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Le voyage du comte de Forbin à Siam, 1685-1688

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Le voyage du comte de Forbin à Siam, 1685-1688 Empty Le voyage du comte de Forbin à Siam, 1685-1688

Message  thanaka Mar 26 Oct 2010 - 9:38

Le voyage du comte de Forbin à Siam, 1685-1688 41vntm10

C'est en 1685 que le jeune chevalier de Forbin embarque à bord de la Maligne. Destination : le Siam. Mission : accompagner l'ambassade de Louis XIV auprès de Phra-Naraï, roi des Siamois. Cette expédition se transforme vite pour lui en une expérience inattendue. Promu grand-amiral et gouverneur de Bangkok par le perfide premier ministre Constance Phaulcon, Forbin, contraint de rester sur place, s'évertue en exploits chevaleresques, combat les rudes Macassars et, durant les trois années de son séjour, échappe à tous les pièges qu'on lui tend. Son franc-parler, sa lucidité et son goût de la vérité font de son Voyage à Siam un précieux document sur la Thaïlande du XVIIe siècle, un récit d'aventures en tout point hors du commun. Le comte de Forbin (1656-1733) servit dans la marine française, notamment aux côtés de Jean Bart et de Duguay-Trouin. Ses hauts faits lui ont valu une réputation d'intrépidité devenue légendaire.

Le chevalier de Forbin

« Je viens de jouer aux échecs contre le chevalier de Forbin. Il n'est pas bon joueur, puisque je lui donne une tour ; mais il est vif, une imagination de feu, cent desseins, enfin Provençal et Forbin. Il fera fortune ; ou s'il ne la fait pas, ce ne sera pas sa faute. Il est notre lieutenant, et sait tout le détail du vaisseau. Il a la clé de l'eau ; c'est une belle charge parmi nous. En un mot, c'est un fort joli garçon, qui a la mine de n'être pas longtemps lieutenant. » (Journal de Choisy)
Né en 1656 à Gardanne, en Provence, le chevalier Claude de Forbin – qui deviendra le comte de Forbin en 1707 - a déjà un glorieux passé lorsqu'il s'embarque sur l'Oiseau avec le chevalier de Chaumont. Il a combattu à Messine en 1675, en Flandre en 1676, aux Antilles en 1680, à Alger en 1682, il a servi sous Vivonne, sous Duquesne, sous d'Estrée et il s'est déjà mainte fois fait remarquer par son courage. Il a été condamné à mort en 1677 pour avoir tué en duel le chevalier de Gourdon, puis gracié par le roi. C'est un homme, dirions-nous aujourd'hui qui n'a pas « froid aux yeux. » C'est à la demande du chevalier de Chaumont qu'il participe à l'ambassade en tant que major.

Le chevalier de Forbin n'aime pas le Siam, il le fait largement savoir, il en étale sans complaisance la pauvreté, il stigmatise l'aveuglement du père Tachard et de l'abbé de Choisy, éblouis par les démonstrations d'opulence organisées par Phaulkon. Comble de malchance pour lui, le roi Naraï émet le souhait qu'il demeure à Bangkok pour en gouverner la garnison. C'est bien contre son gré, sur l'ordre du chevalier de Chaumont, qu'il doit renoncer à rentrer en France avec l'ambassade. Il passera ainsi deux années entières dans un pays qu'il exècre.

La relation de voyage du chevalier de Forbin publiée dans ses Mémoires n'est qu'un long réquisitoire contre l'ingratitude, la fourberie, les manoeuvres quasi-diaboliques de Phaulkon qui, assure-t-il, cherche à se débarrasser de lui par tous les moyens. Il développe une théorie simple : lui seul a vu clair quant aux réelles perspectives du Siam, il sait que Phra Naraï ne se convertira pas à la religion chrétienne, il ne manquera pas, dès son retour en France, de contredire auprès du roi les propos enthousiastes et les belles promesses du père Tachard, il constitue donc une menace pour les projets de Phaulkon. C'est la raison pour laquelle celui-ci cherche, dans un premier temps, à le retenir au Siam, et dans un second temps à l'éliminer, soit en le perdant auprès du roi, soit en l'assassinant purement et simplement. En démonstration de cette théorie, il énumère les innombrables pièges, embuscades, guet-apens dans lesquels l'entraîne Monsieur Constance. Il évoque même une tentative d'empoisonnement : « Un jour que j'avais la fièvre, ignorant mon indisposition, il m'envoya du lait caillé qu'il savait que j'aimais beaucoup. Quand je me serais bien porté je n'aurais eu garde d'y toucher. Ayant eu l'imprudence de le laisser à mes esclaves, il y en eut quatre qui en mangèrent et qui moururent presque sur-le-champ. »

