Une Ambassadrice Chic de Choc
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Une Ambassadrice Chic de Choc
Grande première diplomatique suisse à Bangkok. L'ambassadeur de Suisse en Thaïlande est une femme. Et son mari haut-valaisan est ambassadeur pour le Laos, la Birmanie et le Cambodge. Chacun à 50%.
Appointer une dame de 47 ans, originaire de Viège par mariage, maman d'une fille de 13 ans et d'un garçon de 11 ans, ambassadeur plénipotentiaire de Suisse en Thaïlande, pays réputé pour ses femmes légères, il fallait le faire! Le Département fédéral des affaires étrangères a osé. Il a bien fait. En dépit des apparences, toujours trompeuses en Asie, c'est en effet une ambassadrice chic de choc, ayant vécu plus de dix ans de son enfance au Japon, une juriste archidiplômée connaissant fort bien l'Asie et en parlant même certaines langues, une diplomate expérimentée et habile, mais aussi une épouse distinguée et une mère pleine de tendresse, qui représente aujourd'hui les intérêts considérables de l'Helvétie sous les colorées lanternes du Siam (ancien nom de la Thaïlande). Une grande première dans l'histoire de la diplomatie non seulement suisse, mais aussi mondiale.
Couple d'ambassadeurs
Le plus singulier, mais pas le moins efficace, est que Christine Schraner Burgener, ambassadeur plénipotentiaire de Suisse à Bangkok, ne l'est administrativement qu'à 50% de la charge et du salaire. L'autre 50% a été confié à son époux, Son Excellence Christoph Burgener, originaire de Viège, appointé pour sa part ambassadeur plénipotentiaire de Suisse au Laos, en Birmanie (Myanmar) et au Cambodge, également avec résidence à Bangkok. «Quoi, un 50% pour la Thaïlande, un pays de 65 millions d'habitants où résident 6587 Suisses aux bras noueux ou doubles nationaux? Quoi, un autre 50% pour les trois pays voisins de la Thaïlande aux réalités si complexes? Mais c'est de l'économie de bouts de lampions!» clameront certains esprits chagrins. Ce qui ne serait pas si faux, mais pas si vrai non plus, comme diraient les Vaudois, un brin Normands. En effet, depuis 1949, un ambassadeur de Suisse appointé à 100% de la charge et du salaire à Bangkok était à lui seul compétent non seulement pour la Thaïlande, mais encore pour le Laos, la Birmanie et le Cambodge. Aujourd'hui, par une formule tout helvétique, économique et peu banale, c'est un couple suisse qui se partage ces territoires complexes, chacun à 50% de son temps et à 50% d'un plein salaire, offrant ainsi avantageusement deux compétences, d'étroites liaisons et des engagements actifs, en pratique à près de 100% chacun.
Première mondiale
Même si le salaire reste divisé par deux, ce qui fait un peu «dumping». C'est curieux, original, mais peut-être pas si mal que cela. La grande gagnante est à Berne, sous la Coupole: la belle mais radine Dame Helvetia qui semble décidément manquer de moyens pour offrir à chacun un poste et un salaire à 100%, ce que la dimension des tâches justifierait surabondamment dans ces quatre nations du Sud-Est asiatique. «Mais nous ne nous plaignons pas du tout, bien au contraire!» relève avec conviction Christine Schraner Burgener. «Nous l'avons voulu et nous sommes même très reconnaissants à Dame Helvetia d'avoir eu l'audace de mettre en oeuvre cette formule moderne qui, bien qu'originale, nous permet d'agir efficacement en nous épaulant, tout en accordant tous deux de l'importance à notre couple et à l'éducation de nos deux enfants.» Il s'agit là d'une première mondiale dans la diplomatie internationale. Le seul cas analogue connu a été celui d'un couple britannique se partageant le rôle d'ambassadeur en Zambie à raison de six mois chacun, à tour de rôle. «Nous offrons un paquet de deux pour un», explique Christine Schraner Burgener, avec un sourire diplomatique à charmer les «Phi», ces esprits canailles qui hantent le Siam et dont on se protège en leur offrant des petites maisons de bois et des offrandes multicolores. «Je pense qu'il y a beaucoup d'avantages pour le Département des affaires étrangères ainsi que pour nous. Finalement, tout le monde est gagnant.» Là, il n'y a plus grand-chose à dire. D'autant que Madame l'ambassadeur n'est pas n'importe qui et ne s'en laisse pas conter, nous allons le voir. De plus cette monarchie constitutionnelle en crise qu'est la Thaïlande n'est pas non plus que pur exotisme pour la Suisse, loin de là. Nous allons le voir aussi.
