l'esprit voyageur en asie du sud-est
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Changer de vie

2 participants

Aller en bas

Changer de vie Empty Changer de vie

Message  thanaka Jeu 19 Aoû 2010 - 18:35

Reconversion. Ils ont quitté leur métier pour vivre leur passion et prendre un nouveau départ.

Des études longues, une bonne place… Est-ce toujours le bon choix ? On peut aussi vivre heureux de son talent et de ses mains.
Intuitivement, j’étais assez confiant. Ça n’a pas toujours été facile, mais je n’ai pas molli. Qui n’a jamais rêvé d’un nouveau départ, après cinq ou dix ans de carrière ? Beaucoup y pensent. Selon un sondage de 2009 pour l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), 83 % des personnes interrogées envisagent de se reconvertir, souvent après un licenciement.
Bertrand a sauté le pas librement. À 30 ans, il a choisi de devenir dessinateur-peintre. Rien dans ses études ne l’y destinait. « J’ai fait une école de commerce à Dijon, puis j’ai bossé dans le marketing, mais je n’arrivais pas à être à fond. J’avais envie d’autre chose. De liberté, de création, d’authenticité. » Trois ans passés en entreprise lui font comprendre qu’il n’est pas fait pour ça : « Chacun trouve son bonheur où il peut ; il est possible de s’épanouir en entre prise. Une minorité de salariés surfe sur la vague, les autres sont dans le rouleau. Je suis parti quand j’ai compris que je me desséchais.
» Quitter son emploi n’est pourtant pas aisé, Bertrand le reconnaît : « Ce qui est difficile, c’est d’enlever la perfusion, de quitter un système qui donne la sécurité et la reconnaissance sociale. J’aimais dessiner mais personne ne m’a jamais dit, dans mon entourage, qu’on pouvait en faire un métier. J’ai rencontré un écrivain et un photographe qui vivaient de leur passion. Je me suis lancé. J’ai suivi des cours comme auditeur libre aux Arts-Déco ; on m’a donné les clés et, depuis, j’avance. »
Bertrand est devenu illustrateur de voyage, une sorte de reporter muni de pinceaux: Afghanistan, Irak, Cambodge, Arménie, Inde… Mais il n’a pas tout à fait rompu avec le monde de l’entreprise. Ses voyages nourrissent d’autres occupations : du packaging, du conseil et du dessin pour des produits de luxe. Une activité pas si éloignée du marketing. « Il ne faut pas jeter à la poubelle sa vie d’avant: on peut tirer profit de tout ce qu’on a appris et réorienter ses compétences. »
Réorientation plus que reconversion. C’est aussi ce qu’a vécu Augustin, 25 ans. Après une prépa littéraire et un master recherche en géographie, il a décidé de passer un CAP de maçonnerie chez les Compagnons du devoir. « Je m’étais mal orienté en master. Si j’avais suivi un cursus plus professionnalisant, j’aurais peut-être continué. J’avais deux options : soit je prenais encore sur moi, soit je partais. J’ai décidé en une nuit… » Partir, mais encore faut-il savoir où aller. Une reconversion réussie est souvent le résultat d’une réflexion qui vient de loin. « Je me suis toujours dit que, le jour où ça n’irait plus, j’irais dans le bâtiment. Pendant mes études, c’était plus un rêve qu’autre chose. Comme je réussissais, je n’envisageais pas de tout lâcher. J’ai eu la chance d’aller assez loin pour arrêter sans regret. »
Le risque est de se tromper de voie. Pour Augustin, ce n’est plus un problème : « Je crois que, si on fait le bon choix, on le sait tout de suite. Au début, je voulais être plombier-électricien parce qu’on m’avait dit que ça gagnait bien. J’ai failli faire une erreur, j’ai eu la chance de me rendre compte que ce n’était pas ce que je voulais vraiment. Il faut faire confiance à son feeling et garder la tête froide. Le système veut que l’on fasse tout pour atteindre le plus haut niveau universitaire possible. On oublie de se demander ce que l’on veut faire. »
Des étudiants toujours plus nom - breux s’engouffrent à l’université. L’obsession du diplôme s’accompagne d’une dévalorisation des filières courtes et des formations professionnelles. « Nous avons gonflé nos enfants d’une prétention imbécile en leur inspirant constamment le mépris du plombier, écrit la philosophe Chantal Delsol. Nous leur avons soufflé qu’ils étaient tous des intellectuels…» Peu nombreux sont les parents qui laissent leurs enfants passionnés de musique tenter leur chance au conservatoire plutôt qu’en prépa. Finalement, quantité d’étudiants entament des études supérieures sans que celles-ci répondent à leurs aspirations profondes.

