Les aventures de Cipiki a Sumatra
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Les aventures de Cipiki a Sumatra
LE PONT DE LA RIVIERE "KOWAI"
Coucou, c’est encore moi, Cipiki, prete a vous raconter le dernier jour d’une vie, encore une des mes aventures a Sumatra. Nous sommes a Bukuttingi, entre Nias et Pantai Bungus, entre les deux autres recits precedents.“Kowai”, en japonais, ca veut dire “peur”. “Le pont de la peur”, je suis heureuse de l’avoir laisse derriere moi… Vous allez voir.
Quelle est la situation la plus scabreuse dans la quelle vous vous soyez mis au cours d’un voyage?
Involontairement je veux dire. Je ne parle pas du jour ou vous avez ose dissimuler votre ration de kif au fond de la valise. Et SIDA-venture, a cause des beaux yeux d’Iwan, vous avez ete aveuglee par la devanture et vous en etiez remise a votre bonne etoile, esperons que celle-ci continura a briller autant que les beaux yeux d’Iwan.? Dans un cas comme dans l’autre, vous etiez prevenus: les consequences pouvaient etre irreversibles.
Ma frayeur est d’une autre nature.
Le danger, je ne l’avais pas anticipe, seule sur une voie ferree desaffectee. Ah ah! Vous entendez deja le train siffler a dichirer le ciel, de peur de renverser cette illuminee. Elle s’etait trompee de ligne. La voie n’etait pas desaffectee, vous vous dites.
Retour en arriere. Vous faites fausse route.
A Bukkittingi, je m’etais installee pour quelques jours dans une guest house tenue par un Allemand. L’ interet de cet hotel, c’etait la bienveillance du proprietaire. Celui-ci se faisait un plaisir d’indiquer a ses touristes des balades qui sortaient des sentiers battus et que l’on pouvait faire seul ou a moto. Il vous faisait des plans ou il indiquait meme le numero des bus a prendre. Ainsi, un jour, je fis un circuit dans la montagne jusqu’a un village en passant par des canyons. A part un jeune couple de Francais qui avaient aussi suivi ses conseils, je ne rencontrai personne. Quel bonheur!
Ensuite, il me parla de cette voie desaffectee. Jusqu’en 2005, elle etait encore empruntee par des trains qui amenaient les mineurs a la mine et transportaient le charbon. Apres la fermeture des mines, le gouvernement avait decide d’utiliser cette voie et ainsi que les vieux trains a vapeur pour le tourisme. Ainsi, tous les dimanches, les Indonesiens y viennent en famille ou entre etudiants. Le parcours dure 3 heures allee, 3 heures retour. C’est une tres longue journee mais les paysages sont splendides et le village de destination, une ville-musee sur la vie des mineurs, un lieu agreable pour se degourdir les jambes. Ca, c’etait mon projet pour dimanche. En attendant, mon bienfaiteur me suggera de faire la balade dans le sens oppose. C’etait l’occasion de se promener dans la nature sans se perdre, il suffisait de suivre la voie. En quatre ans, la foret avait repris peu a peu du territoire. N’etant pas indiquee dans les guides touristiques, j’etais sure de ne rencontrer personne. Il avait bien elabore son circuit: “Au premier pont, vous rejoignez la route en vous frayant un chemin jusqu’en bas. Vous suivez la route jusqu’au chateau. Apres avoir visite le chateau, vous revenez sur vos pas et vous reprenez la voie ferree. Vous traversez le pont, etc.” J’en etais la, de ma randonnee. Le pont etait bien grand et bien haut… Au dessous passait une route bien dure et sous mes pieds, il n’y avait que des poutres, assez espacees les unes des autres. Je ne suis pas particulierement sujete aux vertiges, mais je ne m’etais pas preparee a ca. Mon imagination n’avait pas pris les devants….Et oui, un pont pour voitures et pietons, c’est plat, mais sous les rails, c’est le vide… Il aurait fallu des bras de geants pour s’accrocher aux rampes. J’etais face a un dilemme: prendre mon courage a deux mains et franchir ce pont ou bien faire demi-tour. J’optai pour le defi: en gardant mon calme, je pouvais y arriver. J’arrivai sur l’autre rive les jambes flagada. Soulagee, je continuai ma route. Le but etait de marcher pendant 6 km jusqu’a une grande cascade pres d’une route et de revenir a Bukittingi en bus. Donc, le pont etait bien derriere moi. Enveloppee par le silence de la foret, je continuai, confiante mon aventure. Ma seule inquietude etait de croiser la route d’un serpent ou de deranger quelque creature des lieux. Telle ne fut pas ma surprise lorsque, zouip, un enorme lizard camoufle dans la verdure fait volte face et disparait dans la foret. Brrr. Mais quelle joie d’avoir partage un moment avec cette grosse bete. A cet instant furtif, nous etions deux predateurs dans la foret. Il avait eu plus peur que moi, et il s’etait enfui. J’avais gagne. (ouf). Perdue dans mes pensees, je suis interrompue par la vue d’un autre pont un peu plus loin. Et j’entends a nouveau l’Allemand: “Au premier pont..” Au premier pont! Il y en aura combien, alors? Je n’etais plus tres fiere. J’en traversai encore deux ou trois, petits, qui chevauchaient des ruisseaux. Un peu rassuree, je me laissai charmer par le chant des cascades et continuai a gambader.
Soudain, stupeur! Ce qui m’apparaissait au loin barrait ma route comme la Force du Mal barrant la route de Frodo. Je regardai ma main: ma ligne de vie s’en voyait tranchee par cette malediction. L’obstacle: un pont monstrueux – orange – “le pont orange de la riviere Kowai”. Ce surnon que je lui ai donne ne lui va meme pas, car en bas n’y coulait pas une riviere. Le pont traversait une route tonitruante ou circulaient camions et bus filant vers leur propre mort. Les Indonesiens sont des fous au volant. Ce pont orange a fixe une image, tatouee a jamais sur les membranes de mon cerveau… J’ai bien cru que l’aventure allait me laisser en sequelles une phobie des ponts suspendus. Mais la, que faire? Jamais, au grand jamais, je ne traverserais cette passerelle de la mort. C’etait du pure suicide. Je cherche ou me frayer un chemin jusqu’en bas. Trop raide, trop touffu, trop glissant…et trop paniquee pour faire demi-tour.
Tel un hobbit desespere de revoir un jour son village, je m’assis sur les rails et tentai de retrouver mes esprits. Pas question non plus de retraverser le premier pont en etat de panique.. Quand j’apercois un homme et une petite baraque a mi-hauteur entre la route et moi. Je l’interpelle et il me montre du doigt par ou me frayer un chemin, puis m’aide a rejoindre la route. Jamais le contact du bitume ne m’a apporte un tel reconfort.
Plus tard, dans le bus me ramenant a mon logis, je repensais a cet homme qui m’avait propose de le rejoindre “a cause des chiens plus bas”. Dans d’autres circonstances, en pleine foret, il ne m’aurait peut-etre pas inspire confiance.. La, il etait mon sauveur. (C’etait lui ou les chiens.) Il y avait effectivement une maison avec des chiens. C’etait chez lui. Sa femme nous voyant arriver, s’enquit de ce petit lutin de la foret et voulu m’inviter a prendre un the pour me remettre de mes emotions. D’habitude, j’aurais accepte avec plaisir, mais a ce moment la, une seule chose comptait: toucher la terre ferme, ou plutot le bitume et m’assurer que ma ligne de vie avait retrouve son optimisme.
en bas du premier pont:
petits ponts pas mechants:
I
]]Le plan du chef: RL]
Pas de photo du "pont de la riviere Kowai". Je pense que l'humeur n'etait pas a la photo.
Et vous, des situations scabreuses? Je lance le sujet.
Coucou, c’est encore moi, Cipiki, prete a vous raconter le dernier jour d’une vie, encore une des mes aventures a Sumatra. Nous sommes a Bukuttingi, entre Nias et Pantai Bungus, entre les deux autres recits precedents.“Kowai”, en japonais, ca veut dire “peur”. “Le pont de la peur”, je suis heureuse de l’avoir laisse derriere moi… Vous allez voir.
Quelle est la situation la plus scabreuse dans la quelle vous vous soyez mis au cours d’un voyage?
Involontairement je veux dire. Je ne parle pas du jour ou vous avez ose dissimuler votre ration de kif au fond de la valise. Et SIDA-venture, a cause des beaux yeux d’Iwan, vous avez ete aveuglee par la devanture et vous en etiez remise a votre bonne etoile, esperons que celle-ci continura a briller autant que les beaux yeux d’Iwan.? Dans un cas comme dans l’autre, vous etiez prevenus: les consequences pouvaient etre irreversibles.
