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Message  Admin Lun 13 Fév 2012 - 2:28

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Message  Admin Mar 14 Fév 2012 - 0:09

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Message  Admin Mer 15 Fév 2012 - 8:28

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Message  Admin Jeu 16 Fév 2012 - 13:53

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Message  Admin Mar 21 Fév 2012 - 1:11

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Message  Admin Lun 27 Fév 2012 - 14:16

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Message  Admin Sam 24 Mar 2012 - 3:39

L'une des plus terribles dictatures de la planète est aussi un pays magique et envoûtant, encore préservé du tourisme de masse. Mais pour combien de temps ?

Coco a 12 ans. Coco n'est pas son prénom, c'est celui qu'il s'est inventé pour être compris des touristes. Effectivement, nous n'avons pas retenu le vrai. Il vend des cartes postales et le Burmese Days de George Orwell à l'entrée d'une pagode. Laquelle ? De ça non plus, nous ne nous souvenons pas. Il y en a tellement à Bagan, plus de 2000, héritées des rois qui ont introduit le bouddhisme theravâda dans le centre de la Birmanie. Ils ont ainsi érigé plus de 4400 temples en quelque 230 ans -l'entreprise a pris fin au terme des années 1200.
Ce site hallucinant, préservé des loupiotes et des kitscheries qui ornent d'habitude les édifices religieux dans le pays, sur lequel la nature reprend peu à peu ses droits, est le 5e plus visité de Birmanie. Coco veut y devenir « tour guide ». Il parle parfaitement l’anglais, qu'il dit avoir appris avec les touristes, et il sait dire en français « C'est joli, c'est pas cher » et « C'est parti mon kiki ». Le petit garçon n'aime pas l'école, d'ailleurs il n'y va plus, comme la plupart des enfants birmans qui l'abandonnent après les primaires. Il est fier de nous montrer les devises étrangères qu'il a réussi à collecter auprès des visiteurs : euros, dollars, mais également des billets roumains, philippins et mexicains. Coco peut reconnaître d'un coup d'œil le pays de provenance de nos pièces - les 2 euros avec lesquels nous payons Burmese Days viennent d'Espagne, le gamin est déçu de ne pas avoir reçu une pièce belge, qui manque à sa collection. Bientôt, il s'en fichera sans doute, de cette menue monnaie, il en aura réuni tellement qu'elle deviendra banale, qu'il en deviendra blasé.

La Birmanie (le pays tel que l'appellent les opposants au régime, qui l'a rebaptisé Myanmar en 1989) s'ouvre en effet au tourisme à une vitesse folle. Le gouvernement actuel fait des ronds de jambe aux visiteurs étrangers, et accueille des dirigeants du monde entier (lors de notre périple, Alain Juppé en partait et Hillary Clinton venait d'y promener son brushing). Et si, comme la rue semble le réclamer, Aung San Suu Kyi - dont la formation politique est désormais autorisée - rentre officiellement dans le jeu politique lors des élections parlementaires partielles du 1er avril prochain (une date qui amuse beaucoup les satiristes), il fait peu de doute qu'elle contribuera à ouvrir au monde les portes de l'une des plus terribles dictatures de la planète. Un régime militaire qui exproprie, tue, pille et envoie aux travaux forcés des milliers de ruraux contraints notamment de casser et tamiser des cailloux et d'y verser du goudron bouillant en tongs et en longyi (jupe traditionnelle portée par la majorité de la population, masculine comme féminine), pour construire les routes.

Zaw Min, guide-chauffeur, a beau avoir un rejeton de 22 ans major dans l'armée, il souhaite que « The famous Lady of Yangon » (jusqu'il y a peu, on ne pouvait ni prononcer son nom, ni détenir son effigie sous peine de poursuites) remporte les élections. En Birmanie, les familles pauvres n'ont d'autre choix que d'envoyer leur fils à la garnison ou dans un monastère pour espérer s'en sortir, et personne n'est vu comme un traître en offrant sa progéniture aux services de la dictature.