“J’ai décidé de choisir au moins une chose, mon métier”
Selon Philippe Caïla, directeur de l’Afpa, « il n’y a plus de métiers-vocations. De nos jours, de nombreuses personnes pensent d’abord “emploi” et non “métier”. On cherche surtout à être salarié ». Si l’Afpa compte une majorité de non-diplômés parmi ses 180 000 stagiaires annuels, les profils semblables à Bertrand ou Augustin ne sont pas rares. « Je me souviens d’une femme très BCBG, directrice de la communication d’un grand groupe, qui avait quitté son emploi pour devenir restauratrice de meubles anciens. Ou d’un ingénieur en automobile qui voulait ouvrir une boutique de lingerie. »
Certaines reconversions ont forgé des destins. Licencié en droit et diplômé de HEC, Robert Laffont, le grand éditeur, avait abandonné une carrière d’avocat pour reprendre une petite librairie marseillaise et créer sa maison d’édition. Dans son autobiographie, il confiait : « J’avais une femme et un enfant, une situation en vue, un appartement bien placé et la considération de tous. Soudain, la pensée d’avoir toute une vie à arpenter la rue Paradis m’a semblé intolérable. J’ai décidé de choisir au moins une chose, mon métier. C’est ce jour-là que je suis vraiment né. »
« Il faut cesser de considérer que changer de métier est un drame », dit Philippe Caïla. Pour le directeur de l’Afpa, une reconversion réussie se prépare en s’entourant de bons conseils. Bertrand le confirme: « Il faut savoir écouter sa voix, mais aussi choisir les bonnes personnes. »
Même si la nouvelle activité est moins rémunératrice (du moins au départ), même s’il faut affronter l’inquiétude des proches ou ses propres peurs, même si la déception est parfois au rendez-vous (« Je rêvais de vieilles pierres, je n’en ai pas encore touché », confie Augustin), les personnes qui ont changé de direction sont en général plus épanouies dans leur nouvelle vie. « Ce fut une libération, j’avais trente ans à rattraper. Je me sens plus à ma place que je ne l’ai jamais été, raconte Bertrand. Les gens sont heureux de vous voir suivre votre route. Quand vous êtes costaud et que c’est vous qui tracez le sillon, ça se voit et tous vos proches en profitent. »
Ces réussites ne doivent pas masquer la complexité d’une telle démarche. Évoquant l’univers de la peinture, Bertrand confie : « Il faut être sérieux, ne pas faire n’importe quoi. Dans ce métier, on se retrouve vite à la rue. » Démissionnaire de l’Éducation nationale, où il enseignait au collège, pour tenter une carrière de journaliste, Pierre-Antoine avoue : « C’est sûr que si j’avais eu une famille à charge et un loyer à payer, je ne l’aurais sans doute pas fait, en dépit de la pénibilité de mon travail. »
Mais à une époque devenue craintive, où le sens de la responsabilité se perd, où la prise de risques est rare, les exemples de Bertrand et d’Augustin prouvent que rien n’est figé et que c’est la volonté qui prime. Qu’il s’agisse de devenir son propre chef, de se consacrer à une passion, de suspendre sa vie au fil de son talent, les multiples exemples de reconversion l’attestent : il est possible d’y croire.
Le lendemain de notre rencontre, Bertrand s’envolait pour la Sibérie : « Je pars poser mon chevalet sur les rives du lac Baïkal. Faire une série de paysages, peut-être des portraits, que j’espère exposer à Paris ou à Moscou. »

source http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/soci%C3%A9t%C3%A9/changer-de-vie20100819.html

study
thanaka
thanaka
Admin

Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Changer de vie Empty Re: Changer de vie

Message  stilia Jeu 19 Aoû 2010 - 23:10



study

stilia

Localisation : à l'ouest
Messages : 341
Date d'inscription : 02/03/2010

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum