnamienne en 1479, a permis à ses successeurs de compléter le travail d'organisation du Lan Xang.

Cette période de paix et de tranquillité a fini avec Photisarath(1520 à 1548), qui a entraîné le Lan Xang dans une lutte contre le Myanmar et le royaume Thaï d' Ayutthaya qui a duré deux siècles. Photisarath a mené trois guerres contre Ayutthaya et a réussi à mettre son fils Setthathirath sur le trône de l'état Thaï de Chiang Maï (Lan Na), marquant ainsi le maximum de l'expansion territoriale du Lan Xang. A la mort de Photisarath, son fils est retourné pour gouverner le Lan Xang en tant que Setthathirath I(1548 à 1571). Son règne a été marqué par la perte de Chiang Maï au profit des Birmans, par le transfert de la capitale de Luang Prabang à Vientiane(Vien Chan), et par la répulsion de deux invasions birmanes qui ont eu lieu vers 1565 et 1570.

Peu de temps après sa mort (1571), les Birmans ont pris Vientiane et ravagé le pays, qui est tombé dans l'anarchie jusqu'à ce que Souligna Vongsa monte au trône en 1637 et remette de l'ordre. Il a fixé les frontières avec le Viêtnam et la Thaïlande par des traités. Défenseur du Bouddhisme et protecteur des arts, il a embelli Vientiane et en a fait un brillant centre intellectuel. Son règne est considéré comme un âge d'or par les Laotiens.

Quand Souligna Vongsa est mort en 1694, un de ses neveux a pris le trône avec l'aide d'une armée vietnamienne, mettant ainsi le Lan Xang sous contrôle vietnamien. Ce fut le commençant une période de chaos qui fini par la partition du royaume de Lan Xang. Les autres membres de la famille royale refuserent d'accepter la domination vietnamienne. Ayant conservé le contrôle des provinces du Nord, ils se sont déclarés indépendants en 1707 et ont établi les royaumes séparés de Luang Prabang et de Vientiane. Le sud a fait sécession à son tour et s'est érigé en royaume de Champassak en 1713. Divisé en trois royaumes rivaux, le Lan Xang a cessé d'exister.



L) La dynastie Lê (dernière) [1428-1788](Viêtnam)

La dynastie Lê fut la dynastie la plus grande et la plus durable du Viêtnam traditionnel. Sa prédécesseur, la première dynastie Lê, a été fondée par Lê Hoan et a duré de 980 à 1009. La dernière dynastie Lê, prit naissance lorsque son fondateur, Lê Loi, a animé un mouvement de résistance contre les armées Chinoises qui occupaient alors le Viêtnam. En 1428 il avait fini par libérer le pays et pouvait amorcer le recouvrement de la partie sud de la péninsule indochinoise des mains du royaume indianisé de Champa. En 1471, Lê Thanh Tong, le plus grand des souverains Lê, a définitivement subjugué Champa. Lê Thanh Tong a divisé le Viêtnam en 13 provinces et a établi un système d'examens administratifs triennaux basé sur le modèle Confucianiste chinois. Il a aussi promulgué un nouveau code civil, le code de Hong Duc. Ce système administratif accusait une influence chinoise mais contenait aussi des éléments nettement vietnamiens.

Les souverains qui ont succédé à Lê Thanh Tong sont tombés sous l'autorité d'une série de magnats féodaux ambitieux. En 1527, le trône a même été usurpé par un membre de la puissante famille Mac. Bien qu'un empereur Lê ait été restauré en 1533 avec l'aide de la famille Nguyên, les souverains Lê n'étaient souverains que théoriquement. Le vrai pouvoir était partagé entre deux familles, les Trinh au nord et les Nguyên au sud avec leur capitale à Hue. Aux environs de 1630 le clivage entre les deux familles était devenu si aigu que les sudistes ont construit deux murs à travers la plaine de Dong Haï de la mer jusqu'à la jungle (à la latitude 18 nord), isolant le nord jusqu'à la fin du 18ième siècle.

En 1771 un soulèvement paysan conduit par le frères Tay Son s'est étendu partout dans le pays, et a détrôné la dynastie sept ans plus tard. Les membres de la famille Nguyên, ont cependant réussi à obtenir de l'aide française et à réunir la nation sous la dynastie Nguyên.



L) La dynastie Ly (dernière) [1009-1225](Viêtnam)

La dernière dynastie Lý était la première des trois grandes dynasties du Viêtnam (Lý, Trãn, Lê). Le royaume, plus tard connu sous le nom de Daï Viêt, a été établi par Lý Thaï To dans le delta du Fleuve Rouge dans le nord du Viêtnam d'aujourd'hui. Sa capitale était Hanoi (Thang Long). La première dynastie Lý, fondée par Lý Bon, a duré seulement de 544 à 603. La dernière dynastie Lý fut la première dynastie stable vietnamienne et elle a aidé établir plusieurs des traits caractéristiques de l'état viêtnamien moderne. Le style chinois de l'administration était l'un des changements les plus significatifs apportés par la dernière dynastie Lý. Grâce à ce système, les seigneurs locaux furent été remplacés par une hiérarchie de fonctionnaires et d'officiels à neuf niveaux. Une institution pour la formation des administrateurs civils fut créée ainsi qu'une académie des sciences. Cette forme de gouvernement centralisé a permis aux Lý d'établir un service militaire universel qui a repoussé les envahisseurs chinois et Champa pendant deux siècles. Mieux, le système administratif a permis aux Lý de développer le système de digues et de canaux du delta du grand Fleuve Rouge qui a mis fin aux inondations d'été et aux sécheresses d'hiver et fait de la région une des plus fertiles zones rizicoles du monde. Les Lý ont promu la littérature et l'art, et la connaissance de la littérature classique Chinoise était largement répandue pendant leur règne. Sous les Lý, l'influence vietnamienne s'est étendue au sud dans la région contrôlée par le royaume indianisé de Champa.



M) Le royaume Môn [9th - 11th, 13th - 16, 18th](Myanmar, Thaïlande)

Le peuple Môn a émigré vers le sud depuis l'ouest de la Chine et s'est établi dans le bassin du Fleuve Chao Phraya au sud de la Thaïlande vers le 6ième siècle. Leurs premiers royaumes, Dvaravati et Haripunjaya, avaient des liens avec l'ancien royaume cambodgien de Funan et avec la Chine et ils étaient aussi fortement influencés par la civilisation Khmère. Dans les siècles qui ont suivi, les Môn se soient déplacés à l'ouest dans le delta du fleuve Irrawaddy au sud du Myanmar. Ils ont alors acquis le Bouddhisme Therevada, leur religion d'état, à partir du Sri Lanka et du sud de l'Inde et ont adopté l'écriture indienne Pali. En 825 ils étaient bien établis dans le sud et le sud-est du Myanmar et avaient fondé les villes de Bago (Pegu) et Thaton.

Vers la même époque, les Birmans en migration vers le sud, ont occupé les terres du centre du Myanmar et a établi le royaume de Bagan.

En 1057, Bagan a vaincu le royaume Môn, pris sa capitale Thaton et déporté 30 000 prisonniers Môn à Bagan. Cet événement va être décisif sur le plan culturel pour les Birmans car parmi les prisonniers Môn il y avait beaucoup de moines Bouddhistes de l'école Theravada qui convertirent les Birmans au bouddhisme Theravada. Le Pali remplaça le Sanskrit comme langue de la littérature sacrée et les Birmans adopterent l'alphabet Môn.

Après la chute de Bagan face aux envahisseurs mongoles en 1287, les Môn, sous Wareru, reprirent leur indépendance et prirent Martaban et Bago, contrôlant ainsi leur ancien territoire. Les 200 ans qui ont suivi ont vu d'incessants conflits entre les Môn et les Birmans, mais les Môn ont réussi à garder leur indépendance jusqu'en 1539, lorsqu'ils sont tombés sous la domination des Birmans de Toungoo. A la mi 18ième siècle les Môn se sont rebellés et ont rétablit leur royaume de Bago mais cela n'a duré qu'une dixaine d'années. Les Birmans triompherent définitivemenr sur les Môn lorsque leur chef Alaungpaya a rasé Bago en 1757. Beaucoup de Môn furent tués alors que d'autres s'enfuyerent en Thaïlande. Les Môn sont encore concentrés dans le sud-est du Myanmar mais leur nombre est faible comparé à celui des Birmans.



N) Le royaume de Nanzhao [729 - 1253](Yunnan)

Plusieurs petits royaumes Baï ont occupé la région autour du Lac Erhaï entre le Mékong, le Yangtze, et les sources du Fleuve Rouge, plus ou moins sous l'influence des Chinois Han, à partir du 2ième siècle avant JC. Nanzhao a été formé par l'unification de six de ces royaumes en 729. Pi-lo-ko, le chef d'un petit état tribal, a étendu son autorité sur les cinq royaumes voisins avec l'accord de la Chine qui avait besoin d'un allié contre les agressifs Tibétains.

Une fois l'unification accomplie, Pi-lo-ko établit le centre du pouvoir Nanzhao à Dali. Des facteurs géographiques rendaient la capitale imprenable et deux attaques Chinoises ont été repoussées en 751 et 754. Nanzhao a aussi pu dominer les routes commerciales est-ouest, de la Chine et du Tonkin vers l'Inde en passant par le Myanmar.

Nanzhao attint un haut niveau de culture. Des artisans habiles enseignèrent le tissage du coton et la collecte de la soie. Du sel et de l'or furent produit dans diverses régions du royaume et un système complexe de gouvernement et d'administration fut développé.

Nanzhao devint un état impérialiste, menant la guerre jusqu'au fond du Myanmar en 832 et au nord du Viêtnam en 862. Les villes Môn et Khmeres résisterent, mais la capitale Pyu de Halingyi succomba. Les Birmans occupèrent ce vide politique, établissant Bagan comme leur capitale en 849.

A son apogée, l'empire Nanzhao s'étendait sur la plupart du Yunnan et une grande partie du Myanmar d'aujourd'hui, mais il a décliné à la fin du 9ième siècle. Ce qui en restait fut plus tard connu comme petit royaume de Dali (toujours sous le contrôle Baï), jusqu'à ce qu'il soit vaincu par les Mongoles sous le leadership de Kublaï Khan en 1253.



P) Les royaumes Pyu [100 avant JC- 840 après JC](Myanmar)

Entre le 1er siècle avant JC et le 9ième siècle après JC, des tribus de langue Tibeto-Birmane connues sous le nom de Pyu, établirent des cités-états au Myanmar à Binnaka, Mongamo, Shri Ksetra, et Halingyi. Depuis longtemps, une route commerciale entre la Chine et l'Inde passait par le nord du Myanmar du nord et puis par la vallée du fleuve Chindwin. En 97 et 121 après JC, les ambassades romaines vers la Chine choisirent la route continentale au travers du Myanmar pour leur voyage. Les Pyu, cependant offraient une route alternative descendant l'Irrawaddy jusqu'à Shri Ksetra et puis par la mer vers l'ouest jusqu'en Inde et vers l'est jusque dans les îles d'Asie du sud-est.

Les archives historiques chinoises indiquent que les Pyu revendiquaient la souveraineté sur 18 royaumes. Les mêmes archives chinoises mettent en relief la nature humaine du gouvernement Pyu et l'élégance et la grâce de la vie Pyu. Les carcans, les chaînes et les prisons, étaient inconnues et la punition des criminels était de quelques coups de fouet. Les hommes, fièrement habillés en bleu, portaient des parures en or sur leurs chapeaux et les femmes portaient des bijoux dans leurs cheveux. Les Pyu vivaient dans des maisons de bois recouvertes de tuiles de plomb et d'étain; ils utilisaient des couteaux et des ustensiles en or et étaient entourés par des objets d'art en or, en verre verdâtre, en jade, et en cristal. Une partie des murs de la ville, le palais, et les monastères étaient construits de briques émaillées. Les Pyu aussi semblent avoir été des Bouddhistes de l'école de Sarvastivada. Leurs architectes peuvent avoir développé le temple en voûte, qui plus tard a trouvé sa plus grande expression à Bagan pendant son âge d'or. Les fils et les filles de Pyu étaient bien disciplinés et élevés dans des monastères et des couvents comme novices. Au 7ième siècle, les Pyu ont transféré leur capitale vers le nord à Halingji dans la zone sèche, laissant Shri Ksetra comme un centre secondaire pour surveiller le commerce dans le sud.



S) Le royaume de Sukhothai [1240-1438](Thaïlande)

Sukhothaï, dans le centre-nord de la Thaïlande est une des premières et plus importantes implantations historiques du pays. Originellement ville provinciale dans l'empire Khmer basé à Angkor, Sukhothaï a gagné son indépendance au 13ième siècle et est devenue la capitale du premier état Thaï uni et indépendant dans le bassin du fleuve Chao Phraya. Le troisième souverain du royaume, le Roi Ramkhamhaeng(1279 à 1298), a étendu l'hégémonie de Sukhothaï au nord dans ce qui est le Laos actuel, à l'ouest jusqu'à la Mer Andaman ainsi que sur la péninsule malaise. On dit que l'ancienne ville avait quelque 80 000 habitants. Son développement architectural a commencé sous Ramkhamhaeng et a atteint son apogée à la fin du 14ième siècle lorsque la plupart des monastères de Sukhothaï furent construits.

À partir de 1351, lorsqu'Ayutthaya fut fondée comme capitale d'une puissante dynastie Thaïe rivale, l'influence impériale de Sukhothaï a commencé à baisser et en 1438 la ville fut conquise et intégrée au royaume d'Ayutthaya. On pense que Sukhothaï été abandonnée à la fin du 15ième siècle ou au début du 16ième.

