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Than Shwe, tyran birman, mégalomane et taciturne

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Than Shwe, tyran birman, mégalomane et taciturne   Empty Than Shwe, tyran birman, mégalomane et taciturne

Message  Admin Lun 8 Nov 2010 - 6:55

Than Shwe, tyran birman, mégalomane et taciturne   A6c6bd10

Le «généralissime» qui dirige le pays d'une main de fer survivra aux élections faussées organisées dimanche.

Aussi puissant que secret, le funeste maître de la Birmanie laisse une fois encore planer le doute sur ses intentions. Que fera le «généralissime» Than Shwe, l'homme qui a réduit 50 millions de Birmans à l'état de servage et à une pauvreté absolue, après les élections de dimanche? Persuadé d'être le seul à pouvoir maintenir l'unité du pays, soucieux de préserver ses privilèges, «Than Shwe, numéro un de la junte, passera le flambeau à Than Shwe, président», croit savoir Soe Aung, porte-parole d'une coalition d'organisations d'opposition en exil en Thaïlande. Mais le général, que l'on dit malade, pourrait également tirer les ficelles en coulisses.

La personnalité de celui qui continuera de peser lourd dans le calvaire de la Birmanie reste une énigme. Les rares informations qu'il laisse filtrer sont fausses. Les médailles qu'il arbore sur son uniforme suggèrent de nombreux faits d'armes: il fut en fait un piètre soldat et un commandant désastreux. Il sous-entend des responsabilités importantes au département des opérations psychologiques de l'armée: sa tâche consistait surtout à trouver des recrues. Il se pique d'être un golfeur émérite: ce sont ses officiers de renseignement qui poussent sa balle à chaque fois qu'il rate un swing.

Effacé et manœuvrier
«L'ascension de Than Shwe est un conte de fées pour les médiocres et les lèche-bottes», résume Win Hlaing, député birman en exil. Than Shwe a 20 ans quand il s'engage dans l'armée, après avoir été brièvement employé des postes. En 1962, lorsque Ne Win s'empare du pouvoir et devient le premier dictateur birman, il est choisi pour diriger l'École centrale de sciences politiques, une machine à propagande. Il y reste quatre ans, puis réintègre l'armée et y gravit tous les échelons, jusqu'aux étoiles de général. En 1988, Ne Win est contraint de passer la main après le carnage perpétré par l'armée contre des manifestants luttant pour la démocratie. Than Shwe, promu ministre de la Défense, devient le bras droit du nouveau dictateur, le général Saw Maung, qu'il remplace en avril 1992.

«Le secret de la réussite de Than Shwe est son absence de charisme, de perspicacité et de talent, ironise Benedict Rogers, auteur d'une biographie du tyran. Il était si effacé, si insignifiant, si obéissant qu'il n'était pas perçu comme une menace par ses supérieurs. Ils le récompensaient en lui donnant des galons.» Win Hlaing, l'opposant birman, lui reconnaît tout de même un don: «Il a dissimulé, sous un air benêt, des qualités de manœuvrier hors pair.» Comme Ne Win, dont il s'inspire largement, Than Shwe est le spécialiste des purges internes. Longtemps considéré comme un simple élément d'équilibre dans la rivalité qui opposait Khin Nyunt, puissant chef des services de renseignement, et Maung Aye, commandant en chef de l'armée, il s'est finalement imposé.

Un éléphant blanc dans son palais
Taciturne, sanguinaire, spécialiste des outrances xénophobes, le «Bulldog» est également mégalomane. Dans la nouvelle capitale qu'il a fait sortir de la jungle et qu'il a baptisée «la Demeure des rois», il ne se fait plus appeler que «Bu Daw», un titre emprunté aux anciens monarques birmans. Il a poussé l'analogie jusqu'à exiger un éléphant blanc dans son palais et à organiser un mariage princier pour sa fille en2006. Évalués à 50 millions de dollars, les cadeaux de mariage représentaient trois fois le budget de la santé.

Des histoires loufoques circulent à son sujet. À califourchon sur un cochon, il aurait fait le tour de la pagode Shwedagon pour conjurer une prophétie de ses astrologues. Il aurait ordonné à tous les paysans de Pegu (Sud-Est) de cultiver des tournesols, dont le nom birman signifie «long séjour». «Si seulement il pouvait se consacrer à ses passe-temps», soupire Win Nyant, négociant birman en jade: chanter à tue-tête le tube On se fiche pas mal des sanctions économiques de l'Occident, écrire des odes à la patrie ou regarder des films d'arts martiaux. Dans leurs rêves les plus fous, les Birmans le voient jugé pour crimes contre l'humanité.

Florence Compain www.lefigaro.fr
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