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Birmanie: la puissante minorité des Wa veut son Etat

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Birmanie: la puissante minorité des Wa veut son Etat Empty Birmanie: la puissante minorité des Wa veut son Etat

Message  Admin Mar 28 Mai 2013 - 11:20

Birmanie: la puissante minorité des Wa veut son Etat 52206010

Une femme Wa participe le 24 mai 2013 à une cérémonie religieuse dans la ville de Mangpan, dans l'été du Shan, au nord-est de la Birmanie (Photo Hla Hla Htay. AFP)

Connue pour la force de son armée et ses liens avec la Chine, la minorité ethnique des Wa revendique désormais rien moins qu’un Etat au sein de la fédération de Birmanie, une façon d’accentuer son bras de fer avec le nouveau régime.

Le pays asiatique compte 14 divisions ou Etats, avec dans chacun d’entre eux un gouvernement et un parlement locaux. Mais il n’envisage que timidement une plus ample décentralisation, après des décennies d’une dictature militaire obsédée par l’union, face à des groupes rebelles dispersés aux quatre coins du territoire.

Les Wa constituent la plus puissante armée rebelle du pays, forte de quelque 30.000 hommes, appuyée sur la frontière avec la Chine et accusée de se financer par le trafic de drogue.

Ils entendent bien tirer leur épingle d’un jeu politique complètement remodelé depuis le départ de la junte en 2011 et la mise en place depuis de profondes réformes politiques.

Ils administrent déjà, en toute autonomie, six circonscriptions dans l’Etat Shan, soit environ 800.000 personnes. Mais pour Tone Sann, un porte-parole de l’Armée unie de l’Etat Wa (UWSA), ce «n’est pas suffisant».

«Nous voulons qu’elles soient reconnues comme formant un Etat» à part entière, a-t-il expliqué à l’AFP en marge d’une cérémonie religieuse à Mangpan, en Etat Shan, au cours de laquelle les chefs rebelles ont fait une rare apparition publique.

La demande intervient alors que des accords ont été signés depuis l’an passé entre une dizaine de groupes rebelles et le nouveau régime, qui revendique sa volonté de bâtir une paix durable. Elle émane d’une puissance incontournable, qui a elle-même respecté depuis 1989 un cessez-le-feu tendu.

«Etat Wa»

«Les Wa ont fait preuve dans le passé de leur capacité à obtenir les concessions dont ils avaient besoin», constate Nicholas Farrelly, de l’Australian National University.

Leurs ressources politiques, militaires et économiques en font «une force avec laquelle il faut compter», ajoute-t-il. «En administrant ce qui apparaît comme un fief frontalier indépendant, il est logique que les Wa testent les premiers un nouveau style de décentralisation».

Selon Tone Sann, la requête pour un «Etat Wa» a déjà été déposée par l’UWSA, notamment afin de bénéficier des programmes de développement fédéraux. Elle aurait reçu l’assurance d’un examen devant le parlement.

Pour Sai Pao Nap, un parlementaire du Parti démocratique wa, la promotion administrative permettrait aussi aux Wa de gérer directement leurs relations avec l’Etat sans passer par l’Etat shan. «Je ne pense pas que cela posera des problèmes», a-t-il pronostiqué.

Reste des tensions croissantes, depuis deux ans, entre les Wa et l’armée.

Il y a quelques semaines, un rapport d’IHS Jane’s qualifiait même de «fragile» le cessez-le-feu et suggérait que les Wa avaient acheté des hélicoptères aux Chinois dans le cadre d’un «programme de réarmement rapide».

Infirmée par Pékin, l’achat a aussi été démenti par Tone Sann, qui a nié par ailleurs l’importance de la production d’opium et de métamphétamines dans la zone.

Mais le grand voisin, relèvent les observateurs, n’est jamais très loin. La Chine est le «facilitateur et le sponsor du succès» de l’UWSA, estime Farrelly. «C’est une terre frontalière qui se définit par ses complexités et ses ambiguïtés, les Chinois jouant un rôle inévitable dans ce qu’ils considèrent être leur arrière-cour».

Un dossier ethnique sensible de plus pour le président Thein Sein, qui tarde déjà à obtenir la paix avec la dernière guérilla en activité, les Kachins, dans l’extrême-nord du pays.

Les pourparlers avec ces derniers, qui se sont poursuivis mardi, durent depuis des mois sans aboutir et des combats se poursuivent, alimentant l’idée que Naypyidaw reste tenté d’en finir, une fois pour toutes, avec les groupes rebelles.

http://www.liberation.fr/monde/2013/05/28/birmanie-la-puissante-minorite-des-wa-veut-son-etat_906257

A lire aussi ----> http://www.asie-forum-voyage.com/t2767-le-labyrinthe-ethnique-135-ethnies-pour-51-millions-d-habitants
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