l'esprit voyageur en asie du sud-est
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Comme l'oiseau qui siffle dans son arbre

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Message  Admin Mer 31 Mar 2010 - 6:02

source http://michjuly.typepad.com/blog/2010/03/comme-loiseau-qui-siffle-dans-son-arbre.html

"Un pays qui evolue normalement ne devrait pas avoir besoin d'augmenter le budget de son armee ni d'augmenter le nombre de ses effectifs. Les soldats en general, sont des parasites. Ils touchent de l'argent sans rien faire, Et puis la majorite d'entre eux ne se trouve pas aux endroits "chauds", la ou ils devraient etre (Dans le Sud profond ou a la frontiere birmane), ils sont planques en ville. La Thailande n'est pas en guerre... enfin juste un petit peu avec le Cambodge, a cause du temple Prah Vihear et des amities de Thaksin avec Hun Sen, le Premier Ministre cambodgien. Nos ennemis seraient donc a l'interieur du pays ? Dans la ville ?"

Cette conversation avec un chauffeur de Chiang Mai me plonge dans une atmosphere de "deja vecu"...Et puis la, dans ce cyber-cafe, en composant les mots sur mon ecran a l'aide d'un vieux clavier, je me souviens....

Il ya six ans... Je passais illegalement la frontiere, quelque part entre Mae Sot et Mae Sariang, et traversait la riviere Moei pour rejoindre un camp d'entrainement Karen, le camp Mu Aye Pu. Avec mon guide Phaun, un jeune thai plus ou moins en business avec ces Karen, je rencontrais le colonel Nerdah Mya un des principaux chefs de la resistance karen contre la Tatmadaw, l'armee birmane.

"La Birmanie aujourd'hui consacre presque la moitie de son budget a l'armee qu'elle ne cesse de moderniser. Elle compte 400 000 hommes. Pourquoi des forces de combat aussi importantes puisqu'elle n'a que des ennemis interieurs, son propre peuple en guenilles et nu pieds. La Birmanie n'est confrontee qu'a ses propres demons interieurs"*

Voila ce que me disait mot pour mot le colonel Nerdah Mya, fils du general Boh Mya, pere de la revolte Karen contre la junte birmane. Etrange parallele.

A Bangkok, pendant deux jours, les rouges et le gouvernement se sont parle, face a face, avec beaucoup de sourires (on est en Thailande quand meme !). Peaux claires d'un cote, peaux foncee de l'autre.. Ces echanges n'ont rien donne. "L'IMPASSE" titrait "The Nation" hier en gros titre sur fond noir, comme un faire-part de deces. Mais des pourparlers impensables il y a encore 10 ans.

Mon chauffeur encore : "Il y a 20 ans, le gouvernement aurait deja fait tirer sur les rouges, comme il a fait tirer sur les etudiants au cours de ce "Black May" de 1992 *. Mais aujourd'hui il y a twitter, les telephones portables, les cameras sont partout... ce n'est plus possible aux yeux du monde".

Retour en arriere encore avec le colonel Nerdah Mya, la-bas dans ce camp karen, en pleine jungle : "On ne reglera jamais rien a une table de negociations avec la junte. On a deja eu 17 signatures de cessez-le-feu, aucun n'a abouti a un accord politique. Le dialogue politique sans les armes, vous savez, c'est comme l'oiseau qui chante dans son arbre. Rien ne se passe. Chante toujours. Siffle toujours..."

Les karens continuent de rever a leur "Kawthooley", ce pays vert, leur terre karen restituee. Une terre sans demon. "a land without evil" Une sorte de paradis terrestre !

Pour qu'un pays change il faut que les hommes changent de l'interieur. Les thais sont-ils prets pour ce changement ?