Le pouvoir des astres

Zaw Min qui nous emmène à Naypyidaw, la nouvelle capitale du pays (2005), une ville qualifiée de « royale » par la junte, construite au beau milieu de nulle part, nouvelle absurdie gigantesque absolument déserte, prétendument peuplée d'un million d'habitants selon les autorités - 20 000 personnes, d'après les chiffres officieux. Traversée par une large autoroute à 6 bandes où il peut s'écouler de longues minutes sans que passe le moindre véhicule, cette verrue capitaliste urbaine semée de parcs aquatiques, resorts de luxe et parcours de golf foulés uniquement par leurs jardiniers, est une aberration qui démontre bien la mégalomanie des dirigeants du Myanmar. Parmi leurs lubies les plus folles : le changement subit de sens de la circulation - les Birmans roulent à droite depuis 1970 suite à une recommandation de l'astrologue de l'homme fort du régime, mais ne peuvent s'équiper que de véhicules japonais bon marché au volant lui aussi à droite. Le baroudeur en vadrouille dans le pays sert donc de copilote à son chauffeur, confronté à un terrible angle mort.

Autre joyeuseté prescrite par le gouvernement : l'obligation pour les touristes d'échanger des dollars neufs en monnaie locale. Neufs de chez neufs : la junte ne tolère aucune pliure, pas la moindre bavure, même d'origine, sur les billets. Elle se paie aussi le luxe de refuser certaines séries, perçues comme plus sujettes à la contrefaçon. De nombreux touristes vivent la saumâtre expérience de ne pouvoir utiliser la moitié de leur budget, et sont de plus confrontés à l'absence totale de distributeurs de billets, de terminaux pour cartes de crédit et de possibilité de renflouer ses caisses à l'aide de systèmes comme Western Union dans le pays.

Ils doivent donc se balader avec leur cash, lequel devient nécessairement de plus en plus élevé : les taxes, fees et droits d'accès rachetés à l'entrée des monuments mais aussi des villes, sont carrément exorbitants pour la Birmanie (5 dollars pour la fameuse pagode Shwedagon à Yangon, 10 pour entrer dans la ville de Bagan...) et le gouvernement impose aux commerçants un prix « spécial touristes », qui, on s'en doute, est revu à la hausse plutôt qu'à la baisse.

Malgré ses infrastructures vétustes et sans confort, la destination (l'une des plus pauvres de la planète) attire donc davantage de seniors à l'aise dans leur portefeuille que de jeunes routards. D'autant que, inflation galopante et faiblesse de l'euro aidant, les prix mentionnés dans les guides de voyage les plus récents ne sont plus d'actualité.

Y aller ou pas ?

Les différentes sanglantes répressions, la révolution de Safran (le soulèvement des moines en 2007 à la suite de l'explosion du prix des produits de base), le cyclone Nargis de 2008, l'appel au boycott (levé depuis) d'Aung San Suu Kyi... Le tourisme birman a connu de nombreux coups de frein. En 1996 déjà, pourtant, la junte avait lancé une campagne intitulée « Visit Myanmar Year ». Nombre d'infrastructures datent de cette époque, mais n'ont plus été entretenues depuis. L'hôtellerie de luxe est aujourd'hui presque exclusivement aux mains de la junte, les établissements privés (c'est à dire ceux qu'il faut fréquenter dans le cadre d'un voyage « responsable » dans le pays) affichent bien souvent des murs lépreux, des sanitaires comateux (l'eau chaude est ainsi une denrée rare en Birmanie), l'électricité paresseuse - il n'est pas rare que les hôtels, même haut de gamme, la rationnent -, une hygiène douteuse et un service hasardeux.

Alors, pourquoi venir en Birmanie?

Pour la balade en bateau sur le lac Inle, sorte de Venise de bambou usée par le temps, où les pêcheurs intha (les « fils du lac ») pratiquent leur métier en équilibre sur un pied, donnant à voir un somptueux ballet d'une grâce absolue. Pour le coucher de soleil sur la pagode Schwedagon de Yangon, envahie par les bonzes, où le ciel hérissé de flèches et de clochetons se change en or. Pour un trek montagnard à Kalaw, entre fraisiers, plantations de thé, rizières, dont les seuls autres passants sont des bœufs et des buffles d'eau. Pour l'horizon de Bagan, son « skyline » religieux et sa litanie bouddhique ânonnée jour et nuit dans les haut-parleurs du village. Pour la plage déserte de Ngwe Saung, et les jeux dans les vagues des eaux chaudes du golfe du Bengale - on en viendrait presque à regretter l'ouverture récente de la junte au tourisme, qui sonne forcément le glas de cette quiétude. Et pour la rencontre des Moustache Brothers, célèbres comédiens opposants au régime, qui accueillent les spectateurs dans leur petite maison de Mandalay pour une représentation qui ne connaît jamais de relâche, dénonçant sous haute surveillance les turpitudes de la vie locale. « Pendant votre séjour en Birmanie », sourit Lu Maw, « ne volez rien. Le gouvernement n'aime pas la compétition. »

Texte et photos: Myriam Leroy



Renseignements Ambassade du Myanmar, 9, boulevard Général Wahis, 1030 Bruxelles.Tél. : 02 701 93 81. www.embassyofmyanmar.be

Formalités Un passeport valide au minimum 6 mois après la date de retour, et un visa touristique (25 euros), qui nécessite de remplir de nombreux documents, à demander un mois à l'avance auprès de l'ambassade.

Monnaie 1 euro = 1 000 kyats. Mais le taux fluctue énormément, et ne sera pas le même en fonction du lieu de change. Il sera meilleur à Yangon qu'à Mandalay ou Bagan. Il sera plus intéressant si vous achetez vos kyats dans la rue que si vous le faites à la banque mais attention, les arnaques sont légion.

Téléphoner Le préfixe téléphonique international pour la Birmanie est le + 95. Il doit être suivi de l'indicatif de la ville (1 pour Yangon) et du numéro du correspondant. Votre téléphone portable ne fonctionnera pas sur place. Vous pouvez en revanche faire l'acquisition d'une carte SIM locale, donnant accès à des appels internationaux plutôt coûteux.

Internet Connexion très lente, quand elle existe. Les messageries Hotmail, Gmail et Cie sont difficiles d'accès. Facebook, en revanche, semble bien fonctionner.

Se loger

À Yangon Winner Inn. Excellent rapport qualité-prix pour cet hôtel situé à quelques minutes de la grande pagode de Yangon, dans un quartier résidentiel très vert. Belle vue sur le dôme doré. 42, Than Lwin Road. Une trentaine de dollars la chambre. www.winnerinnmyanmar.com

Au lac Inle Aung Mingalar Hotel. Joli complexe de bungalows. Propre, bien tenu, et offrant un délicieux petit déjeuner. Possibilité de louer des chambres triples. Une vingtaine de dollars la chambre. Boat station road, Nyaung Shwe. Kmm.goldentrip@mptmail.net.mm

À Bagan Ngwe Saung The Emerald Sea Resort. Une certaine idée du paradis, à la Robinson Crusoë, au bord d'une plage bordée de cocotiers. Personnel aux petits soins. Une soixantaine de dollars la chambre. Ngwe Saung Beach. http://emeraldsearesorts.com

Se restaurer

À Yangon Aung Thu Kha. Pas donné quand on voit la tronche du boui-boui, mais franchement délicieux. L'occasion de sauter à pieds joints dans la cuisine birmane, ses currys, ses crevettes, son riz vapeur et les dizaines de petites choses qui les accompagnent (comme cette surprenante salade de feuilles de thé). 17 A, 1st Street.

À Mandalay Étals de chapatis. On y dîne indien à même la rue. Faut aimer les gaz d'échappement, mais ces étals sont imbattables tant au niveau de la saveur que du prix. Angle 27th St et 82nd St.

Ailleurs Se laisser guider à l'odeur et à la vue. Les restaurants ouvrent et ferment vite dans le pays. Préférer ceux qui sont pleins, la haute rotation de la clientèle garantit la fraîcheur des produits.

Boire un verre Sur la rue, what else ? C'est là qu'on tâte le pouls d'une population qui aime se rassembler et siroter une bière Mandalay, malgré le prix prohibitif du doux breuvage pour le pays (compter l'équivalent de 3 dollars pour une grande bouteille).

