l'esprit voyageur en asie du sud-est
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Petite nouvelle sans prétention que j'ai écrit en souvenir d"un voyage!

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Message  azertyuiop Mer 24 Juin 2009 - 21:04

Le soleil se couche parfois à Midi !
Il lui avait promit qu’ils se reverraient. C’était huit ans auparavant, il se souvenait de la tache noire qui envahissait petit à petit le disque du soleil. Le rocher d’Ayers Rock était le lieu de toutes les attentions ce jour là.
A l’époque, il était passionné d’éclipse. Il suivait les disparitions du soleil avec toute une équipe d’allumés.
L’atmosphère de l’éclipse avait commencé plus de deux jours auparavant. Plusieurs fous de phénomènes solaires avaient débarqué près du rocher mythique du centre de l’Australie. L’événement devait avoir lieu vers midi et la horde des curieux avait affluée. Certains avaient même passé la nuit sur le haut du monolithe.
Il faisait partie de ceux qui avaient voulu éviter la dangereuse montée du caillou de bonne heure le matin. Par une température négative, sur le flanc opposé au soleil, les glissades étaient fréquentes, une plaque faisait d’ailleurs information des personnes ayant laissé leurs vies dans une chute.
La nuit avait été très froide et les duvets et autres couvertures n’avaient pas empêché les courageux de se geler. Dès le lever du jour, les lunettes astronomiques avaient été installées, et les photographes avaient commencé à mitrailler. On était ici sur un point élevé et les ombres faisaient des effets sur la plaine alentour, l’occasion à de magnifiques clichés. Les rouges de la terre, du rocher et du soleil encore en chemise de nuit donnaient à l’endroit une allure de fin du monde dramatique. A ce rythme, certains des maniaques du déclic n’auraient plus assez de pellicule pour le grand moment !
L’organisation des plus anciens était parfaitement au point, le thé et le café ne manquaient pas. On n’avait quand même pas poussé la chose jusqu’aux œufs au bacon, mais presque.
Les aborigènes faisaient depuis quelques jours (depuis l’arrivée des spectateurs à l’hôtel qui faisait face au caillou)des sit-in devant leur lieu de culte afin de dissuader les alpinistes.
Ils étaient là les vainqueurs du rocher et ils espéraient un grand spectacle. Le monolithe était immense, plusieurs kilomètres de long. Il semblait que la masse du rocher enterré était plus importante que la partie visible. Guy avait lu ces informations sur un article de presse avant de venir, Ayers Rock avait dès lors prit pour lui l’aspect d’un immense iceberg rocheux ne laissant voir qu’un petit aspect de sa masse.
On avait alors assisté à l’arrivée des derniers escaladeurs. Malgré le danger, des passionnés avaient entreprit la montée en s’accrochant aux chaînes et aux rambardes installées sur le rocher. Les 350 mètres d’altitude étaient assez difficiles à franchir, surtout vers le haut, à cause du vent violent qui balayait la plaine.
Les aborigènes, qui considéraient Uluru comme un lieu sacré, avaient essayé d’empêcher tous ces infidèles de grimper sur leur rocher. Il s’en était suivi des échanges de coups entre la police et les deux groupes antagonistes. Le plus gros des troupes campait en bas, le spectacle y serait le même. Il était bien dommage pensait Guy d’avoir attendu cet événement pour venir découvrir ce magnifique endroit. Un groupe d’américain avait réussi à passer et c’étaient les derniers. Ketty faisait partie de ceux là, il l’avait vu pour la première fois vers huit heures du matin.
Elle était une des dernières du groupe et avait le nez en sang, une mauvaise chute en arrivant près du sommet. Guy n’avait vu que son nez, rouge au milieu d’une frimousse coiffée d’un immense bonnet de marin rouge qui retenait de longs cheveux blonds. Il s’était surpris à sourire devant cette apparition et la jeune californienne lui avait rendu son sourire.
Elle ne s’était pas aperçue de sa petite blessure, sans doute à cause du froid vif qui régnait sur Ayers Rock.
C’est ainsi qu’ils avaient sympathisé, lui le jeune professeur de philo à Brest et elle l’étudiante à Berkeley.Pourquoi donc aujourd’hui s’était-il mis à penser à cet épisode, peut-être le fait d’avoir été ébloui par le soleil se reflétant sur la pagode.
Il avait, c’est vrai, été doublement ébloui par cette Pagoda Shwe Dagon.C’était la première fois qu’il venait au Myanmar et n’était pas préparé à cette surprise. Au coucher du soleil il avait passé plus de deux heures autour du monument et était resté ébahi devant la beauté du lieu.
Sans doute à trop regarder ce stupa, recouvert de près d’une tonne de feuille d’or brillant sous le soleil, le lendemain matin il avait eu mal aux yeux.
La même chose lui était arrivé sur ce fameux rocher australien et le lendemain Ketty avait joué l’infirmière.
L’éclipse avait été un moment de rêve absolu, le disque noir de la lune avait petit à petit grignoté le soleil. La température avait peu à peu baissé et un petit vent coulis était réapparu.
Le phénomène avait duré un peu plus d’une minute, mais il avait semblé éterniser l’instant. Guy avait eu un sentiment d’effroi devant ce trou noir qui semblait le menacer. Deux ou trois petits diamants de feu avaient brisé le pourtour sombre de l’ombre et la vie avaient commencé à reprendre sur la tache. Pendant ce bref instant de petite panique, il avait inconsciemment prit la main de la jeune fille qui semblait également effrayée par le spectacle.
On pouvait s’imaginer quelles peurs les peuples anciens avaient du connaître devant ce genre de choses, les autorités et chef de l’époque devaient se servir de ces événements pour tenir leurs sujets.
Ils étaient restés une partie de l’après midi à danser et à boire sur le haut du rocher. La descente avait été laborieuse mais tout le monde était arrivé sain et sauf au pied. La joie et les délires de la journée avaient continué dans l’hôtel où une partie des admirateurs du soleil était descendue. Les aborigènes devaient estimer que ces étrangers avaient dérangé leurs croyances et méritait de brûler sur cet immense bûcher rouge.
La jeune américaine n’avait pas quitté Guy depuis l’éclipse et ils avaient passé la nuit ensemble.
C’était le lendemain au réveil que ses troubles visuels l’avaient affolé, il n’y voyait que zébrures et lumières clignotantes. Même Ketty lui était apparu comme une espèce de fée psychédélique en sortant de la salle de bain. Elle lui avait appliqué des linges frais sur les yeux et le front et tout était rentré dans l’ordre.
_Décidément ce jeune français avait bien des hallucinations après seulement une nuit, enfin ça valait le coup avait-elle pensé en souriant.
Guy était tombé amoureux de cette créature du soleil capable de s’occuper ainsi de ses sens.
Pour Guy, le retour en France était programmé pour le jour même et ils n’avaient pas eu l’occasion de renouveler leurs transports de la nuit précédente.
_Je te promets que l’on se reverra. Si tu suis les éclipses moi aussi, donc si la lune rattrape le soleil je te rattraperai bien un jour.
Ce goût pour les éclipses lui venait d’une expérience vécue dans son enfance, mais cette passion pour ce genre de manifestations l’avait abandonné depuis longtemps.
Bien des années auparavant, il avait vécu par hasard un de ces phénomènes. C’était quand il était gosse, il était en sixième au Lycée Jules Simon de Vannes.
C’était un dimanche matin et c’était un jour de grande sortie, comme on disait à l’époque chez les pensionnaires. Tous les quinze jours il rentrait chez lui pour le week-end, il habitait à une trentaine de kilomètre dans un petit village. Il avait dix ans, et ces sorties étaient attendues avec impatience. Deux semaines sans voir ses parents quand on a cet age c’était très long en ce temps là.
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Message  azertyuiop Jeu 25 Juin 2009 - 15:12

Mais ce samedi matin il n’était pas dans les sortants car il avait été consigné dans la semaine, il ne devait donc pas rentrer chez lui. Il faudrait attendre la quinzaine suivante, un mois de pension sans contact avec sa famille c’est long. Les autres élèves s’étaient habillés le matin en sortant du dortoir en tenue de sortie. Il était le seul des pensionnaires avec une blouse et avait hâte que le dimanche soir arrive.
Le lendemain au soir, tous seraient sur le même pied d’égalité, quinze jours avant la prochaine sortie. La seule chose qui lui plaisait dans ces week-ends de consigne, c’était que le soir tous les élèves déménageaient pour un seul dortoir. En général, c’était pour celui des grands, les classes de terminale. Les dortoirs des plus jeunes étaient immenses et dans une seule pièce, les élèves les plus âgés avant des chambres à quatre lits. Passer une nuit dans ces chambres lui faisait l’impression d’être sur le chemin des grandes classes, et que de choses à raconter et inventer pour les copains qui rentraient le dimanche soir. Les heureux permissionnaires en venaient à regretter de n’être pas resté !
Donc, ce samedi matin, une éclipse avait eu lieu. C’était une heure de permanence qui commençait la matinée de cours et Guy avait sorti une double feuille pour noter le déroulement du phénomène.
Il était huit heures du matin et il pleuvait. Le jour était tout juste levé et en effet il avait insensiblement recommencé à faire plus sombre. Guy avait noté la chose et avec ses mots de l’époque : Huit heures dix il faut plus noir, huit heures quinze on a allumé les lumières dans la salle. Huit heures et demi le pion a mit une consigne à René qui disait vouloir rentrer au dortoir. Tout le monde a rit et le pion était très énervé. Huit heures cinquante-cinq il pleut mais le jour revient. La cloche sonne, l’éclipse est terminé il est bientôt neuf heures et on va avoir math avec Morin.J’espère qu’on va avoir une interrogation écrite !
Guy pensait que ses copains seraient en infériorité avec leur idée de week -end en tête. A coup sur, avec sa tenue d’écolier il serait plus apte à un devoir qu’eux avec leurs habits du dimanche.
Dans son esprit cette éclipse avait été un événement d’observation et sans doute que les effets avaient été moindre de ce qu’il espérait. Mais sans doute que la nostalgie lui rendait ce souvenirbien plus important .