Même si le salaire reste divisé par deux, ce qui fait un peu «dumping». C'est curieux, original, mais peut-être pas si mal que cela. La grande gagnante est à Berne, sous la Coupole: la belle mais radine Dame Helvetia qui semble décidément manquer de moyens pour offrir à chacun un poste et un salaire à 100%, ce que la dimension des tâches justifierait surabondamment dans ces quatre nations du Sud-Est asiatique. «Mais nous ne nous plaignons pas du tout, bien au contraire!» relève avec conviction Christine Schraner Burgener. «Nous l'avons voulu et nous sommes même très reconnaissants à Dame Helvetia d'avoir eu l'audace de mettre en oeuvre cette formule moderne qui, bien qu'originale, nous permet d'agir efficacement en nous épaulant, tout en accordant tous deux de l'importance à notre couple et à l'éducation de nos deux enfants.» Il s'agit là d'une première mondiale dans la diplomatie internationale. Le seul cas analogue connu a été celui d'un couple britannique se partageant le rôle d'ambassadeur en Zambie à raison de six mois chacun, à tour de rôle. «Nous offrons un paquet de deux pour un», explique Christine Schraner Burgener, avec un sourire diplomatique à charmer les «Phi», ces esprits canailles qui hantent le Siam et dont on se protège en leur offrant des petites maisons de bois et des offrandes multicolores. «Je pense qu'il y a beaucoup d'avantages pour le Département des affaires étrangères ainsi que pour nous. Finalement, tout le monde est gagnant.» Là, il n'y a plus grand-chose à dire. D'autant que Madame l'ambassadeur n'est pas n'importe qui et ne s'en laisse pas conter, nous allons le voir. De plus cette monarchie constitutionnelle en crise qu'est la Thaïlande n'est pas non plus que pur exotisme pour la Suisse, loin de là. Nous allons le voir aussi.
Siam méconnu
Son Excellence Mme Christine Schraner Burgener est une Suissesse chic et à l'aise dans les salons feutrés de la diplomatie, certes, mais qui n'hésite pas pour autant à s'immerger aussi dans le choc de réalités bien différentes. C'est cette dame de Suisse, originaire du Valais par le cœur, qui dit volontiers «J'ai soif d'apprendre», que nous allons, après Chiang Maï et très loin de l'ambassade de Bangkok, suivre dans le nord furtif et parfois périlleux d'un Siam méconnu pour découvrir tout autre chose. A suivre...
source www.lenouvelliste.ch
Appointer une dame de 47 ans, originaire de Viège par mariage, maman d'une fille de 13 ans et d'un garçon de 11 ans, ambassadeur plénipotentiaire de Suisse en Thaïlande, pays réputé pour ses femmes légères, il fallait le faire! Le Département fédéral des affaires étrangères a osé. Il a bien fait. En dépit des apparences, toujours trompeuses en Asie, c'est en effet une ambassadrice chic de choc, ayant vécu plus de dix ans de son enfance au Japon, une juriste archidiplômée connaissant fort bien l'Asie et en parlant même certaines langues, une diplomate expérimentée et habile, mais aussi une épouse distinguée et une mère pleine de tendresse, qui représente aujourd'hui les intérêts considérables de l'Helvétie sous les colorées lanternes du Siam (ancien nom de la Thaïlande). Une grande première dans l'histoire de la diplomatie non seulement suisse, mais aussi mondiale.
Couple d'ambassadeurs
Le plus singulier, mais pas le moins efficace, est que Christine Schraner Burgener, ambassadeur plénipotentiaire de Suisse à Bangkok, ne l'est administrativement qu'à 50% de la charge et du salaire. L'autre 50% a été confié à son époux, Son Excellence Christoph Burgener, originaire de Viège, appointé pour sa part ambassadeur plénipotentiaire de Suisse au Laos, en Birmanie (Myanmar) et au Cambodge, également avec résidence à Bangkok. «Quoi, un 50% pour la Thaïlande, un pays de 65 millions d'habitants où résident 6587 Suisses aux bras noueux ou doubles nationaux? Quoi, un autre 50% pour les trois pays voisins de la Thaïlande aux réalités si complexes? Mais c'est de l'économie de bouts de lampions!» clameront certains esprits chagrins. Ce qui ne serait pas si faux, mais pas si vrai non plus, comme diraient les Vaudois, un brin Normands. En effet, depuis 1949, un ambassadeur de Suisse appointé à 100% de la charge et du salaire à Bangkok était à lui seul compétent non seulement pour la Thaïlande, mais encore pour le Laos, la Birmanie et le Cambodge. Aujourd'hui, par une formule tout helvétique, économique et peu banale, c'est un couple suisse qui se partage ces territoires complexes, chacun à 50% de son temps et à 50% d'un plein salaire, offrant ainsi avantageusement deux compétences, d'étroites liaisons et des engagements actifs, en pratique à près de 100% chacun.