Cette théorie est simple, certes, elle est crédible, on peut pourtant éprouver un curieux malaise à la lecture des Mémoires du chevalier : une telle haine manifestée à l'encontre de Phaulkon est trop forte pour ne pas prendre des allures d'idée fixe, on pourrait évoquer un possible délire de la persécution, disons le mot, une certaine forme de paranoïa. On ne peut contester que Forbin reçut au Siam tous les honneurs dus à son rang, et qu'il fut nommé « Généralissime de la flotte. » Ses faits d'arme sont d'ailleurs héroïques, il participe à l'écrasement des Macassars révoltés (cette population musulmane venue de l'archipel des Célèbes s'était installée près d'Ayutthaya et projetait d'assassiner le roi pour porter sur le trône un de ses demi-frères, préalablement converti à l'Islam.)

Les circonstances du départ de Siam du chevalier ne sont pas non plus très claires. Selon sa version, il demande son congé au roi, qui accepte, et déjouant une dernière tentative d'assassinat de Phaulkon, il s'embarque sur un vaisseau de la compagnie d'Orient qui rejoint Pondichéry. Il écrit dans sa relation : « Je m'estimais si heureux de quitter ce mauvais pays que j'oubliai dans le moment tout ce que j'avais eu à y souffrir » Toutefois, dans son ouvrage « Un Jésuite à la Cour de Siam » (Éditions France Empire 1992), Raphaël Vongsuravatana note : « Pourtant il est clair, à partir des notes de François Martin (le directeur de la Compagnie française des Indes Orientales et gouverneur du comptoir de Pondichéry) qu'il [Forbin] a été expulsé du Siam et qu'il cherche par tous les moyens à y retourner. » Si Forbin évoque bien François Martin dans son récit, « M. Martin, pour lors directeur de ce comptoir, m'accueillit le plus gracieusement du monde et ne cessa de me combler de politesses pendant tout le temps que je demeurai dans le pays », il ne mentionne nulle part ce fait.

De retour en France, Forbin ne mâche pas ses mots devant Louis XIV : « Sire, le royaume de Siam ne produit rien, et ne consomme rien… », et quant aux chances de convertir le roi Naraï, « Sire, ce prince n'y a jamais pensé, et aucun mortel ne serait assez hardi pour lui en faire la proposition », propos qu'il réitère devant le père de la Chaise et devant le marquis de Seignelay, ministre de la marine.

La carrière glorieuse du chevalier ne s'arrête pas ici. On le retrouve en 1689 corsaire aux côtés de Jean Bart. Tous deux sont faits prisonniers par les Anglais, et c'est sur une chaloupe, avec un chirurgien et deux mousses, qu'ils accomplissent une rocambolesque évasion et traversent la manche à la rame. « L'affaire avait été superbe : Jean Bart et Forbin, tous deux grièvement blessés, ne s'étaient rendus qu'après avoir vu tomber autour d'eux les trois-quarts de leurs gens. Et l'évasion avait été si prompte que les deux héros saignaient encore quand ils reprirent pied sur le sol français. » (Claude Farrère – Histoire de la Marine Française – Flammarion 1934) Il est également à la célèbre bataille de la Hougue. Plusieurs fois blessé, il devient chevalier de Saint-Louis en 1700. Il se retire à Marseille en 1715 et se consacre à la rédaction de ses mémoires. C'est là qu'il meurt en 1733.



livre disponible ici http://www.amazon.fr/voyage-comte-Forbin-Siam-1685-1688/dp/2909031012/ref=sr_1_4?s=books&ie=UTF8&qid=1288084095&sr=1-4

ou

ces mémoires complètes 1656-1733
http://www.amazon.fr/M%C3%A9moires-du-comte-Forbin-1656-1733/dp/2715224745/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1288084095&sr=1-1

ou à lire sur le net ici ----> Le voyage du comte de Forbin à Siam, 1685-1688 355569 http://www.rencontredespaces.org/renespace/voyages/ASIE%20SE/Thailande/m%E9moires%20de%20Siam/mapage.noos.fr/memoires-de-siam/presentation_forbin.html

ou version BNF http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k26134d

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Le voyage du comte de Forbin à Siam, 1685-1688 Empty Les relations franco-thaïlandaises au cours de l’Histoire

Message  Admin Sam 5 Nov 2011 - 6:45

L’Histoire des relations franco-thaïlandaises couvre une vaste période allant du 16ème siècle à nos jours. Durant près de 500 ans, la France n’aura eu de cesse de vouloir asseoir sa domination sur le Royaume de Thaïlande mais sans succès.

Les missions catholiques françaises
La première tentative d’introduction du christianisme dans le Royaume de Siam (actuelle Thaïlande) a lieu en 1550 lorsqu’un Franciscain français du nom de Bonferre embarque pour Pégou (ville située dans l’actuel Myanmar) à bord d’un navire portugais. Durant trois ans, il y enseigne les évangiles sans grand succès.

Il faudra ensuite attendre 1662 pour que la Société des Missions Étrangères de Paris se voit confier la lourde tâche d’évangéliser du Sud-Est de l’Asie. Les premiers missionnaires français arrivèrent à Ayutthaya, capitale du Siam, en 1662, après 18 mois de navigation. Le Roi Narai leur fit un excellent accueil et leur offrit son aide ainsi que des terres pour construire une église ainsi qu’un hôpital.

Ces premiers contacts avec le Royaume de Siam s’inscrivaient à l’époque dans une stratégie de domination de l’Asie du Sud-Est par les Français. C’est également à cette période, en 1664, que fut fondée la Compagnie Française pour le Commerce des Indes Orientales, symbole du colonialisme français en Asie.

Les premiers échanges commerciaux
En 1680, avec sa toute nouvelle Compagnie des Indes Orientales, la France était prête à se lancer dans une guerre commerciale contre les Anglais et les Hollandais pour la domination des échanges marchands avec le Siam et notamment l’île de Phuket (à l’époque appelée Junk Ceylon).

Deux ans plus tard, les Français vont remporter leur première victoire face à leurs rivaux: le roi Narai souhaitant réduire l’influence des Anglais et des Hollandais sur l’île de Junk Ceylon, il y fait nommer un Français, René Charbonneau, aux fonction de gouverneur.

La domination française au Siam
Dès 1680, Le Roi Narai, soucieux d’assurer un équilibre entre les différentes forces étrangères dans son pays afin d’éviter une colonisation, se montra désireux d’établir de solides relations diplomatiques avec la France.

En 1684, une mission diplomatique dirigée par Khun Pijaiwanit et Khun Pijitmaitri se rendit en France pour y rencontrer le Roi Louis XIV à Versailles. Les deux diplomates siamois profiteront de leur visite pour demander au Roi de France l’envoi d’une mission diplomatique française au Siam.

Louis XIV accepta et la mission fut confiée au Chevalier de Chaumont qui devint en 1685 le premier ambassadeur français au Royaume de Siam.

Le bilan du Chevalier de Chaumont à la tête de l’ambassade française fut mitigé. Il échoua dans sa mission de convertir le Roi Narai au catholicisme et ne parvint pas à obtenir les accords commerciaux souhaités par Louis XIV. Néanmoins la France garda son monopole sur le commerce avec Phuket et obtint le territoire de Songkla dans le Sud du pays.

Au retour de de Chaumont en France, Claude de Forbin, qui avait accompagné le Chevalier au Siam, fut prié de rester au service du Roi Narai et fut nommé Grand Amiral, général en chef des armées du Roi et gouverneur de Bangkok. En 1688, il quitta ses fonctions pour rentrer en France et fut remplacé par le Chevalier de Beauregard.

