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“Ennemies of the People” ou comment amener Nuon Chea aux confidences

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“Ennemies of the People” ou comment amener Nuon Chea aux confidences Empty “Ennemies of the People” ou comment amener Nuon Chea aux confidences

Message  Admin Ven 8 Juil 2011 - 6:59



Thet Sambath, un ancien reporter du Phnom Penh Post, a perdu sa mère, son père et son frère sous le régime khmer rouge entre 1975 et 1979. Et pourtant, quand un hélicoptère de la police cambodgienne est venu en septembre 2007 chercher Nuon Chea, le numéro deux du Kampuchéa Démocratique, dans sa maison de Pailin, près de la frontière thaïlandaise, Sambath dit s’être senti « triste ». Pendant sept ans, Sambath avait visité tous les week-ends Nuon Chea, partageant le diner avec sa famille, jouant avec ses enfants ou lui projetant des reportages sur l’Irak ou d’autres pays. Le journaliste cherchait à comprendre les raisons de la dérive meurtrière qui avait ravagé sa famille et le pays dans les années 1970 : « Pourquoi ? », une question qui tenaillait le jeune homme comme beaucoup de ceux qui ont perdu des proches sous les Khmers rouges.

Cette quête est décrite dans un fascinant documentaire, intitulé « Enemies of the People », réalisé par Sambath et Rob Lemkin, lequel a remporté le prix spécial du jury au festival international du documentaire Sundance, en 2010, à Toronto. Il est actuellement projeté en Thaïlande, à quelques semaines de l’ouverture du procès de Nuon Chea, Ieng Sary, Khieu Samphan et Ieng Thirith devant un tribunal mixte khméro-international à Phnom Penh.
Pendant plusieurs années, Sambath visite Nuon Chea pour tisser progressivement des liens de confiance. « Il n’est pas facile de faire parler un communiste pur et dur comme Nuon Chea », admet Sambath. Rien ne filtre pendant les trois premières années : l’ex-frère numéro deux reste impassible face à l’objectif, une froideur contrôlée qui rappelle les images de lui aux côtés de Pol Pot dans les années 1970. Petit à petit toutefois, Nuon Chea baisse sa garde. Il se livre, parle de ses rapports avec Pol Pot, de la politique d’exécutions rendue nécessaire, dit-il, parce que les « ennemis » risquaient « d’infecter le système ». C’est alors que Sambath lui révèle la mort de ses parents – une confrontation malaisée où l’on sent Nuon Chea piégé, incapable de fuir devant son accusateur. A la fin du documentaire, Sambath semble avoir trouvé la réponse à ses interrogations, tout en estimant avoir apporté sa pierre à la connaissance historique de cette période.
Arnaud Dubus

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