Huit ans de ça, Ketty l’avait certainement oublié, lui-même avait un peu oublié cette passion pour les éclipses. Guy était un passionné intermittent. Intermittent dans la même passion et intermittent de la vie également. Il sortait d’une période plutôt désagréable.
Son poste de professeur à l’université était un souvenir lointain, il ne remplissait pas sa vie avec sa profession. Sa passion pour l’enseignement l’avait quitté et il avait cru pouvoir trouver autre chose, il avait démissionné de l’éducation nationale.
Quelle erreur ! Il avait galéré pendant plus d’un an avant de trouver un emploi dans un journal local. Aujourd’hui il écrivait assez régulièrement dans ce quotidien et tenait une rubrique sur une chaîne de télé régionale.
Pour l’instant ce nouveau job lui plaisait, mais pour combien de temps !
Cet été il avait décidé de visiter le Myanmar et faisait partie d’un petit groupe de voyageur pendant deux bonnes semaines.
C’est ainsi que le voyage avait commencé le 1er décembre 2002 pendant la saison sèche. L’arrivée à Yangoon l’avait un peu surpris, il s’attendait à un pays policé et très en retard. A la sortie de l’aéroport, ils avaient visité une statue de Bouddha en marbre et un éléphant blanc ! D’après le guide, qui parlait un français assez difficile à comprendre, l’éléphant blanc est un signe important dans le pays. Celui ci était entravé comme un dangereux prisonnier, drôle de façon de traiter un être si précieux.
La visite de Yangoon, qui commençait à connaître les embouteillages, lui avait déjà donné une idée de la vie de la ville. Les pagodes aux bulbes dorés côtoyaient les immeubles modernes en constructions. Les immeubles, comme dans tous les pays de cette région du monde commençaient à se décrépir. Le manque d’entretien et la mousson sont des ennemis pour tout ce qui veut subsister. Les égouts à ciel ouvert laissaient à penser le spectacle des rues pendant les fortes pluies.
Les voitures japonaises et les vélos lui faisaient penser à la Thaïlande d’il y a une quarantaine d’année.
C’est vrai que Bangkok avait ce petit côté mélangé en 1960,il se souvenait de reportage vu à la télévision, la chose avait beaucoup changé depuis.
Peut-être que dans quelques années quand la liberté régnerait sur ce pays, comme le souhaitaient les défenseurs des libertés, adversaires du régime, les Birmans nous feraient nos écrans L C D et nos chaussures de sport. Nous avons l’habitude chez les occidentaux de vouloir exporter notre système de vie. On exporte également tous les vices qui font nos sociétés ainsi que l’opportunité de faire fabriquer des produits à moindre coût. Et ensuite on crie au loup pour les emplois perdus.

Le petit coup de soleil de la veille était terminé et ce matin il avait été réveillé vers 5heures du matin par des gens qui chantaient. Il avait d’abord pensé à des marchants vantant leurs spécialités mais il c’était révélé que les moines étaient la cause de ces chants. En se penchant à la fenêtre du sixième étage de son hôtel, il avait vu les religieux passer dans les rues en quémandant des offrandes. C’étaient les habitants qui chantaient en donnant leur obole.
La visite avait continué par des bouddhas couchés et des marchés typiques. Ils avaient également pu voir la propriété de Aung San Suu Kyi, l’opposante au régime. Le prix Nobel vivait en résidence surveillée dans la banlieue chic de la capitale. Le lac Inya tout proche donnait un côté champêtre et surréaliste à cette prison dorée mais vraie prison quand même ! Le troisième jour il avait, avec ses compagnons, rejoint la ville voisine de Pegu.Un bouddha couché de plus de cinquante mètres était en pleine réparation, les ouvriers oeuvraient dans des échafaudages de bambous. Le tout était recouvert d’un gigantesque hangar et les travaux étaient réalisés grâce à des dons. Le nom, des donateurs et leurs villes d’origine, étaient affichés autour du monument avec les sommes souscrites. La valeur du «Shiat », la monnaie birmane, par rapport à notre Euro rendait le calcul impossible : les zéros après le chiffre ne signifiaient pas obligatoirement un don exceptionnel. Pas si beau que ça ce bouddha, le brillant des morceaux de miroir insérés dans la statue donnait un côté Disney à l’ensemble. Et partout, ces sortes d’urnes transparentes destinées à recueillir les billets de banques. La religion, où qu’elle soit, ne peut vivre seulement de spiritualité ! Ces aquariums à billets irritaient au plus haut point Guy.
La journée se terminait et le soleil jetait ses derniers feux sur la pagode derrière lui. Un tremblement de terre avait mis à bas la cloche de celle-ci, mais la foi soulevant les montagnes, elle avait également reconstruit le monument.
Il évitait les derniers reflets dorés, lancé par la couverture d’or de l’édifice. Tout en regardant devant lui une rangée de vélos- taxi qui attendaient le client, il appréciait cette fin de journée.
_ « Deux jolies filles en Longhi traversent la place et croisent deux jeunes moinillons imberbes drapés avec élégance dans leurs tenues, couleur safran. Elles s’éloignent en riant sous cape après m’avoir regardé. Les femmes comme les hommes ont gardé leurs tenues traditionnelles le longhi. Il tient lieu de jupe pour les dames et les hommes le préfèrent au pantalon. La chaleur tropicale du pays explique le choix de vêtements amples et sobres. Le Longhi est un fourreau de tissu assez large que les gens nouent à la taille »
Guy profitait de ce séjour pour faire de petits condensés pour un sujet qu’il traiterait dans son journal. Il aimait ce genre d’instantané où il photographiait une scène de la vie courante. Il pouvait ensuite se souvenir des détails du moment en lisant ses notes.
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Message  azertyuiop Jeu 25 Juin 2009 - 15:13

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Message  azertyuiop Ven 26 Juin 2009 - 9:00

Dans l’heure il faudrait se rendre à la gare de Pegu pour rejoindre pendant la nuit la grande ville du nord du pays, Mandalay.Le jour se terminait et les commerçants avaient allumé leurs petites lampes. Les gens se réunissaient sur les trottoirs pour manger leur repas frugal. Les vélos équipés de lumières passaient et repassaient devant Guy en actionnant leur sonnette afin d’attirer son attention pour une éventuelle ballade.
On était le 4 décembre et toute la nuit le train allait rouler. Dans la gare, un groupe de touristes italiens était installé dans la gare, ils étaient heureux et certains d’entre eux chantaient. Les autres se préparaient aux voyages en achetant des bananes à un gosse qui passait dans les rangs. Un bonze et des voyageurs locaux regardaient le spectacle avec impassibilité.
Quand on se trouve à l’autre bout du monde, le fait d’être voisin latin d’Europe rapproche. Le groupe de Français eut vite fait de se convertir italien. Un coup de sifflet réveilla les touristes de leur joie et de leurs chansons, le train arrivait ! La salle d’attente n’était séparée du quai que par un grillage, il faisait nuit mais on y voyait quand même assez pour traverser les voies.
Ce n’était pas le bon train, heureusement que le guide était là. Ils se seraient tous retrouvés à Yangoon dans le sens opposé !

_« Un des touristes filme le convoi qui arrive, son phare unique troue la légère brume qui commence à envahir le quai. La chaleur est toujours là et de jeunes enfants jouent tout près avec des cailloux en guise de jetons. Les plus âgés se promènent avec des fruits à vendre. Des seaux où des citrons baignent dans de l’eau se trouvent sur le rebord des voies. Le caméraman amateur a filmé les gamins et leur montre la scène, les gosses sont ébahis de se voir. Le petit écran de la caméra est le centre du monde jusqu’à ce que l’homme monte dans le wagon »
« Les bagages avaient été montés en catastrophe par les porteurs de la gare, les négociations pour le prix avaient duré jusqu’au dernier moment. »

Le texte sera à revoir, mais ce flash précis permettra à Guy de se souvenir du moment. Il a faillit emporter sa caméra, mais il craignait de perdre l’atmosphère du voyage. Quand on filme, on ne voit que par le petit bout de l’objectif, on perd tout ce qui est collatéral.
Et puis disons le honnêtement, les touristes armés de caméra sont chiants, ils veulent toujours être devant pour tout le monde pour voir avant les autres. Le fait d’avoir un congénère de voyage sur l’écran semble les gêner au plus haut point : ça ôte à l’exotisme du film.
Comme le disait assez justement Pierre, un des acolytes du circuit qui partageait sa chambre : « Luttons contre le dictat du photographe, traversons la scène quand celui-ci fait le point pour son chef-d’œuvre ! »
L’installation dans les wagons fut très folklorique, les bagages avaient été mélangés avec ceux des italiens. Les compartiments comportaient quatre couchettes et les fenêtres fermaient très difficilement. Après une heure de complète confusion, tout le monde ou presque se retrouva dans une configuration non prévue. Pierre et Guy se retrouvèrent avec un couple d’italien, Roberto et Julia étaient des retraités qui venaient de Padoue !
Les deux langues étant proches, on s’accommoda des places dans le compartiment, non sans avoir auparavant accepté un petit verre de Grappa que Roberto avait toujours dans son sac.
Les trains birmans n’ont pas la flatteuse réputation des T G V.Les dix heures du trajet furent éprouvantes, le bruit, le froid et le manque de confort des couchettes formaient le comble de ce qu’on peut faire dans un train.
Pendant la nuit, Guy commença à ressentir les premiers effets d’une sournoise turista. Heureusement, il avait choisi la couchette d’en bas, néanmoins, le trajet vers les toilettes ne fut pas sans épreuves. Des voyageurs dormaient dans les couloirs, et même contre les portes des compartiments. Le manque de lumière ajoutait à l’aventure, enjamber les dormeurs et trouver la bonne porte : c’est très péniblement qu’il réussit à atteindre son but.
Les toilettes étaient à la mesure du reste du convoi. Le siège avait du être blanc dans son enfance et un broc d’eau qui avait du être plein faisait lieu de chasse d’eau. Devant la nécessité l’important était d’y être, la suite était à négocier avec son amour propre ! Heureusement que dans ces voyages, tout touriste se munit de papier plus conforme à ses habitudes qu’aux normes locales.
Arrivée en gare de Mandalay ce matin du 5 décembre, fatigué mais heureux de la fin du supplice ! Le trajet lui aura au moins permit de faire connaissance avec Roberto qui l’a invité chez lui à Padoue.Comme il avait plus ou moins prévu un voyage à Venise pour le début de l’année à venir, ce serait l’occasion de lui rendre visite ainsi qu’à sa femme.
La ville de Mandalay est un peu plus calme que la capitale, moins de voiture mais plus de poussière semble-t-il ! Bien entendu la fatigue et la nuit blanche n’empêchent pas de visiter les sites touristiques de la cité.
Après un petit déjeuner composé d’œufs sur le plat et de papayes, le groupe est près à toutes les expériences. Lui, qui ne supportait en général que le petit déjeuner à la française: café et pain beurre, s’était mis à ce régime pseudo- britannique.
Les pagodes sont moins hautes que celles de Yangoon mais tout aussi clinquantes.
Le palais royal avait une autre allure pour lui, bien que réparé après de multiples incendies, on devait sentir le temps dans cet endroit. Après les explications du guide, il comprit que ce qu’il voyait était une reconstitution de l’ancien palais
Le bois, et en particulier le teck, subit les années comme l’homme, plus sûrement mais inexorablement. Le site était vide, propre et on ne trouvait pas un parfum d’histoire dans ce palais. Honnêtement, la vie avait quitté cet endroit, il servait de cantonnement à l’armée et avait l’allure d’une maquette grandeur nature.
Les jours suivant, la visite des différentes villes anciennes capitales aux alentours de Mandalay a bicyclette avait été un moment de détente et de calcul des possibilités de chacun. La suite avait consisté en visites d’artisanats, laques, feuilles d’or et sculptures sur bois. Les magasins jouxtaient les ateliers de fabrications, le commerce commençait à prendre sa place !
Il avait assisté au battage des feuilles d’or par des ouvriers curieusement équipés et à la manipulation des dites feuilles par des jeunes femmes qui les disposaient avec minutie dans des petits papiers. Ces feuilles devaient servir aux fidèles à démontrer leur foi en les collant sur les statues de bouddha. Il en avait même acheté une boite de ces feuilles d’or, preuve comme quoi la méthode et le marketing étaient bon !
C’est en sortant du magasin de feuille d’or que Guy crut assister à un mirage, il regagnait le bus, en traversant la petite rue. Il avait du attendre qu’une voiture passe, c’était un taxi, une femme était à l’arrière de la voiture, une jeune femme blonde.
Ce n’est qu’après quelques secondes qu’il se retourna, mon dieu qu’elle ressemblait à Ketty !
Décidément son image le poursuivait depuis le début à Yangoon.Non ! Ce n’était pas possible, elle devait maintenant être mariée et devait avoir une petite fille qui était certainement aussi jolie qu’elle !
Cet épisode l’avait troublé toute la journée. Où pouvait- elle être aujourd’hui ? En Californie, où à chasser la dernière éclipse ? Elle se demandait peut-être où était passé ce jeune français connu si longtemps auparavant.
La dernière vision qu’il avait d’elle c’était en montant dans son taxi, il prenait l’avion le soir même. Elle devait, avec ses amis, prendre la direction de Cairn pour survoler la grande barrière de corail.
Elle n’avait plus son bonnet rouge et son nez était si joli.
_Rendez-vous à Madagascar dans deux ans lui avait-il soufflé à l’oreille en l’embrassant.
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Message  azertyuiop Sam 27 Juin 2009 - 9:46

Le petit sourire qu’elle lui avait lancé…..C’était ça la dernière image !
_Deux ans plus tard l’éclipse de Madagascar s’était déroulée sans lui, déjà quelques problèmes personnels.
_De toute façon Madagascar est une grande île et il n’était pas sûr que j’aurais choisi le même endroit qu’elle pour suivre l’éclipse !
Il avait parlé tout haut et avait été surpris du son de sa voix. Heureusement que Pierre dormait déjà.
Bon allez ! Il faut dormir, demain on est le huit, on visite des temples et on finit la journée sur la colline qui domine la ville pour le coucher de soleil ! Ah ! Ces couchers de soleils, s’ils n’existaient pas il faudrait les inventer, que ce soit en fin de journée pour la nuit ou lors d’une éclipse. L’éclipse est une forme de sieste pour le soleil en somme !!! (Jeu de mot)

Le Huit Décembre
Elle s’appelait Karen, avait trente ans et travaillait pour un guide de voyage. Depuis deux semaines, elle sillonnait les lieux les plus courus et les moins connus du pays afin d’en faire un compte rendu à son retour. D’ordinaire, elle préférait louer une voiture pour visiter certaines régions, mais dans ce pays il était impossible de s’aventurer sans connaître son alphabet. Les panneaux indicateurs étaient rédigés uniquement dans la langue birmane, et sans guide du cru ou sans chauffeur tout devenait incompréhensible !
Avec son sac à dos et ses cheveux relevés et noués, elle avait l’air d’une étudiante. Le matin de très bonne heure elle avait quitté son hôtel pour embarquer sur le navire qui faisait le trajet entre Mandalay et Bagan.
Depuis son arrivée en Birmanie, elle avait rejoint le Nord du pays sans s’attarder dans la capitale. Elle avait prit le bus pour Pegu et avait visité ensuite le" Golden rock" de Kyaik-Hti-Yo.
Elle avait relevé les hôtels et les restaurants qui pouvaient intéresser ses futurs lecteurs. Mais elle avait aussi gravi la montagne pour admirer ce monstrueux rocher en équilibre au bord du précipice. C’était un des lieux sacrés du pays, la religion disait qu’un cheveu de Bouddha retenait la masse recouverte d’or afin de l’empêcher de basculer dans le vide.
Son intérêt pour cette région du monde était ancien, elle avait déjà visité de nombreux pays asiatique.
Le guide qu’elle représentait mettait à jour chaque année les petits détails qui font les bons voyages, ça passait par les transports, la nourriture et le logement. Elle en profitait bien sur pour visiter le pays et éventuellement découvrir des endroits pas encore fréquentés.
C’était le cas cette fois, après avoir rejoint le Lac Inle, elle avait prévu de monter dans les régions interdites. Elle savait pouvoir obtenir le permis spécial pour s’y rendre. Le cri du billet de cinquante dollars s’avérerait sûrement nécessaire, ainsi que la bonne porte où frapper, elle avait les deux.
Le train l’avait amené pendant la nuit jusqu’à environ 15 Km du lac. La suite s’était fait en pick-up, très sportif et décoiffant. Les conducteurs confondaient les pistes défoncées avec un circuit de formule un. Moulue mais entière, elle avait trouvé un petit hôtel sur la rive Nord du lac.
Petite merveille que ce lac d’altitude, les eaux étaient sillonnées de longues pirogues qui faisaient naître une gerbe de gouttelettes avec leurs moteurs bruyants. La rive Ouest était la plus touristique, de nombreux marchés flottants et des jardins lacustres couvraient la rive. Par de petite rivière, on s’aventurait dans des villages où la vie se déroulait entièrement en accord avec l’élément liquide. Elle avait prit de nombreuses photos de pêcheurs qui poussaient leur bateau en manœuvrant leur gaffe avec la jambe. La tranquillité et la sérénité de cet endroit étaient parfaitement représentées par ces hommes dans ces petites embarcations. La nasse qui remplissait le frêle esquif et la marche lente du rameur, tout était là !
Le tourisme n’était pas encore le principal moteur du lac, mais on sentait bien que beaucoup se préparaient à l’arrivée des futurs acheteurs. C’est avec une habileté diabolique que les vendeuses de souvenirs s’amarraient avec leurs barques aux pirogues à moteur des visiteurs étrangers.
Leur histoire, où l’argent n’était pas encore bien ancré dans les esprits, les poussait au troc. Un parfum, un savon ou un rouge aux lèvres, tout ça dit dans votre propre langue. Il faut avouer la rapidité avec laquelle les jeunes et jolies vendeuses reconnaissaient votre nationalité et vous apostrophaient avec des mots et des phrases plus ou moins compréhensibles.
_ « C’est beau ! C’est pas cher ! » ou « get a look ! Very cheap.
Les souvenirs à vendre ou négocier allaient d’affreuses copies à certains colifichets assez agréables à voir. A force d’obstination des vendeurs et de discussions des prix, tout le monde finissait par repartir avec un petit quelque chose.
Karen était descendu vers le sud du lac pour voir les fameux chats sauteurs. Dans un monastère en teck assez sombre, une communauté de chats vivait en parfaite harmonie avec quelques moines. Une légende racontait l’historique des exploits de ces gentils félins. Leur performance, au demeurant assez peu spectaculaire, attirait les barques de tous les tours opérateurs qui faisaient le Lac !
Une pagode sur les hauteurs sur la rive ouest l’avait attiré. Par une petite rivière tortueuse digne des films d’aventure, elle était arrivée dans un petit village où le marché de cinq jours avait lieu. Dans de nombreux villages ces marchés avaient ainsi cours à intervalle régulier, tous les cinq jours ! Il faut dire que dans ce pays, le raisonnement occidental était mis à rude épreuve, la semaine comportait 8 jours, le mercredi étant divisé en deux parties !
Il y a quelques années le général chef de l’état, qui s’entourait d’astrologues et autres voyants, avait essayé de changer le système décimal de la monnaie par des coupures de neuf shiats et multiples de neuf. Le neuf étant un chiffre favorable dans le pays. Les nats, c’est à dire les esprits malins, y ont encore une grande influence.
Elle avait visité dans ce petit village la pagode Shwe In Dein qui se trouvait sur une colline entourée de plus de mille pagodons. De nombreux petits chiens identiques poursuivaient les visiteurs dans l’escalier de l’allée couverte afin d’obtenir un petit quelque chose à manger. Les marchants du temple étaient là, il ne manquait que les acheteurs. Les femmes portaient sur le visage une couche de crème légèrement orangée. Ca leur servait de protection contre le soleil et également comme forme de maquillage.
Pour faire le tour des établissements hôteliers du lac, Karen avait visité un des hôtels les plus chic des lieux, l’Inle Princess.
Cet établissement était tenu par un français ancien ostréiculteur. Il avait épousé une femme du coin et était venu s’installer dans ce lieu du bout du monde, plus proche, par l’altitude, du paradis que son île de Ré natale !
L’établissement avait beaucoup plut à Karen, ses lecteurs adoraient les histoires romantiques du genre de ce français ancien marin et pompier de Paris venu épouser une Shan ainsi que sa religion. Ca avait toujours fait rêver ses compatriotes que ces abandons de cultures occidentales pour une vie plus simple et plus dure aussi. Il fallait bien un Français pour réaliser cette chose !
Quitter un monde sûr et riche pour cette philosophie ascétique, tout ça par amour voilà une chose que ne pouvaient pas comprendre un américain !
Elle avait d’ailleurs quitté New York pour oublier ses propres problèmes conjugaux, son mari John commençait sérieusement à la gonfler avec son avocat.
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Message  azertyuiop Dim 28 Juin 2009 - 8:54

Ah ! John ! Elle l’avait épousé 5 ans auparavant, un peu par lassitude et beaucoup par besoin de confort. Elle était jeune alors, mais déjà consciente que la chance ne frappe pas toujours deux fois à la porte. John était dans la finance et il avait été séduit par cette jolie californienne blonde et pleine de santé. Il avait 50 ans, l’argent et l’expérience des rencontres féminines lui en donnaient bien dix de moins dans son comportement.
A cet age on a besoin de se prouver sa séduction encore intacte. De plus une si jeune femme lui apportait un renouveau de fraîcheur qu’il sentait vouloir commencer à lui échapper.
Ils s’étaient rencontrés à une soirée de bienfaisance, c’est l’endroit idéal pour des rencontres entre le don de soi vers des œuvres caritatives et le don véritable pour ces mêmes œuvres.
Karen à cet instant de sa vie était un peu dans le doute, son petit ami du moment venait de la décevoir et elle n’arrivait pas à se défaire du souvenir d’un drame familial. Elle s’était, sur le conseil d’une amie, engagé dans la défense des plus faibles et de leurs causes.
Ce soir là, en l’occurrence, la soirée était donnée au bénéfice des enfants et des femmes du Tibet.Son amie Julia l’avait entraîné dans le staff d’organisation, et elles étaient chargées d’accueillir les riches invités.
Elles espéraient, par ces soirées, intéresser quelques riches banquiers à la recherche de déductions fiscales. Le système américain permettait ce genre d’arrangements.
Leur première rencontre n’avait pas fait tilt, elle conversait avec son amie dans l’entrée de l’établissement et John lui avait tendu son manteau, la prenant pour une employée du vestiaire de l’hôtel.
Le malentendu les avait amusé et, pendant la soirée ils s’étaient revus. Les incompréhensions d’un premier contact font souvent ensuite d’agréable connivence !
Quand on a l’assurance de la fortune et le bénéfice de l’age, la connivence devint rapidement un argument d’arriver à ses fins.
John n’avait sans doute pas envisagé la suite sous l’angle où elle s’était déroulée. Une jolie fille de vingt ans ne pouvait, à priori, le retenir plus d’un week-end, ou deux.
Il l’avait invité dans sa propriété pour un après midi entre ami le week-end suivant : elle n’était pas venue !
Lui, si pratique et précis, ne lui avait demandé ni son nom ni aucuns renseignements lui permettant de la retrouver ! Il avait du jouer au détective auprès de l’hôtel, de l’organisateur de la soirée et de Julia son amie pour avoir quelques informations sur la jeune femme.
« Elle s’appelait Karen Wood et finissait des études de sociologie à Berkeley »
Il s’était débrouillé pour la rencontrer (par hasard)dans la cour de l’université. Elle s’était inventée une excuse pour son absence du week-end précédent. Il avait fait celui qui avait oublié et l’avait réinvité. Elle avait dit qu ‘elle ne pourrait sans doute pas, mais qu’elle y penserait.
Karen avait trouvé agréable les plaisantes manières et la douce assurance de son admirateur. Julia lui avait gentiment et ironiquement proposé de prendre sa place.
Par amusement et un peu par défi elle était venu au ranch de John Fields.Elle était arrivé très en retard et avait joué de son indécision pour intriguer et troubler encore davantage le quinquagénaire. En définitive, ce n’était pas le poisson qui avait été pris dans les filets, il arrive parfois que le pêcheur trop sur de lui s’emmêle et soit pris dans la nasse.
Ils s’étaient mariés trois mois plus tard à Las Végas, même Julia n’était pas au courant.
Les amis de John n’auraient pas comprit une union aussi rapide et aussi aléatoire, il avait choisi la capitale du jeu et du hasard pour ce qui était pour lui un engagement sérieux. Le côté joueur du personnage apparaissait bien là !
Karen Fields était bien conscient que la passion de son mari était bien plus forte que la sienne, mais ne dit-on pas que tout vient avec le temps.
Les premiers mois l’avaient entretenu dans l’idée que c’était possible, John était un compagnon prévenant et un amant consciencieux et patient. De plus, la vie agréable que lui offrait son mari n’était pas pour lui déplaire, soirées et dîners agrémentaient sa vie d’étudiante.
Elle avait malgré tout assez rapidement comprit que la routine et les années creuseraient un fossé qui, ne suivant plus leur chemin commun, finirait par leur couper la route.
D’autant plus que John voulait un enfant, chose inenvisageable pour la jeune femme.
Les petites contrariétés, différences, le fait que Karen tienne à continuer ses études etc.…. Et surtout le problème de l’héritier Fields, tout ça avait fini par décider de la fin de l’histoire.
John, en bon homme d’affaires, avait voulu régler le problème avec son avocat. Karen avait alors trouvé des trésors de mauvaise foi pour contrarier son mari afin de retarder l’échéance et d’obtenir le maximum.
Elle avait choisi comme avocat un des ennemis jurés de John qui avait su trouver les failles dans le contrat de mariage, les compromis du divorce duraient et le temps jouait pour elle. Il n’y a pas que les cordonniers qui sont mal chaussés, la passion peut parfois égarer le plus attentif. Karen l’avait trop souvent entendu parler de ses bonnes fortunes boursières pour savoir que le jeu est dangereux uniquement pour celui qui a perdu et qui veut se refaire ! Elle ne voulait pas être l’enjeu de cette partie, il faudrait qu’il accepte que l’on puisse parfois perdre.
Ces derniers temps, après la fin de ses études, elle avait abandonné ses aventures d’étudiantes en mal de liberté pour un travail dans une revue consacré au bouddhisme et en Asie du sud est.
Il faut avouer que John lui avait laissé toutes libertés pour voyager à sa guise pendant les années de leur mariage. Elle en avait bien profité, visitant tous ces pays qui la faisaient se transporter dans un autre monde. Ce monde ralenti de la religion bouddhiste où le temps sur terre ne sert qu’à préparer la véritable vie, celle de la sérénité et de l’accomplissement de soi.
Ce voyage en Myanmar était à la fois un rêve et une renaissance. Elle l’avait décidé depuis plusieurs mois, c’était un des rares pays qu’elle n’avait pas parcouru dans cette région du monde.

Dernier jour au lac Inlé, elle devait prendre le chemin pour Mandalay de très bonne heure le lendemain.
C’est par la route et le bus qu’elle avait fait le trajet, 14 heures de tape-cul. Heureusement que le temps sec était là, sinon le danger du parcours l’aurait fait renoncer. Les dernières heures de route dans la montagne s’étaient faites dans l’obscurité.
La route était en construction et même de nuit le travail continuait. A intervalles réguliers, on voyait sur le bord du chemin, des bidons de pétrole en feu qui essayaient de délimiter le début du précipice. C’était également un point de rendez-vous des ouvriers qui creusaient la roche à coup de pioche.
Elle avait trouvé une place à l’avant du bus et surveillait la route, les phares des camions qui venaient en face, la faisait frissonner à chaque fois. Elle avait l’impression que le bus allait se faire renverser, il ne cédait le milieu de la piste qu’au dernier moment. Ces énormes camions bruyant et polluant venaient de la frontière avec la Chine paraît-il ! Les nombreux camions citernes donnaient à son périple un air de « salaire de la peur », un film français qu’elle avait vu dernièrement sur une chaîne câblée.
C’est avec des yeux de lapins russes qu’elle avait atterri au terminus de Mandalay. Elle aurait bien pris un rickshaw, mais elle était trop lasse ! Négociations avec le taxi pour rejoindre le centre ville, étonnement du chauffeur devant une jeune femme seule visitant le pays.
L’hôtel était situé prés de la rivière, assez propre et avec une baignoire. Les 14 heures de bus avaient laissé des traces, la poussière et la fatigue nécessitaient bien un bon bain chaud.
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Message  azertyuiop Lun 29 Juin 2009 - 14:59

La veille elle avait marchandé plusieurs jours de taxi avec le chauffeur, il était venu la chercher à l’hôtel vers 9heures.
La visite de la ville l’avait amené dans différents temples et pagodes. Elle s’était sentie un peu vexé pour ses sœurs de tous les pays, les femmes n’étaient pas autorisées à s’approcher de trop près des bouddhas.
Les hommes étaient autorisés à laver la figure de la statue et à y coller les fameuses feuilles d’or. Les femmes étaient cantonnées derrière une barrière à seule fin de prière.
La ville offrait de multiples visites, du Palais Royal où les derniers rois du pays avaient habité au musée assez minable qui se trouve dans l’enceinte.
Assez décevant pour Karen ! Elle avait décidé de ne pas se rendre sur la colline, les couchers de soleil ce n’était pas son truc ! Une visite dans les marchés de la ville lui avait permis d’augmenter le poids de son sac. Heureusement qu ‘elle laissait une partie de ses vêtements au fil de son périple, sinon à l’aéroport au départ de Yangoon le surplus de bagages aurait été important.
Elle avait même obtenu des petits cadeaux en troc de ses tee- shirt.
Le lendemain elle avait pris la route pour le pont U Bein.C’est un pont de teck construit avec tout le bois du palais abandonné d’Ava, une des anciennes capitales.
Le pont traverse un lac, seul les vélos et les piétons peuvent y passer. Il fait plus d’un kilomètre et les enfants vous prennent en charge à l’entrée pour essayer de vous séduire pendant le trajet. Certains parlent assez bien l’anglais et quelques phrases d’autres langues. Il s’agit pour eux d’arriver à vous intéresser pendant le voyage aller et la visite de la pagode du village d’en face. Ils vous expliquent que les paysans profitent de la saison sèche pour cultiver les terres non immergées, ce spectacle agricole avec les bœufs et paysans dans 50cm d’eau est assez extraordinaire.
Au retour, il s’agit pour tous ces enfants de réussir à concrétiser une vente d’objets hétéroclites qu’ils portent dans leur sac.
Karen avait été cornaquée pendant tout le parcours par un jeune garçon de douze ou treize ans qui lui prodiguait toutes sortes d’explication et de conseil : « Paysans planter riz, attention pied, trou dans le pont. Elle avait acheté au gamin le sac typique du pays que l’on portait en bandoulière. Une de ses petites sœurs (du moins il l’avait présentée comme telle)voulait lui mettre de force dans les mains une petite pince à cheveux en forme de papillon.
Elle avait fini par lui acheter plusieurs de ces petits bijoux colorés et animés par de minuscules ressorts. Mille Shiats ! A peine deux dollars, une misère pour elle mais peut- être une bonne vente pour la petite fille !
Elle avait obtenu le sésame pour se rendre à Mogok, deux billets de 50 dollars tout de même ! Elle avait invité le « généreux personnage »si facilement corruptible au restaurant, un spectacle de marionnette y était donné.
Son ami taxi avait accepté de la conduire vers Mogok, il allait faire fortune dans ce rôle de chauffeur privé ! Elle avait lu des livres sur les aventuriers qui avaient visité la ville des rubis au siècle dernier. Tout ça la faisait un peu rêver, le côté interdit de cette cité des montagnes et la nature même des trésors contenus dans le sous-sol de la contrée.
Bien que peu attirée par les pierres précieuses et les bijoux, elle n’était pas malgré tout insensible au mystère qui entoure ces si belles choses.
Le début du trajet s’était assez bien passé, il fallait environ huit heures pour faire les 200 Km qui sépare les deux villes. Après avoir déjeuné de plusieurs bananes et pamplemousses achetés la veille au marché, ils s’approchaient de la ville mythique quand un des pneus du véhicule avait rendu l’âme.
Myo le chauffeur avait changé la roue, mais au moment de repartir un camion militaire s’était arrêté pour vérification d’identité.Comme dans les contes des Mille une nuit, ce qui devait être un sésame c’était révélé être une autre céréale ! Elle avait du accompagner les militaires jusqu’à, presque la ville de Mogok, le laisser- passer n’était pas valable ! Karen avait passé la nuit dans un hôtel sordide situé près des cantonnements militaires.
Pas très rassurée pour sa sécurité, elle avait calé la porte de sa chambre avec le lit bancal et elle n’avait pratiquement pas fermé l’œil. Obligée de faire demi-tour à 2ou 3 Km de la terre promise, frustrant !
Heureusement Myo l’avait attendu et lui avait fait comprendre qu’il valait mieux en rester là avec les autorités. Elle avait même dû abandonner un autre billet de 50 dollars pour récupérer son passeport avec l’employé du gouvernement ! Ces récriminations rentrées, elle avait du, furieuse, accepter la position du fonctionnaire !
Retour peu glorieux vers Mandalay, elle avait décidé de prendre le bateau pour Bagan dés le lendemain. Décidément, elle avait pris peu de renseignement sur les hôtels et restaurants dans cette ville. Pendant le trajet elle avait ruminé de rendre visite à son contact qui l’avait si facilement escroqué, elle était encline à le retrouver. En arrivant en ville son idée de revanche avait disparu, la fatigue ou la contagion zen locale sans doute
Huit Décembre
Le bateau avait quitté le quai depuis longtemps, le jour s’était levé et Karen montait toutes les heures sur le pont supérieur afin de fumer une cigarette. Un des marins qui s’occupait de l’entretien du navire la regardait monter l’échelle avec des yeux de Birmans frits !
Le blue-jean serré de la belle, avec quelques accrocs savamment placés le faisait fantasmer. Le voyage entre Mandalay et Bagan durait presque la journée, et la jeune femme commençait à trouver long cette croisière sur l’Irrawaddy.
Elle avait déjeuné dans le restaurant du bateau, fried rice chicken arrosé de coca- cola. Sa nature profonde d’habitante du nouveau monde prenait le dessus sur l’aventurière quand il s’agissait de nourriture.
Elle avait recommencé à fumer, depuis huit jours exactement. Et pourtant ça faisait deux mois qu’elle avait arrêté. Au lac Inle elle avait voulu essayer les cheerots, ces sortes d’ersatz de cigares. Le goût de tabac n’était pas là, mais une fumée et un parfum de feuille brûlée. Curieusement elle était retombée dans la drogue, signe qu’elle n’avait pas entièrement guéri de la cigarette.
Le fleuve s’élargissait et coulait paresseusement vers le golfe du Bengale.La saison sèche et la baisse des eaux avait découvert des îlots de sable tout au long du parcours. Les habitants des berges profitaient de cette saison pour faire pousser toutes sortes de culture pendant ce laps de temps. Le fleuve était relativement large et aucun pont ne le traversait. La seule manière était donc la pirogue, celles-ci évitaient avec adresse le passage du gros navire et jouaient avec habileté avec le sillage de celui-ci.
De temps à autre, des pagodes apparaissaient sur les hautes rives du fleuve. Le niveau relativement bas des eaux donnait une belle allure à ces stupas qui se découpait sur le ciel rougeoyant du couchant.
Le quai de débarquement de Bagan changeait suivant ce niveau d’eau. Aujourd’hui il fallait grimper sur une cinquantaine de mettre en sortant de l’échelle de coupée du navire. Les enfants vous guidaient vers les petites carrioles qui faisaient lieu de taxi.
Karen avait rejoint son hôtel dans un de ces attelages tirés par de valeureux petits chevaux.
Elle n’avait pas pu rassembler ses notes pendant la journée et avait décidé de profiter de cette soirée pour le faire. Elle attendrait le lendemain pour voir le coucher de soleil sur une des pagodes !

Mandalay le même jour.
Cette dernière journée à Mandalay se terminait sur le haut de colline, Guy et ses compagnons avaient emprunté une des camionnettes ultra- rapide qui faisaient la grimpée.
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Message  azertyuiop Mar 30 Juin 2009 - 9:24

. Le conducteur était un cousin des pilotes de pick-up de la montagne, dans ce pays tenir un volant devait donner des ailes aux hommes.
La pagode dominait la ville, on se rendait compte d’ici qu’aux périodes de moussons l’eau devait être omniprésente dans cette zone relativement plate.
Le monument occupait tout le haut de la colline, pas extraordinaire cet édifice recouvert de morceau de miroir. Le couché du soleil était le seul point important de la visite.
_Encore un coucher de soleil, pensa Guy qui se surprit à fredonner :
« Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n’est pas là et le soleil attend »
_Oui et bien qu’il n’attende pas trop longtemps, parce que je crois que tous les gens qui sont monté jusqu’ici commencent à s’impatienter !
En redescendant, certains d’entre eux avaient voulu tester les voyants qui officiaient sur le site. Avec l’aide du guide, qui traduisait au mieux de ses possibilités, ils avaient compris que l’avenir s’avérait radieux pour tous. Pour Guy, il avait même prédit « Que le soleil l’honorerait d’une rencontre et lui donnerait de la chance »
La traduction était-elle fiable ou cela avait-il une signification cachée ?

_Le meilleur restaurant jusqu’à présent hein Guy !
C’est par hasard qu’ils avaient débarqué ici, c’était une soirée libre dans le circuit. Guy, Pierre, Salomé et Framboise avaient décidé de faire sécession avec le groupe pour un soir.
Après une petite promenade le long du fleuve face au palais royal ils avaient cherché un endroit pour manger. Framboise avait remarqué le restaurant en passant, spécialités de brochettes !
_D’ici, avec l’eau et ce palais, ça ressemble à Kandy au Sri Lanka : dit Pierre qui était un habitué des pays asiatiques.
On choisissait ses brochettes et on s’installait. Un téléviseur diffusait un match de criquet et une radio braillait du hard rock birman du plus bel effet sonore.
_Oui, c’est la meilleure cuisine birmane qu’on a eut depuis le début, moi je ne mange plus que chinois, je me méfie ! Dit Framboise.
Comme partout dans le pays, la bière coûtait plus cher que le repas lui-même, et en plus ce n’était pas fantastique comme boisson !
Neuf Décembre
Il était perdu dans ses pensées, le soleil se reflétait sur l’eau et faisait naître des formes et des flaques de lumière tremblantes sur le plafond de la cabine. L’Irawady est un fleuve calme au mois de décembre et le bateau qui le transportait vers Bagan naviguait depuis tôt le matin.
Ils avaient accosté dans un petit village à la mi-journée, des femmes s’étaient avancées dans l’eau jusqu’à la taille pour proposer des fruits aux passagers. Le petit régime de bananes qu’elles avaient posé sur la tête leur faisait un turban jaune assez cocasse
Les enfants faisaient des signes avec leurs mains et leurs doigts, afin d’attirer l’attention des touristes qui se trouvaient à bord, pour obtenir des stylos des bonbons ou du shampoing.
Des années auparavant, des écrivains et des aventuriers avaient fait le même trajet dans des conditions sans doute plus spartiates. Guy avait lu les récits de Kessel et Kipling, ils avaient su avec talent raconter leur découverte de ce monde de pagode dorée, de ce monde mystérieux pour l’époque.
Le fait d’avoir peu dormi la nuit précédente et la monotonie du parcours avaient fini par l’endormir, il s’était réveillé en fin d’après midi. Bagan approchait et le groupe s’était rassemblé pour récupérer les bagages.
Avant de retrouver l’hôtel, ils étaient tous montés dans les carrioles pour visiter une des plus hautes pagodes du lieu. Guy ne notait plus le nom des différents monuments il y en avait de trop.
Difficile grimpée mais en haut, très jolie vue sur le site, des milliers de stupas de briques rouges surgissaient du sol, telles des termitières sacrées. Où que l’on regarde, ce n’était qu’éclat d’or sous le soleil couchant.
_Et bien il sera dit que j’aurai des références au soleil qui s’éteint dans ce voyage !
Pendant la sacro-sainte cérémonie du coucher de soleil, alors que les adorateurs préparaient leurs instruments qui fixeraient l’événement, une noria d’hélicoptère se succéda pour livrer son cortège d’officiels près du musée tout proche.
Après information, c’était le chef d’état qui se déplaçait avec sa cohorte de garde du corps.
_D’ici, pensa Guy, avec un bon tireur le problème de cette dictature serait réglé. Peut-être pas finalement : « celui qui prend la place d’un méchant est parfois encore plus méchant » disait ma grand-mère.
Guy était encore dans les nuages en descendant de la pagode, il avait oublié ses chaussures au pied du monument. C’est donc pieds nus qu’il retrouva l’hôtel avec ses compagnons.

Bagan le même jour
Karen avait prévu une visite du musée aujourd’hui, elle comptait y consacrer une partie de sa journée. Enorme musée : des stèles, des bois anciens, des fossiles, des bouddhas, des bronzes, tout ça de différentes origines et de différentes époques.
Une petite ballade dans le marché local où elle avait repéré des petits plats bleus laqués et puis fin de journée sur le temple d’Ananda.
Ce temple était visible de partout avec son allure élancée par rapport aux autres pagodes en forme de cloche. Ce magnifique monument l’avait éblouit, l’or les quatre énormes bouddhas et les gigantesques portes c’est ce qui lui restait en tête.
Le coucher de soleil était incontournable, on voyait au loin sur la montagne, par delà le fleuve, la pagode qui délimitait le territoire du royaume de Bagan.
Elle avait prévu de rester encore deux jours pour visiter Myin Kaba et Nyaung Oo les autres villages du site.

Dix Décembre
Le matin légèrement brumeux se levait sur Bagan, ils étaient tous, réunis sur la terrasse de l’hôtel pour le petit déjeuner. Une impression de vacance, vacance dans le sens qu’il semblait que rien n’existait en dehors d’eux, vacance du temps.
La visite de nombreux temples en vélo allait les réveiller de cet engourdissement. Guy commençait à avoir son compte de pagode et se contentait de la vue extérieure pendant que la plupart des autres visitaient et grimpaient sur tous les monuments.
Il s’était produit pendant la ballade, un incident qui devait avoir une suite quelques jours plus tard.
Le parcours à bicyclette était la plupart du temps aisé, mais parfois le chemin était plus raviné. Sans doute encore peu réveillé, Salomé avait été surprise par un écart de celui qui le précédait. Elle avait oublié de freiner et s’était retrouvée par terre. Rouge de poussière et de colère, elle s’en était prise à son vélo qui ne freinait pas disait-elle !
Le mal était léger, semblait-il, une petite coupure au genou et un ongle retourné.
Dernier jour à Bagan, dernier coucher de soleil sur le fleuve cette fois. Diner dans un des meilleurs restaurants de la ville. En plein air, avec un service et une hygiène impeccable, ils avaient assisté à un spectacle de marionnette. Les tables étaient disposées devant une scène où les marionnettistes faisaient évoluer des personnages qui évoquaient des légendes du pays.
Guy était arrivé le dernier, la turista faisait un retour en force (les fameuses brochettes si vantées.
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Message  azertyuiop Mer 1 Juil 2009 - 9:33

Les places face au spectacle étaient toutes occupées, dos à la scène il était surtout, lui, préoccupé par le riz et le coca-cola. Une association de ces produits avec un cachet d’Intétrix devrait le rendre opérationnel pour la journée de bus du lendemain.
Le spectacle était paraît-il magnifique, du moins s’il s’en référait à ses voisins d’en face. Là encore les flashs crépitaient et le caméraman se mettait devant tout le monde.
_Pierre, je milite avec toi contre le dictat des photographes et j’y ajoute les fabricants de table de restaurant de spectacle. On devrait supprimer les places qui interdisent de voir sinon en se retournant, bonjour les torticolis et les taches de sauces.
Guy retrouvait son entrain et son humour, la position assise avait calmé ses ardeurs intestinales. On verrait bien à la fin du spectacle si ça n’était que transitoire (si on peut dire.

Onze Décembre
Toute une journée de bus pour aller à Kalaw, début du trek de deux jours. Les routes du Myanmar sont faites pour les véhicules dépourvus d’amortisseurs. C’est du moins ce que l’on peut penser au vue des cahots endurés pendant plus de dix heures.
Le bus s’arrêtait de temps en temps pour les arrêts pipi et dégourdissement. Les plantations de teck étaient nombreuses, mais on pouvait se demander si elles suffisaient à remplacer ce qui était abattu. De temps en temps, on trouvait des montagnes d’énormes troncs d’arbres qui attendaient sur le bord de la piste d’être transporté vers les villes.
Lors d’un arrêt ils avaient put assister à la cueillette des fruits des palmiers à sucre et à la fabrication de l’huile d’arachide.
Le buffle chargé de faire tourner le moulin à huile creusait inlassablement et farouchement son chemin autour de la meule rudimentaire en bois. Deux officiants l’incitaient au labeur avec une petite tape régulière. L’animal, qui semblait tenté par une carrière de top-modèle, s’arrêtait régulièrement devant les objectifs des touristes !
Douze Décembre début du trekking
Dès le départ, le groupe s’était éparpillé dans la nature. Les cuisiniers avaient pris la tête afin d’arriver en avance pour la préparation du déjeuner, les plus sportifs et entraînés avaient suivit. Ils marchaient depuis deux heures sous le soleil, les guides avaient imprimé un rythme soutenu malgré leurs pieds nus. En arrière, un groupe avançait plus lentement, les haltes permettaient aux retardataires de faire la jonction.
Le déjeuner avait permis aux premiers de découvrir la vie du village en attendant leurs camarades. On avait distribué des crayons, des cahiers et des friandises aux enfants qui regardaient bouche- bée ces étranges envahisseurs.
Que pouvait bien penser ces gens, de personnes venus ainsi se fatiguer pour le plaisir si loin de chez eux et de leur vie si agréable !
L’après- midi, le parcours était plus ardu, les mêmes avaient fait la course en tête. Les champs de sésame succédaient aux champs d’orge, d’arachide et de blé barbu. Des bœufs attelés en couple charriaient d’énorme chariot de gerbes, les derniers champs sur les hauteurs attendaient la coupe.
Le monastère les attendait là- haut, près du défilé, encore une bonne heure de marche. Framboise, Pierre et Guy commençaient à ressentir la fatigue, les trois guides ne semblaient pas sentir les cailloux du chemin. Le rythme des pas étaient scandé par les quelques cachets de la boite de Solutricine qui s’entrechoquaient dans la poche de Pierre.
Bien heureux d’arriver chez les moines ! Les cuistots avaient disparus pour préparer le repas du soir et les trois vainqueurs du monastère d’In Tain profitaient de la pompe à eau pour se laver et se rafraîchir.
Les suivants arrivèrent comme dans une étape du tour de France, un par un mais tous dans les délais et avant la nuit. Salomé fermait la marche, son genou l’handicapait un peu.
Les derniers arrivants étaient un peu fatigués, et la nuit proche les avait fait se dépêcher pour leurs ablutions. L’eau était froide, et le climat, à cette altitude, assez frais.
Un repas ,qui n’avait aucun rapport avec l’ascétisme proverbial des moines ,leur fut servi. De plus, comme Salomé fêtait son anniversaire, une petite rasade d’alcool mit les esprits dans de bonnes dispositions pour cette nuitée religieuse.
_L’alcool était interdit dans le monastère ! Leur souffla le guide.
_Absolution ! Assura Pierre.
Le chat du monastère était d’humeur badine et avait essayé de se trouver un contact pour la nuit. Il avait finalement opté pour les jambes de Framboise, le chat est un animal au choix très sûr ! Tous les voyageurs avaient un matelas du genre tatami, une couverture et une moustiquaire.
Pendant la nuit, Salomé avait fait la navette entre sa couche et les tinettes. Les bains de pied de la veille, la fatigue dû à la marche et peut-être le fait de rentrer dans la case quarante du jeu de l’existence voilà qui avait du troubler son équilibre.
Douze Décembre
Cinq heures !un coq avait décidé de mettre à profit ses dons de réveil matin ! Sans doute alerté par la langue des visiteurs il tenait à saluer le pays qui lui prêtait si grande considération !
Petit déjeuner frileux composé de pains de mie et de fruits. Les traditionnels petits bonbons au tamarin enveloppés dans des papiers blancs faisaient office de friandises.
Le brouillard se levait sur la montagne et le soleil avait du mal à percer. La haute pagode de bois du monastère ruisselait de rosée qui était récupérée dans des bidons. Dans ces lieux proches du ciel, rien de ce que dieu procure à la terre ne se perd.
La deuxième étape de la randonnée avait démarré sur le même schéma que la veille.Comme dans le poème de Paul Fort que chantait Georges Brassens : « Tous derrière, tous derrière, et trois devant »
La marche était plus dure et au bout d’une heure un des accompagnant les avait rattrapé pour annoncer que Salomé n’allait pas fort.
Forcé de ralentir, les trois champions en profitèrent pour rentrer en contact avec les villageois du village voisin. Les femmes mettaient l’arachide à sécher pendant que les hommes battaient l’orge et le blé. Un jeune enfant qui menait les buffles à la mare, avait échangé une fourche de lance -pierre en bois de teck contre des ballons de baudruche !
La quadragénaire avait perdu toutes ses forces et devait être aidée pour marcher. Devant la gravité de son état, les sherpas avaient confectionné une civière avec deux grosses branches de bambou et des longhis. La descente vers le lac Inle leur pris deux heures de plus que pour les premiers.
Bien organisés, les guides avaient affrété une charrette à bœufs pour aller jusqu’à l’embarquement sur le lac.
Tout était bien qui finissait bien, le groupe était reformé et les visites allaient pouvoir avoir lieu le lendemain.

Le même jour à Bagan
Karen devait prendre l’avion pour Yangoon le lendemain et avait décidé d’une excursion pour la journée vers le Mont Popa.
Le taxi avait croisé de nombreux camions pleins de choux et d’autres légumes, des voyageurs profitaient du véhicule en s’accrochant en grappe sur le dessus du chargement.
Le Mont Popa était un des lieux de culte du pays, comme partout les marchands du temple avaient pris possession de l’endroit. Sur le haut de la colline un temple dominait les vallées environnantes.
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Message  azertyuiop Jeu 2 Juil 2009 - 7:25

Des gamins lui avaient proposé toutes sortes de petits objets. Pour en être débarrassé, elle avait fini par accepter des « Lucky stone »C’étaient des pierres de forme patatoïde creuse où un petit caillou était enfermé. En secouant la pierre on l’entendait frapper les parois, une petite énigme géologique ou physique !!
Karen avait mis un temps fou pour atteindre le sommet. L’intérêt de l’endroit n’était pas évident sinon l’effort physique. Les singes hantaient l’escalier, les plus petits avaient pris la montée des marches comme terrain de jeux.
Karen avait été harcelée par un macaque exhibitionniste au milieu du parcours.
Elle n’avait pourtant pas une tenue qui prêtait à confusion avait elle pensé en riant ! Pieds nus, robe longue qui touchait le sol.
_Ou les hommes du coin ne me trouvent pas à leurs goûts ou les singes locaux sont sur le chemin du chaînon manquant !
Au sommet, un couple faisait des photos après avoir fait leurs dévotions au temple. L’homme avait demandé à Karen de les prendre devant le bouddha.
Après discussions, elle avait appris que le mari avait travaillé au Royaume Uni ainsi que dans différentes villes d’Europe.Faisant manifestement partie de la classe privilégiée du pays, il était en pèlerinage au mont Popa.Il repartait le lendemain pour la capitale en passant par Bagan.Il avait proposé à Karen qu’elle les accompagne, ils étaient en voiture.
Ravi de pouvoir parler avec le couple, et également du confort relatif de leur véhicule par rapport au bus, elle avait accepté.
Rendez-vous avait été pris à son hôtel pour le lendemain dans la matinée.
Treize Décembre
Sah Yee Myint et son épouse Yee avait fait la route entre Bagan et Yangoon avec Karen.Ils s’étaient retrouvé vers 9 heures à son hôtel .La route était carrossable mais pas si régulière que ça. Ils avaient déjeuné dans un petit pays dont le nom était imprononçable.
Karen avait évité les sujets qui touchaient à la politique. Mais l’homme semblait assez libre dans son jugement, il faut dire que la conversation se déroulait en anglais, langue que sa femme ignorait.
La nuit était tombée depuis un bon moment quand ils avaient atteint Yangoon vers 20 heures.
Sah travaillait pour une société pétrolière française et avait invité l’Américaine à loger chez eux. Karen un peu embarrassé avait prétexté avoir réservé une chambre dans un hôtel près du lac, celui qu’elle connaissait de son arrivée.
Ils s’étaient promis de rester en contact et Karen avait eu la chance que l’hôtel ne soit pas complet. Il lui restait trois jours pleins pour visiter la ville. Son billet pour le vol sur la Thai pour Bangkok était pour le 16 décembre à 20 heures.
Le même jour au lac Inle.
Le lac Inle se réveillait de sa nuit par une bouffée de brume. La veille, le coucher de soleil avait donné lieu à un spectacle qui aurait pu servir à la pochette d’ « Hôtel California » des Eagles.Même soleil rouge, presque les mêmes palmiers mais pas la mer !
La montagne ce matin ressemblait à une ombre formée par les nuages. Le soleil commençait à se refléter en flaques sur les berges couvertes de lotus.
En groupe de quatre par bateau, ils s’étaient frayés un chemin dans ces jardins de plantes aquatiques pour retrouver les eaux du lac. Les cormorans et les mouettes avaient annexé cet immense plan d’eau comme leur champ de pêche, leur mer à eux.
Les marchés flottants et les marchés terrestres faisaient partie de la première journée en alternance avec les pagodes..
Au marché des légumes, Guy avait acheté deux ou trois pommes de terre locales pour voir si l’acclimatation était possible en Bretagne. Ils avaient, tous, admiré la fraîcheur des poissons du lac sur les étals. Les poissons chats et d’autres grosses espèces montraient la vitalité du lac. Il semblait néanmoins (à en croire le guide) que la déforestation de teck sur les rives du plan d’eau favorisait le glissement des terres pendant la mousson. Le lac était peu à peu envahi par cette terre et perdait de la profondeur. Il avait d’ailleurs perdu énormément de surface depuis quelques années. Même en ce lieu si peu industriel, la nature recule.
Toutes sortes de légumes et de fruits, dont certains qu’ils ne connaissaient pas, donnaient un air de marché provençal au petit village. Les femmes Shan avec leur tenue noire et coiffée du tissu orange étaient l’objet de l’attention du caméraman.
Guy avait toujours eu des difficultés à prendre les gens en photos. N’étant jamais heureux de figurer sur un cliché, il avait l’impression de voler quelque chose aux gens en leur tirant le portrait. Et pourtant, au retour de voyage il était bien obligé de voir, à chaque fois, que les meilleures photographies sont les portraits. On y voit la fierté des gens et l’âme de leur pays, les paysages n’ont d’intérêt que dans la qualité artistique de la photo.
Le jeu était interdit, mais les Birmans faisaient des paris, entre eux, sur les deux derniers chiffres du Loto thaïlandais dont ils recevaient les images par la télévision.
Un attroupement avait attiré les touristes en marge du marché. Les hommes avaient installé un système de pari basé sur un rudimentaire jeu de dés. Pierre avait offert 1000 Shiats à une jeune femme pour qu’elle joue. Elle avait préféré garder l’argent, seul les hommes semblent croire aux miracles et à la chance !
Après avoir déjeuner, il avait visité la plus grande pagode du lac, un monument auquel on accède en pirogue, c’est moderne et clinquant. En haut des marches le temple est envahit d’horloges sur tous les piliers, des cadeaux de fidèles paraît-il. A moins que le temps ait une importance ici, contrairement à tout ce que l’on dit du Bouddhisme.
A force de coller des feuilles d’or sur les trois statuettes qui se trouvent dans l’autel, les formes sont devenues rondes, en France on en ferait des Dieux du ballon rond. Attention Zidane ! Tu risques de finir Dieu du stade !

Le soleil couchant sur le lac permettait des effets de couleurs pour les photographes et le caméraman ! Il fêtait lui aussi un anniversaire ce soir, 40 ans de mariage (il avait fait le plus gros) l’occasion de finir les bouteilles d’alcool qui les avaient suivies pendant tout le voyage. L’occasion de cadeaux offerts à Salomé et aux impétrants des noces d’émeraude.

Quatorze Décembre
La vie sur le lac était intense, pêche et culture fournissaient du travail. Mais tous les petits métiers d’artisanat employaient énormément de monde, des femmes en général. Fabrique de cigare, de tissu, de bijoux, taille de pierre précieuse, fabrique de pirogue etc.…
Dans les petites fabriques sur pilotis qui abritaient les ouvrières, le dénuement était assez frappant. Les femmes, parfois âgées, filaient la laine, tissaient les étoffes ou laquaient des plateaux. Les jeunes enfants des ouvrières jouaient entre les métiers, la crèche en somme. Elle leur servait d’apprentissage pour plus tard.
Dans certains ateliers, à la seule lumière du jour, de véritables artistes dessinaient des arabesques sur les pièces destinées à la vente. Guy était frappé par la jeunesse de certains des travailleurs.
La réverbération de la lumière du soleil sur l’eau du lac avait fait quelques misères à ceux qui n’y avaient pas prit garde. Guy avait le nez et le front bien rouge.
_Tu vois que le voyant avait raison ! Lui lança Pierre. « Le soleil t’a honoré d’une rencontre » ! Mais je ne vois pas où est la chance là-dedans !
_Tu aurais du mettre du Tanaka, j’en ai acheté une savonnette dit Salomé.C’est vrai que ça empêche les coups de soleil !
Avouons- le, Salomé ainsi barbouillée de crème sur les joues ferait à coup sûr un tabac en France.
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Petite nouvelle sans prétention que j'ai écrit en souvenir d"un voyage! Empty Re: Petite nouvelle sans prétention que j'ai écrit en souvenir d"un voyage!

Message  azertyuiop Ven 3 Juil 2009 - 8:35

Dîner de gala pour le dernier soir : Soupe à la moutarde ; Nouilles Shan ; Poisson du Lac ; Salade de fruit.
Les moustiques avaient également fait leur repas de gala, les abords du lac à la tombée du jour sont leurs lieux de rassemblement et de curée.
Quinze Décembre
La route vers l’aéroport de Hélo n’était pas une sinécure. Le début du parcours se passait dans une nature assez exubérante, on y croisait des villageois en char à bœuf et des enfants allant à l’école. Pour rejoindre les hauts plateaux où se trouvait la ville, il fallait traverser le chantier de la future route. Une piste de terre et de caillou sur de très longs kilomètres leur faisait craindre d’arriver en retard pour l’embarquement. Un seul avion faisait le trajet par jour !
Une panne dans cet environnement et ça aurait été la croix et la bannière pour réparer. Les gros camions ne faisaient aucun effort pour faciliter la route aux plus légers.
Guy avait remarqué cette application de la raison du plus fort et de la sélection naturelle chez les usagers de la piste. Le rapport de force se faisait sur le centre de la chaussée, tous les véhicules s’y trouvaient. Au dernier moment il fallait céder la place au plus gros, le Pick-up cédait au bus et celui-ci faisait allégeance au gros camion.
Il fallait presque arriver sur la piste pour deviner qu’ici il y avait un aéroport. Les bagages étaient transportés par une énorme brouette que poussaient deux hommes aux pieds nus et enroulés dans un longhi poussiéreux bien trop grand pour eux.
Il ne faut pas être pressé dans les pays asiatiques. Confucius a dit : « Les gens pressés arrivent régulièrement en retard »
L’avion avait du retard et il devait en plus retourner à Mandalay avant de se diriger vers Yangoon.Ils arrivèrent dans la nuit à leur hôtel, juste assez tôt pour un dîner léger.
La journée du lendemain était la dernière et était libre. Le départ du Myanmar était prévu en fin d’après midi, et ils avaient rendez-vous à l’hôtel à 14 heures.

Karen avait passé ces deux jours à visiter tout ce qui peut être visité dans la ville, elle avait beaucoup marché et prenait un bain bien chaud.
Le Musée avec ses collections d’armes de vêtements et d’objets anciens l’avait retenu une partie de la première journée. La reconstitution du trône d’un des rois était un véritable bijou. Elle avait déjeuné dans un petit restaurant musulman où le service rapide n’était pas à l’ordre du jour.
Elle avait consacré le reste de la journée à la Pagode Shwe Dagon.Elle avait tourné au moins trois fois autour du monument, toujours bien sûr dans le sens des aiguilles d’une montre, comme il est correct de le faire.
Le coucher de soleil donnait un sentiment de calme à l’édifice, dommage qu’il y ait tant de monde.
_Si on devait refaire une liste des 7 merveilles du monde, à coup sûr Shwe Dagon serait dans la liste, et peut- être même en tête.
Karen avait quitté avec regret la colline pour redescendre les nombreuses marches de l’entrée Nord où les tentations d’achats étaient grandes. Elle avait dîné au bord du lac Kandawgyi, tout près de la pagode qui brillait de toutes ses lumières dans la nuit.
Aujourd’hui elle avait été voir les autres pagodes de la ville, la pagode Sule et quelques autres. Le Scott-Market lui avait permis de finir ses achats, elle avait négocié une petite statuette de bouddha qu’elle avait eu pour la moitié du prix de départ. Des marchands de pierres précieuses vous abordaient avec un air de conspiration tout en vous laissant voir quelques éclats de couleur bien enveloppés dans un mouchoir blanc.
Karen savait que pour avoir de véritables pierres, ce n’était pas l’endroit idéal. Elle avait visité une boutique où les pierres étaient certifiées par le gouvernement. C’était une des rares choses que l’on pouvait mettre à l’actif de cette dictature.
Bien reposée dans son bain, elle regardait sa bague, le rubis que recouvrait une petite goutte de mousse donnait mille éclats. Elle était restée sur son échec de ne pas avoir vu Mogok et ses merveilles. Elle pouvait s’offrir ce petit cadeau, John payerait.
Un mois de Birmanie l’avait un peu calmée, elle envisageait la suite contre John sous un autre angle.
Seize Décembre
Les bagages étaient prêts, ils devaient être enregistrés avant leur arrivée à l’aéroport. Chacun avait son petit sac de cabine avec le nécessaire pour le vol.
La journée libre offrait plusieurs opportunités, certains voulaient faire les boutiques de pierres et d’autres retourner au marché Bogyoke (Scott-Market)Tous devaient être à l’hôtel pour prendre une douche avant le départ.
_On partira vers 15 heures, il faut une heure pour faire le trajet. L’avion décolle à 17h30 !
Le guide avait bien insisté sur les horaires.
Guy, Pierre et Framboise voulaient acheter les derniers cadeaux afin de dépenser leurs derniers Shiats.Le marché offrait toutes les possibilités, marchandage à tous les rayons.
Après moult discussions, Framboise avait acquit un ravissant service à thé qui se révélait encombrant pour l’avion ! Le vendeur les avait interpellé en Français, il se trouvait qu’il avait vécu à Paris pendant plusieurs années. Il avait la gouaille du parisien, on se demandait ce qui l’avait ramené dans son pays ?
Pierre, déjà en gros surplus de bagages, avait acheté des cadeaux de Noël pour ses nombreux neveux.
Après avoir beaucoup hésité sur un collier de saphir, évidemment faux, Guy avait décidé de consacrer ses derniers billets à un dernier désir. Il avait envie de revoir la pagode Shwe Dagon.Revivre encore une fois ce moment fabuleux !
_Il est onze heures trente ! Rendez-vous à l’hôtel, j’espère être à l’heure.
Le matin l’ambiance était toute différente sur la colline, une horde de jeunes gens nettoyaient le sol. Les fidèles avaient remplacé les touristes, une atmosphère plus religieuse régnait autour de la pagode. Guy avait payé les cinq dollars et confié ses chaussures au bas de l’escalier, il avait repéré la bonne entrée c’était celle des Ogres.
Il avait tout son temps pour voir tout ce qui se trouvait autour du monument principal. Il n’avait pas bien visité l’autre soir tous les temples qui se trouvent en arrière de la place centrale.

