Sensations indonésiennes
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Sensations indonésiennes
Loin du bruit et des plages surpeuplées de Bali, l’archipel indonésien cache une face authentique et épicée. Marie Maurisse s’y est perdue, retrouvée et livre ici ses conseils au fil des sens
En songe, l’Indonésie serait un paradis. On y voyagerait en barque de bambou, on poserait un pied dénudé sur un des bancs de terre semés sur l’océan Indien, on y découvrirait des rites colorés, on y croiserait le regard d’habitants en paix. Malgré le souvenir du tsunami ravageur de 2004 et de la dictature de Soeharto, c’est ainsi que le touriste, ce grand naïf assoiffé de consommation, se représente son voyage. Un rêve langoureux.
Une fois avalées les vingt heures de vol, notre vacancier voit son rêve contredit. Et ce n’est pas plus mal ainsi. En réalité, l’Indonésie est bien plus que la destination exotique que dessinent les brochures grand public, bradant les plages endiablées de Bali. Le cœur de l’archipel est brut et brouillon, ses paysages dont la magie se mérite mettent le corps en émoi. Chaque étape est, en soi, la possibilité d’une rencontre.
Djakarta, le bruit
Les cris des vendeurs, les raclements des gorges, les klaxons des voitures et les rires des passants. Selamat Datang, bienvenue! La capitale de l’Indonésie est une cité tentaculaire et surpeuplée que la plupart des guides conseillent d’éviter. Dernière fierté locale: le lien de la ville avec Barack Obama, qui y a passé une partie de sa petite enfance. Rares sont les monuments à visiter et le mythique quartier des voyageurs a perdu de sa splendeur. Pour descendre dans le sud de Java, la métropole grise et polluée est cependant une étape incontournable – à condition de bien retrouver le chemin de la gare ou l’aéroport. Le trajet est un bon prétexte pour essayer un «becak», c’est-à-dire un cyclo-pousse qui précipite son passager droit dans un trafic routier intense et désordonné, semé de vieilles autos, de stands de nourriture et de piétons. A intervalles réguliers, le muezzin fait retentir son appel à la prière. Qui peut croire que l’Indonésie fut une colonie néerlandaise pendant près de deux siècles? Aujourd’hui, il s’agit du premier pays musulman du monde.
Jogjakarta, le goût
A Jogjakarta, bourgade animée située au centre de Java, l’odeur de l’Asie touche soudainement les papilles. Il y a la saveur persistante du nasi goreng, plat typique de riz sauté aux légumes et au poulet. Il y a la senteur douce des fruits mixés pour composer des boissons colorées. Il y a le thé, chaud et sucré, qui glisse sur la langue… Aux alentours de la ville, un marché aux oiseaux. Au milieu des canaris et des pigeons, c’est un autre genre d’odeurs qui se répand. Quelques boutiques en plein air présentent des insectes grouillants, des chauves-souris et des serpents venimeux. A une heure de là, on rejoint le temple hindou de Prembanan en taxi. Soudain, une pluie épaisse se met à tomber, donnant à la terre rouge une odeur métallique. Pataugeant dans la glaise chaude, le visiteur peut admirer les monuments hindouistes à la gloire de Shiva et de Vishnu. Autour des touristes blancs, les jeunes Indonésiennes rient ouvertement. Etre voilées – tissus modernes qui cachent leur chevelure de jais – ne les empêche pas d’être malicieuses. Ainsi, beaucoup réclament une photo avec les étrangères blondes ou rousses, qui prennent plaisir à passer pour une star. Rencontres éphémères, instants légers.
Bromo, l’odeur
A 2500 mètres d’altitude, sur les hauteurs du volcan Bromo, la température ne dépasse pas les cinq degrés. Située au sud de Java, cette merveille naturelle est l’une des plus visitées du pays. Pour y admirer le lever du soleil, il faut se lever à trois heures du matin et marcher près de deux heures jusqu’au sommet. Le trajet se fait dans le noir et le silence. À tâtons, les pieds s’enfoncent dans le sable volcanique jusqu’à un escalier envahi d’habitants, pour qui le Bromo est un endroit sacré. Dans les narines, l’odeur du soufre donne à l’expérience son caractère singulier, voire surnaturel. Quand les premières lueurs rouge et jaune explosent dans le ciel, on tourne la tête vers le cratère, un grand trou craquelé et fumant. Des regards curieux. Des arômes d’encens. Toute la vallée se dégage petit à petit et la gorge se serre devant tant de beauté.
Ubud, la vue
Changement de contexte. De Bromo, on peut aller jusqu’au port de Ketapang en bus. Puis prendre un ferry pour Bali. Le trajet dure toute une journée mais une fois sur la petite île touristique, un taxi peut suffire pour rejoindre la merveilleuse bourgade d’Ubud. Rien à voir avec la culture javanaise – à Bali, la religion est l’hindouisme, la végétation est luxuriante et la chaleur moite. De taille humaine, cette agglomération traditionnelle présente des beautés fabuleuses qu’une simple randonnée pédestre permet de découvrir. Au bout de la «Monkey street», à deux pas du centre-ville, on arrive dans la luxuriante forêt des singes, réserve naturelle qui présente des cascades cristallines, des macaques argentés et des statues boudeuses. En continuant la route, l’étranger arrive aux rizières qui entourent le village, étendues vertes cerclées de cocotiers où travaillent, accroupis, les Balinais. Un regard au ciel, où flottent des dizaines de cerfs-volants blancs, jeu favori des enfants de l’île. Le cercle chromatique se termine le soir, dans la cour du palais local où officient les danseuses de Legong (ballet traditionnel de l’île) dans leurs tenues dorées. Telles des marionnettes, elles enchaînent mouvements saccadés et sourires calculés. Parenthèse hypnotique.
Gili Air, le toucher
Désormais favorites des touristes, les minuscules îles Gili sont en pleine expansion. Il n’y a qu’à voir le nombre de bungalows qui s’y construisent… Gili Trawangan, la plus grande de la trinité, est envahie par les bars et les magasins. Pour une ambiance plus calme, préférez Gili Air, dont on peut faire le tour en une heure et demie. Les voitures sont interdites. La plupart des hôtels n’ont pas d’eau douce, peu d’électricité et au milieu des bungalows minimalistes, vous vous prendrez pour Robinson Crusoé. Sur la plage, le sable fin glisse entre les doigts. L’eau est turquoise. Près du rivage, à deux mètres de profondeur, les poissons se laissent admirer par les nageurs munis d’un masque et d’un tuba. Dans les bars qui longent la mer, le personnel flâne, discute avec les clients. Ils travaillent sept jours sur sept, sans répit. «J’ai un rêve, confie Harry. C’est de construire mes bungalows ici, pour gagner de l’argent». Gili Air perd sa virginité, tandis que sous le soleil encore brûlant, la peau brunit.
Bali, carnet pratique
Conseils et bonnes adresses pour visiter l’île indonésienne
Les transports
– Pour aller de Djakarta à Bali (aéroport de Denpasar), la compagnie aérienne indonésienne Garuda est la plus sûre. www.garuda-indonesia.com
– A Ubud, l’office de tourisme propose tours et excursions, notamment dans les fabuleuses rizières de Munduk, un village montagnard. Jl Raya Ubud.
Tél. 0062 361 973 285.
– Pour aller de Bali aux îles Gili, la compagnie Wahana affrète plusieurs bateaux rapides par jour. www.wahanafastboat.com
Les hôtels
– Asia Africa Hotel, à Jogjakarta. Des chambres à tous les prix. Jl. Pasar Kembang, 21. Tél. 0062 274 566 219.
– Mandia Bungalows, à Ubud, offre une vue splendide dans la rue des singes.
– Gili Air Hotel propose des chalets individuels dans un style balinais, une piscine à l’eau de mer et une plage privée. www.hotelgiliair.com
Les restaurants
– A Jogjakarta, le Bedhot Resto pour ses jus de fruits frais.
– A Ubud, l’Indus ou le Bumbu Bali, pour leur cuisine fraîche, leur cadre magnifique et leur service impeccable. www.casalunabali.com/indus-restaurant
Le café Rendez-vous doux pour sa librairie en français.
– Sur Gili Air, le Tami’s pour son Ayam Taliwang (poulet grillé avec de la noix de coco caramélisée) et le Scallywags, meilleur restaurant de l’île. www.scallywagsresort.com
Les petits plus
– Un bon massage avant de partir de Jakarta, au Bersih Sehat, Jl Wahid Hasyim 106. www.dayugroup.web.id
– A Jogjakarta, la visite d’une fabrique de batik, cette technique d’impression typiquement javanaises. Il y en a partout.
– A un quart d’heure d’Ubud, prendre un verre à Tegalang. Les cafés donnent sur un canyon de rizières en terrasses.
source http://www.letemps.ch/
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