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Cambodge - La responsabilité de la France

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Message  Béotrice Ven 26 Fév 2010 - 17:02

"De mes souvenirs surgit aujourd'hui l'image d'un portail. […] Fait de deux battants qui hantent mes songes, d'un treillis de fer soudé sur un châssis tubulaire, il fermait l'entrée principale de l'ambassade de France quand les Khmers rouges sont entrés dans Phnom Penh, en avril 1975. […] mon regard tomba précisément là où Ung Bun Hor, le dernier président de l'Assemblée nationale, s'était tenu debout, les jambes flageolantes, obstinément et mécaniquement occupé à défaire son pantalon. Les deux gendarmes français qui l'accompagnaient – qui le soutenaient, car le pauvre homme s'effondrait à la vue des Khmers rouges qui l'attendaient de l'autre côté du portail – avaient longuement hésité sur ce geste avant de réaliser qu'il perdait la tête. Dehors, une jeep et deux camions bâchés stationnaient ".

Ces extraits du Portail (1) de François Bizot figurent au dossier d'une instruction ouverte par la justice française visant à déterminer la responsabilité de la France dans la disparition de l'ancien président de l'Assemblée nationale cambodgienne. Après des années de procédure (lire 2e encadré), cette enquête, ouverte en 1999 à la suite d'une plainte de la veuve de M. Ung Bun Hor, vient d'être relancée le 26 janvier par la cour d'appel de Paris. Elle pourrait, selon le vœu des parties civiles, conduire à l'audition de responsables politiques français de l'époque, parmi lesquels le président Valéry Giscardd'Estaing.

Mme Ung accuse la France, qui avait rompu ses relations diplomatiques avec le régime précédent après le coup d'Etat de 1970 contreNorodom Sihanouk (voir repères), d'avoir livré son mari aux Khmers rouges par"complaisance" :


Les troupes de Pol Pot entrent dans Phnom Penh le 17 avril 1975, premier jour de "l'année zéro" qui plongea le pays dans une folie génocidaire durant près de quatre ans. En une journée, la ville est vidée de ses habitants. Près de deux millions de personnes sont jetées sur les routes. La plupart des Occidentaux ont quitté le pays. L'ambassade de France, dernière représentation diplomatique a être restée ouverte, se transforme en camp international. Responsables de l'ONU, consuls honoraires, correspondants de la presse internationale, expatriés français et des centaines de réfugiés cambodgiens y ont trouvé refuge pour un huis clos de trois semaines qui s'achèvera par une évacuation en convoi vers la Thaïlande. Parmi les réfugiés, plusieurs responsables du régime qui vient de tomber demandent asile et protection. Ung Bun Hor en fait partie. Refoulé une première fois, il finit par s'engouffrer dans l'ambassade à la faveur d'un mouvement de foule.

Trois jours plus tard, il est "accompagné", avec une douzaine d'autres responsables cambodgiens, par deux gendarmes français de l'autre côté du portail, où l'attendent des soldats khmers rouges. En rentrant dans l'ambassade, le consul Jean Dyrac croise un reporter britannique du Sunday Times, Jon Swain, et lui confie, livide : "Nous ne sommes plus des hommes".

Mme Ung, qui a rejoint la France quelques jours plus tôt, ne reverra jamais son mari. Naturalisée française en 1976, elle est convaincue que la décision de le "livrer"aux Khmers rouges a été prise au plus haut niveau de l'Etat français et porte plainte en 1999.