Ma frayeur est d’une autre nature.
Le danger, je ne l’avais pas anticipe, seule sur une voie ferree desaffectee. Ah ah! Vous entendez deja le train siffler a dichirer le ciel, de peur de renverser cette illuminee. Elle s’etait trompee de ligne. La voie n’etait pas desaffectee, vous vous dites.
Retour en arriere. Vous faites fausse route.
A Bukkittingi, je m’etais installee pour quelques jours dans une guest house tenue par un Allemand. L’ interet de cet hotel, c’etait la bienveillance du proprietaire. Celui-ci se faisait un plaisir d’indiquer a ses touristes des balades qui sortaient des sentiers battus et que l’on pouvait faire seul ou a moto. Il vous faisait des plans ou il indiquait meme le numero des bus a prendre. Ainsi, un jour, je fis un circuit dans la montagne jusqu’a un village en passant par des canyons. A part un jeune couple de Francais qui avaient aussi suivi ses conseils, je ne rencontrai personne. Quel bonheur!
Ensuite, il me parla de cette voie desaffectee. Jusqu’en 2005, elle etait encore empruntee par des trains qui amenaient les mineurs a la mine et transportaient le charbon. Apres la fermeture des mines, le gouvernement avait decide d’utiliser cette voie et ainsi que les vieux trains a vapeur pour le tourisme. Ainsi, tous les dimanches, les Indonesiens y viennent en famille ou entre etudiants. Le parcours dure 3 heures allee, 3 heures retour. C’est une tres longue journee mais les paysages sont splendides et le village de destination, une ville-musee sur la vie des mineurs, un lieu agreable pour se degourdir les jambes. Ca, c’etait mon projet pour dimanche. En attendant, mon bienfaiteur me suggera de faire la balade dans le sens oppose. C’etait l’occasion de se promener dans la nature sans se perdre, il suffisait de suivre la voie. En quatre ans, la foret avait repris peu a peu du territoire. N’etant pas indiquee dans les guides touristiques, j’etais sure de ne rencontrer personne. Il avait bien elabore son circuit: “Au premier pont, vous rejoignez la route en vous frayant un chemin jusqu’en bas. Vous suivez la route jusqu’au chateau. Apres avoir visite le chateau, vous revenez sur vos pas et vous reprenez la voie ferree. Vous traversez le pont, etc.” J’en etais la, de ma randonnee. Le pont etait bien grand et bien haut… Au dessous passait une route bien dure et sous mes pieds, il n’y avait que des poutres, assez espacees les unes des autres. Je ne suis pas particulierement sujete aux vertiges, mais je ne m’etais pas preparee a ca. Mon imagination n’avait pas pris les devants….Et oui, un pont pour voitures et pietons, c’est plat, mais sous les rails, c’est le vide… Il aurait fallu des bras de geants pour s’accrocher aux rampes. J’etais face a un dilemme: prendre mon courage a deux mains et franchir ce pont ou bien faire demi-tour. J’optai pour le defi: en gardant mon calme, je pouvais y arriver. J’arrivai sur l’autre rive les jambes flagada. Soulagee, je continuai ma route. Le but etait de marcher pendant 6 km jusqu’a une grande cascade pres d’une route et de revenir a Bukittingi en bus. Donc, le pont etait bien derriere moi. Enveloppee par le silence de la foret, je continuai, confiante mon aventure. Ma seule inquietude etait de croiser la route d’un serpent ou de deranger quelque creature des lieux. Telle ne fut pas ma surprise lorsque, zouip, un enorme lizard camoufle dans la verdure fait volte face et disparait dans la foret. Brrr. Mais quelle joie d’avoir partage un moment avec cette grosse bete. A cet instant furtif, nous etions deux predateurs dans la foret. Il avait eu plus peur que moi, et il s’etait enfui. J’avais gagne. (ouf). Perdue dans mes pensees, je suis interrompue par la vue d’un autre pont un peu plus loin. Et j’entends a nouveau l’Allemand: “Au premier pont..” Au premier pont! Il y en aura combien, alors? Je n’etais plus tres fiere. J’en traversai encore deux ou trois, petits, qui chevauchaient des ruisseaux. Un peu rassuree, je me laissai charmer par le chant des cascades et continuai a gambader.
Soudain, stupeur! Ce qui m’apparaissait au loin barrait ma route comme la Force du Mal barrant la route de Frodo. Je regardai ma main: ma ligne de vie s’en voyait tranchee par cette malediction. L’obstacle: un pont monstrueux – orange – “le pont orange de la riviere Kowai”. Ce surnon que je lui ai donne ne lui va meme pas, car en bas n’y coulait pas une riviere. Le pont traversait une route tonitruante ou circulaient camions et bus filant vers leur propre mort. Les Indonesiens sont des fous au volant. Ce pont orange a fixe une image, tatouee a jamais sur les membranes de mon cerveau… J’ai bien cru que l’aventure allait me laisser en sequelles une phobie des ponts suspendus. Mais la, que faire? Jamais, au grand jamais, je ne traverserais cette passerelle de la mort. C’etait du pure suicide. Je cherche ou me frayer un chemin jusqu’en bas. Trop raide, trop touffu, trop glissant…et trop paniquee pour faire demi-tour.
Tel un hobbit desespere de revoir un jour son village, je m’assis sur les rails et tentai de retrouver mes esprits. Pas question non plus de retraverser le premier pont en etat de panique.. Quand j’apercois un homme et une petite baraque a mi-hauteur entre la route et moi. Je l’interpelle et il me montre du doigt par ou me frayer un chemin, puis m’aide a rejoindre la route. Jamais le contact du bitume ne m’a apporte un tel reconfort.
Plus tard, dans le bus me ramenant a mon logis, je repensais a cet homme qui m’avait propose de le rejoindre “a cause des chiens plus bas”. Dans d’autres circonstances, en pleine foret, il ne m’aurait peut-etre pas inspire confiance.. La, il etait mon sauveur. (C’etait lui ou les chiens.) Il y avait effectivement une maison avec des chiens. C’etait chez lui. Sa femme nous voyant arriver, s’enquit de ce petit lutin de la foret et voulu m’inviter a prendre un the pour me remettre de mes emotions. D’habitude, j’aurais accepte avec plaisir, mais a ce moment la, une seule chose comptait: toucher la terre ferme, ou plutot le bitume et m’assurer que ma ligne de vie avait retrouve son optimisme.
en bas du premier pont:
petits ponts pas mechants:
I
]]Le plan du chef: RL]
Pas de photo du "pont de la riviere Kowai". Je pense que l'humeur n'etait pas a la photo.
Et vous, des situations scabreuses? Je lance le sujet.
cipiki- Localisation : tokyo
Messages : 523
Date d'inscription : 04/03/2010
Re: Les aventures de Cipiki a Sumatra
salit cipiki
que de frayeur
biz
benoit
que de frayeur
biz
benoit
mekong- Localisation : LEUCATE PLAGE
Messages : 405
Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Les aventures de Cipiki a Sumatra
et dans le boulot, ça t'arrive à faire le ........ pont ?
si ça continue les CR de Cipiki vont se transformer en un livre de 500 pages et un film de 2H
toujours plus fort toujours plus haut, de plus en plus en de photos et de texte
si ça continue les CR de Cipiki vont se transformer en un livre de 500 pages et un film de 2H
toujours plus fort toujours plus haut, de plus en plus en de photos et de texte
thanaka- Admin
- Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Les aventures de Cipiki a Sumatra
En effet, los boulos!
J'en connais un qui se serait dit "même pas peur!", c'est notre héros qui parcours des chemins en bétons "accrochés" aux falaises qui tiennent par l'opération du St Esprit
J'en connais un qui se serait dit "même pas peur!", c'est notre héros qui parcours des chemins en bétons "accrochés" aux falaises qui tiennent par l'opération du St Esprit
Nelfe- Localisation : BZH
Messages : 612
Date d'inscription : 01/02/2010
Re: Les aventures de Cipiki a Sumatra
[quote="flipflop"]et dans le boulot, ça t'arrive à faire le ........ pont ?
Hola! J'oserais jamais. KOWAI! C'est surement plus dangereux que de traverser le pont de la riviere KOWAI
Hola! J'oserais jamais. KOWAI! C'est surement plus dangereux que de traverser le pont de la riviere KOWAI
cipiki- Localisation : tokyo
Messages : 523
Date d'inscription : 04/03/2010
Re: Les aventures de Cipiki a Sumatra
flipflop a écrit:et dans le boulot, ça t'arrive à faire le ........ pont ?
Hola! J'oserais jamais. KOWAI! C'est surement plus dangereux que de traverser le pont de la riviere KOWAI
thanaka- Admin
- Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009
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