"Je ne crois pas" me repond un allemand installe ici et a la tete d'un petit business. Il est marie a une femme d'origine isaan. "La majorite des thais n'ont pas envie d'etre responsable, Ils n'ont pas vraiment envie de changer de vie, ils preferent se reposer sur un pere, un leader (Non, non il n'a pas dit dictateur). Quelqu'un qui serait responsable pour eux. C'est plus confortable. Mais ce n'est pas loin d'etre la meme chose en Allemagne. Et puis la politique est une chose trop serieuse pour qu'on la confie au peuple"... Hummm ca me dit vaguement quelque chose... Et il termine, desabuse, par cette anecdote :

"L'assurance a laquelle j'avais souscrit pour ma belle famille tres pauvre, vient de partir en fumee. Cent vingt mille bahts... pour la cremation du pere de ma femme. Une semaine de ripaille avec orchestre. C'etait si bruyant que j'ai plante ma femme la-bas et suis rentre, seul, a Chiang Mai, tant la musique etait insupportable. La totalite de l'assurance-vie, payee par moi, et censee aider ma belle-mere, veuve a present, et sans ressource.....partie en cendres....Vous croyez vraiment que les gens sont prets a changer et a renoncer a leurs traditions pour un monde plus moderne et plus responsable" ?

Quand ,la tradition est plus forte que le changement...

* "Theatre d'Ombres" edition de la Fremillerie (auteure : myself)
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Message  Admin Dim 4 Avr 2010 - 6:28

Comme l'oiseau qui siffle dans son arbre Screen28

http://u.nu/94e38

Présentation de l'éditeur
Théâtre d ombres C est un roman de voyage et d aventure dans la Thaïlande d aujourd hui. Une jeune Française part à la recherche de son demi-frère dans les contrées reculées et dangereuses de la frontière birmane. Romancé et en même temps très documenté sur la Thaïlande puisque l auteure y vit et enseigne le français et l anglais aux réfugiés Karen.

Biographie de l'auteur
Michèle JULLIAN Originaire de Calais. Boucle un tour du monde en deux ans avec deux enfants dans ses bagages. Rencontre Marcel Jullian dont elle partagera la vie pendant 20 ans ; participe aux émissions « Ecran Total » et « Un jour » sur France-Inter ; coécrit la série « Beaumanoir » pour France2 ; écrit « Un jour » avec Marcel Jullian... .Regarde le monde à travers l objectif de son appareil photo et essaye de le comprendre en étudiant les langues, asiatiques de préférence : indonésien, thaï, mandarin .Enseigne en Thaïlande : le français à Udorn Thani et l anglais à des refugiés Karen

Extrait

LE MYTHE D’EXCALIBUR POUR UNE HUMANITE NOUVELLE

L’image négative d’un Peter égocentrique et manipu lateur s’éloigne progressivement de ma mémoire… Cette imprégnation cruelle imposée par moi-même à l’adoles cente que j’étais, pèse de moins en moins sur la femme que je suis en train de devenir depuis mon arrivée en Thaïlande. Je n’en ai pas fini pour autant avec Peter, il était bien trop complexe pour que ce différent entre lui et moi soit réglé une fois pour toutes. Soixante-douze heures à Bangkok et à des milliers de kilomètres de chez moi, ma vision du monde commence à changer. Et moi, serais-je aussi déjà différente ? La Thaïlande, pays de l’imperma nence et de l’illusion, y serait-elle pour quelque chose ? Ou est-ce le seul éloignement géographique - et de mon pays et de mon enfance - qui m’obligerait à voir les événements de ma vie sous une perspective différente ? Même le regard sur ma mère se modifie à la lecture de son journal de bord vieux de presque trente ans. Elle n’a pas toujours été cette femme douce et silencieuse que j’ai toujours connue. Le personnage vif, aventureux et légèrement égocentrique que je découvre entre ses lignes, dort-il toujours en elle ?