Dans les années 1970 le gouvernement de la Thaïlande a entrepris, avec l'aide de l'UNESCO, la restauration de l'ancien site de Sukhothaï, qui comprend plusieurs temples (wats), des reliquaires (chedis ou stûpas), des étangs ornementaux, et des statues de Bouddha. Le Parc Historique de Sukhothaï de 70 km carrés qui en a résulté, a été ouvert vers la fin des les années 1980, à 450 km au nord de Bangkok.



T) La dynastie Toungoo [1486-1752](Myanmar)

Le roi Minkyinyo (1486-1531) de Toungoo est considéré comme le fondateur de la dynastie qui a conquis les peuples Mohnyin Shan dans le nord du Myanmar, éliminant l'un des élément de la fragmentation qui avait existé au Myanmar depuis le fin de la dynastie de Bagan en 1287. Consolidant son pouvoir à Toungoo, loin en amont du Fleuve Sittang, Tabinshwehti a poussé vers le sud, envahissant la région du delta d'Irrawaddy et écrasant la capitale Môn de Bago. Après avoir vaincu une contre-attaque conduite par les Shan à Pyay en 1544, Tabinshwehti fut couronné roi de tout le Myanmar dans l'ancienne capitale de Bagan. Il alors a commencé à rassembler une armée pour attaquer Arakan sur la côte à l'ouest. Les forces du Myanmar furent vaincues à Arakan mais Tabinshwehti a conduit son armée en retraite vers l'est jusqu'à Ayutthaya où il fut vaincu de nouveau par les forces rebelles Thaïes. Une période d'agitation et de rébellions parmi les autres peuples conquis, s'en est suivie et Tabinshwehti fut assassiné en 1551.

Le beau-frère de Tabinshwehti, Bayinnaung, est monté sur le trône en 1551 et a régné 30 ans. Chef énergique et efficace commandant militaire, il a fait du Myanmar Toungoo le plus puissant état d'Asie du sud-est. Après des campagnes répétées, ses conquêtes s'étendaient de Daweï dans le sud, à Shwebo dans le nord, et d'Ava vers l'est jusqu'à Chiang Maï. La suzeraineté du Myanmar a même englobé une grande partie du Laos et s'est étendue sur la vallée du Chao Phraya jusqu'à Ayutthaya, près de Bangkok. La Thaïlande est restée sous la domination du Myanmar pendant 15 ans.

Bayinnaung était sur le point de livrer un assaut final et décisif sur le royaume d'Arakan quand il est mort en 1581. Ses successeurs ont été forcés de réprimer des rébellions dans les autres parties du royaume, et la victoire sur Arakan n'a jamais été remportée. Au lieu de cela, l'empire du Myanmar s'est graduellement désagrégé. La dynastie Toungoo a survécu pendant un siècle et demi encore, jusqu'à la mort de Mahadammayaza en 1752, mais elle n'a jamais réussi de nouveau à gouverner tout le Myanmar.



T) La dynastie Tran [1225-1400](Viêtnam)

La dynastie Trãn a remplacé la dernière dynastie Lý (1009-1225), qui avait commencé l'expansion vietnamienne vers le sud, à partir de la région du Fleuve Rouge aux dépens du royaume indianisé de Champa. Peu de temps après, l'Indochine a été envahie par une armée mongole sous le grand conquérant Kublaï Khan. La capitale de la dynastie Trãn à Hanoi a été mise à sac en 1257, mais les souverains Trãns ont repoussé cette première invasion mongole et un effort conjoint Viêtnam-Champa a repoussé la seconde et la troisième invasion des Mongols en 1284 et 1287. Après l'élimination de la menace mongole, les Trãns ont remis la pression sur Champa. En 1312 le monarque Trãn, Trãn Anh Tonne a envahi Champa, capturé son roi et assujetti le pays.

Champa a temporairement repris son indépendance en 1326 et, sous son grand roi Che Bong Nga(1360 à 1390), a même recouvré ses provinces perdues. Mais, après la mort de Che, les Trãns ont reconquis le pays, déplaçant leur capitale vers le sud, de Hanoi à Thanh Hoa en 1398 pour refléter le changement dans leur territoire. En 1400 cependant, un général mécontent a pris le trône Trãn. Les partisans des Trãns ont demandé l'aide des Chinois qui ont occupé le pays. Ce n'est qu'en 1428 que les Chinois se sont retirés et qu'une nouvelle dynastie locale a été restaurée.

source http://berclo.net/page00/00fr-sea-history.html#Mon Les Royaumes de l'Asie du Sud-Est 729988
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