l'esprit voyageur en asie du sud-est
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

Le tourisme au Cambodge

Aller en bas

Le tourisme au Cambodge Empty Le tourisme au Cambodge

Message  Admin Mar 15 Juin 2010 - 5:06

Vers une indépendance touristique cambodgienne

Le ministère du Tourisme cambodgien a publié les chiffres des visiteurs au Cambodge :


- 2005 : 1 421 615
- 2006 : 1 700 041
- 2007 : 2 015 128
- 2008 : 2 125 465



Au vu de ces chiffres, on est tenté, de prime abord, de croire que le nombre de touristes visitant le Cambodge est en constante croissance chaque année depuis 2005, et que par conséquent tout va bien dans le milieu touristique. Par contre, en ce qui concerne mon agence de tourisme, j’ai vu mes activités ralentir considérablement ces dernières années et je pense que ceci est valable pour bon nombre de mes confrères.


Est-ce paradoxal par rapport aux chiffres présentés ci-dessus ? Pas tant que ça.
À mon avis, ces chiffres seuls ne permettent pas de comprendre le vrai mécanisme de la situation touristique du Cambodge. Une analyse sectorielle est nécessaire afin de comprendre les raisons du ralentissement du tourisme cambodgien et de dresser des plans d’action concevables en urgence.

Pour ce faire, nous avons besoin de diversifier et consolider certains marchés émetteurs afin que par la suite, les compagnies aériennes puissent offrir des vols directs long courrier depuis l’Europe et l’Amérique vers le Cambodge.



Les parts du marché touristique en 2008 se sont réparties comme suit :


- Asie - Pacifique : 62,46 %
- Europe : 21,52 %
- Amérique : 09,64 %
- Moyen-Orient : 00,35 %
- Afrique : 00,19 %
- Excursionnistes : 05,84 %


Les marchés d’Europe et d’Amérique occupent 31,16% en volume du marché touristique du Cambodge. Les pays émetteurs du plus grand nombre de touristes de ces deux continents sont :


- les États-Unis d’Amérique : 146 079
- la Grande-Bretagne : 98 093
- la France : 97 517


Parmi ces chiffres, un nombre non négligeable de cambodgiens de l’étranger sont inclus. Ces personnes voyagent au Cambodge la plupart du temps, pour rendre visite à leur famille, et y restent plus longtemps que la moyenne d’un touriste normal, mais n’utilisent pas les mêmes modes d’hébergement.

On peut donc conclure que les autres touristes, dits « classiques » d’Europe et des États-Unis d’Amérique séjournent moins longtemps que la moyenne statistique de 6,65 jours.

En ce qui concerne mon agence touristique, ma clientèle française séjourne en moyenne 4 à 5 jours au Cambodge.
La plupart de mes groupes ne partent pas directement en vacances au Cambodge. Ils passent des vacances en Thaïlande, au Laos, ou au Viêtnam, et en profitent pour prolonger 4 à 5 jours en moyenne au Cambodge. La plupart de mes groupes viennent au Cambodge en extension de la Thaïlande, du Laos, ou du Viêtnam.

Les marchés d’Europe et des États-Unis, qui représentent un tiers en volume du marché touristique du Cambodge, perçoivent encore le Cambodge comme une destination d’extension, pour deux raisons principales :

Les compagnies aériennes d’Europe et d’Amérique proposent des vols long courrier directs à destination de Hanoï, Ho Chi Minh-Ville et Bangkok mais ne planifient pas de vols long courrier directs vers Phnom Penh ou Siem Reap parce que le Cambodge n’est pas une destination touristique principale mais une destination touristique par extension. Inversement, tant qu’il n’y a aura pas de vols long courrier directs vers Phnom Penh ou Siem Reap, le Cambodge restera une destination touristique en extension de la Thaïlande, du Laos, et/ou du Viêtnam. C’est le principe classique du « serpent qui se mord la queue ».
Le Cambodge ne dispose d’aucun office de tourisme à l’étranger pour se promouvoir.

