l'esprit voyageur en asie du sud-est
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Roi de l'opium et autres enquètes en Asie

2 participants

Aller en bas

Roi de l'opium et autres enquètes en Asie Empty Roi de l'opium et autres enquètes en Asie

Message  Admin Jeu 27 Jan 2011 - 12:05

Roi de l'opium et autres enquètes en Asie 59368

Depuis Des putes pour Gloria, La Famille royale, Les Fusils, ou encore la somme historico-philosophique Central Europe, Vollmann est un cas unique - extrêmiste - de la littérature contemporaine. Ecrivain, journaliste, philosophe du quotidien et poète de l'info, éternel baroudeur, il prend fait et cause pour le sujet qu'il choisit, se plonge corps et âme dans son exploration sans jamais donner l'impression de prendre de précautions. Abordant les faits sous leur angle le plus aigu et le plus cru, l'écrivain met les mains dans le cambouis. Il n'en oublie pas pour autant la littérature et le style. La langue de Vollmann est vivante et folle, ses livres pleins de digressions et de rêveries inspirées. Et inspiré, l'auteur l'est bien évidemment aussi, par le monde et ses habitants, témoins directs de notre histoire commune et principaux protagonistes de ses oeuvres.

A ce titre, le prochain ouvrage de l'auteur ne déroge pas à la règle selon laquelle "il n'y a pas de règle". Ceux qui ont été marqué par le génial Pourquoi êtes-vous pauvres ?, enquête romancée, roman-documentaire, et étude philosophique in situ, sur l'état du monde et des plus démunis, ou encore par Le Livre des violences, paru chez Tristram, se procureront certainement Le Roi de l'opium et autres enquêtes en Asie, premier volume des reportages de l'américain, en Birmanie, en Thaïlande, au Cambodge, au Japon, mais aussi dans les communautés asiatiques de la côte ouest des Etats-Unis.

Si, comme l'expliquait l'auteur en introduction de Pourquoi vous-êtes pauvre ?, le volume était aussi un hommage respectueux à Henry David Thoreau et de John Steinbeck, on imagine bien ces "enquêtes" placées sous le signe de Joseph Conrad et de son Au coeur des ténèbres, l'ombre de La Folie Almayer planant sur ces récits.

A noter que Le roi de l'opium & autres enquêtes en Asie du sud-est est le premier volume, d'une série à venir toujours chez Tristram, consacrée à l'Europe, l'Afrique, le monde musulman et à l'Amériques du Nord et du Sud.

source http://livres.fluctuat.net/blog/47237-les-enquetes-de-vollmann-en-asie-chez-tristram-en-fevrier.html


critique

Si vous avez envie de savoir ce qui se passe dans la tête d’un homme qui en attaque un autre avec un tournevis, ce livre est pour vous : il vous rendra meilleur. Je savais déjà que ce mec était un romancier génial (Des putes pour Gloria, La Famille royale, Central Europe), mais là je découvre son travail journalistique et je suis dégoûtée. Je ne comprends pas que Vollmann existe. Résumons : le succès critique de son premier roman lui permet de coiffer la casquette de journaliste et d’aller faire le con dans les endroits les plus craignos de la terre. Par « faire le con » j’entends demander à un général khmer rouge ce qu’il a branlé, enquêter sur les yakuzas, les gangs, le roi de l’opium et les miniprostituées. Ce bâtard ne se la joue jamais héroïque et il a des ressources illimitées d’empathie. Je parie qu’il rêve d’interviewer Hitler, s’il le pouvait, « pour comprendre ». Notre théorie est la suivante, de même que Claro, qui fut trahi par l’abondance de ses statuts Facebook, Vollmann est constitué par une armée secrète d’entités AUTRES qui rédigent ses livres et dirigent sa marionnette à distance (peut-être de l’espace). Comment expliquer autrement la longueur de son essai monstre sur la violence (Rising Up and Rising Down, McSweeney’s, 3 000 pages) dont ce volume est extrait ? Comment expliquer autrement que ce bouquin soit aussi cool ? À moins qu’il n’y ait un putain de romancier derrière le journaliste et un putain de journaliste derrière le romancier.

MARGUERITE DU RAT

http://www.viceland.com/fr/v5n1/htdocs/records-fr-650.php
Admin
Admin
Admin

Messages : 4881
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Roi de l'opium et autres enquètes en Asie Empty William T. Vollmann : immersion dans la violence en Asie

Message  thanaka Jeu 24 Mar 2011 - 3:50

Grand reporter pour de nombreux magazines américains - Spin, Harper’s, The New Yorker... -, l’écrivain William T. Vollmann a parcouru le monde pendant plus de vingt ans. Des voyages qui ont inspiré Rising Up and Rising Down, un essai monumental de 4.000 pages consacré à la violence. Après en avoir publié la version abrégée et essentiellement théorique sous le titre Le Livre des violences en 2009, l'éditeur Tristram réunit dans Le Roi de l’opium une partie des enquêtes menées par Vollmann en Asie du Sud-Est dans les années 90.

