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Quand les militaires birmans goutent au travail parlementaire

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Message  Admin Mer 18 Jan 2012 - 11:39

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Il y deux ans, beaucoup étaient militaires. Aujourd’hui, certains siègent en treillis au parlement birman, et d’autres ont délaissé l’uniforme pour gagner le parti majoritaire. Pour tous, l’heure est à l’apprentissage d’un nouveau métier.
Depuis mars 2011, la Birmanie, dirigée pendant un demi-siècle par des juntes successives, a adoubé un régime dit « civil » avec un parlement bicaméral déterminé, si l’on en croit ses membres, à faire triompher la démocratie.
Mais ce que le régime de Naypyidaw et l’Occident appellent des « réformes » n’est rien moins pour eux qu’une révolution. Car ils ignoraient tout de ce qu’est une session parlementaire, le vote d’une loi ou la « navette » entre les deux assemblées.
Un an plus tard, ils ne sont pas habitués. « C’est très difficile », admet l’un d’eux sous couvert de l’anonymat, sur le perron d’un des innombrables bâtiments du complexe parlementaire de la capitale, Naypyidaw.
Ce député du Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USDP), créé de toutes pièces par la junte en 2010 et qui a triomphé lors d’élections taillées sur mesure, explique avoir lu quelques ouvrages sur la démocratie lorsqu’il était étudiant.
« Nous avons besoin que (les pays étrangers) envoient des universitaires dans notre institution », relève-t-il alors que la prochaine session s’ouvre le 26 janvier, avec une tâche immense : le budget.
Ils sont une petite dizaine, ce jour-là, à assister à un entretien entre Shwe Mann, le président de la chambre basse, et le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, venu prendre le pouls des réformes.
La rencontre se tient dans une pièce immense, avec 15 mètres de hauteur sous plafond. Pour y accéder, il faut parcourir en voiture un espace de plusieurs kilomètres carrés parsemé d’une trentaine de bâtiments aux allures de palais.
Les allées sont vides, sans signalisation d’aucune sorte. L’architecture est massive, en béton, avec des toits évoquant vaguement les jolies demeures birmanes traditionnelles.
Et trois fines lignes jaune, rouge et verte, couleurs du drapeau national.

Ex-numéro trois de la junte, Shwe Mann défend avec ardeur le rôle du parlement


En arrivant, un député en civil exécute un discret garde-à-vous aux gardes de la sécurité. Les habitudes ont la vie dure. Et dans la salle de réunion, ils se tiennent droits comme des piquets pour écouter Shwe Mann donner ses instructions.
Le général, ex-numéro trois de la junte jugé très proche du généralissime Than Shwe, a pris sa retraite de l’armée en 2010. Mais il est resté, selon les analystes, dans le triumvirat du pouvoir. Et défend avec ardeur le rôle du parlement.
« Nous devons établir une institution forte et pérenne », explique-t-il. Si c’est le cas, « il n’y aura pas de coup d’Etat », dit-il pour balayer les doutes de ceux qui craindraient un retour en arrière.
Pour les députés, l’apprentissage n’est pas sans sueurs froides. Lors des précédentes sessions, des désaccords sérieux entre les deux chambres ont créé de brefs mouvements de panique, certains évoquant une crise politique.
« C’est la démocratie, c’est admirable », se réjouit le Dr Soe Yin, ancien recteur de l’université de Rangoon, député de l’USDP. « Nous devons être d’accord pour ne pas être d’accord ! ».
« Dans l’armée, il n’y a pas de discussion. Vous devez obéir à l’ordre pour combattre l’ennemi. Ne pas contester, jamais. Mais dans le parlement, vous avez le droit de discuter ».
Même les militaires d’active, à qui 25 % des sièges des assemblées sont réservés, ont semble-t-il pris goût à l’exercice.
Un responsable ministériel raconte ainsi, sous couvert de l’anonymat, comment un capitaine député a osé faire voter un amendement modifiant un texte du ministre de l’Intérieur, un général qui lui était hiérarchiquement supérieur.

« Même le vote ne suit pas toujours la ligne du parti », affirme-t-il.
Alors en ces temps d’euphorie où tout semble possible, où la « démocratie » triomphe dans les propos de tous, il pronostique des lendemains qui chantent.
« Aujourd’hui, (les militaires) travaillent avec le gouvernement civil. Dans quelques années (…), ils se retireront de la politique ».


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