Tourisme & commissions
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Tourisme & commissions
En khmer, commission se dit teuk tae
«Commission » est un mot qui entre rapidement dans le vocabulaire du Barang. Cette somme d’argent reversée en échange d’un service est bien plus qu’une coutume en Asie.
Elle est devenue, au Cambodge, partie intégrante du monde des affaires. Celui qui aide une tierce personne à conclure un marché, celui qui amène des clients à la table d’un restaurant ou dans une boutique de souvenirs demande en échange un dédommagement. En khmer, commission se dit teuk tae qui signifie « thé ». C’était jadis la naïve récompense offerte à cet intermédiaire en échange de son aide. Aujourd’hui, le billet vert a supplanté la tisane et certains Barangs qui ne boivent pas forcément que du thé ont trouvé la chose intéressante. Ceux qui, dans leur pays, auraient rendu généreusement un service sans aucune contrepartie, s’empressent ici de demander une commission « puisque c’est comme cela qu’on fait ». C’est à ce genre de détails que se reconnaît un Barang tropicalisé, qui a totalement absorbé certains côtés de la culture locale. Il n’a pas tout à fait tort, car il est vrai qu’à Rome, il faut bien vivre comme les Romains…
D’ailleurs, une poignée d’expatriés ont même fait de cette commission leur fonds de commerce et leur principale source de revenus. Ces expats’ malins se retrouvent en effet dans l’immobilier où ils se font les intermédiaires entre les acheteurs et les vendeurs de terrains ; ou entre les propriétaires de villas et d’appartements et les nouveaux venus qui cherchent à se loger. Pas besoin d’agence, de bureau ni de licence, encore moins de permis de travail ; un simple téléphone portable et quelques cartes de visite suffisent ; le bouche à oreille fait le reste. Les transactions s’effectuent de la main à la main, toujours en liquide. Un mois de loyer pour un contrat d’un an reversé par le propriétaire et 3 à 5 % du prix du terrain vendu ! Pour une parcelle négociée à 200 000 dollars ou une maison louée à 2 000 dollars par mois, les revenus de ces expatriés plus Khmers que les Khmers peuvent rapidement atteindre des sommets inimaginables pour peu qu’ils soient débrouillards.
À l’inverse, d’autres expatriés ne supportent plus qu’on leur parle de commissions. Ceux-là travaillent généralement dans l’industrie du tourisme et sont perpétuellement confrontés à des quémandeurs professionnels qui viennent pleurnicher leur petit billet tels des mendiants affamés. « Des clients sont venus dîner un soir dans mon établissement. Ils m’ont expliqué avoir donné l’adresse à leur chauffeur, mais ce dernier leur a dit ne pas connaître et proposait à la place un autre endroit, bien meilleur selon lui. Les touristes ne se sont pas laissé faire et ont alors demandé à plusieurs personnes sur le bord de la route jusqu’à ce qu’on leur indique où je me trouvais. Ils n’étaient pas encore attablés que le chauffeur s’est précipité sur moi pour me demander une commission car, selon lui, il venait de m’amener deux clients », raconte, exaspéré, un Français installé dans la Cité des temples. Dans un autre cas, c’est le réceptionniste d’un hôtel de luxe qui téléphone au patron d’un restaurant pour demander quel est le montant de la commission versée par tête de pipe s’il conseille son établissement à ses clients.
Nombreux sont les patrons qui acceptent de jouer à ce jeu afin de ne pas être tout simplement mis à l’index, mais les règles ne sont pas toujours très claires. Il est en effet difficile de reverser des commissions de plusieurs dollars lorsqu’un chauffeur et un guide amènent un seul touriste qui ne va boire qu’un café… Qu’à cela ne tienne, le principe de la commission est bien ancré dans les esprits et le système est généralement bien rôdé.
Lorsque le chauffeur d’un taxi dépose dans un hôtel un client qu’il a pris en charge à l’aéroport, il réclame son dû : une somme qui parvient dans certains endroits de la ville jusqu’à 50 % du prix de la chambre, mais qui tourne plutôt autour des 20 à 30 %. À l’aéroport de Siem Reap, par contre, lorsqu’un expatrié désire un taxi pour rentrer chez lui, il n’y en a comme par hasard jamais de disponibles. Le chauffeur gagne bien plus en « vendant » son client à un hôtel…
Dans les magasins de souvenirs qui sont devenus pour certains de véritables usines, les responsables ont mis en place, depuis longtemps, un système de cartes d’immatriculation. Tous les guides et chauffeurs sont enregistrés et ils possèdent ainsi leur numéro. Lorsque leur client entre finalement dans le magasin après avoir effectué le circuit de visite guidée dans les ateliers adjacents, le ou les accompagnateurs donnent discrètement leur numéro à une employée qui n’est là que pour ça. Ils sont inscrits sur un registre, et si le client acquiert un produit, les accompagnateurs toucheront leur commission sur le montant dépensé, le guide ayant un pourcentage légèrement supérieur à celui du chauffeur… Dans ces endroits où les sculptures peuvent coûter plusieurs milliers de dollars, c’est parfois le jackpot pour un chauffeur de taxi. Ces derniers n’ont plus qu’à venir chercher leur cash les jours qui viennent. Ni vu ni connu. Le touriste ne se doute pas un seul instant que son « si gentil chauffeur » touche des commissions dans la plupart des endroits où il le dépose. Le dos de la carte postale recèle parfois des petites vérités qui ne sont pas toujours bonnes à dire…
source http://www.cambodgesoir.info/index.php?option=com_content&view=article&id=37225:en-khmer-commission-se-dit-teuk-tae&catid=937:la-chronique-du-barang&Itemid=146
«Commission » est un mot qui entre rapidement dans le vocabulaire du Barang. Cette somme d’argent reversée en échange d’un service est bien plus qu’une coutume en Asie.
Elle est devenue, au Cambodge, partie intégrante du monde des affaires. Celui qui aide une tierce personne à conclure un marché, celui qui amène des clients à la table d’un restaurant ou dans une boutique de souvenirs demande en échange un dédommagement. En khmer, commission se dit teuk tae qui signifie « thé ». C’était jadis la naïve récompense offerte à cet intermédiaire en échange de son aide. Aujourd’hui, le billet vert a supplanté la tisane et certains Barangs qui ne boivent pas forcément que du thé ont trouvé la chose intéressante. Ceux qui, dans leur pays, auraient rendu généreusement un service sans aucune contrepartie, s’empressent ici de demander une commission « puisque c’est comme cela qu’on fait ». C’est à ce genre de détails que se reconnaît un Barang tropicalisé, qui a totalement absorbé certains côtés de la culture locale. Il n’a pas tout à fait tort, car il est vrai qu’à Rome, il faut bien vivre comme les Romains…
D’ailleurs, une poignée d’expatriés ont même fait de cette commission leur fonds de commerce et leur principale source de revenus. Ces expats’ malins se retrouvent en effet dans l’immobilier où ils se font les intermédiaires entre les acheteurs et les vendeurs de terrains ; ou entre les propriétaires de villas et d’appartements et les nouveaux venus qui cherchent à se loger. Pas besoin d’agence, de bureau ni de licence, encore moins de permis de travail ; un simple téléphone portable et quelques cartes de visite suffisent ; le bouche à oreille fait le reste. Les transactions s’effectuent de la main à la main, toujours en liquide. Un mois de loyer pour un contrat d’un an reversé par le propriétaire et 3 à 5 % du prix du terrain vendu ! Pour une parcelle négociée à 200 000 dollars ou une maison louée à 2 000 dollars par mois, les revenus de ces expatriés plus Khmers que les Khmers peuvent rapidement atteindre des sommets inimaginables pour peu qu’ils soient débrouillards.
À l’inverse, d’autres expatriés ne supportent plus qu’on leur parle de commissions. Ceux-là travaillent généralement dans l’industrie du tourisme et sont perpétuellement confrontés à des quémandeurs professionnels qui viennent pleurnicher leur petit billet tels des mendiants affamés. « Des clients sont venus dîner un soir dans mon établissement. Ils m’ont expliqué avoir donné l’adresse à leur chauffeur, mais ce dernier leur a dit ne pas connaître et proposait à la place un autre endroit, bien meilleur selon lui. Les touristes ne se sont pas laissé faire et ont alors demandé à plusieurs personnes sur le bord de la route jusqu’à ce qu’on leur indique où je me trouvais. Ils n’étaient pas encore attablés que le chauffeur s’est précipité sur moi pour me demander une commission car, selon lui, il venait de m’amener deux clients », raconte, exaspéré, un Français installé dans la Cité des temples. Dans un autre cas, c’est le réceptionniste d’un hôtel de luxe qui téléphone au patron d’un restaurant pour demander quel est le montant de la commission versée par tête de pipe s’il conseille son établissement à ses clients.
Nombreux sont les patrons qui acceptent de jouer à ce jeu afin de ne pas être tout simplement mis à l’index, mais les règles ne sont pas toujours très claires. Il est en effet difficile de reverser des commissions de plusieurs dollars lorsqu’un chauffeur et un guide amènent un seul touriste qui ne va boire qu’un café… Qu’à cela ne tienne, le principe de la commission est bien ancré dans les esprits et le système est généralement bien rôdé.
Lorsque le chauffeur d’un taxi dépose dans un hôtel un client qu’il a pris en charge à l’aéroport, il réclame son dû : une somme qui parvient dans certains endroits de la ville jusqu’à 50 % du prix de la chambre, mais qui tourne plutôt autour des 20 à 30 %. À l’aéroport de Siem Reap, par contre, lorsqu’un expatrié désire un taxi pour rentrer chez lui, il n’y en a comme par hasard jamais de disponibles. Le chauffeur gagne bien plus en « vendant » son client à un hôtel…
Dans les magasins de souvenirs qui sont devenus pour certains de véritables usines, les responsables ont mis en place, depuis longtemps, un système de cartes d’immatriculation. Tous les guides et chauffeurs sont enregistrés et ils possèdent ainsi leur numéro. Lorsque leur client entre finalement dans le magasin après avoir effectué le circuit de visite guidée dans les ateliers adjacents, le ou les accompagnateurs donnent discrètement leur numéro à une employée qui n’est là que pour ça. Ils sont inscrits sur un registre, et si le client acquiert un produit, les accompagnateurs toucheront leur commission sur le montant dépensé, le guide ayant un pourcentage légèrement supérieur à celui du chauffeur… Dans ces endroits où les sculptures peuvent coûter plusieurs milliers de dollars, c’est parfois le jackpot pour un chauffeur de taxi. Ces derniers n’ont plus qu’à venir chercher leur cash les jours qui viennent. Ni vu ni connu. Le touriste ne se doute pas un seul instant que son « si gentil chauffeur » touche des commissions dans la plupart des endroits où il le dépose. Le dos de la carte postale recèle parfois des petites vérités qui ne sont pas toujours bonnes à dire…
source http://www.cambodgesoir.info/index.php?option=com_content&view=article&id=37225:en-khmer-commission-se-dit-teuk-tae&catid=937:la-chronique-du-barang&Itemid=146
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