Une nouvelle mission diplomatique siamoise accompagna le Chevalier de Chaumont lors de son retour en France. Les ambassadeurs Kosa Pan, Ok-luang Kanlaya Ratchamaitri et Ok-khun Sisawan Wacha arrivèrent au port de Brest d’où ils se rendirent à Versailles pour ratifier un certain nombre de traités et proposer au Roi une alliance éternelle entre la France et le Royaume de Siam.

La révolution nationaliste et le coup d’état de 1688
Les relations entre le Siam et la France continuèrent à se fortifier jusqu’en Avril 1688, date à laquelle l’arrivée de soldats français à Bangkok et Mergui entraina une insurrection nationaliste, dirigée par le commandant Phra Petratcha, qui s’avérera par la suite être en réalité un coup d’état contre le Roi Narai.

La révolution embrasa bientôt tout le pays et les forteresses françaises de Mergui et Bangkok furent bientôt attaquées. Les Français, débordés par le nombre d’assaillants siamois, durent finalement prendre la fuite en catastrophe et quitter le pays.

La guerre franco-siamoise
Il faudra attendre le 18ème siècle pour que de nouvelles relations diplomatiques et commerciales voient le jour sous l’impulsion de Napoléon III. En 1856, un traité fut signé qui facilita les échanges commerciaux, assura une ouverture au christianisme au Siam et autorisa les navires de guerre français à jeter l’ancre dans le port de Bangkok.

Mais les ambitions colonialistes de la France dans la région, notamment au Vietnam et au Cambodge, allaient de nouveau déclencher un affrontement d’envergure entre les deux nations. En effet, les conflits territoriaux liés à l’expansion de l’Indochine française ne tardèrent pas à faire exploser une guerre franco-siamoise en 1893.

Cette dernière se solda pour le Siam par la perte du Laos au profit des Français et la perte de la région de Shan au profit des britanniques qui assurèrent en échange la protection du reste du payscontre les ambitions de la France.

Le 20ème siècle
La protection de la Couronne d’Angleterre ne fut pas dissuasif très longtemps. En 1906 et 1907, la France déclenche une nouvelle crise est s’empare de nouveaux territoires thaïlandais. Les Anglais interviennent en 1909 pour empêcher la France de coloniser le pays mais cette intervention aura un coût pour le Royaume de Thaïlande qui doit accepter la souveraineté britannique dans certaines de ses provinces conformément au traité anglo-siamois de 1909. L’humiliation fut grande pour le Roi de Thaïlande et la nation siamoise toute entière et un fort climat nationaliste se développa.

En 1940, peu avant la seconde guerre mondiale, les hostilités reprennent entre le Siam et la France. Alors que des négociations favorables au Siam devaient se tenir sur le tracé des frontières de l’Indochine, la chute de la France face aux armées du IIIème Reich remis en question tout le travail diplomatique accompli jusqu’alors.

La Thaïlande, consciente qu’elle avait à présent à faire à une France affaiblie, réclama à la force coloniale d’Indochine la restitution immédiate des territoires volés par le passé. Une nouvelle guerre éclata. Les Thaïlandais eurent un temps l’ascendant mais la marine de France de Vichy finit par remporter une victoire éclatante au cours de la bataille navale de Koh Chang mettant à mal les forces siamoises.

La guerre entre les forces coloniales françaises et l’armée thaïlandaise ne connut jamais d’épilogue. En effet, les Japonais, alliés de l’Allemagne nazie, intervinrent et l’Indochine française due accepter de restituer certains territoire occupés au Royaume de Siam.

Depuis la seconde guerre mondiale et suite à la période de décolonisation de l’Asie du Sud-Est, la France et la Thaïlande entretiennent des relations diplomatiques stables mais sans grande envergure, le Royaume ayant préféré tisser de solides relations diplomatiques et commerciales avec ses voisins asiatiques et les États-Unis.

http://www.thailande-infos.net/magazine-thailande/relations-franco-thailandaises-histoire/
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