l'esprit voyageur en asie du sud-est
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

A une encablure du centre, la solitude des sinistrés de Bangkok

Aller en bas

A une encablure du centre, la solitude des sinistrés de Bangkok Empty A une encablure du centre, la solitude des sinistrés de Bangkok

Message  Admin Jeu 3 Nov 2011 - 7:03

A une encablure du centre, la solitude des sinistrés de Bangkok 6108873301_f7c55f14c7_z

« L’aide n’est pas arrivée jusqu’à nous parce que nous sommes trop loin », lâche Saisunee Sontana, devant sa maison inondée depuis une semaine. Le centre de Bangkok, bien au sec, n’est qu’à un jet de pierre, mais les districts noyés de la capitale s’y sentent à des années-lumière. A l’image d’une Thaïlande profondément divisée, où les masses rurales et populaires peinent à se faire entendre des élites dirigeantes.
Le quartier de petites maisons en bois de Bang Phlat, sur la rive ouest du fleuve Chao Phraya, est sous l’eau depuis plusieurs jours, ses petites ruelles et grandes avenues transformées en canaux. »Dans deux ou trois jours, (mes réserves) de riz seront épuisées et je ne sais pas comment trouver plus de nourriture », explique Saisunee, enfoncée dans l’eau jusqu’à la taille.
Chaque jour, des provisions sont distribuées non loin de chez elle, près du pont qui relie Bang Phlat au centre de Bangkok, barricadé derrière des digues et épargné par ces inondations, les pires dans le pays depuis des décennies. Mais encore faut-il arriver jusqu’au pont, en zigzaguant entre les objets flottants, ici des bidons d’huile éventrés, là une carpe ou un oiseau morts. Et comme les horaires de distribution sont aléatoires, beaucoup ratent souvent leur chance.
La municipalité plaide le manque de moyen, de bateaux, de personnel. C’est « mission impossible » d’atteindre toutes les ruelles, dit son porte-parole Jate Sopitpongstorn, regrettant que les sinistrés refusent d’être évacués. Comme les autres hauts responsables, il justifie de privilégier le sauvetage du « coeur » stratégique et économique de Bangkok, toujours au sec et guère perturbé.
Choix économique dont la logique fait douloureusement écho, aux manifestations il y a un an des « chemises rouges » antigouvernementales, qui réclamaient un peu plus de démocratie, une justice équitable et un vrai partage des richesses.
Les élites de Bangkok, accusées de mépriser le peuple, n’abandonnent pas délibérément les quartiers pauvres des périphéries, estime Thitinan Pongsudhirak, politologue à l’université Chulalongkorn de la capitale, qui pointe plutôt les « lenteurs et l’inefficacité » de la « machine bureaucratique ».
Mais cette catastrophe naturelle « avait le potentiel de rassembler », estime-t-il, alors qu’elle ne fait que confirmer le fossé. »Vous voyez le centre ville, les zones plus riches être protégées, au détriment des banlieues », poursuit-il. Si le centre « partageait une partie plus importante du fardeau », cela « apporterait une certaine justice ».
Tout, à Bang Phlat, a en effet cessé de fonctionner. »Ils sont heureux là bas de l’autre côté du pont, alors qu’ici nous sommes dans une situation épouvantable. Nous voulons que les autorités s’en rendent compte », résume Pramet Deerod, 47 ans, enserré dans un gilet de sauvetage orange.
Avant d’arriver en ville, l’eau a déjà immergé des usines dans les plaines du nord. Elle s’est chargée de boue, et des huiles et essence émanant des voitures dont on n’aperçoit plus que les toits. Mais la priorité, pour Pramet, ce sont plutôt les piles de détritus qui s’accumulent par dessus tout ça. Les autorités « doivent amener des bateaux pour emporter les ordures », s’emporte-t-il.
Des habitants, du nord de Bangkok, ont manifesté leur exaspération face à ces inondations qui épargnent les riches du centre-ville. Mais la colère n’a pas gagné Bang Phlat. »C’est bien que le centre de Bangkok ne soit pas inondé, ils peuvent toujours trouver à manger pour nous », estime Sombat Chansawang, 42 ans, qui revient chaque jour dans sa maison pour nourrir poules, coq et lapin. »Est-ce que vous pouvez prendre mon lapin? Il n’y a plus d’herbe pour le nourrir », dit-il. Mais s’il tente de faire bonne figure, le ferrailleur ne peut cacher sa peur. « Si vous voulez quoi que ce soit, il faut sortir: médicament, nourriture, il faut aller le chercher. Si vous restez là, c’est la mort assurée ».


source www.webasies.com
Admin
Admin
Admin

Messages : 4881
Date d'inscription : 31/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum