Le cinéma Thailandais
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Le cinéma Thailandais
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Re: Le cinéma Thailandais
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Thailande
Toute les nouveautés du cinema thaïlandais http://www.enjoythaimovies.com/
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La Thaïlande trouve censure à son pied
Asie. Bangkok surveille de près la production nationale. Dernière victime en date : «Shakespeare doit mourir», une adaptation de «Macbeth» mettant en cause le clan au pouvoir.
Vermine à ongles dans "MacBeth". - Photo DR
Ing Kanjanavanit n’est pas le genre de femme que vous souhaitez avoir pour ennemie. Les censeurs thaïlandais commencent à s’en rendre compte. Les membres du Bureau du film, l’organisme de censure dépendant du ministère de la Culture, ont interdit récemment la projection de son long métrage Shakespeare doit mourir dans les salles du royaume. La raison invoquée est que ce film de plus de trois heures, qui reprend à 99% le texte de Macbeth mais dans un contexte local, risque «de créer des divisions au sein de la société thaïlandaise».
Pour Ing Kanjanavanit, une cinéaste à fleur de peau âgée de 53 ans et dont un film - Mon prof mange des biscuits - avait déjà été censuré en 1998, cela n’est qu’un prétexte fallacieux. «Si le film a été interdit, c’est parce qu’il parle des abus de pouvoir, qu’il montre un tyran obsédé par la magie noire», dit-elle. Et d’enfoncer le clou : «Les censeurs sont terrifiés par la famille Shinawatra. Il y a une atmosphère de peur dans les bureaux du gouvernement et ceux des médias», assure-t-elle. Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre thaïlandais - renversé par un coup d’Etat en 2006 mais qui reste très populaire au sein des classes les plus modestes -, a été une source d’inspiration pour son film, reconnaît-elle. L’actuelle Première ministre de Thaïlande, Yingluck Shinawatra, sœur cadette de Thaksin, préside le Bureau du film. «Mais, mon film vise tous les dictateurs, Hun Sen [le Premier ministre cambodgien, ndlr], Than Shwe [ex-chef de la junte birmane] et les autres. Ils sont tous les mêmes», dit Ing Kanjanavanit.
Sbires. Shakespeare doit mourir est un film intense, qui vous laisse épuisé et les nerfs en pelote après trois heures de projection. Son grand mérite est de faire imploser bon nombre d’hypocrisies qui pèsent sur la société. La trame est celle de la célèbre pièce du dramaturge anglais écrite vers 1606, jouée en thaïlandais et dans des costumes locaux, mais elle ne constitue qu’une dimension du film, celle d’une histoire qui se déroule sur une scène de théâtre. Comme dans un jeu de miroirs, celui-ci se trouve dans un pays régi par un dictateur ivre de pouvoir et dont les sbires estiment qu’il a été bafoué par ladite pièce. La salle est investie pendant une représentation, les gardes du dictateur frappent les spectateurs et, hors écran, tuent le metteur en scène.
Le film fourmille de clins d’œil aux événements politiques passés ou récents en Thaïlande. Un passage évoque l’orgie de violence organisée par des groupes d’extrême droite contre les étudiants de l’université Thammasat, le 6 octobre 1976. Certaines scènes montrent des partisans et des opposants du tyran en habits rouges ou jaunes, ce qui peut être interprété comme une référence aux manifestations des «Chemises jaunes» ultraconservatrices et des «Chemises rouge», partisans de Thaksin, lesquelles déstabilisent la Thaïlande depuis 2005.
Mais pourquoi une telle censure ? Ing Kanjanavanit, descendante d’un aristocrate proche du roi Rama VII, le dernier monarque absolu de Thaïlande qui abdiqua en 1935, estime que la population reste prisonnière de «la mentalité fasciste» instaurée avant et après la Seconde Guerre mondiale par Luang Wichit Wathakarn, l’idéologue en chef du dictateur ultranationaliste Plaek Phibulsongkhram (Premier ministre de 1938 à 1944, puis de 1948 à 1957). Ce dernier avait collaboré avec l’armée japonaise durant le conflit, mais il a été réhabilité après l’éradication du mouvement de la résistance antinippone, puis a repris le pouvoir. «Les traîtres ont été honorés, et les héros se sont retrouvés sur la liste noire», dit Ing Kanjanavanit, dont le grand-père était dans les rangs de la résistance.
La tendance du ministère thaïlandais de la Culture à se voir comme le gardien d’une culture officielle et intouchable plutôt que comme le promoteur de la liberté artistique n’est pas nouvelle. Le cinéaste Apichatpong Weerasethakul, Palme d’or au Festival de Cannes 2010, en a fait l’expérience en 2006 avec son film Syndromes and a Century. Les censeurs lui ont demandé de couper deux scènes qu’ils ont considérées «inappropriées». La première montrait un moine bouddhiste jouant de la guitare (selon la loi bouddhique, les bonzes ne peuvent pas se distraire) ; la seconde, un médecin embrassant sa petite amie dans un hôpital (pas de loi à ce sujet, mais cela donne une «mauvaise image» de la profession médicale). Apichatpong Weerasethakul a refusé, et son film n’a pas pu être projeté en Thaïlande.
Bouddha. Un long métrage sur un transsexuel élevant deux adolescents, Insects in the Backyard, a aussi été coulé en 2010 par le Bureau du film. Le carcan qui enserre l’esprit des censeurs et de certains bureaucrates thaïlandais est bien serré. Il engendre une atmosphère étouffante et une myriade d’expositions où l’on voit, à l’infini, de fades reproductions de portraits de Bouddha ou de membres de la famille royale. Bref, une antithèse de la création.
Portée par la colère, Ing Kanjanavanit s’est donné pour mission de changer cet état de choses ou du moins d’essayer. Sa dernière production est un documentaire sur… le processus d’interdiction de son film Shakespeare doit mourir. Le titre ? «Le Censeur doit mourir». Bientôt, dans toutes les bonnes salles du royaume
Par ARNAUD DUBUS - Bangkok
http://next.liberation.fr/
Vermine à ongles dans "MacBeth". - Photo DR
Ing Kanjanavanit n’est pas le genre de femme que vous souhaitez avoir pour ennemie. Les censeurs thaïlandais commencent à s’en rendre compte. Les membres du Bureau du film, l’organisme de censure dépendant du ministère de la Culture, ont interdit récemment la projection de son long métrage Shakespeare doit mourir dans les salles du royaume. La raison invoquée est que ce film de plus de trois heures, qui reprend à 99% le texte de Macbeth mais dans un contexte local, risque «de créer des divisions au sein de la société thaïlandaise».
Pour Ing Kanjanavanit, une cinéaste à fleur de peau âgée de 53 ans et dont un film - Mon prof mange des biscuits - avait déjà été censuré en 1998, cela n’est qu’un prétexte fallacieux. «Si le film a été interdit, c’est parce qu’il parle des abus de pouvoir, qu’il montre un tyran obsédé par la magie noire», dit-elle. Et d’enfoncer le clou : «Les censeurs sont terrifiés par la famille Shinawatra. Il y a une atmosphère de peur dans les bureaux du gouvernement et ceux des médias», assure-t-elle. Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre thaïlandais - renversé par un coup d’Etat en 2006 mais qui reste très populaire au sein des classes les plus modestes -, a été une source d’inspiration pour son film, reconnaît-elle. L’actuelle Première ministre de Thaïlande, Yingluck Shinawatra, sœur cadette de Thaksin, préside le Bureau du film. «Mais, mon film vise tous les dictateurs, Hun Sen [le Premier ministre cambodgien, ndlr], Than Shwe [ex-chef de la junte birmane] et les autres. Ils sont tous les mêmes», dit Ing Kanjanavanit.
Sbires. Shakespeare doit mourir est un film intense, qui vous laisse épuisé et les nerfs en pelote après trois heures de projection. Son grand mérite est de faire imploser bon nombre d’hypocrisies qui pèsent sur la société. La trame est celle de la célèbre pièce du dramaturge anglais écrite vers 1606, jouée en thaïlandais et dans des costumes locaux, mais elle ne constitue qu’une dimension du film, celle d’une histoire qui se déroule sur une scène de théâtre. Comme dans un jeu de miroirs, celui-ci se trouve dans un pays régi par un dictateur ivre de pouvoir et dont les sbires estiment qu’il a été bafoué par ladite pièce. La salle est investie pendant une représentation, les gardes du dictateur frappent les spectateurs et, hors écran, tuent le metteur en scène.
Le film fourmille de clins d’œil aux événements politiques passés ou récents en Thaïlande. Un passage évoque l’orgie de violence organisée par des groupes d’extrême droite contre les étudiants de l’université Thammasat, le 6 octobre 1976. Certaines scènes montrent des partisans et des opposants du tyran en habits rouges ou jaunes, ce qui peut être interprété comme une référence aux manifestations des «Chemises jaunes» ultraconservatrices et des «Chemises rouge», partisans de Thaksin, lesquelles déstabilisent la Thaïlande depuis 2005.
Mais pourquoi une telle censure ? Ing Kanjanavanit, descendante d’un aristocrate proche du roi Rama VII, le dernier monarque absolu de Thaïlande qui abdiqua en 1935, estime que la population reste prisonnière de «la mentalité fasciste» instaurée avant et après la Seconde Guerre mondiale par Luang Wichit Wathakarn, l’idéologue en chef du dictateur ultranationaliste Plaek Phibulsongkhram (Premier ministre de 1938 à 1944, puis de 1948 à 1957). Ce dernier avait collaboré avec l’armée japonaise durant le conflit, mais il a été réhabilité après l’éradication du mouvement de la résistance antinippone, puis a repris le pouvoir. «Les traîtres ont été honorés, et les héros se sont retrouvés sur la liste noire», dit Ing Kanjanavanit, dont le grand-père était dans les rangs de la résistance.
La tendance du ministère thaïlandais de la Culture à se voir comme le gardien d’une culture officielle et intouchable plutôt que comme le promoteur de la liberté artistique n’est pas nouvelle. Le cinéaste Apichatpong Weerasethakul, Palme d’or au Festival de Cannes 2010, en a fait l’expérience en 2006 avec son film Syndromes and a Century. Les censeurs lui ont demandé de couper deux scènes qu’ils ont considérées «inappropriées». La première montrait un moine bouddhiste jouant de la guitare (selon la loi bouddhique, les bonzes ne peuvent pas se distraire) ; la seconde, un médecin embrassant sa petite amie dans un hôpital (pas de loi à ce sujet, mais cela donne une «mauvaise image» de la profession médicale). Apichatpong Weerasethakul a refusé, et son film n’a pas pu être projeté en Thaïlande.
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Tempête(s) sur l'Asie : Bangkok
Tempête(s) sur l'Asie, c'est un voyage en six épisodes à travers le continent asiatique, à travers ses différentes cinématographies. Sans jamais prétendre être exhaustif, nous allons approcher les cinémas par leurs géographies, leurs corps : en allant au devant des créateurs, dans leurs pays, dans leurs villes. Ainsi au delà de la découverte de cinémas de genres, nous allons rencontrer des cinéastes à part entière qui plongent le spectateur dans des oeuvres originales, inscrites dans une culture, une histoire, un contexte.DES CINEMAS QUI CHANGENT.
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