À voir, à faire Tout d'abord, louer les services d'un guide-chauffeur, qui vous servira tant de traducteur que de négociateur, et qui vous permettra d'éviter de prendre des vols intérieurs, souvent chers et pas spécialement engageants. Compter un millier de dollars pour une voiture classique (deux ou trois passagers) et le double pour un minibus, pour deux semaines de périple. Le tarif comprend la location du véhicule, les taxes routières (nombreuses), l'essence (chère), le logement et les repas du guide. La solution la plus économique, la plus facile, la plus rassurante. Se renseigner sur les forums de voyage, ou faire confiance à Zaw Min, notre chauffeur, honnête et serviable : zaw.villa@googlemail.com

Le circuit classique démarre de Yangon pour rejoindre le lac Inle via Kalaw, repart ensuite vers Mandalay et puis Bagan. On peut y ajouter quelques jours à la plage, pour se reposer en fin de séjour, Ngwe Saung étant la plus proche de Yangon (6 heures de route tout de même).

Compter deux semaines sur place minimum.


http://weekend.levif.be/tendance/voyage/chroniques-birmanes/album-4000071054402.htm
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Message  Admin Dim 1 Avr 2012 - 15:29

La Birmanie, un pays couvert de pagodes bouddhistes anciennes destinées à être restaurées (plus de 2500 ans), de pagodes couvertes de feuilles d’or extrait des mines du pays et travaillé manuellement par une main-d’œuvre payée à la tâche, de pagodes peintes et de stupa hauts de plus de 100 m.


Bouddha est partout présent : couché, assis, debout. Vénéré, sa philosophie forge et rythme la vie des Birmans. A Pagan, au centre de la Birmanie, à 500 km de Rangoon, on recense 5000 pagodes anciennes, dont 2500 ont été restaurées, voire reconstruites. Sur la route, à quelques kilomètres de Rangoon vers le Nord, des automobilistes s’arrêtent, ils se dirigent vers une bâtisse, sur le bord, c’est la maison du gardien de la route (un saint protecteur au pied duquel des offrandes (fleurs et fruits) sont déposées. Avant d’adopter le bouddhisme, les Birmans étaient animistes et c’est une survivance de cette croyance.
Mandalay, 1 million d’habitants. Ancienne ville royale et culturelle à l’artisanat bien conservé et diversifié. Il y a une trentaine d’années, la moitié de la ville a été détruite par un incendie accidentel (en Birmanie les maisons sont traditionnellement construites en bois), depuis, le bois est banni pour la construction de maisons dans cette région particulièrement sèche.


Fabriques de feuilles d’or


A Mandalay, les artisans sont regroupés par activité, occupant des rues entières. Il en est ainsi des fabriques de statues en marbre, en bronze ou en bois et de boutiques offrant ces objets à la vente. Mandalay abrite aussi 35 fabriques de feuilles d’or de toute la Birmanie. Tôt le matin, des files serrées de motos et de vélos transportant jeunes filles et garçons qui se rendent aux ateliers, où les attend une longue journée de labeur. Les voitures sont peu nombreuses. C’est aussi l’heure où les jeunes moines et novices bouddhistes, reconnaissables à leur crâne rasé (y compris les filles et femmes, ces dernières ne mendient pas leur nourriture, elles la préparent elles-mêmes), vont de maison en maison ou d’échoppe de restauration en auberge quémander leur nourriture pour la journée, selon un rituel aussi ancien que leur ordre religieux.

Mandalay accueille plus de la moitié de la communauté bouddhiste nationale
Sagaing compte 100 000 habitants, dont 20 000 moines et novices. La ville ne pouvant les nourrir tous, les religieux se déplacent à Mandalay, pour ce faire, à une vingtaine de kilomètres de distance. Les prisonniers travaillent dans les campagnes, sauf les détenus politiques. A Pagan, nous passons à proximité d’un camp de prisonniers planteurs d’hévéas. Les prisonniers condamnés à de lourdes peines sont entravés par des chaînes aux pieds.


Produits de maquillage particulièrement recherchés


Les jeunes Birmanes demandent des produits de beauté (mascara, rouge à lèvres ou échantillons de parfum) en échange d’objets d’artisanat local, ou monnaient leurs objets en dollars ou en euros, en baragouinant quelques mots dans la langue des touristes («2 euros, Madame, pas cher, Madame»). Les apparatchiks et autres nouveaux riches attendent avec impatience que les sanctions internationales soient levées pour pouvoir sortir, voyager et que leurs affaires, qui ont prospéré à l’ombre de la dictature, prennent un nouvel essor. Les Birmans n’ont pas confiance dans les banques (peu performantes), ils gardent leur argent chez eux, y compris les commerçants et tout se paie cash. C’est comme cela qu’un changement de billets de banque, intervenu il y a quelques années, a ruiné les commerçants. L’inflation vertigineuse a entraîné une paupérisation massive de la population. 75% des Birmans vivent au-dessous du seuil de pauvreté. En septembre 2007, un mouvement de contestation contre une inflation galopante, mené par les moines bouddhistes, est violemment réprimé. L’essence est chère, c’est ce qui explique le développement de moyens de transport collectifs et l’abondante utilisation de motos et de vélos, sauf à Rangoon où les deux roues sont interdits. Les prix élevés de l’essence ont été à l’origine de manifestations populaires en 2009.