Première mondiale
Même si le salaire reste divisé par deux, ce qui fait un peu «dumping». C'est curieux, original, mais peut-être pas si mal que cela. La grande gagnante est à Berne, sous la Coupole: la belle mais radine Dame Helvetia qui semble décidément manquer de moyens pour offrir à chacun un poste et un salaire à 100%, ce que la dimension des tâches justifierait surabondamment dans ces quatre nations du Sud-Est asiatique. «Mais nous ne nous plaignons pas du tout, bien au contraire!» relève avec conviction Christine Schraner Burgener. «Nous l'avons voulu et nous sommes même très reconnaissants à Dame Helvetia d'avoir eu l'audace de mettre en oeuvre cette formule moderne qui, bien qu'originale, nous permet d'agir efficacement en nous épaulant, tout en accordant tous deux de l'importance à notre couple et à l'éducation de nos deux enfants.» Il s'agit là d'une première mondiale dans la diplomatie internationale. Le seul cas analogue connu a été celui d'un couple britannique se partageant le rôle d'ambassadeur en Zambie à raison de six mois chacun, à tour de rôle. «Nous offrons un paquet de deux pour un», explique Christine Schraner Burgener, avec un sourire diplomatique à charmer les «Phi», ces esprits canailles qui hantent le Siam et dont on se protège en leur offrant des petites maisons de bois et des offrandes multicolores. «Je pense qu'il y a beaucoup d'avantages pour le Département des affaires étrangères ainsi que pour nous. Finalement, tout le monde est gagnant.» Là, il n'y a plus grand-chose à dire. D'autant que Madame l'ambassadeur n'est pas n'importe qui et ne s'en laisse pas conter, nous allons le voir. De plus cette monarchie constitutionnelle en crise qu'est la Thaïlande n'est pas non plus que pur exotisme pour la Suisse, loin de là. Nous allons le voir aussi.
Même si le salaire reste divisé par deux, ce qui fait un peu «dumping». C'est curieux, original, mais peut-être pas si mal que cela. La grande gagnante est à Berne, sous la Coupole: la belle mais radine Dame Helvetia qui semble décidément manquer de moyens pour offrir à chacun un poste et un salaire à 100%, ce que la dimension des tâches justifierait surabondamment dans ces quatre nations du Sud-Est asiatique. «Mais nous ne nous plaignons pas du tout, bien au contraire!» relève avec conviction Christine Schraner Burgener. «Nous l'avons voulu et nous sommes même très reconnaissants à Dame Helvetia d'avoir eu l'audace de mettre en oeuvre cette formule moderne qui, bien qu'originale, nous permet d'agir efficacement en nous épaulant, tout en accordant tous deux de l'importance à notre couple et à l'éducation de nos deux enfants.» Il s'agit là d'une première mondiale dans la diplomatie internationale. Le seul cas analogue connu a été celui d'un couple britannique se partageant le rôle d'ambassadeur en Zambie à raison de six mois chacun, à tour de rôle. «Nous offrons un paquet de deux pour un», explique Christine Schraner Burgener, avec un sourire diplomatique à charmer les «Phi», ces esprits canailles qui hantent le Siam et dont on se protège en leur offrant des petites maisons de bois et des offrandes multicolores. «Je pense qu'il y a beaucoup d'avantages pour le Département des affaires étrangères ainsi que pour nous. Finalement, tout le monde est gagnant.» Là, il n'y a plus grand-chose à dire. D'autant que Madame l'ambassadeur n'est pas n'importe qui et ne s'en laisse pas conter, nous allons le voir. De plus cette monarchie constitutionnelle en crise qu'est la Thaïlande n'est pas non plus que pur exotisme pour la Suisse, loin de là. Nous allons le voir aussi.
Siam méconnu
Son Excellence Mme Christine Schraner Burgener est une Suissesse chic et à l'aise dans les salons feutrés de la diplomatie, certes, mais qui n'hésite pas pour autant à s'immerger aussi dans le choc de réalités bien différentes. C'est cette dame de Suisse, originaire du Valais par le cœur, qui dit volontiers «J'ai soif d'apprendre», que nous allons, après Chiang Maï et très loin de l'ambassade de Bangkok, suivre dans le nord furtif et parfois périlleux d'un Siam méconnu pour découvrir tout autre chose. A suivre...
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