Bangkok : la folie ukulélé
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Bangkok : la folie ukulélé
Il suffit de se balader dans le quartier de Siam Square pour prendre la mesure du succès rapide rencontré par cette guitare XXS. Un phénomène qui fait les choux blancs des revendeurs de Ukulélé, littéralement pris d’assaut les jours de week-end. Chronique d'une mode lancée par un amateur passionné qui vire à la tendance populaire.
Archi bondé. Voilà le terme à employer au regard de l’affluence à laquelle doivent faire face les magasins possédant l’instrument en vitrine chaque samedi et dimanche du mois. On le regarde, on l’essaie, on le customise et on se donne le « look » qui va avec. Mais surtout, on en cause, au sein de l’une des nombreuses échoppes proposant gratuitement des cours d’initiation ou de perfectionnement. Le quartier est devenu « the place to be » pour les teenagers en mal de tendance décalée. Plus qu’un simple rendezvous pour passionnés de musique, ces rassemblements massifs font désormais figure de véritable effet de mode. Il est de bon ton de s’y rendre les samedis en se vantant de faire partie des 20 000 membres du Uke Club of Thailand, qui milite pour l’installation durable de la pratique de cet instrument miniature polynésien dans le royaume.
« Jusqu’à très récemment, le ukulélé ne comptait qu’une vingtaine d’adeptes. Mais aujourd’hui, beaucoup de gens souhaitent en posséder un, et pas toujours pour les bonnes raisons », raconte Asada Atornphatai, propriétaire du magasin Ribee et initiateur de ce mouvement communautaire. Ce pionnier ne voit pas d’un très bon oeil la tournure que prennent les choses. « Bon nombre de propriétaires ne savent même pas l’utiliser et n’ont aucune intention d’apprendre à en jouer », déplore ce passionné qui regrette de voir son instrument de prédilection réduit aujourd’hui au rang de vulgaire sac à main « fashion ». Il explique aisément la popularité de cet instrument à cordes miniature pour son côté pratique à transporter et son accessibilité en terme de prix, puisqu’il est possible de s’en procurer un neuf autour de 2 000 bahts.
Ironie du sort
Ironie du sort Conscient d’avoir participé malgré lui à cet effet de mode, Asada s’est beaucoup investi pour créer une dynamique culturelle dans le pays autour de ce qu’il considère comme son dada. À la suite d’un baccalauréat obtenu à l’université de Boston, où il découvre le ukulélé, il suit un MBA à l’université Chulalongkorn pour y passer une maîtrise, avant d’abandonner la finance pour se consacrer entièrement à sa passion.
Après avoir lutté durant dix ans pour s’en procurer un décent dans le royaume, il crée, en 2009, un site internet distillant au compte-gouttes une poignée d’instruments importés. Il ouvre en parallèle une page Facebook entièrement dédiée à la pratique du ukulélé, jusque là totalement méconnu du public. La petite guitare séduit rapidement des artistes locaux qui en jouent de façon occasionnelle lors de concerts. Ce succès pousse le propriétaire de Ribee à fonder The Thailand Ukulele Festival, sur le modèle des rassemblements annuels gratuits organisés en plein air aux Etats-Unis. Il souhaite encourager les échanges entre musiciens locaux et Hawaiiens, grand manitou de cette guitare taille XXS. Une succession de stars aux tenues ajustées façon années 60 à l’appui, la sauce ukulélé ne pouvait que prendre auprès de la jeunesse du pays. La seconde édition, organisée en mars dernier au Park Paragon, n’a fait que confirmer sa popularité et propulser Asada du statut de petit importateur à celui du patron à la tête du plus grand réseau de distribution du pays.
Revers de la médaille
Cette nouvelle passion des Thaïlandais pour le ukulélé fait aujourd’hui l’objet d’une industrie bien rodée. Attirés par le doux son financier de cette guitare aux allures de jouet, les revendeurs se sont mis à pousser comme des champignons aux quatre coins du royaume. La Thaïlande possède maintenant ses propres marques, comme P-ukulele ou Thai ukulele. Outre les jeunes consommateurs optant majoritairement pour les modèles mini taille mini prix, le marché mise aussi sur une clientèle de working girls version bobo, capable de s’alléger de cent mille bahts sur simple coup de coeur pour un modèle haut de gamme. Conscients de la volubilité de cette vague ukulélé, les acteurs du marché misent sur ces consommatrices actives et branchées pour continuer de surfer au sommet des ventes, une fois que les adolescents auront décidé de jeter leur dévolu sur autre chose.
Asada Atornphatai, lui, continue sa mission éducative. Car si les teenagers ont permis d’allumer la flamme, il faudra une sacrée dose de souffle pour en raviver les braises une fois la marée du prochain mouvement dans le vent retirée.
http://ukeclub.net/
http://www.gavroche-thailande.com/actualites/societe/1897-bangkok-la-folie-ukulele
Archi bondé. Voilà le terme à employer au regard de l’affluence à laquelle doivent faire face les magasins possédant l’instrument en vitrine chaque samedi et dimanche du mois. On le regarde, on l’essaie, on le customise et on se donne le « look » qui va avec. Mais surtout, on en cause, au sein de l’une des nombreuses échoppes proposant gratuitement des cours d’initiation ou de perfectionnement. Le quartier est devenu « the place to be » pour les teenagers en mal de tendance décalée. Plus qu’un simple rendezvous pour passionnés de musique, ces rassemblements massifs font désormais figure de véritable effet de mode. Il est de bon ton de s’y rendre les samedis en se vantant de faire partie des 20 000 membres du Uke Club of Thailand, qui milite pour l’installation durable de la pratique de cet instrument miniature polynésien dans le royaume.
« Jusqu’à très récemment, le ukulélé ne comptait qu’une vingtaine d’adeptes. Mais aujourd’hui, beaucoup de gens souhaitent en posséder un, et pas toujours pour les bonnes raisons », raconte Asada Atornphatai, propriétaire du magasin Ribee et initiateur de ce mouvement communautaire. Ce pionnier ne voit pas d’un très bon oeil la tournure que prennent les choses. « Bon nombre de propriétaires ne savent même pas l’utiliser et n’ont aucune intention d’apprendre à en jouer », déplore ce passionné qui regrette de voir son instrument de prédilection réduit aujourd’hui au rang de vulgaire sac à main « fashion ». Il explique aisément la popularité de cet instrument à cordes miniature pour son côté pratique à transporter et son accessibilité en terme de prix, puisqu’il est possible de s’en procurer un neuf autour de 2 000 bahts.
Ironie du sort
Ironie du sort Conscient d’avoir participé malgré lui à cet effet de mode, Asada s’est beaucoup investi pour créer une dynamique culturelle dans le pays autour de ce qu’il considère comme son dada. À la suite d’un baccalauréat obtenu à l’université de Boston, où il découvre le ukulélé, il suit un MBA à l’université Chulalongkorn pour y passer une maîtrise, avant d’abandonner la finance pour se consacrer entièrement à sa passion.
Après avoir lutté durant dix ans pour s’en procurer un décent dans le royaume, il crée, en 2009, un site internet distillant au compte-gouttes une poignée d’instruments importés. Il ouvre en parallèle une page Facebook entièrement dédiée à la pratique du ukulélé, jusque là totalement méconnu du public. La petite guitare séduit rapidement des artistes locaux qui en jouent de façon occasionnelle lors de concerts. Ce succès pousse le propriétaire de Ribee à fonder The Thailand Ukulele Festival, sur le modèle des rassemblements annuels gratuits organisés en plein air aux Etats-Unis. Il souhaite encourager les échanges entre musiciens locaux et Hawaiiens, grand manitou de cette guitare taille XXS. Une succession de stars aux tenues ajustées façon années 60 à l’appui, la sauce ukulélé ne pouvait que prendre auprès de la jeunesse du pays. La seconde édition, organisée en mars dernier au Park Paragon, n’a fait que confirmer sa popularité et propulser Asada du statut de petit importateur à celui du patron à la tête du plus grand réseau de distribution du pays.
Revers de la médaille
Cette nouvelle passion des Thaïlandais pour le ukulélé fait aujourd’hui l’objet d’une industrie bien rodée. Attirés par le doux son financier de cette guitare aux allures de jouet, les revendeurs se sont mis à pousser comme des champignons aux quatre coins du royaume. La Thaïlande possède maintenant ses propres marques, comme P-ukulele ou Thai ukulele. Outre les jeunes consommateurs optant majoritairement pour les modèles mini taille mini prix, le marché mise aussi sur une clientèle de working girls version bobo, capable de s’alléger de cent mille bahts sur simple coup de coeur pour un modèle haut de gamme. Conscients de la volubilité de cette vague ukulélé, les acteurs du marché misent sur ces consommatrices actives et branchées pour continuer de surfer au sommet des ventes, une fois que les adolescents auront décidé de jeter leur dévolu sur autre chose.
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