Neuf heures, elle avait passé pas mal de temps à classer et rédiger une partie de ses notes le soir précédent avant de s’endormir.
Dernier petit déjeuner : pain de mie et thé !
Karen devait quitter son hôtel vers 16 heures avec un taxi. Elle pourrait ainsi profiter d’une partie de la journée. Elle avait préparé son sac, finalement il n’était pas plus lourd qu’à son arrivée.
_Bon je vais près du marché, il faut que je me connecte à la boite et je laisserais un message à John.
L’adresse qu’elle avait eu correspondait à un grand magasin, au troisième étage il y avait en effet un local avec quatre écrans. Après plusieurs tentatives, elle avait abandonné, l’accès au réseau était très lent et on ne pouvait pas se connecter à sa Boite aux lettres.
Après avoir fait le tour du quartier et de l’église, qui se trouvait là un peu anachronique, elle avait prit un taxi pour revenir vers son hôtel.
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Message  azertyuiop Sam 4 Juil 2009 - 9:06

Elle avait fait le tour du lac en donnant à manger aux canards, en levant les yeux elle voyait la pagode qui brillait au soleil. Elle lui tendait les bras.
_Pourquoi pas, on ne s’en lasse pas !

Il était presque midi, les balayeurs s’affairaient avec de gros tuyaux pour nettoyer le sol carrelé. Il lui restait quelques photos, elle allait finir sa dernière pellicule.
_Dommage qu’il y ait tous ces fils électriques et ces lampadaires, ça gâche tout !
_Vous êtes anglaise ? Je suis étudiant à l’université et je suis heureux que vous visitiez mon pays.
Non je suis américaine, vous avez un très beau pays et des monuments magnifiques. Je trouve cet endroit merveilleux, certainement une des plus jolies choses que je n’ai jamais vus !
_Depuis combien de temps êtes- vous au Myanmar ?
_Depuis quatre semaine, je pars pour Bangkok ce soir. Le Myanmar est un magnifique pays et ses habitants sont très accueillants !
_Merci, désirez-vous voir « l’eau de chance » ? Venez par ici !
_ « Lucky Water, Lucky water », le jeune homme ne cessait de répéter ces mots. Avec un peu d’appréhension, Karen avait suivi l’étudiant, pressentant qu’il voulait lui vendre quelque chose.
_ « It’s Lucky Water »Le jeune homme l’avait conduit devant une fontaine et lui expliqua que cette eau était bénite et qu’elle protégeait les personnes.
Avant qu’elle ait put répondre, l’étudiant avait prit quelques gouttes dans sa main et les lui avait posé sur la tête.
_Je vous souhaite un bon retour, avait-il ajouté en s’inclinant.
_Merci et bonne chance à vous !

Les cent mètres de haut de l’édifice doré étaient très impressionnants, Il avait la tête levée et il plissait les yeux devant l’éclat du soleil.
Guy s’était reculé jusqu’au Bodhitree pour voir l’ombrelle qui couronnait la pagode, le petit vent faisait tinter les centaines de clochettes en or et argent qui l’entouraient.
_Tank’s, have a good luck!
La jeune femme près de lui, l’avait réveillé de sa rêverie ! En se retournant il était resté paralysé.
_Ketty ! C’est toi ! C’est vous ! .
Surpris Guy n’avait pu s’empêcher de parler, une femme qui ressemblait à Ketty parlait avec un jeune homme près de la fontaine.
_Pardon ! Karen s’était tourné vers la personne qui l’interpellait.
_Excusez-moi ! J’avais cru reconnaître une amie. Guy était tout confus de son erreur, manifestement la femme ne le reconnaissait pas et il s’était trompé. Depuis qu’il avait mis le pied dans ce pays il n’était pas bien, il allait falloir que je me reprenne pensa-t-il
_Non, non ! Dites-moi, vous connaissez Ketty ? La femme l’avait suivit.
Guy qui allait s’en aller, encore sous le coup de son erreur se retourna.
_Comment ? S i je connais Ketty ? Oui bien sur, pourquoi ?
Le jeune étudiant avait plongé sa main dans l’eau et l’avait posé sur la tête de Guy qui s’était reculé ne comprenant pas ce qui se passait.
« Lucky Water »Il avait manifestement cru que la jeune femme l’accompagnait.
_On me confondait toujours avec ma sœur quand nous étions jeunes, Kate avait 1 an de moins que moi.Comment connaissez--vous Ketty, l’avez- vous vu dernièrement ?
_Non, je l’ai rencontré il y a environ huit ans en Australie, nous étions ensemble à Ayers Rock pour l’éclipse..
_Oui c’est vrai je me souviens, c’est d’ailleurs depuis…
_Excusez-moi mais je ne comprends pas, vous êtes la sœur de Ketty !
_Oui, je ne me suis pas présenté, toutes mes excuses. Karen Field ! Mon nom était Wood et ma sœur s’appelait Kate Wood.
Guy saisit la main qu’elle lui tendait : « Guy Plérin, enchanté de faire votre connaissance »
C’est en ces occasions que l’on se félicite de comprendre et de parler anglais !
Le jeune officiant d’eau bénite ne comprenait rien à la situation et s’en alla discrètement.
_J’ai rencontré Ketty, enfin Kate, comme je vous l’ai dit en Australie il y a huit ans environ. Je ne l’ai jamais revu depuis, bien que nous espérions nous revoir lors d’autres éclipses.
_Ma sœur voyez vous était à cette époque assez rebelle et elle s’était entichée de ce groupe de chasseur d’éclipse. Je me souviens qu’elle avait travaillé toute la saison pour se payer ce voyage. Elle avait 21 ans et je devais souvent m’occuper d’elle, elle était très espiègle et ses coups de tête me mettaient souvent dans l’embarras.
Si je suis aussi troublée, c’est que nous n’avons plus jamais eu de nouvelles depuis ce voyage qu’elle a fait là bas en Australie.
_Comment ça ? Plus de nouvelles !
_Je me souviens d’une carte qu’elle m’a envoyée de Cairn, où elle parlait de passer par les îles avant de rentrer, et puis plus rien ! Depuis si longtemps que je n’ai entendu parler d’elle.
_Mon dieu mais je ne comprends pas, quand je l’ai quitté elle partait avec des amis pour survoler la Grande Barrière de Corail.C’est vrai qu’elle parlait de Cairn je crois. C’est si loin que je ne me rappelle plus très bien !
_Et bien depuis elle a disparu ! Je connais bien Ketty, elle ne m’aurait jamais laissé sans nouvelles. Il m’a fallu du temps, mais j’ai abandonné l’idée de la revoir. Le plus dur c’est de ne pas savoir ce qui lui est arrivé. C’est pour ça qu’en vous entendant tout à l’heure, j’ai eu l’espoir que vous l’aviez vu récemment.
_C’est une terrible histoire, vous n’avez pas essayé de rentrer en contact avec les autorités de là bas ?
_Vous-vous doutez bien que si ! Mais elle était majeure et cette destination des îles est bien vague !
_Croyez-vous aux signes dans la vie ?
_Je ne vous comprends pas !
_Lorsque je suis arrivé ici il y a deux semaines, j’ai eu un étourdissement le lendemain de ma visite à cette pagode. J’avais eu le même genre de malaise après la séance de l’éclipse à Ayers Rock.Votre sœur m’était alors venue en aide, et son souvenir m’a suivit une partie du voyage. J’ai même eu des hallucinations à Mandalay où j’ai cru la voir dans un taxi !
_A Mandalay, ce pouvait être moi que vous avez vu. Quel jour y étiez- vous ?
Tout en parlant ils avaient commencé à tourner autour de la pagode. Karen voulait tout savoir sur les souvenirs qu’avait Guy de sa sœur. Il n’osait pas lui parler de la nuit qu’ils avaient partagée, mais elle avait compris que le Français gardait un souvenir plus qu’amical de Ketty.
Ils avaient visité toutes les petites constructions qui entouraient l’énorme construction dorée, la tour en forme de minaret, les cloches, les statues, les pagodons, les stupas et les oratoires.
_Mon dieu il est quatorze heures ! Je devrais être à mon hôtel, je pars ce soir !
_On n’a pas vu le temps passé, venez, on va prendre un taxi et je vous accompagne.
Le temps de retrouver la porte des Ogres, leurs chaussures et un taxi, il arriverait à temps pour le départ vers l’aéroport.
_Quelles sont les endroits qui vous ont le plus enchanté dans ce pays ?
_Presque tout ! Répondit Guy.Et vous qu’est ce qui vous a plût ?
_Presque tout aussi, mais surtout de vous avoir rencontré ! Vous savez que nous étions très proches toutes les deux, pratiquement comme des jumelles. Nous ressentions souvent les mêmes choses
On arrivait à l’hôtel, il était 15 heures ! Pas le temps de se laver, tant pis ce n’était pas le plus important.
_Je suis heureuse de vous avoir rencontré Guy !
_Moi aussi Karen ! Bon voyage et bonne chance.
_ J’ai votre adresse, je pense que nous avons encore beaucoup de chose à nous dire. Je voudrais que vous me parliez de Ketty !
Mais je suis persuadée que nous- nous reverrons un jour. Lui dit Karen en l’embrassant.
FIN
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