La protection sociale, privilège des fonctionnaires et des militaires


En Birmanie, les seuls salariés au mois sont les fonctionnaires et les militaires, les autres actifs sont rémunérés à la tâche et à la journée (1 à 2 euros en moyenne). Ces derniers ne peuvent prétendre ni à la retraite ni à la sécurité sociale. Le système sanitaire est médiocre et peu développé. Il en est de même pour le système éducatif, la scolarisation des enfants est garantie jusqu’à l’âge de 10 ans seulement. C’est pourquoi la grande majorité des enfants se tourne ensuite vers le marché du travail, parce que leurs familles sont démunies dans un pays qui regorge de richesses. A un Birman auquel nous demandions quel est le sport favori pratiqué en Birmanie et si les jeunes s’adonnaient à une pratique sportive quelconque, nous avons eu cette réponse : «En Birmanie, nous n’avons pas le temps d’avoir un loisir, il faut travailler pour se nourrir.» C’est ce qui explique aussi le nombre important d’enfants placés en noviciat dans les monastères, c’est une charge en moins pour les parents et cela évite aussi le développement de la délinquance. Les monastères accueillent les enfants dès l’âge de 8 ans, et même plus tôt quand il s’agit d’orphelins. On relève environ 160 000 novices et 120 000 moines. Un moine peut revenir à la vie civile au moment où il le souhaite.


40% du budget national à l’armée contre 2% à l’éducation ou à la santé


2% du budget national revient à la santé, 2% à l’éducation et 40% à l’armée (contre 50%, il n’y a pas longtemps). Le nombre de militaires est estimé à 400 000. Si les examens médicaux sont gratuits dans les quelques hôpitaux du pays, les médicaments sont payants. Des cliniques privées, des écoles privées accueillent les privilégiés du système et leurs enfants. Malgré la pauvreté et le dénuement de la majorité de la population, la mendicité est rare. Les Birmans que nous avons pu approcher disent que le nouveau Président est plus souple et a promis de faire baisser la pauvreté. Les propriétés agricoles sont limitées à 20 ha. Cette disposition sera-t-elle levée avec la libération engagée par le régime birman ? Les investisseurs occidentaux commencent à arriver. On les croise dans les grands hôtels de Rangoon. Les opportunités d’affaires sont nombreuses, notamment dans les secteurs du gaz, du pétrole, des télécommunications, des biens de consommation, du tourisme. Ils attendent le changement de la loi sur la propriété foncière et l’investissement privé. Des hôtels sont construits et exploités par des étrangers liés à l’Etat birman, qui reste propriétaire de l’assiette foncière - par des contrats d’exploitation de 30 ans, non renouvelables. D’autres hôtels de Rangoon, Mandalay ou sur le lac Inlé appartiennent à des ex-militaires reconvertis dans les affaires.


Au travail dès l’âge de 10 ans


Toute la famille doit travailler. En Birmanie, le problème de l’emploi des femmes ne se pose pas : tous les Birmans n’appartenant pas à la catégorie des fonctionnaires ou des protégés du système travaillent dès l’âge de 10 ans, jusqu’à n’en plus pouvoir, pour vivre au jour le jour. Des travaux manuels, pénibles, sans protection, à main nue, la mécanisation industrielle ou agricole étant peu développée. Le recouvrement de la chaussée est lui aussi manuel. Des femmes, des enfants transportent, sous un soleil de plomb, gravier et goudron dans des sacs en osier, c’est là aussi un travail à la tâche et à la journée. Visite d’un atelier artisanal de transformation de résine d’hévéas : coupe de lamelles à partir des arbres, traitement et confection de bandelettes, autant de tâches auxquelles sont associés des enfants dans une atmosphère pestilentielle sous des abris de fortune. Plus loin, une petite fille nettoie de grandes bassines. Même décor dans une fabrique de poisson séché. Des conditions de travail aussi rudimentaires et insalubres.


