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Asie - Du business aux bonnes actions

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Message  Admin Ven 15 Avr 2011 - 4:54

Des millions d’individus vivent dans l’esclavage, victimes d’un trafic très difficile à combattre par les autorités. En Asie, des entreprises et des décideurs économiques viennent de créer un club discret pour lutter contre ces pratiques, témoigne le China Daily.

Pendant la journée, ils exercent les métiers les plus prestigieux de Hong Kong : ils sont banquiers, experts-comptables, avocats ou cadres supérieurs dans les télécoms. Ils touchent des salaires astronomiques et regardent le port Victoria du haut des gratte-ciel les plus impressionnants de la ville. Mais, après le travail, ils ont une mission très différente : ils se préparent à devenir des agents de renseignement qui mettront leurs compétences, leurs contacts, leurs ressources et leur intelligence au service de la lutte contre le trafic d'êtres humains, dont des millions de personnes sont victimes en Asie.

Des dizaines de personnes ont déjà accepté d'user de leur influence pour combattre un fléau qui sévit dans toute la région. Forcément anonymes, ce sont les premiers membres du Mekong Club, un groupe créé par une équipe spéciale des Nations unies. Quand il entrera en action, le club dépêchera ses avocats dans des procès, mettra à contribution des spécialistes de la finance pour retrouver la trace des fonds versés aux trafiquants et mettra en place des numéros verts pour les victimes. Pour ne pas être exposés à la menace des gangs qui contrôlent le trafic régional, ces notables de Hong Kong travailleront dans la clandestinité.

Cette initiative est conduite par le Projet interorganisations des Nations unies sur le trafic d'êtres humains (UNIAP) dans six pays riverains du Mékong : Chine, Thaïlande, Vietnam, Laos, Myanmar et Cambodge. Depuis son implantation dans la région, il y a une dizaine d'années, l'UNIAP a noué des liens étroits avec les gouvernements de ces pays en vue de définir des politiques communes pour lutter contre le trafic. Mais plus les informations affluent, plus la tâche paraît colossale.

Chaque jour, des milliers de vies sont détruites par le trafic de personnes : des femmes et des enfants utilisés à des fins d'esclavage sexuel et domestique, des hommes forcés à travailler, parfois pendant des années, dans des ateliers clandestins ou sur des bateaux.

L'intervention de l'UNIAP a contribué à mettre en lumière les méthodes employées par les trafiquants, les itinéraires qu'ils empruntent et la manière dont ils opèrent, mais l'échelle du trafic suffit à donner une idée de la difficulté de la tâche. Aujourd'hui, on estime à 9,5 millions de personnes le nombre de victimes du trafic en Asie, un commerce qui génère quelque 34 milliards de dollars par an.

Lisa Taylor, spécialiste technique en chef à l'UNIAP, dit avoir été profondément touchée par les situations tragiques auxquelles elle a été confrontée en quinze ans de lutte contre ce trafic. Ainsi, la vente de familles entières du Myanmar est particulièrement révoltante. "Certains trafiquants séparent les hommes des femmes et des enfants, indique Mme Taylor. Les hommes sont envoyés sur des bateaux de pêche et les femmes dans les bars à karaoké."

Beaucoup de gens éprouvent un besoin irrésistible de lutter contre ce trafic, note Matthew Friedman, directeur régional de projet pour l'UNIAP. "C'est la meilleure chose à faire. On a affaire à de l'esclavage, quelque chose de moralement répugnant, et ils veulent se rendre utiles."

Du fait de sa position stratégique au cœur du bassin du Mékong et de ses ressources dans des domaines comme les télécommunications, la logistique et la technologie, Hong Kong est apparue comme la base idéale pour lancer cette initiative.

Dès les premières réunions à Hong Kong, M. Friedman a trouvé que l'idée de faire appel à des notables de la ville était radicalement différente des mesures auxquelles les pouvoirs publics et les organisations humanitaires ont généralement recours pour lutter contre ce trafic. Ces personnes proposaient des méthodes qui ne seraient jamais venues à l'esprit d'un fonctionnaire ou d'un responsable d'ONG, dit-il, et il était logique que la lutte contre ce trafic soit confiée à des représentants du monde des affaires. Selon lui, cette approche a toutes les chances de faire la différence, non seulement dans la région du Mékong, mais à l'échelle mondiale.

"Le trafic d'êtres humains génère quelque 34 milliards de dollars par an. Le montant fourni par les donateurs pour lutter contre ce trafic est de l'ordre de 300 millions. Quand on connaît l'ampleur du problème, il est extrêmement préoccupant de disposer d'une somme aussi dérisoire pour s'attaquer à quelque chose d'aussi grave que l'esclavage", s'inquiète M. Friedman. Pour lui, la lutte contre le trafic d'êtres humains relève de la responsabilité collective et toutes les armes disponibles doivent être mises à son service.




Le business du trafic d'êtres humains

Après le trafic d’armes et de drogue, le trafic d’êtres humains est le business le plus important du crime organisé. Selon les estimations de l’UNIAP, 26 millions de personnes vivraient dans l’esclavage, dont 15 millions en Asie. Impliquer la société civile via des chefs d’entreprise ou des cadres est aussi une manière, pour les gouvernements qui disposent de moyens limités, de “faire le ménage” de l’intérieur. De fait,

nombre d’entreprises dans le monde entier profitent de ce trafic de façon directe ou indirecte, par le biais de sous-traitants et de sous-traitants de sous-traitants de main-d’œuvre exploitée. L’UNIAP a obtenu le soutien actif de l’association Robin des bois Asie, dont la directrice, Jude Mannion, aide les entreprises à mettre en œuvre des projets dits de “responsabilité sociale”.

http://www.courrierinternational.com/article/2011/04/13/du-business-aux-bonnes-actions
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