Que s'est-il passé derrière le portail de l'ambassade de France durant ces heures sombres ? Ung Bun Hor a-t-il été livré aux Khmers rouges ou s'est-il rendu de lui-même ? Trente cinq ans après les faits, les témoignages divergent et le temps qui a passé obscurcit les souvenirs. L'ethnologue François Bizot, qui servit d'interprète entre les Khmers rouges et les autorités françaises, a été entendu en qualité de témoin par les enquêteurs : il souligne la dignité et le sang froid du consul Jean Dyrac, un ancien résistant qui fut lui-même torturé par la Gestapo, face à un terrible dilemme. Selon lui, les Khmers rouges, qui ne reconnaissaient pas l'extraterritorialité de l'ambassade, menaçaient d'y faire irruption si les dignitaires ne leur étaient pas livrés. Jean Dyrac soutient pour sa part que ces derniers s'étaient finalement résolus à se rendre dans l'espoir qu'ils échapperaient à la mort.

Une version mise à mal par le témoignage d'un des deux gendarmes chargés de remettre Ung Bun Hor aux Khmers rouges. Contacté par Le Monde.fr, Pierre Gouillon, aujourd'hui retraité, refuse désormais de revenir sur cette page douloureuse de sa propre histoire. En 2007, il avait déclaré au Monde : "J'étais un simple exécutant. Il ne voulait pas y aller, il faut être franc. Il devait se douter de ce qui arriverait. Il s'est débattu, on l'a poussé. De toute façon, les Khmers rouges l'auraient chargé de force."

Les télégrammes diplomatiques entre le consul et le Quai d'Orsay, vont dans le même sens : ils révèlent que les autorités françaises étaient disposées à donner les noms des dignitaires cachés dans l'ambassade afin d'éviter le pire. Dès l'arrivée de Ung Bun Hor, le Quai d'Orsay donne ses consignes au consul : "Vous ferez savoir aux intéressés que nous ne sommes pas en mesure d'assurer la protection qu'ils attendent ". Le 18 avril, Jean Dyrac fait part à sa hiérarchie de l'ultimatum qu'il a reçu pour livrer une liste de noms réclamés par les Khmers rouges et s'enquiert de la marche à suivre :

"Sauf ordre exprès et immédiat du département m'enjoignant d'accorder l'asile politique, je devrai dans un délai qui ne pourra excéder 24 heures livrer le nom de ces personnalités. Répondre par télégramme clair :

- oui, si je dois les livrer ?

- non, si je dois m'abstenir."

Deux jours plus tard, une douzaine de personnalités seront remises aux nouveaux maîtres du pays…

"On en est au stade de déterminer les responsabilités des uns et des autres en remontant la chaîne hiérarchique, explique Me Patrick Baudouin, avocat de Mme Ung et de la FIDH, qui s'est portée partie civile. Sur ces échanges de télex entre le consul et le Quai d'Orsay figure la mention ‘copie PR', pour 'Président de la République'. Des centaines de personnes ont été exfiltrées vers la Thaïlande. Pourquoi Ung Bun Hor n'a-t-il pas eu cette chance ? Il y avait sans doute moyen de résister un peu plus aux Khmers rouges. Le dossier nécessite une audition du président de la République de l'époque".

Source: le Monde
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Message  Sam_Sallung Sam 27 Fév 2010 - 2:04

Cambodge, la responsabilite de la France,
Rwanda, la responsabilite de la France,
....

France et CIA, meme combat;
partout ou vous allez vous foutez la merde

Sam_Sallung

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Message  Béotrice Sam 27 Fév 2010 - 6:30

Plus dix ans après la première plainte d'Ung Boun-Hor, veuve de l'ancien président de l'assemblée cambodgienne disparu en 1975 à Phnom Penh, la justice française a décidé de rouvrir le dossier. La cour d'appel de Paris a ordonné la reprise de l'instruction le 26 janvier.
Cette femme a eu deux vies séparées par un huis-clos mortel qui fit basculer son destin. Plus de trente ans après la disparition de son mari au Cambodge, Billon Ung Boun-Hor compte sur la justice française pour savoir comment et pourquoi il fut livré par Paris aux Khmers rouges.

Une procédure entamée en 1999, passée entre les mains de trois magistrats de Créteil et menacée de s'éteindre parce que le dernier juge d'instruction s'estime incompétent.

