Cambodge - "Il y a toujours des solutions aux situations les plus complexes"

Responsable informatique aux aéroports du Royaume, Antoine Seguin, 34 ans, geek atypique et jovial, nous livre sa vision du Cambodge et de ses habitants

A quelle occasion êtes-vous venu au Cambodge pour la première fois ?
Fin 1999, à l'occasion de mon service militaire. J’étais assez chanceux sur la destination. J’ai fait une coopération militaire (et non civile) au sein de la Mission de Coopération Militaire et de Défense (MCMD) pendant 14 mois. J’étais professeur pour les élèves officiers cambodgiens. J'ai fini avec le grade de Sergent. Je garde de très bons souvenirs de cette époque. Phnom Penh était bien différent !

Quelles sont vos principales occupations ?
Mon travail ! Je suis en charge des systèmes informatiques sur les trois aéroports internationaux du pays. Une activité assez prenante mais très intéressante, et qui me permet de bouger régulièrement

Que pensez-vous des manifestations culturelles au Cambodge ?
Ce fut dur au début, j'allais voir beaucoup de représentations, expositions, films... en France. Il a fallu faire une croix dessus. Mais il y a quelques endroits sympas. J'aime bien m'attarder au Java café le week-end.

Où vous échappez-vous le temps d’un week-end ?
Kep, une atmosphère si particulière s’en dégage, ou Bangkok, pour prendre un bain de vapeurs toxiques dans cette ville archi bétonnée.

Votre meilleure découverte gastronomique ?
Un durian à 6 heures du matin avec deux copains, sur le bord du stade Olympique, avec le soleil qui se lève.

Quelle habitude typiquement khmère avez-vous adopté ?
Ne pas s'énerver, ne pas s'inquiéter. Répondre 'oui oui' quand mon interlocuteur me saoule...

Que faites-vous lorsque vous avez le mal du pays ?
Un bon plateau de fromage avec une bonne bouteille et quelques amis. La disponibilité des produits n’est vraiment pas un problème ici, juste un peu plus cher qu’en France.

Votre endroit de prédilection pour boire un coup entre amis ?
La terrasse panoramique du Chow sur les quais ou bien un petit bar familial par derrière le musée national.

Comment voyez-vous le pays dans dix ans ?
Je suis par nature assez pessimiste. Mais j ai envie de croire en ceux qui sont optimistes !

Votre expérience la plus insolite ?
Me faire doubler par la roue arrière du véhicule dans lequel j’étais ... C’était il y a 10 ans sur la route ultra défoncée de Siem Reap. 16 heures de trajet entre Phnom Penh et Siem Reap ce jour-là....

Votre expression khmère préférée ?
Mean teuk, mean trey, mean loy, mean srey.

Ce qui vous étonnera toujours ?
La destruction du patrimoine culturel, notamment immobilier, et même par des investisseurs européens. Et le fric dépensé dans les 4x4, pour rouler en ville.

Ce qui ne vous surprend même plus ?
La manière qu’on les Cambodgiens de défier les lois universelles de la gravité en créant des chargements toujours plus fous.

Ce que vous ne pouvez pas avaler ?
Les blattes grillées. J'ai essayé une fois, ça laisse un goût de cafard pourri dans la bouche pendant des heures.

Ce qui vous a convaincu d’habiter ici ?
La qualité de vie, et l'emplacement central en Asie du Sud-Est. On est à moins de 2 heures de la quasi totalité de tous les pays de l'ASEAN, grâce aux nombreuses destinations des compagnies aériennes, ce qui est un peu surprenant surtout pour un pays où le marché local est assez limité.

Un conseil pour les nouveaux arrivants ?
Il y a toujours des solutions aux situations les plus complexes. On a beaucoup à apprendre ici nous aussi.

Si vous deviez partir demain ?
Oups, avec déchirement ...

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