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L’Indonésie vit sa grande transhumance familiale de l’année

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L’Indonésie vit sa grande transhumance familiale de l’année Empty L’Indonésie vit sa grande transhumance familiale de l’année

Message  Admin Jeu 1 Sep 2011 - 6:11

Dans le plus grand pays musulman du monde, la fin du jeûne de Ramadan rime avec vacances et retrouvailles familiales.

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Achmad Ibrahim/AP
La semaine dernière dans la gare de Pasar Senen, à Djakarta, où certains ont dormi pendant plusieurs jours pour être sûrs d’obtenir un ticket.

L’événement provoque un exode massif de plus de 30 millions de personnes.

« J’ai hâte de retrouver ma fille. Elle va avoir tellement changé, cela fait onze mois que je ne l’ai pas vue. » Une fois par an, Ibu Adek parcourt les 900 kilomètres qui la séparent de son enfant. Ces grandes vacances de fin de Ramadan, appelées Lebaran en Indonésie, sont le moment tant attendu pour renouer les liens avec la famille laissée au village.

« Ma fille va avoir beaucoup de choses à me raconter, surtout cette année où elle est entrée à l’école primaire », sourit la jeune femme. Un an d’absence à combler en dix jours explique son impatience.

PÉRIPLE ONÉREUX
Les grands-parents d’Eka, 7 ans, l’élèvent dans leur village à l’extrême est de Java, pendant qu’Adek, la mère, gagne le salaire du foyer au service d’une riche famille chinoise de Djakarta. Les bras chargés de sacs et de valises, Adek a économisé toute l’année pour réaliser son long voyage. « Le plus important c’est d’être ensemble, mais je veux tellement lui faire plaisir que je lui ai acheté de nouveaux vêtements et puis des jouets et bien sûr des gâteaux. »

Dans la gare bondée de Pasar Senen, au nord de Djakarta, où Adek attend son train, des milliers de voyageurs patientent. Certains dorment déjà depuis plusieurs jours sur des cartons sur les quais et dans les salles d’attente pour être sûrs d’obtenir un ticket. À l’écart, des femmes sont assises à même le sol.

Les visages sont fatigués, les traits tirés mais les sourires sont sur toutes les lèvres. Elles sont toutes femmes de ménage à Djakarta et vont rejoindre enfants, maris et parents à des centaines ou parfois même des milliers de kilomètres de la capitale.

Ibu conserve comme des sésames les précieux billets du train et de bus qui l’amèneront jusque chez elle en deux jours. Elle y a laissé toutes ses économies. En tout, elle a dépensé près de 300 € pour son périple et les cadeaux. Soit près de trois mois de salaire.

UN FLUX 30 MILLIONS DE PERSONNES
Parmi le flot de voyageurs, Tegu s’apprête à passer plusieurs jours dans les trains : « Nous avons tous quitté notre village pour la ville. Donc, cette longue période de vacances, c’est le moment le plus important pour retrouver nos familles, surtout pour les jeunes enfants et les personnes âgées… ça nous permet de renouer les liens, de demander le pardon, et c’est vrai aussi bien pour les musulmans que pour les chrétiens. »

À la sortie de la gare, en empruntant les grandes artères qui quittent la capitale, le tohu-bohu des klaxons résonne plus qu’à l’habitude. Le cirque dément des voitures, des motos, des bus et autres véhicules, se joue sur des kilomètres d’embouteillage. Le manque d’infrastructures et les routes en mauvais état allongent encore les durées des transports, habituellement déjà longues.

La gestion chaotique de cette grande transhumance est chaque année reprochée aux autorités indonésiennes. Un centre de commande doit surveiller les flux, mais la tâche est ardue : 30 millions de personnes migrent pendant ces grandes périodes de fête.

TRANSPORTS
Un scooter surchargé de paquets duquel on voit à peine poindre la tête du conducteur déboule sur l’autoroute du sud de la ville. À bord, la famille Matera, le père aux commandes, la mère, un bébé accroché dans le dos et un petit garçon bien calé entre ses deux parents. Tous se serrent pour effectuer les huit heures de route qui les séparent de leur village natal.

Ces vacances sont l’occasion de présenter le nourrisson à la famille et de rendre visite aux vieux parents. Les routes délabrées restent la solution la plus économique pour de nombreuses familles dans cet archipel de près de 2 millions de kilomètres carrés, malgré les risques d’accident. Cette année, plus de 400 personnes ont déjà perdu la vie lors de cet exode.

Pour le mudik, le terme qui désigne cette grande transhumance humaine, les bateaux sont également pris d’assaut pour rejoindre les 6 000 îles habitées que regroupe l’Indonésie. Maya Pusultipi se prépare à des heures interminables.

D’abord en scooter pour quitter Djakarta puis en ferry, pour une journée ou plus. Lorsqu’elle sera arrivée sur l’île de Bornéo, son périple ne s’arrêtera pas là. Il lui restera sept heures de bus pour retrouver sa famille, qu’elle n’a pas vue depuis quatre ans lorsqu’elle a décidé d’émigrer pour trouver du travail.

À son retour dans dix jours, Maya sera peut-être accompagnée par un cousin ou un ami du village qui lui aussi tentera sa chance à Djakarta. « Chaque année, les Indonésiens sont plus nombreux à entrer dans la mégalopole qu’à en sortir », déplore-t-on au ministère des transports.

ANNE-FLEUR DELAISTRE, à Djakarta

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/L-Indonesie-vit-sa-grande-transhumance-familiale-de-l-annee-_NP_-2011-08-31-705490
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