Rangoon, l’ex-capitale


Rangoon compte 6 millions d’habitants. La ville de Rangoon est divisée en 19 arrondissements, dont un est réservé aux militaires avec leurs logements, les écoles pour leurs enfants, leurs hôpitaux… Le transport en commun est assuré par 5000 autobus (essentiellement des microbus vétustes dans lesquels s’entassent les usagers). Les motos y sont interdites. De nombreux bâtiments administratifs de Rangoon ont été transformés en hôtels, c’est le cas de l’hôtel de Ville. Dans le quartier des banques, des établissements publics et quelques banques privées, les militaires ont leur propre banque. Sur la soixantaine de cinémas de la ville, quarante ont été reconvertis en hôtels ou détruits, parce qu’il n’y aurait pas assez de clients.


Avenue de l’Université


C’est là que se trouve la maison de la Dame ou la Lady — libre de ses mouvements depuis le 3 mars 2011 — comme l’appellent les Birmans, n’est plus fermée à la circulation, nous avons pu prendre l’entrée du domicile en photo, mais depuis le car seulement. Ce même geste pouvait, il y a quelques mois, engendrer de sérieux ennuis, non pas au touriste étranger «fautif», mais au guide ou au chauffeur birman. Des portraits, des affiches, des tee-shirts de Aung San Suu Kyi, seule ou avec son père, le général Aung San -, assassiné en 1947, peu de temps avant l’indépendance de la Birmanie, dont il est le principal artisan – sont visibles dans les commerces, sur les façades des rues. Non loin de la maison de la «Dame», l’université de Rangoon a été fermée pour prévenir de nouvelles manifestations d’étudiants et déplacée à l’extérieur de la ville. 5 km² de bâtiments vides, à l’exception de la faculté de médecine. Les parents sont contraints de signer une déposition par laquelle ils s’engagent, sous peine d’être poursuivis, que leurs enfants ne participeront pas à une quelconque manifestation. Le 8 août 1988, les étudiants lancent une manifestation d’envergure en faveur de la démocratie. Une manifestation qui a coûté 3000 à 5000 morts, selon les estimations, et autant de personnes emprisonnées. Au lendemain de cette violente répression, Aung San Suu Kyi prend la parole devant 500 000 personnes rassemblées à la pagode Shwedagon, pour réclamer un gouvernement démocratique. C’est la première sortie publique de celle qui deviendra la «Dame de Rangoon».


La «résidence des rois »


Rangoon reste la capitale économique du Myanmar depuis le transfert de la capitale politique et administrative à 400 km dans le nord du pays.
Fin 2005, la capitale déménage vers Pyinmana, à quelque 400 km au nord de Rangoon, sur la route de Mandalay. La nouvelle ville prend le nom de Naypyidaw, la «résidence des rois». En février 2006, Naypyidaw est officiellement la nouvelle capitale du Myanmar. La capitale officielle, totalement isolée du reste du pays, est habitée par 50 000 fonctionnaires.

http://www.elwatan.com/international/vu-et-entendu-01-04-2012-165037_112.php


Première étape

Rangoon (ou Yangoon), l’ex-capitale birmane et la visite de la pagode Sule, de l’immense et impressionnant bouddha couché de Chaut Htat Gyi et la pagode Shwedagon, véritable cité sacrée au cœur de la ville, dominée par son immense stûpa doré de 98 m, entouré d’une forêt de pagodans abritant des statues de Bouddha. C’est depuis la pagode Shwedagon que l’opposante emblématique Aung San Suu Kyi s’est adressée à la population en 1988.


Deuxième étape

Kyaikhtiyo (195 km de Rangoon) et la visite du célèbre Rocher d’or, un monolithe recouvert de multiples couches de feuilles d’or, perché en équilibre au sommet d’une falaise de 1200 m d’altitude, surplombant un paysage majestueux, notamment au moment où le soleil se couche. Ce bloc de pierre aurait la forme du crâne d’un ermite qui vécut là dans les temps anciens.
Un spectacle qui vaut largement le déplacement. Ce rocher est devenu un véritable sanctuaire où affluent des milliers de pèlerins en provenance de tout le pays.


Troisième étape

Pégu (ou Bago, prononciation birmane), ancienne capitale birmane au XVIIIe siècle, à mi-parcours entre Kyaikhtiyo et Rangoon, est couverte de pagodes anciennes. Cette ville abrite la pagode Shwemawdaw avec son très beau stûpa vieux de près de 1000 ans, et de la pagode Kyaik Pun, réputée pour ses quatre immenses statues peintes de couleurs vives de Bouddha orientées vers les quatre points cardinaux.


Quatrième étape

Pagan où est situé l’un des plus beaux et plus spectaculaires sites archéologiques d’Asie sur plusieurs dizaines de kilomètres : Shwezigon et le temple d’Ananda, les fresques du Gu Byaukgy, le temple Nanbaya, les temples de Dhammayangyi et Sulamani.
La spécialité de Pagan, depuis le XIe siècle, c’est la fabrication d’objets en laque. Dix fabriques s’adonnent à la confection d’objets recouverts de cette délicate résine naturelle. Là aussi, un travail manuel minutieux, requérant précision et adresse pendant plusieurs jours d’affilée, voire de semaines.


Cinquième étape

Pagan / Mandalay, la capitale culturelle et religieuse de la Birmanie avec sa pagode Mahamuni et son spectaculaire Bouddha couvert de feuilles d’or fabriquées dans des ateliers d’artisans, la pagode Kuthodaw avec sa surprenante bibliothèque de pierre, unique au monde.


Sixième étape

Mandalay / Mingun : Sagaing
Mingun est une ancienne capitale du XVIIIe siècle où se trouve la plus grande cloche en bronze du monde et la pagode inachevée de Mingun Paya. Sagaing est un haut lieu du bouddhisme birman.


Septième étape

Mandalay / Heho / Lac Inlé en passant par le pays Shan, un paysage de montagnes.
Le lac Inlé (35 km de long, du nord au sud, et de 1 à 10 km de large) est entouré de 400 villages, dont 80% des habitants sont des jardiniers et 10% des tisserands, une activité féminine. Les jardins flottants, faits à partir de la boue séchée du lac et d’algues, s’étendent sur 24 ha. La durée de vie des jardins est estimée à 40 ans. Autour de ce lac, une vie locale est organisée autour de villages, de vergers et de jardins flottants. Tissages en soie et en fibres végétales sont les spécialités des ateliers, où le travail est toujours réalisé de façon traditionnelle.


Dernière étape

Lac Inlé / Rangoon. A Rangoon, le loisir de faire une promenade le long de la rivière, une visite de la pagode Botathaung et une balade dans Chinatown, où se trouvent le marché et les anciens bâtiments chinois avec leurs escaliers en bois, le quartier indien et son marché aux épices, le marché artisanal Bogyoke. Celui-ci est un rendez-vous incontournable en matière d’artisanat, de tissus et de vêtements locaux et de bijoux en jade. Une vraie caverne d’Ali Baba.

http://www.elwatan.com/international/un-patrimoine-saisissant-01-04-2012-165038_112.php
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Message  Admin Sam 21 Avr 2012 - 2:19

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Message  Admin Mar 15 Mai 2012 - 18:37

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Message  Admin Mer 16 Mai 2012 - 17:22

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Message  Admin Sam 19 Mai 2012 - 11:08

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Message  Admin Mar 11 Sep 2012 - 6:15

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Message  Admin Lun 12 Nov 2012 - 17:02

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Message  Admin Dim 9 Déc 2012 - 23:00

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Message  Admin Sam 15 Déc 2012 - 23:35

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Message  Admin Mar 18 Déc 2012 - 10:43

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D'autres chroniques Birmanes Empty Cédric en Birmanie

Message  Admin Lun 26 Aoû 2013 - 9:14

http://cedricenbirmanie.blogspot.fr/


2013, je m'installe en Birmanie... Il est prévu que j'y reste pour environ 4 ans. La Birmanie s'ouvre et j'aurai la chance de vivre ces changements de l'intérieur à un moment-clé de son histoire. J'aimerais contribuer à cette ouverture en partageant mes impressions, mes sentiments, mes rencontres et mes étonnements.

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