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Birmanie - Kyat Kyat ...

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Message  Admin Jeu 29 Sep 2011 - 5:34

La monnaie birmane, dont la valeur est jugée trop élevée par les spécialistes, mène la vie dure à l’économie locale. Possédant plusieurs taux de change, le kyat permettrait aussi à la junte de détourner de l’argent. Le FMI, dont une délégation doit se rendre le mois prochain en Birmanie, a promis de se pencher sur la modernisation de son système monétaire

"Vous en voulez combien ?", demande-t-elle en tirant une liasse de billets. Malgré la hausse du dollar qui a conduit la Birmanie à faire appel au FMI, les bureaux de change de Rangoun ne manquent pas de clients. Et la femme, qui mène ses affaires dans une ruelle étroite du centre de la capitale, modifie plusieurs fois par jour son taux de change en dollar sur la base des fluctuations du cours de l’or, son meilleur indicateur.

Une monnaie qui fait souffrir l’économie birmane
Tandis que le kyat ne fait pas vraiment figure de monnaie refuge dans la crise économique mondiale, sa valeur a pourtant grimpé ces dernières années, menant la vie dure aux affaires locales, en particulier pour les exportateurs. "Pratiquement tous les secteurs de l’économie souffrent de l’appréciation du kyat", estime ainsi Khin Maung Nyo, économiste indépendant.
Les experts attribuent le phénomène à la faiblesse chronique du dollar, la croissance des exportations de pétrole et de gaz, la faiblesse des importations, la hausse des investissements et celle des visiteurs étrangers. Et aujourd’hui, les Birmans qui peuvent s’offrir des produits importés sont plus rares encore : les employés de l’industrie du tourisme et des ambassades, les salariés des compagnies étrangères et ceux qui s’appuient sur les revenus de parents en exil ont tous vu leur pouvoir d’achat s’effondrer.
Mais le nouveau régime du président et ex-général Thein Sein, qui a remplacé fin mars la junte du généralissime Than Shwe, commence à se pencher sur le dossier. Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) est même invitée lors de la deuxième quinzaine d'octobre pour prodiguer au pays des conseils sur une future réforme de son marché des changes et sur l'unification de ses taux de change. Car le kyat est une monnaie singulière, soumise à des taux officiel, semi-officiel et non-officiel, auxquels s’ajoutent des "certificats", les FEC (Foreign Exchange Certificates). En principe, détenir des dollars en liquide est interdit pour un Birman ordinaire.

Un moyen pour le régime de détourner les revenus de l’industrie
"Durant le temps où Than Shwe était au pouvoir, beaucoup d’entre nous l'avions encouragé à unifier les taux de change", explique Khin Maung Nyo. "Mais selon ses proches, il ne voulait pas rester comme celui qui aurait dévalué le kyat. Donc le problème a été sans cesse repoussé." Le taux officiel actuel, ignoré de tous, est à six kyats pour un dollar. Au marché noir, on en obtient environ 800, contre 1.300 en 2007. Cet écart est le fruit "de politiques économiques désastreuses depuis cinq décennies", qui ont creusé l’écart entre économies officielle et parallèle, explique Sean Turnell, expert de l'économie birmane à l’université Macquarie de Sydney. Certains y voient aussi une façon pour le régime de détourner des revenus de l’industrie des hydrocarbures, en enregistrant des ventes au cours officiel avant de les changer à des taux plus de cent fois supérieurs. "Personne ne peut affirmer où est cet argent", relève Sean Turnell, "mais il a fini par financer des dépenses militaires inhabituelles, ainsi que des choses comme la capitale Naypyidaw", sortie de terre en 2005 au milieu de la jungle, à 400 kilomètres au nord de Rangoun.
Unifier les taux, ajoute-t-il, devrait "réduire considérablement la capacité de quiconque au gouvernement de dissimuler les revenus des exportations des entreprises publiques". Peu à peu, l’idée fait son chemin. Un conseiller économique du président Thein Sein a estimé, lors d’un forum économique récent, que ce problème monétaire servait "d’alerte" sur le besoin de réformes économiques globales. U Myint, un proche de l’opposante Aung San Suu Kyi nommé à cette fonction en avril dernier, a qualifié d’ "essentielle" cette unification des taux.
Pour réduire la pression à la hausse sur le kyat, il a aussi suggéré que le gouvernement achète des dollars sur le marché intérieur, libéralise les imports/exports et réduise les taux d’intérêts pour limiter les investissements spéculatifs. Des informations font aussi état de l’ouverture prochaine de bureaux de change par des banques privées, dans l'optique de faire un premier pas vers un système monétaire libéral. Ce changement n’effraie pas la vieille dame du marché. "Je ne suis pas inquiète pour mes affaires", assure-t-elle

source http://www.lepetitjournal.com/bangkok/accueil-bangkok/86244-birmanie-kyat-fmi-problemes-monetaires-taux-de-change.html
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