Inquiétudes environnementales autour d'un complexe industriel

BANGKOK - Il y a un an, un tribunal thaïlandais ordonnait l'arrêt de 76 projets industriels pour cause de pollution dangereuse. Un an de lutte juridique plus tard, les villageois ont perdu: une cour vient de permettre la reprise de la quasi-totalité des projets.

Et la voix de Noi Jaitang, 71 ans, est pleine d'aigreur lorsqu'il imagine son village de nouveau envahi par cette fumée qu'il accuse d'avoir intoxiqué sa famille. "Je ne comprends pas pourquoi ils font plaisir aux industriels et pas aux gens qui étaient installés avant", dit-il.

Un an après le blocage des 76 projets du complexe de Map Ta Phut, à l'est de Bangkok, une cour a ordonné jeudi qu'ils soient quasiment tous relancés.

Elle s'est référé à une liste de onze activités polluantes soumises à des études d'impact obligatoires (pétrochimie, mines, électricité...), approuvée deux jours plus tôt par le gouvernement, mais qui ne concerne que deux projets de Map Ta Phut.

"Je savais que ça se terminerait comme ça après l'approbation de la liste", peste Suthi Atchasai, avocat du Réseau des populations de l'Est, basé à Rayong, où est installée la zone industrielle.

L'organisation réclame que cette liste soit complétée ou tout simplement détruite. Noi explique pour sa part que sa femme a développé deux cancers du visage et que ses enfants ont été contaminés par une pluie acide. D'autres font état de maladies respiratoires. Le pouvoir a-t-il fermé les yeux pour soigner les investisseurs étrangers et la réputation du pays ?

"Le gouvernement n'a négligé ni la vie des gens, ni l'impact sur l'environnement", a affirmé Abhisit Vejjajiva, le Premier ministre. Mais, signe que les préoccupations des uns n'étaient pas celles des autres, il s'est aussi félicité de l'accueil très favorable de la décision par les partenaires japonais.

Chainoi Puankosoom, président de PTTAR, membre du conglomérat industriel PTT Plc, a investi 4 milliards de dollars dans 25 projets à Map Ta Phut. "La suspension (des projets) n'a détérioré que l'environnement des investissements", a-t-il assuré.

Les projets avaient été suspendus en septembre 2009 après le dépôt d'une plainte affirmant que les permis industriels étaient illégaux. Un tribunal y avait fait droit, sur la base d'un texte de 2007 imposant des évaluations sanitaires et environnementales pour tout projet industriel.

Mais les milieux d'affaires se sont plaints de la complexité des réglementations, que la nouvelle liste du gouvernement est censée simplifier.

"Le jugement est une décision de clarté, donc maintenant le gouvernement, les investisseurs et les organisations locales savent quoi faire", estime Payungsak Chartsutipol, président de la Fédération des industries thaïlandaises. "Si seulement (les plaignants) pouvaient écouter avec l'esprit ouvert, ils pourraient parler avec nous avant de nous rejeter".

Mais l'heure n'est pas au dialogue dans un pays où les populations défavorisées ont souvent du mal à se faire entendre.

Les émissions polluantes ont été identifiées dès les années 80 mais le premier mouvement écologiste n'a vu le jour qu'en 1997, lorsque des enfants sont tombés malades dans une école voisine. En 2003, l'Institut national contre le cancer a relevé que le taux de cancer le plus élevé du pays provenait de cette province.

L'avocat Srisuwan Janya, de l'organisation thaïlandaise contre le réchauffement climatique "Stop Global Warming Association", souligne que la procédure a été financée par les villageois. Et promet: "je n'arrêterai pas le combat".

source http://www.romandie.com/ats/news/100905062904.fcc9s63h.asp

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je crois qu'on peut tous se faire du soucis sur le sort de ce pays qu'on aime tant, je sais pas si certains d'entres vous ont déjà vu mais ce soir j'ai été un peu scotché d'apprendre çà : http://siamlife.blog4ever.com/blog/lire-article-92107-1898233-actualites__du_30_aout_au_5_septembre_2010_.html
(désolé, j'ai pas su raccourcir le lien )
çà devient vraiment de la folie surtout quant on voit les réponses du ministre en charge du dossier !