« Le Livre des violences, explique Vollmann, est une critique de l’activité terroriste, défensive, militaire et policière, combinée avec certaines pensées d’ordre plus général, sur les moments où la violence pourrait être appropriée. » Quels sont les outils de la violence ? Comment se justifie-t-elle dans l’histoire ? Selon quel calcul moral ? Libre de ses références, abondamment documenté, l’auteur de Central Europe appuie la somme de ses pensées sur des enquêtes menées auprès des victimes et des bourreaux, là où la violence a marqué de son empreinte l’histoire contemporaine. Dans Le Roi de l’opium, il s’aventure au Cambodge, en Thaïlande, en Birmanie et au Japon.

Lorsqu’il rejoint Phnom Penh en 1991, Vollmann s’est fixé un objectif : rencontrer Pol Pot et tenter de comprendre les phénomènes qui ont conduit aux massacres perpétrés par les Khmers Rouges dans les années 70. « Ce qu’à fait Pol Pot soutient la comparaison avec ce qu’a fait Hitler » affirme l’écrivain. Et tout ce qu’il découvre au Cambodge, dix ans après l’intervention vietnamienne pour mettre fin au régime des Khmers Rouges, témoigne des atrocités commises au nom de la ruralisation forcée et de la radicalisation des théories communistes. Dans les villages, à Tuol Sleng - l’ancienne école transformée en prison secrète pour les tortures et les exécutions -, dans la jungle où la guérilla fait rage et dans les hôpitaux insalubres, il rencontre d’anciens soldats de la révolution maoïste, des gradés du nouveau pouvoir et des paysans estropiés. Partout, la violence a laissé ses stigmates. A Choeung Ek, où de nombreux cambodgiens furent massacrés par leurs compatriotes, 9.000 crânes sont alignés sur des étagères en verre. Ebranlé, l’écrivain note que « l’odeur douceâtres des crânes était écoeurante ». A ses pieds, près des tombes collectives, de petits cailloux blancs : des dents.

Et Vollmann n’en reste pas là. Dans deux enquêtes consacrées à " l’Amérique cambodgienne ", il s’interroge sur la formation de gangs chez les émigrés cambodgiens réfugiés en Californie. Confrontés à la haine raciale des minorités mexicaine ou afro-américaine, les jeunes expatriés s’unissent. « Mon fils revient de l’école, ils le frappent toujours, alors mon fils devient très triste, il va chez les Crips », explique une mère à Vollmann. Puis c’est l’engrenage, « la violence engendre la violence ». L’histoire se répète et les gangs asiatiques s’affrontent entre eux. « Etrangers oubliés, enfants de gens ne parlant pas la langue du nouveau pays, n’ayant rien à attendre, sinon au mieux des tâches subalternes rebutantes, ces adolescents cambodgiens recherchent ce qu’ils peuvent rechercher : la fierté du gang. »

Retour en Asie. Explicitement intitulé " Je m’intéresse tout particulièrement aux jeunes filles ", le chapitre consacré à la Thaïlande revient sur le fléau de la prostitution enfantine. « Voici l’histoire de la manière dont une enfant fut sauvée, et chemin faisant celle des échecs, des leçons, des héros et des héroïnes. » Refusant (par choix ? par devoir ? par nécessité ?) de se cantonner à son rôle d’observateur empathique, Vollmann décide de sortir une adolescente vendue par son oncle des griffes des réseaux de prostitution. Une enquête montée comme un récit d’aventure, avec sa galerie de personnages charismatiques et son suspense. Le reporter prend des risques, s’invente une femme interprète, allonge la monnaie, prétend chercher une régulière pour le photographe qui l’accompagne et enlève une jeune fille en réponse aux violences injustifiées qui la déclassent en raison de son sexe.

Revenu à sa mission de journaliste, Vollmann s’infiltre dans la province sécessionniste Shan en Birmanie dans " Mais qu’allons-nous faire ? ". Il remonte les filières de la drogue à la recherche des « rois de l’opium » qui financent la protection des paysans et la résistance au gouvernement birman. Au Japon, c’est chez les Yakuzas, la mafia locale, que l’Américain s’invite pour percer les codes d’une organisation dont les membres sont « intégrés », respectés par les civils et relativement tolérés par les autorités. Bien loin des barons du crime organisé, l’enquête qui conclut cet essai s’interroge sur la persistance d’une discrimination propre à la société japonaise. Vollmann tente de briser le tabou des intouchables : les Burakumin. Considérés comme impurs, ils sont encore aujourd’hui relégués au ban de la société et souffrent du mépris à peine dissimulé du reste de la population...

Il n’est pas toujours évident de savoir où William Vollmann veut nous emmener au terme de ses expéditions et de ses rencontres. Tout juste comprend-on qu’il nous guide dans les champs de mines de l’histoire, à la rencontre de la part d’ombre de l’humanité. L’écrivain-reporter officie en éclaireur. C’est parce qu’il a foulé les territoires de la violence qu’il peut aujourd’hui témoigner. Ses articles - souvent percutants, parfois courts, certains plus anecdotiques - multiplient les angles pour ouvrir le champ de la réflexion. A chacun de construire son propre cheminement éthique. Vollmann, quant à lui, refuse de dresser des bilans. Prochaine étape de son périple édifiant : l’Afrique et le monde musulman. A paraître, toujours chez Tristram.

Thomas Flamerion

http://www.myboox.fr/actualite/william-t-vollmann-immersion-dans-la-violence-en-asie-6153.html

thanaka
thanaka
Admin

Localisation : il existe une application pour ça
Messages : 2606
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum