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Les tensions ethniques au coeur des élections birmanes

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Message  Admin Mar 27 Mar 2012 - 14:27

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L’opposante birmane Aung San Suu Kyi part favorite aux élections partielles de dimanche, mais le combat est plus incertain pour son parti dans les zones ethniques du pays, traditionnellement défiantes à l’égard des élites de Rangoon.
Les législatives, objet d’une attention toute particulière en Occident, devraient propulser à l’assemblée plusieurs candidats de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), consacrant le retour au coeur du processus politique du parti de Suu Kyi.
Mais le scrutin devrait aussi souligner la défiance que celle-ci suscite dans certains contreforts montagneux du pays.
Comme en Etat Shan, au Nord-Est du pays, où le Parti national démocratique shan (SNDP), ou « tigre blanc », fait figure d’épouvantail après être devenu aux élections de 2010, dans des conditions très défavorables, la seconde formation du parlement.
« Je vais soutenir le tigre blanc », affirme ainsi Nann Muu, 35 ans, paysanne d’un village près la ville de Lashio. « Je ne connais pas Aung San Suu Kyi ».
Et les cadres du SNDP entendaient bien confirmer une implantation qui puise ses forces dans des décennies de confrontation entre l’armée birmane et la minorité ethnique shan.
« Aung San Suu Kyi a voyagé partout dans le pays pour apporter sa bonté au peuple », relève Sai Aung Sar, un cadre local du SNDP. Mais « à chaque fois qu’on va dans les villages, les gens nous soutiennent ».
Le scrutin de dimanche, avec 45 sièges en jeu, dont deux dans cet Etat, ne changera pas l’équilibre des forces.
Mais une défaite de la LND lui compliquera la tâche lorsqu’il s’agira de revendiquer le soutien des minorités, qui forment un tiers des 60 millions de Birmans. Et elle n’aidera pas à gommer l’image d’une figure de Rangoon, appartenant avant tout à la majorité ethnique birmane, ou « bamar ».
De nombreuses minorités n’ont pas pacifié leurs rapports avec le pouvoir depuis l’indépendance en 1948. Une guerre civile a opposé depuis certaines d’entre eux à l’armée pour plus d’autonomie.
Et pour certains de ses peuples qui ont vécu tant d’années dans la guerre civile, Suu Kyi n’est pas une lauréate du prix Nobel de la paix, mais une femme qui défend le pouvoir central.
« Beaucoup d’entre eux la voient d’abord et surtout comme un membre de l’élite birmane », relève Jim Della-Giacoma, du groupe de réflexion International Crisis Group, qui souligne que beaucoup de Bamars ne mesurent pas à quel point les minorités se sentent exclues.
La décision de la LND de briguer tous les sièges vacants « a clairement renforcé l’antagonisme avec certains groupes », estime-t-il. « Ils craignent, sans doute légitimement, que leurs intérêts soient piétinés à l’heure où la LND tente de se frayer un chemin dans les arcanes du pouvoir ».
Suu Kyi a régulièrement appelé à la fin des affrontements armés et réclamé, à l’instar de la communauté internationale, une solution politique au problème.
Mais Sai Myint Maung, candidat de la LND à Lashio, a bien du mal à se faire entendre.
« J’ai dit aux électeurs que la LND n’était pas un parti bamar ni un parti shan. La LND est le parti de toutes les ethnicités », martèle l’avocat, 65 ans.
Le débat est similaire dans l’extrême Nord du pays, en Etat Kachin, mais il n’aura pas lieu. Suu Kyi s’y est rendue récemment en campagne, mais les élections y ont été suspendues dans les trois circonscriptions en jeu, officiellement à cause des violents combats qui ont repris en juin dernier.
A Rangoon, des rumeurs évoquent la possibilité que la « Dame » soit appelée à entamer une médiation entre le gouvernement et les groupes ethniques. Elle n’a ni confirmé, ni infirmé.
« Elle ne peut pas être vue comme trop proche des intérêts des minorités, ni comme favorable aux politiques menées dans certaines zones ethniques », résume Nicholas Farrelly, de l’Australian National University.
Son dilemme ne fait que commencer.
La question ethnique « est au coeur des difficultés que la Birmanie et ses responsables politiques devront régler dans les années à venir ».


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