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Birmanie - Une ancienne star offre des funérailles aux plus démunis

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Birmanie - Une ancienne star offre des funérailles aux plus démunis Empty Birmanie - Une ancienne star offre des funérailles aux plus démunis

Message  Admin Dim 26 Juin 2011 - 10:04

Rangoon, 26 juin 2011 - AFP

Quand Pyae Phyo Tun s’est noyé à l’âge de 12 ans, ses parents n’avaient pas les moyens de payer ses obsèques. Alors ils se sont tournés vers une ancienne star du cinéma birman, reconvertie dans l’organisation de funérailles pour les plus démunis.
« Vous êtes notre sauveur. Sans votre aide, le dernier voyage de mon fils ne pourrait pas être sans heurt », remercie Aye Maw, 33 ans, la mère du petit garçon, le jour de ses funérailles à Rangoun.
Les cérémonies funèbres sont primordiales dans ce pays asiatique, l’un des plus pauvres du monde, où la majorité bouddhiste considère que le voyage vers la vie suivante se doit d’être fluide et sans délai.
Mais malgré d’abondantes ressources naturelles, près d’un tiers des Birmans vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.
Kyaw Thu, un acteur de 51 ans, offre donc des funérailles aux plus pauvres. Depuis la création de sa Free Funeral Services Society il y a dix ans, 100.000 familles ont bénéficié de ses services.
« Je veux que le dernier voyage de quelqu’un soit suffisamment bon », explique la star aux centaines de films, moustache et longs cheveux gris, qui conduit parfois lui-même le corbillard.
Avec 80 employés et 115 bénévoles, il s’occupe de quelque 50 funérailles chaque jour, avec une flotte de 18 corbillards et deux bateaux.
Son organisation, qui vit grâce aux dons, est l’un des nombreux groupes de la société civile tentant de combler le vide créé par un demi-siècle de régimes militaires, plus concentrés sur la course à l’armement que sur le développement des services publics essentiels.
Pour beaucoup de familles birmanes, le rituel très élaboré des funérailles est un luxe impossible: construction d’un édifice temporaire pour les proches, cérémonie au cimetière où les moines récitent des prières avant la crémation, service commémoratif quelques jours plus tard, lorsque les prières doivent guider le défunt vers sa prochaine vie.
« Je me sens à la fois heureuse et triste. Mon fils ne nous a pas causé de problème malgré sa mort, parce que la Free Funeral Service Society nous a aidé à le faire incinérer gratuitement », souffle Aye Maw en pleurant.
Son mari Zaw Tun, ouvrier du bâtiment de 34 ans, savait qu’ils ne pourraient pas tout payer. La crémation seule coûte plus de 35.000 kyats (30 euros), soit dix fois son salaire journalier. Quand il arrive à trouver du travail.
« J’ai emprunté 45.000 kyats (38 euros) à 15% d’intérêt parce que j’avais besoin d’argent quand j’ai envoyé mon fils à l’hôpital et pour louer un bateau pour les funérailles », raconte-t-il en revenant du cimetière.
« Nos voisins ne peuvent pas nous aider, parce qu’eux aussi sont des travailleurs occasionnels ».
L’organisation de Kyaw Thu n’est pas la seule à offrir ces services aux pauvres. Le Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USDP), créé par les militaires, et qui a remporté les élections décriées de novembre, propose aussi des obsèques gratuites.
Mais les activités de l’acteur, emprisonné deux fois brièvement pour son rôle lors des manifestations contre le pouvoir en 1988 et 2007, ont attiré l’attention du pouvoir.
« Je ne m’intéresse pas à la politique. Mais les gens comptent sur nous et croient en nous à cause de nos activités. Ils nous font des dons. Cela peut inquiéter les autorités », explique le comédien, admettant que lui et son groupe sont surveillés.
L’ancienne star, qui a renoncé à son métier d’origine, doit aussi combattre certaines superstitions liées à la mort, qui ont éloigné certains de ses amis.
« Je suis solitaire, comparé à une vie d’acteur. Mais si je me vois comme le travailleur social Kyaw Thu, j’ai bien plus d’amis maintenant. Pas seulement des vivants, mais aussi des fantômes ».

http://webasies.com/birmanie-une-ancienne-star-de-cinema-offre-des-funerailles-aux-plus-demunis/
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