S'ils l'arrêtent, les Khmers rouges le tueront

C'était à Phnom Penh, le 19 avril 1975. Madame Ung était loin, très loin de l'ambassade de France. Elle avait été évacuée vers Paris dix jours plus tôt, avec ses quatre enfants.

A plus de 10 000 kilomètres de distance, elle suivait les évènements devant une télévision noir et blanc. Soudain, elle vit l'image de son mari remis entre les mains des Khmers rouges et comprit que sa vie ne serait plus jamais comme avant.

Cette image, elle s'en souvient précisément, alors qu'elle ne l'a jamais revue. Introuvable, a dit l'INA, disparue dans le chaos des archives.

Fille de la première fortune du pays, Billon Ung Boun-Hor a très vite compris qu'il fallait fuir la furie communiste. Elle croit que sa réputation -et les 300 000 dollars du coffre familial- permettront de trouver asile à Paris.

Mais son mari, qui est alors président de l'Assemblée nationale cambodgienne, refuse, veut y croire jusqu'au bout. Il laisse sa femme le devancer sur le chemin de l'exil.

Pilier du régime républicain ayant renversé le roi Norodom Sihanouk, Ung Boun-Hor pense pouvoir sauver sa peau en trouvant, de force, refuge dans l'enceinte de l'ambassade de France. S'ils l'arrêtent, les Khmers rouges le tueront sans autre forme de procès.

Le 17 avril 1975, vers 10 heures du matin, l'élu cambodgien profite de la confusion générale pour franchir le portail de la représentation diplomatique. Patrice de Beer est alors l'envoyé spécial du journal Le Monde. Il voit des centaines de personnes trouver refuge dans ce lieu, face à la menace des troupes du Funk (le Front uni national du Kampuchéa) :



Dès l'arrivée d'Ung Boun-Hor dans l'ambassade de France, le consul général Jean Dyrac prend avis auprès du Quai d'Orsay. La réponse tombe, à 14h09, comme un couperet :

« Le fait que le droit d'asile ne soit pas reconnu en droit international et le caractère particulier de votre mission, ne nous permettent pas de donner satisfaction aux demandes du Prince Sirik Matak et de M. Um Bum Hor, ou de toute autre personne qui se présenterait à l'ambassade dans les mêmes conditions.

Vous ferez savoir aux intéressés que nous ne sommes pas en mesure d'assurer la protection qu'ils attendent. »

Aujourd'hui, Jean Dyrac ne veut plus commenter cette affaire : « C'est très triste, nous dit ce retraité, mais il est difficile de revenir sur le sujet. Elle, au moins, a eu la chance de pouvoir rentrer… »

Pourtant, la version des faits que livre le consul général n'est pas claire. Visiblement dépassé par l'ampleur des évènements, il a affirmé aux enquêteurs que les dignitaires avaient eux-mêmes pris l'initiative de se rendre. Une version identique est relatée par l'ethnologue François Bizot dans son livre « Le Portail » (2000).

Problème : elle ne corrobore pas les autres récits, notamment ceux des nombreuses personnes, françaises et étrangères, se trouvant alors sur place. Patrice de Beer a recueilli plusieurs témoignages attestant la remise -de force- aux Khmers rouges de M. Ung par les deux gendarmes de l'ambassade :

C'est sur la base de ces témoignages que Billon Ung Boun-Hor espère faire jaillir une lueur de vérité.



Si Georges Villevieille, l'un des gendarmes, a refusé de nous répondre, son ancien collègue Pierre Gouillon confirme la version de l'expulsion manu militari :

« J'étais dans le parc. Quand je suis arrivé, il était clair que ça ne lui faisait pas plaisir de monter dans le camion. Il se doutait de ce qui allait arriver. Il a craqué, c'est sûr ; il n'est pas monté dans le camion de son plein gré, mais il n'avait pas le choix. »

Les documents déclassifiés par l'instruction mettent en évidence la décision politique de lâcher les dignitaires du régime républicain. Le télégramme diplomatique n°595, du 18 avril 1975 à 15h18, signé Jean Dyrac, résume la position du consul général.

« Objet : asile politique.

Suite ultimatum de la délégation du comité de la ville, je me trouve dans l'obligation, afin d'assurer la sauvegarde de nos compatriotes, de faire figurer sur la liste des personnes présentes dans l'ambassade :

1) Le Prince Sirik Matak et deux de ses officiers.
2) La princesse Mom Manivong (3e épouse du prince Sihanouk).

3) M. Ung Bun Hor, président de l'Assemblée nationale.

4) M. Loeung Nal, ministre de la Santé.

Sauf ordre express et immédiat du département m'enjoignant d'accorder l'asile politique, je devrai dans un délai qui ne pourra excéder 24 heures livrer le nom de ces personnalités.

Répondre par télégramme clair :
-oui, si je dois les livrer.

-non, si je dois m'abstenir. »

Si la réponse ne figure pas explicitement dans la correspondance diplomatique entre les mains du juge d'instruction, la consigne a été appliquée à la lettre. Et les dignitaires livrés.

Une juge « incompétent » ? Ou une affaire qui gêne ?

Dernière surprise de cette affaire hors norme : en janvier 2007, après sept ans d'instruction, le juge de Créteil, Jean-Marc Toublanc, s'est estimé « incompétent » pour poursuivre l'enquête, car la victime directe de la disparition -M. Ung- n'est pas française.

Une argumentation qui correspond à la jurisprudence de la Cour de cassation, mais ne prend pas en compte les avancées du droit international, selon les avocats de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), partie civile dans le dossier. Les explications de maître Jeanne Sulzer. (Voir la vidéo)




Le différend a été plaidé 19 septembre, à huis clos, devant la chambre de l'Instruction de la cour d'Appel de Paris, par l'avocat de madame Ung, maître William Bourdon. Quelle que soit la décision, Billon Ung Boun-Hor continuera un combat qui est aussi celui des familles des 2 millions de victimes que firent les adeptes du « Nouvel Homme ».

Depuis son petit appartement de la banlieue parisienne, elle a d'ailleurs constitué une association, simplement baptisée Les Victimes du Génocide des Khmers Rouges. Pour ne pas oublier sa première vie.

Source: http://www.rue89.com
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Message  Sam_Sallung Sam 27 Fév 2010 - 10:03

Merci Beotrice .

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Message  Mustang Sam 27 Fév 2010 - 10:27

Sam_Sallung a écrit:Cambodge, la responsabilite de la France,
Rwanda, la responsabilite de la France,
....

France et CIA, meme combat;
partout ou vous allez vous foutez la merde

Déjà le Rwanda, à part un laisser-faire mondial, quelle est la responsabilité de la France ?

Ensuite tu parles de France et CIA .... pas pareil
Soit tu dis France et USA (ou Russie, ou Belgique, ou Chine, ou Angleterre, ou Japon, ou Israël, ou, ou .....)
Soit tu dis Services Secrets français et CIA (ou un autre "services secrets" mondial)

Pas grave, mais tu veux dire que partout où un Etat (en son nom ou par ses services secrets) essaie quelque chose, de lui-même ou poussé par la vox populi .... Il fout la merde et que le résultat est pire que ce pourquoi ils sont intervenus ?

Donc tu prônes le laisser-aller mondial (ou le "chacun chez soi") ou faut-il intervenir quand même (oui mais quand et comment) ?


Dernière édition par Mustang le Sam 27 Fév 2010 - 11:23, édité 1 fois
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Message  Sam_Sallung Sam 27 Fév 2010 - 11:18

C'est pas ca, Gilles, je te reponds en MP pour ne pas polluer le post.

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