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Des cliniques gérées par des prostituées, refuges des séropositifs birmans

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Des cliniques gérées par des prostituées, refuges des séropositifs birmans  Empty Des cliniques gérées par des prostituées, refuges des séropositifs birmans

Message  Admin Lun 23 Mai 2011 - 9:23

RANGOUN — Thida Win, prostituée birmane, ne s'est pas tournée vers les services de santé officiels lorsqu'elle a découvert sa séropositivité. Dans un pays où les malades sont souvent livrés à eux mêmes, c'est vers ses semblables qu'elle a trouvé refuge.
Le projet Top, exclusivement géré par des travailleurs du sexe, lui a procuré un traitement, un accueil loin de la stigmatisation et un emploi.
"Maintenant, je suis travailleuse sociale et je peux oublier que je suis séropositive. Je suis tellement fière de travailler pour ce programme", explique la jeune femme de 33 ans à l'AFP.
"Quand j'ai reçu le diagnostic, j'étais enceinte et ils m'ont dit comment faire pour que le bébé soit sain et sauf. L'enfant est négatif, je suis tellement heureuse".
Près de 20% des quelque 60.000 prostitués de Birmanie étaient séropositives en 2008, selon un rapport de l'ONU d'août dernier. Et elles vivent recluses dans un pays où la police utilise les préservatifs comme pièces à convictions pour les arrêter.
Top, comme d'autres projets similaires, est donc tout simplement vital. L'argent étranger, en tant que tel, est fondamental: les dépenses de santé en Birmanie ne représentaient en 2007 que 0,9% du budget de l'Etat, où l'absence d'éducation sexuelle et le conservatisme bouddhiste alimente l'une des pires épidémies de sida d'Asie.
Myint Myint, séropositive, n'a pas quitté le commerce du sexe et témoigne des violentes réactions de certains clients face au préservatif.
"Je pense que les clients ne connaissent pas les préservatifs. Pour eux, ce sont des saletés en plastique", regrette cette employée à temps partiel du projet Top.
La pierre angulaire de l'organisation, fondée et dirigée par Habib Rahman, est de ne recruter que des travailleurs du sexe. "Parce qu'il ne doit pas y avoir de stigmatisation ou de discrimination", justifie ce Bangladeshi.
"Même la femme de ménage fait partie de la communauté des travailleurs du sexe, les conseillers en sont aussi", ajoute-t-il, regrettant que ces femmes se prostituent sans en mesurer les risques.
"On ne peut exiger de personne de cesser de vendre du sexe même s'il est positif, mais nous expliquons comment protéger le client en utilisant le préservatif".
Selon le rapport de l'ONU, la transmission du VIH passe principalement par la prostitution et les relations homosexuelles masculines.
Les utilisateurs de drogues injectables affichent la prévalence la plus importante du virus (36%), mais ils sont également des clients potentiels des prostituées et "cette interaction pourrait alimenter encore l'épidémie", selon le rapport.
En 2009, 0,6% des Birmans de 15-49 ans étaient séropositifs, la troisième prévalence en Asie-Pacifique après la Thaïlande (1,3%) et la Papouasie Nouvelle-Guinée (0,9%). Quelque 240.000 personnes vivaient alors avec le virus.
Et malgré certains progrès, la situation reste inquiétante. "L'épidémie du VIH en Birmanie est à la baisse et parmi les groupes vulnérables, elle diminue également. Mais elle est toujours très importante", estime Soe Naing, de l'ONUSIDA.
Et si l'Etat propose des traitements dans certaines grandes villes, "les gens sont réticents à y aller pour des questions de vie privée" et à cause de la faible qualité des soins.
Top et ses 350 employés dans le pays proposent pour leur part un service complet, depuis les tests jusqu'aux conseils pratiques, en passant par des consultations de routine.
L'an dernier, ses cliniques ont accueilli pour traitements et consultations 11.770 femmes prostituées et 10.727 hommes. Et ont réalisé respectivement 40% et 82% des tests VIH sur ces deux groupes dans tout le pays.
Mais sa tâche n'est pas terminée. Le sous-développement continue d'alimenter le secteur, à l'image de Thida Win. "J'ai eu mon diplôme grâce à la prostitution, j'ai pu aider ma famille grâce à la prostitution", explique-t-elle.

AFP
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