l'esprit voyageur en asie du sud-est
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Cambodge - Petits arrangements avec la loi

Aller en bas

Cambodge - Petits arrangements avec la loi Empty Cambodge - Petits arrangements avec la loi

Message  Admin Ven 29 Jan 2010 - 19:18

Les agents de la circulation de Phnom Penh essaient d’organiser un trafic gigantesque. Tout en essayant de gagner leur vie grâce aux combines plutôt qu’à leurs salaires, raconte Cambodge Soir Hebdo.

Phnom Penh, capitale du Cambodge, près de 2 millions d’habitants et seulement 400 agents de la circulation pour surveiller un parc de plus de 700 000 motos et plusieurs dizaines de milliers de voitures. Dès 7 heures du matin, les hommes en bleu prennent position aux emplacements stratégiques.

Pour un peu plus de 53 euros par mois, les forces de l’ordre fournissent le service minimum. Contrairement à l’idée reçue, la mission première d’un policier préposé à la circulation n’est pas de chasser le contrevenant mais plutôt d’essayer de faciliter la circulation en évitant la formation de bouchons. Et d’essayer de dissuader les automobilistes de commettre trop d’infractions, comme celle, particulièrement répandue, de doubler en klaxonnant en troisième ou quatrième file sur une avenue bondée.

Parmi tous les points noirs de la capitale, le carrefour à l’angle du boulevard de la Fédération-de-Russie et de la Route 271, devant l’université royale de Phnom Penh, est certainement l’un des plus difficiles à gérer. Pas moins d’une vingtaine de policiers y sont quotidiennement déployés.

Là, une table et quelques chaises sont installées en plein air. Un policier conserve devant lui les photocopies des pages du Code de la route concernant les infractions les plus courantes. En effet, les conducteurs soupçonnent très souvent les agents d’inventer de nouvelles règles. A côté de lui, un sac en plastique noir pend mollement du rétroviseur de la moto d’un autre policier. Il sert à stocker le fruit des contraventions.

Un coup de sifflet retentit. D’un bond, un agent bloque le passage à une moto conduite par une jeune fille et, les bras en croix, brandit sa matraque orange. “Votre rétroviseur est trop petit et il ne sert à rien. Il faut en changer. Vous devez payer une amende de 4 000 riels [0,68 euro]”, lui explique l’agent. Sans même discuter, la conductrice sort l’argent de sa poche, et repart rapidement sans exiger la contravention qui ne lui est, d’ailleurs, même pas proposée. Le policier tend le bras et jette les billets froissés dans le sac en plastique. Pourquoi 4 000 riels, alors que l’amende légale pour les petites contraventions de 1re catégorie (absence de rétroviseur, défaut de port du casque, etc.) est de 5 000 riels ? Pour la simple raison que cet argent n’arrivera jamais jusqu’au commissariat. A la fin de la journée, il sera partagé entre les agents en faction.

Pour les infractions de catégories supérieures, comme brûler un feu rouge, les amendes montent jusqu’à 30 000 riels [5,20 euros]. Mais l’immense écart entre le tarif ridiculement bas des amendes et le prix élevé de certains véhicules rend la plupart du temps totalement inefficace le rôle dissuasif qu’est censée jouer la police de la circulation. Cette dernière a trouvé une parade en menaçant de confisquer le véhicule des conducteurs récalcitrants. Dans l’éventail des contraventions, la fourrière rapporte davantage. Interrogé sur les pratiques des policiers qui encaissent des amendes sans délivrer de reçu, Heng Chanthy, directeur du bureau de la police routière de Phnom Penh, reconnaît l’existence d’irrégularités et affirme que son bureau prend régulièrement des mesures pour les sanctionner.

Pourtant, souffle un autre policier, “notre salaire nous permet tout juste de payer l’essence pour aller travailler. Pour nourrir notre famille et envoyer nos enfants à l’école, nous sommes obligés de nous partager une partie des contraventions, ce qui représente environ 20 000 riels [3,40 euros] par jour. Mais nous ne gagnons pas cela tous les jours. Nous devons aussi travailler dans les bureaux par roulement. Et là, il n’y a pas de petit surplus… Si nos salaires étaient plus élevés, tout le monde y gagnerait, à commencer par l’Etat.”

source http://www.courrierinternational.com/
Admin
Admin
Admin

Messages : 4881
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum