Birmanie - Than Shwe

Persuadé qu’il peut imposer à la Birmanie un système de "démocratie dirigée",
Than Shwe, chef de la junte militaire depuis 1992, a décidé d’organiser des élections fin 2010. Mais le général refuse toute ouverture pour les médias et Internet, étroitement contrôlés par le Bureau de la censure militaire.

Afin d’empêcher toute contestation des élections, il a également fait condamner à de lourdes peines de prison plusieurs dizaines de journalistes, blogueurs et militants des droits de l’homme, grâce à des juges à sa botte.
Ainsi, le comédien et blogueur Zarganar a été condamné à 35 ans de prison pour s’être moqué du généralissime au pouvoir.
Than Shwe, connu pour ses crises de paranoïa, a ordonné le transfert de la plupart des prisonniers d’opinion vers des prisons insalubres et éloignées de leurs foyers.
Le général peut compter sur l’armée pour imposer la peur. Ses sbires n’ont de cesse de traquer les journalistes soupçonnés d’envoyer des images et des informations à l’étranger sur la situation catastrophique qui prévaut en Birmanie.
Ainsi, Hla Hla Win, jeune vidéaste de la Democratic Voice of Burma, a été condamnée à vingt ans de prison après avoir réalisé un reportage dans un monastère.
Et Than Shwe porte en horreur Internet depuis que des images du mariage fastueux de l’une de ses filles ont fait scandale sur la Toile. Reclus dans la nouvelle capitale, Naypyidaw, Than Shwe a commencé sa carrière militaire au sein du département de la guerre psychologique.
Les Birmans n’entendent que très rarement sa voix, mais ils peuvent lire dans la presse officielle ses discours militaristes et haineux envers l’opposition démocratique, et notamment le Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.

source http://fr.rsf.org/birmanie-than-shwe-30-04-2010,37305.html