l'esprit voyageur en asie du sud-est
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Paï NaÏ ? Taeu Na? ...Au delà de la sociabilité, la perception de l'espace...

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Message  samesame Sam 20 Juin 2009 - 8:53

Quel voyageur n'a t il jamais demandé "sa" route ?

Durant mes voyages en Asie du sud est ,j'ai fréquemment été surpris des "réponses"...

C'est article, qui concerne plus particulièrement la culture khmère, me semble pouvoir être élargi géographiquement ...

Un extrait:

Parmi les modes majeurs d’interprétation de la culture cambodgienne, celui d’ ‘espace’ se révèle particulièrement pertinent. La société khmère vit selon une organisation spatiale qui contraint les aspects les plus élémentaires de la réalité sociale
(La politesse traditionnelle veut que l’on aborde les gens en leur adressant en guise de salut un «Où allez vous? » impliquant une réponse stéréotypée du style « Je vais au Sud » – ou vers tout autre point cardinal.).
S’il y a ainsi une véritable vision organique de l’espace, elle semble exclure une vision scientifique, géographique, topographique. Un Cambodgien ne sait pas lire un plan, ne reconnaît pas sa maison sur une vue aérienne, est incapable de localiser une ville, d’évaluer une distance
(Jacques Nepote:"Les exemples les plus percutants pourraient être multipliés à l’infini ; sans parler du Cambodgien moyen qui n’a pas la moindre idée de ce que peut être une cartographie quelconque, multiplions les exemples pris chez les intellectuels cultivés et formés aux ‘méthodes occidentales'. Faisant en janvier 1973 aux étudiants de 3e année un cours portant sur l’analyse structurale de Phnom-Penh, j’ai dû commencer par un véritable cours de géographie descriptive élémentaire, la plupart des étudiants étant absolument incapables de localiser le moindre bâtiment, le moindre quartier ! A croire que je leur parlais d’une ville inconnue. Une étudiante en dernière année à la Faculté d’Archéologie et demeurant à 300 mètres du Palais Royal est dans l’incapacité de situer sa maison sur la carte de Phnom-Penh. De bonne famille, de père diplomate, elle a pourtant beaucoup voyagé hors du Cambodge. Un étudiant d’une quarantaine d’année, garçon fin et sérieux, est le seul à savoir où se trouve Srei Santhor (capitale du Cambodge après l’évacuation d’Angkor), parmi les étudiants et le personnel. On lui avait en effet proposé d’être chef du srok de Srei Santhor il y a quelques années ; il s’y était rendu en visite. Il m’indique la route pour y parvenir depuis Prey Veng en remontant le Tonlé Toch, mais est incapable de le situer sur la carte avec précision, non plus que d’indiquer des distances.
Quand nous recherchons nos informateurs, les vieux du Palais, on nous indique oralement où ils habitent, et cela va à peu près. Mais dès que l’on cherche à faire cartographier ces renseignements, ceux qui les donnent doivent en général s’y reprendre au moins trois fois ; finissant non moins généralement par fabriquer un plan faux, où droite et gauche sont confondus... alors que Phnom-Penh est une petite ville au plan en damier !
À l’occasion de mes cours d’Archéologie aérienne, j’ai pu jauger la difficulté de mes étudiants à passer d’une analyse au sol à l’interprétation d’une photographie aérienne où ils n’arrivent pas à reconnaître les espaces et les volumes)".
.
L’espace homogène et mathématique des Occidentaux lui échappe, ne l’intéresse d’ailleurs pas. II s’agit pour lui d’un concept abstrait au point de devenir un élément neutre, manière irréelle de définir les objets, leur emplacement. Ce qui l’intéresse, c’est par rapport à quel ‘objet’ d’importance se trouvent fleuves, montagnes, capitale provinciale ; et comment l’on y parvient. Conception avant tout anecdotique et linéaire de l’espace, où le site ne trouve pas sa place en soi, à l’intersection de coordonnées géométriques et quantifiables dans l’absolu, mais au terme d’une succession empirique de plans et de points n’acquérant de valeur que par leur situation respective. Peu importe que la ligne ne soit pas intrinsèquement droite ; ce qui compte est son déroulement ; peu importe que l’emplacement ne soit pas exactement reconnu ; ce qui compte est la qualité de la relation avec le point fort de l’ensemble. Bref, une saisie essentiellement concrète et existentielle, pragmatique et spécifique.


L'article: http://aefek.free.fr/pageLibre000107dd.html
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Message  Invité Sam 20 Juin 2009 - 10:19

Ce comportement trouve des échos en Thaïlande (Paï naï) mais chez ceux qui ne voyagent jamais ...

Par "voyage", j'entends aller par soi-même quelque part qu'on ne connaît pas, sans que quelqu'un vous "cornaque" à l'arrivée.

Ma femme est une "khon HatYai" (200% !) mais ne connaît pas le nom des rues à HatYai ! (moi je les ai apprises !)

Seuls ceux qui conduisent (chauffeurs, possesseurs de voiture) connaissent les parcours, les autres demandent (taxi, tuk-tuk, moto-taxi ...) à aller à tel endroit ... (*)

Je pense que c'est une forme de "la fonction crée l'organe".

* : J'aurais pu "tomber dans ce panneau" aussi si je n'avais décidé d'emblée d'avoir mon propre véhicule.
Assis (dans le genre "plié") dans un tuk-tuk ou un taxi, je ne vois que le sol ou le plafond, pour "apprendre"
un parcours, c'est pas évident LOL

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