Je rejoins mon hôtel de « Khao Saan Road », après une traversée de Bangkok en moto avec Ek. « Ek » c’est en fait, la façon thaïe de prononcer « Ex », diminutif de « Excalibur », étrange nom pour un asiatique ! La mère de mon nouvel ami connaissait sans doute la légende du roi Arthur à travers le cinéma, mais connaissait-elle le mythe profond de ce personnage, son sacrifice qui ouvre une voie nouvelle à l’humanité et le passage des croyances anciennes remplacées par un Dieu unique ? Un nom qui colle tellement au personnage de mon inquiétant compagnon. Sur la moto, les cheveux de Ek volètent dans mes yeux, se collent sur la peau de mon visage humidifiée par l’air mouillé de la nuit. Il me crie plein de choses que je ne comprends pas mais auxquelles je réponds systéma ti que ment par l’affirmative. Il m’attrape les mains, les accroche étroitement à sa taille. M’attache à lui. « Par mesure de sécurité ! » hurle-t-il en se retournant dangereusement. Tu parles ! Au pied de mon hôtel, il m’embrasse bizarrement en frottant son petit nez de voyou sur ma joue. J’étais prête à repousser un vrai baiser « à la française », mais son geste est si mignon, si inattendu que je ne bouge pas. « Hom » me dit-il : « Respirer. Se respirer en thaï. » Tellement plus délicat que les échanges de salive. Ouah ! Surtout après la soupe épicée dont on vient de faire nos délices dans un marché de nuit. Malins les thaïs ! Avec leur « waï », ils règlent élégamment le problème des mains moites. Avec leur « hom » celui des échanges de germes !


DES MIROIRS QUI RÉFLÉCHISSENT

Une fois dans ma chambre, je me rends compte que je ne suis pas encore tout à fait ajustée au pays. Une impression d’irréalité flotte autour de moi : passage dû à la fatigue du voyage et au manque de sommeil. Depuis mon arrivée à Bangkok, j’ai l’impression d’être passée de « l’autre côté du miroir », mais je repousse cette idée que je trouve absurde, on ne passe pas à travers les miroirs du temps ou de l’espace, et je ne suis pas Alice aux pays des merveilles. A l’inverse de cette formule magique, je crois, au contraire, que les miroirs élargissent notre champ de vision et nous font apparaître plus clairement des détails jusque là imperceptibles. Je me mets face à mon miroir. Je regarde « devant » moi et c’est tout ce qui est « derrière » moi qui devient visible. Etrange, non ? Les détails de mon passé m’intriguent et je ne suis pas sûre de vouloir les regarder en face, je ne peux cependant échapper à leur révélation dans le miroir.

…. Peter a toujours eu des assistantes dont le charme n’avait d’égal que leur envie de pénétrer le monde brillant de leur patron épisodique. Il avait l’art de nous convaincre que ces maîtresses-assistantes lui étaient indispensables puisque ma mère refusait de jouer ce rôle. Plus tard, c’est moi qui ai repoussé cette fonction d’assistante corvéable à merci, de jour comme de nuit, et il a continué de nous imposer, à ma mère et à moi, des blondes extravagantes, des brunes faussement mystérieuses, des comédiennes extraverties ou des minettes plus préoccupées de séduire le maître que de classer les dossiers de son bureau… Il les choisissait plutôt jeunes, son but étant de les exhiber. Si elles espéraient se servir de lui, lui les utilisait comme faire-valoir. L’étalage de ces filles me faisait mal, surtout pour ma mère. Etaient-elles stupides ? En tout cas, toutes bonnes admiratrices et auditrices attentives. Un jour Peter m’avait même confié ironiquement qu’il aimait voir leur bouche s’arrondir d’étonnement à la lecture de ses textes ou de ses dialogues. La seule reconnaissance que j’ai envers Peter, c’est la facilité avec laquelle il faisait de ces personnages indispensables des mannequins interchan geables. Comment pouvais-je aimer cet homme-là ? Aujourd’hui, et rétrospectivement, je le plains. Il a dû souffrir de ne pas recevoir l’admiration continue de sa femme et de sa fille. Un tel besoin de reconnaissance, c’est quoi ? Une forme d’infirmité ? Une maladie incurable ? Ou le prix à payer pour la célébrité ?

Il est deux heures du matin heure locale, neuf heures du soir à Paris ou à Londres, le sommeil me fuit, et cette nuit, j’aimerais quand même bien être Alice au pays des Merveilles.

Avis des lecteurs
Marie-Claire, librairie « Le Bleuet » - Banon (04) - « le village aux 100 000 livres »

« J'ai suivi avec le plus grand intérêt Marie, l'héroïne du roman de Michèle Jullian, dans sa longue quête qui la conduit en Thaïlande à la recherche de son demi-frère dont elle apprend l'existence en lisant une lettre destinée à son père après l'enterrement de celui-ci.
Grâce à ses rencontres étonnantes, nous découvrons en même temps que Marie le peuple Thaï, sa vie au quotidien, son langage, son histoire ainsi que sa philosophe face aux difficultés de la vie. Ambiances et odeurs sont là pour nous donner l'impression que nous accompagnons la voyageuse.
Dans le même temps nous nous relions comme Marie, à sa mère Florence qui, 30 ans auparavant, a voyagé dans ce pays et fait des rencontres extraordinaires, grâce au journal qu'elle tenait alors et qu'elle lui a confié avant son départ.
Ces ponts entre passé et présent, cette quête et les aventures qu'elle vit vont permettre à Marie la rebelle de se construire, de découvrir que ses parents sont aussi un homme et une femme et de se "réconcilier" avec ce père disparu.
Coup de chapeau à Michèle Jullian; j'aime les livres"habilement écrits" qui, par différentes entrées,nous font avancer dans la découverte et l'évolution des différents personnages, tous tellement attachants dans ce livre . »

Evelyne De Martinis :

« (…) presque tout se révèle dans ce roman de manière indirecte, malgré l'écran et à cause de l’écran que les personnages installent eux-mêmes ou dont ils sont les victimes, plus ou moins consentantes. Par ailleurs, cet éclairage indirect est paradoxalement ombre : ce que les personnages cachent, leur passé, leurs douleurs, leurs trahisons, c'est justement ce qui va permettre à la narratrice par exemple de se construire et d'exister, d'explorer ses propres zones d'ombre. L'idée suggérée par l'emploi du mot "théâtre" (dans le titre) complète cette impression que le destin, comme un metteur en scène, manipule et fait agir tous les personnages, jusqu'à cette extraordinaire coïncidence de l'homme rencontré par la mère et la fille. Les personnages sont acteurs, sans vraiment le savoir : ils accomplissent ce que le destin semble avoir préparé pour eux (bouddhisme ?) et spectateurs en même temps puisque chacun en regardant les autres entre en empathie jusqu'à ce que s'accomplisse la fameuse catharsis ! J'interprète la photo (de la couverture) ainsi : régularité des cultures, brisée par leur morcellement et le suivi des accidents du terrain, tout cela débordant du cadre : la destinée de Marie est à la fois dirigée et soumise aux aléas de ses rencontres, il n'est pas possible de tout maîtriser, il y a ce qui est au-delà du regard. L'absence de présence humaine contraste avec le titre (qui l'implique par essence) et devient ainsi métaphore d'autant plus forte du sens, tout en rappelant les gradins du cirque où se "joue" la vie ! »


Françoise de Lesdain Verriest :

« Jusqu’où peut-on aller dans la compréhension et l’intégration d’une culture dans laquelle on n’a pas baigné dès l’enfance ? Ce roman, en plus de vous transporter dans l’espace et le temps, pose une question plus universelle qui est celle de notre liberté. En effet, dans quelle mesure nos comportements, nos sentiments, nos choix, sont-ils influencés, à notre insu, par la vie de nos ancêtres, alors que nous ignorons cela même que nous sommes en train de reproduire ? Michèle JULLIAN aborde avec brio cette question étudiée depuis quelques décennies par les psychogénéalogistes, questions sans réponse, mais observation passionnante.
Au milieu des rites, des symboles et de la poésie de l’orient, se construit une double histoire d’amour : l’héroïne, sans le savoir, avançant dans les pas de ses géniteurs et se réappropriant ainsi son histoire familiale, tout en vivant des sentiments pour l’homme séduisant qu’elle vient de rencontrer.
Ce roman, comme la vie, est surprenant, plein de rebondissements inattendus, captivant jusqu’à la dernière ligne. »
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