Comme preuve, un des plus importants événements touristiques du pays qu’est le « Bonh Om Touk » (la Fête des Eaux) n’a pas suscité de crête de fréquentation, bien au contraire, selon les chiffres du ministère du Tourisme :

Arrivée des visiteurs internationaux au Cambodge :



2006 2007 2008
Septembre 114 781 137 027 145 146
Octobre

138 296 160 235 156 718
Novembre (Om Touk) 163 068 194 646 191 549


L’objectif est de faire évoluer cette perception d’un produit court d’extension en un produit long autonome, de communiquer et de promouvoir l’évènementiel.

« La vision d’un tourisme de culture et de nature du Cambodge réparti en 4 grands secteurs (source ministère du tourisme - présentation Cambodge 2007):

Siem-Reap,
Phnom-Penh et ses alentours,
la région côtière au Sud,
la région éco-tourisme du Nord, Nord-Est, permet un bon aperçu du pays, mais n’est pas facilement réalisable pour le touriste moyen qui séjourne entre 4 et 5 jours au Cambodge. »

En effet, le seul moyen pour atteindre la région Nord et Nord-Est est le transport routier depuis Phnom Penh. Le trajet « aller » depuis Phnom-Penh vers la région Nord et Nord-Est, avec une étape à Kratié pour admirer les dauphins d’eau douce est de 2 jours. Le retour vers Phnom-Penh doit se faire par la même route et nécessite au moins douze heures de route. De plus, il n’existe pas d’hôtel de norme internationale dans ces régions ; et la restauration reste de norme locale.

Bâtir un itinéraire autonome et fiable permet d’obtenir un produit touristique cambodgien efficace et compétitif. Il permet surtout au tourisme cambodgien de sortir de sa dépendance touristique vis-à-vis des pays voisins, de ne plus être perçu comme une destination touristique par extension, mais comme une destination touristique principale.

Les touristes n’achètent pas le Cambodge. Ils achètent un programme de voyage.
Ce programme de voyage se retrouve en concurrence sur les marchés avec d’autres programmes de voyages thaïlandais, vietnamiens, indonésiens, malaisiens, chinois, etc. Il est primordial pour le Cambodge d’avoir une vision du produit touristique en plus d’une vision superficielle d’ensemble.

Les éléments bloquants au développement du tourisme se trouvent en nous-mêmes.
La position de monopole d’une compagnie aérienne « nationale » ne tenant pas compte des pratiques des prix des vols régionaux limite le choix et la compétitivité des produits. Il faudrait :


encourager des joint-ventures sur les lignes régionales,
encourager les investissements locaux et ouvrir les lignes intérieures à d’autres compagnies locales,
utiliser le transport aérien comme outil de développement touristique plutôt qu’un outil politique tantôt dirigé vers la Thaïlande, tantôt vers le Viêtnam.

Le secteur énergétique va modifier considérablement le paysage économique du pays, en bien ou en mal. Quelques grands groupes pétroliers viendront exploiter les ressources pétrolières et le gouvernement saura ou non faire profiter la manne financière au pays. Le Brunei, l’Arabie Saoudite sont de bons exemples contrairement au Nigeria qui n’a pas su négocier pour le bien de son peuple.

Différemment du secteur pétrolier, le tourisme est une valeur sûre car il fonctionne avec une multitude d’opérateurs, dans des domaines aussi vastes que variés. Bref, le tourisme ne sera jamais la cause du chaos d’un pays. Il est le secteur qui doit être pensé de façon cohérente car il pourra être un des maillons économiques qui emploiera le plus de personnes.

Le tourisme est une ouverture vers le monde, des échanges interculturels qui permettent à un pays de respirer et de prospérer.

Par Songthoul FERNANDEZ
Directeur de l'agence Kennary Tours
kennarytours [at] online.com.kh

source http://u.nu/5qhwb
Admin
Admin
Admin

Messages : 4881
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum