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Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage

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Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage Empty Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage

Message  thanaka Sam 6 Mar 2010 - 10:50

Les vacances approchent et vous voulez enfin faire le voyage à Rio dont vous avez toujours rêvé ? Vous avez déjà trouvé le vol charter mais il vous reste peu d'argent pour l'hôtel ? Prêt à abandonner ? La réponse est non. Grâce à un site Internet couchsurfing.com, le problème du logement est résolu", raconte le quotidien de Londres The Guardian.

Le Couchsurfing permet de passer ses vacances chez des inconnus qui vous accueillent gratuitement chez eux. "Ce phénomène réunit des milliers d'adeptes qui se lient sur le Net, entre squattage chez l'inconnu et philosophie utopiste", souligne Le Temps de Genève. En un peu plus de deux ans, www.couchsurfing.com est devenu le lieu virtuel de rassemblement de voyageurs du monde entier, invitant ses membres à proposer un endroit pour dormir quand l'un d'entre eux se trouve en ville. "Il ne s'agit en aucun cas d'un rêve de hippie", précise The Guardian. En fait, le couchsurfing, qui gagne chaque semaine plus de 1 000 nouveaux adhérents, pourrait bien transformer la pratique du routard de demain. Le principe est simple et repose sur l'idée que "l'on ne connaît un endroit que lorsque l'on a partagé quelque chose avec l'un de ses habitants", précise le quotidien londonien.

"Casey Fenton ? Veit Kühne ? Ces noms ne vous disent rien ? Pourtant, des centaines de milliers de – jeunes – gens leur vouent une reconnaissance éternelle", ajoute Le Temps. Le premier, américain, et le second, allemand, ont en effet réinventé l'art du voyage. En 2000, Kühne a lancé à Dresde l'ancêtre du système, Hospitality Club, et Casey Fenton a fondé le Couchsurfing en 2004 aux Etats-Unis, plus précisément en Alaska où il vit.

Le principe défend deux idées, la gratuité totale et la décontraction. "Pour certains il s'agit d'un moyen pratique de voyager. Pour d'autres, l'hospitalité est un mode de vie." Et, depuis que la formule a été lancée, le succès est au rendez-vous, surtout chez les 20-30 ans. "Il y a un côté très festif, mais les échanges culturels sont aussi très intenses", raconte Pascal Martin, un ingénieur de Lausanne qui s'est rendu en Pologne et dans les Etats baltes grâce à ce système. Pascal Martin prépare aujourd'hui un voyage au Venezuela et reçoit régulièrement des Couchsurfers qui sont devenus des amis.

"Les hôtes n'ont pas à fournir de lit, un bout de jardin pour planter une tente, un lit de camp ou un matelas sur le sol peuvent faire l'affaire", précise Casey Fenton, qui ajoute qu'en près de deux ans un seul problème a été signalé, le cas d'un invité resté branché une nuit entière sur le téléphone et l'ordinateur de son hôte, puis qui a quitté l'endroit en laissant la note. Toutefois, "les membres ne sont pas obligés de proposer un toit à celui qui ne leur paraît pas fiable", ajoute Fenton, cité par The Guardian, qui a mis en place la vérification des informations données par les personnes inscrites – à commencer par leur adresse. "Et si vous avez encore des doutes ? Alors laissez tomber, ces voyages ne sont pas pour vous."

source www.courrierinternational.com/
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Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage Empty Le paradis, c’est les autres

Message  thanaka Sam 6 Mar 2010 - 10:52

L’écrivain néerlandais Arnon Grunberg s’est fait héberger gratuitement pendant une semaine par des inconnus. Ce furent les jours les plus heureux de sa vie.

Berlin
L’hiver 2007, j’ai entendu parler pour la première fois du couchsurfing (www.couchsurfing.com). L’idée est de passer la nuit gratuitement chez des inconnus. Le site met en relation ceux qui cherchent un lit et ceux qui en proposent. J’aime loger chez les gens, j’ai plaisir à utiliser leur douche. Mais au bout de quarante-huit heures j’ai envie de décamper. Un lit qui a un avenir est un cercueil. C’est pour cette raison que je me suis mis au couchsurfing. Ce que je fais, je le fais pour apprendre à vivre. Apprendre, c’est regarder comment font les autres. Apprendre, c’est fureter dans les affaires des autres. Pour plus de sécurité, je décide d’entreprendre ce voyage avec mon ami Sander. Les gens peuvent devenir agressifs. Et, quand on a peur de la bête qui est en l’autre, il faut aussi craindre celle qui est en soi. La gratuité n’est qu’un aspect secondaire du couchsurfing. Son attrait réside dans le contact. Et je tiens à ajouter que, pour la plupart des gens, le contact n’est pas, par définition, érotique. Le premier lit se trouve à Berlin, chez Guy et Marianne, dans la Manfred von Richthofenstraße. Guy est un Canadien francophone qui aime la bière brune, d’après le site. En revanche, on ne sait rien sur Marianne. A notre arrivée, il s’avère que Marianne est une jeune femme de 21 ans sobrement vêtue, qui vient elle aussi de la partie francophone du Canada. Elle est à Berlin pour apprendre l’allemand.

Mais pas la moindre trace de Guy. En revanche, il y a plus d’une cinquantaine de bouteilles de bière vides dans la cuisine. Lorsqu’on demande à Marianne quand va rentrer Guy, elle répond : “Il rentre parfois très tard.” Apparemment, une autre Marianne, que l’on appelle Marianne 2, loge temporairement dans l’appartement. Il ne faut pas compter sur plus d’un lit. A 19 heures, Marianne 2 fait son apparition. Elle aussi est originaire de la partie francophone du Canada. Marianne 2 dit qu’elle est heureuse. Toujours pas de trace de Guy. Vers minuit, Sander et moi proposons de nous allonger sur un tapis par terre dans le séjour, puisque Marianne 2 a le lit. Au mur, des photos de l’infirmière blonde à qui appartient l’appartement. Elle est d’abord partie en Inde, puis en Suisse. Fraternellement, nous nous allongeons tous les trois l’un à côté de l’autre. On parle français, mais je n’arrive plus à me concentrer sur les conjugaisons. Leçon numéro un du couchsurfing : les gens font avec les moyens du bord. Ne pas poser de questions. Les questions ne contribuent pas au bonheur.

Prague
Le deuxième lit se trouve chez Martina à Prague 7. Elle habite au troisième étage. Nous sommes les bienvenus à partir de 20 heures. Mon ami et moi montons ma grosse valise chez elle. Je suis parfaitement adapté à la colonie hippie contemporaine, mais mes bagages ne suivent pas. Dans le séjour sont installés deux matelas occupés par trois couchsurfeurs. Il règne une odeur de cendrier, de pieds et de banane. Martina est rousse et assez forte. Elle a 25 ans mais en paraît plus. Sur le site, elle avait prévenu qu’elle fumait beaucoup. Ce qu’elle n’a pas signalé, c’est qu’elle vit de cocktails de jus de banane et de rhum.

J’engage la conversation avec un jeune Australien qui a vécu cinq jours à l’aéroport de Prague avant de trouver à se loger chez Martina. A mi-parcours de son tour du monde, il s’est retrouvé à court d’argent. Le sans-abri moderne est un sans-abri décadent. A côté de lui est allongé un couple. Lui est français, elle espagnole. La frontière entre être allongé et être assis n’est pas très claire ici. On ne sait pas non plus où commence le pyjama et où s’arrête le jean. Je dirais : le jean est le pyjama. “Pourquoi héberges-tu des couchsurfeurs ?” demandé-je à Martina. “Avant, je devais aller dans les bars pour rencontrer les gens, dit-elle. Maintenant c’est les gens qui viennent à moi. Et puis j’arrivais toujours en retard à mes rendez-vous. Maintenant, je n’ai plus ce problème.”

“Vous avez faim ? demandé-je. Est-ce que je peux vous inviter tous à dîner dans un bon restaurant ?” Ce cercueil de matelas est parfait, mais avant de m’y allonger j’aimerais tout de même manger un bout. “Je ne quitte plus mon appartement, dit Martina. J’ai envie de me saouler et de me défoncer, et puis j’ai déjà mangé.” Contrairement à ce que ses propos pourraient laisser croire, Martina a un emploi. Elle est dans la publicité. Elle se qualifie d’esclave du capitalisme. “Et toi ? dit-elle. Tu es un agent secret ou quoi ?” J’acquiesce.

“Si tu me racontes exactement ce que tu fais, j’imagine que tu seras obligé de me tuer.” Je m’informe : “Quand est-ce que je vais te tuer ?” La combinaison du jus de banane et du rhum produit aussi ses effets sur moi. Martina éclate d’un petit rire bref, un peu désagréable. “Vas-y, étonne-moi”, dit-elle. Le sentiment mélancolique qu’elle est sincère s’insinue en moi.

Un jour de plus chez Martina à Prague
La différence entre la confiance dans l’humanité et le nihilisme est parfois minime. Martina nous a donné les clés de son appartement. Nous avons le droit de rester encore une nuit, mais nous sommes obligés de dormir dans une autre chambre. Il s’est avéré après coup que nous avions passé la nuit dans la chambre du colocataire de Martina. Au réveil, je m’aperçois que je me suis allongé sur un pyjama. Je sens une vieille odeur de transpiration. La phobie des microbes est l’antichambre de la mort. Oublions la phobie des microbes. C’est sale, la vie. Mais il se peut que le colocataire revienne. Reste à savoir s’il sera aussi bienveillant avec nous que nous l’avons été avec son vieux pyjama. Avant le retour de Martina, nous commençons à faire la vaisselle. Nous avons surtout des cendriers et des verres à laver. Les autres couchsurfeurs sont partis le matin. Martina arrive à 20 heures. Elle balance son sac à main dans un coin, ouvre d’un geste brusque le réfrigérateur et se met à pleurer doucement. Nous voilà plantés là, un torchon sur l’épaule. “Tu devrais manger un steak”, dis-je. “Je veux aller en Chine”, dit Martina en sanglotant. “Je suis dans ma phase asiatique.”

Nous l’emmenons au bar de l’hôtel Josef. Toutes les sept minutes, Martina boit un verre de rhum. Son but est de se saouler, mais en fait elle devient de plus en plus sobre. “Je ne bois que du rhum tchèque. Le rhum tchèque est le rhum des ouvriers”, dit-elle. Voilà ce qu’il reste de la solidarité. C’est mieux que rien. Après neuf rhums, Martina passe à la piña colada. Je me surprends à ressentir de l’étonnement, et même une certaine déférence. Un dilemme éthique se pose. Martina propose de nous héberger pour la nuit, ne devons-nous pas la préserver de la déchéance ? Ne serait-ce que par intérêt personnel. Qui va la porter jusque chez elle ? Martina s’avère elle aussi être une couchsurfeuse. Dans son propre appartement. Dans sa propre vie. Couchsurfer jusqu’à la mort. On pourrait considérer cela comme de l’idéalisme pratique.

Stainach-Irdning
Maria est orthophoniste et Wili, en vérité Wilhelm, est médecin. Ils ont proposé de venir nous chercher à la gare de Stainach-Irdning, dans la province autrichienne de Styrie. Wili ressemble à un moniteur de ski d’un certain âge. Dans le vestibule de leur villa de Stainach, on nous distribue des pantoufles. Cinq minutes plus tard, nous buvons un kir royal. “Le cassis est fait maison”, dit Maria. “C’est vous-même qui le faites ?” demandé-je. Je corresponds à la description que j’ai donnée de moi : “Propre, inoffensif et poli.”

“Non, c’est la voisine, dit Maria. Sinon, dans le monde des couchsurfeurs, on se tutoie.” Je bois une gorgée de kir royal. “Pourquoi accueillez-vous des inconnus chez vous ?” Maria a un rire charmant. “Notre Simon faisait du couchsurfing au Mexique. Et je suis une mère inquiète. Alors je me suis inscrite sur couchsurfing.com. Comme ça je pouvais voir où il était, parce qu’il laissait un commentaire sur les lieux où il était passé. Au bout d’un certain temps, je me suis dit : ‘Pourquoi n’accueillerions-nous pas des couchsurfeurs ?’ Notre Simon trouve ça curieux, mais il ne nous l’a pas interdit, bien sûr. Et nous avons eu des couchsurfeurs si sympathiques ! Un Américain qui faisait le tour du monde, deux Hongrois avec un violoncelle. Il n’y a que les fumeurs que je n’apprécie pas.” Je leur raconte que nous venons de loger chez une grosse fumeuse.

“Oui, dit Maria, ce qui m’a touché dans ton profil, c’est que tu écrivais que tu étais propre. Je n’aime pas les mauvaises odeurs.” Pas de discours à mon enterrement. Quatre mots : “L’homme sans mauvaises odeurs”. “Notre Simon fait ses études à Graz, dit Maria. Il est médecin. Et l’aîné aussi est médecin, mais en ce moment il fait du couchsurfing au Laos avec sa petite amie.” J’y suis : une famille de couchsurfeurs. Je me retrouve dans la chambre d’enfant de Simon et Sander dans la chambre d’amis. Le lit a l’air très confortable. Les oreillers sont rebondis comme dans les bons hôtels. Je retire mes pantoufles.

“As-tu besoin d’autre chose ?” lance Maria. “Non, merci”, lui dis-je. Je suis l’enfant en voyage pour des parents à l’automne de leur vie qui ont encore envie de s’occuper de quelqu’un sans avoir trop d’obligations. Vous pouvez m’appeler Simon. Vous pouvez m’appeler notre Simon.

Strobl
A Strobl am Wolfgangsee, on ne trouve pas de couchsurfeurs. Le phénomène ne s’est pas encore répandu dans tous les recoins de l’Autriche. Je vais lire gratuitement des passages de mes livres à Strobl pour de jeunes libraires et, en échange, j’espère pouvoir loger chez l’un d’eux. Les jeunes libraires se sont retirés à Strobl pour réfléchir à leur métier. Mon compagnon de route est plein d’espoir. “Ils vont se battre pour toi”, dit-il. Je suis sceptique. Voilà longtemps qu’on ne se bat plus pour moi et je ne vois pas pourquoi cela se produirait soudain à Strobl. Ma proposition après la séance de lecture provoque parmi les libraires une certaine confusion qui s’apparente à de la méfiance. “Tu n’as pas de quoi te payer l’hôtel ?” demande un jeune homme.

“Ce n’est pas ça, dis-je. Mais je dois, pendant une semaine, loger chez des inconnus.” J’ai fixé pour ma vie des règles du jeu que je ne souhaite pas transgresser. “Nous allons devoir nous imposer”, dit Sander. Nous nous asseyons à la table des libraires et commandons de l’eau-de-vie en quantité. Deux libraires disparaissent rapidement mais, chez les autres, la curiosité l’emporte sur la méfiance. “Quand on connaît personnellement un auteur, est-ce qu’on vend mieux ses livres ?” demandé-je. “Oui”, répondent les libraires. “Et si un auteur était allongé à côté de vous dans un lit, est-ce que vous vendriez encore mieux ses livres ?” La vente s’avère, comme souvent, un argument décisif. “Vous pouvez venir dormir dans ma chambre, dit Judith. J’ai cinq frères, alors j’ai l’habitude.”

Judith ne se contente pas de vendre des livres, c’est aussi une gymnaste acharnée. Tandis que je me lave les dents, elle se déshabille à la hâte. Elle porte un tee-shirt noir et un short de cycliste. Puis elle se met à me parler. Sa mère aussi est une passionnée de gymnastique. Son ami et elle vont se marier l’an prochain, mais ses parents n’apprécient guère le jeune homme, car il n’aime pas la gymnastique. “Pourquoi est-ce que tu fais ça, au juste ?” demande-t-elle soudain. “Pour paraphraser un titre d’Ian McEwan*, dis-je. Le réconfort des inconnus est le réconfort suprême.” “Et maintenant il faut dormir”, ajouté-je rapidement. Il ne faut pas parler de gymnastique jusqu’à l’aube.

Budapest
“Je suis à la gare de Budapest-Keleti, sous la grande horloge”, nous informe Violka par SMS. “Je porte des lunettes sur la tête, un manteau rouge et je suis grande.” Le manteau n’est pas rouge, le reste est exact. Violka habite avec deux colocataires et, pour des raisons obscures, nous ne pouvons pas encore aller chez elle. Nous nous rendons par les transports en commun dans un café qui fait face à la plus grande synagogue de la ville. “C’est le quartier juif, ici”, dit Violka en me lançant un regard amical mais lourd de sens. Elle a fait des études d’allemand, mais enseigner était un enfer. A présent elle travaille dans une agence de voyages.

On attend Orsolya. C’est elle qui a eu l’idée d’accueillir des inconnus, de faire de la vie un long séjour ailleurs. L’euphorie de 1989 a fait place à un grand désengagement de la réalité. “Je ne lis jamais les journaux”, avait dit Judith à Strobl. “Que des livres. Je veux rester dans mon monde personnel, intact.” Cela en dit long sur les livres. Et sur la manière dont on les lit. Quand on se détourne du monde par déception, on n’ouvre plus la porte que pour une pyjama-party. Il s’avère qu’Orsolya se fait appeler Orsy. Elle travaille pour une entreprise japonaise qui fabrique des pièces détachées automobiles. L’appartement, dans la banlieue de Buda, respire la mélancolie sympathique de l’Europe de l’Est. Dans les toilettes est accrochée une liste des cinquante choses qui font que la vie vaut la peine d’être vécue. “S’il vous vient une autre idée, surtout ajoutez-la à côté”, dit Orsy. La troisième colocataire s’appelle Marta. Elle a mal aux dents.

Nous allons avec Violka et Orsy dans un restaurant traditionnel où l’on boit du schnaps hongrois. En fait, ce couchsurfing est de l’alcoolisme pur et simple. Pendant le plat principal, Orsy devient sérieuse. “C’est quoi, votre rêve le plus doux ?” demande-t-elle. Qu’est-ce que cela peut bien être ? Cherchant à me montrer aimable et tout de même drôle, je dis : “Faire sept enfants différents avec sept femmes différentes dans sept villes différentes.” Ma méfiance vis-à-vis de l’humanité n’a pas diminué, mais je suis prêt à y renoncer temporairement. Avec les semaines que j’ai passées comme valet de chambre en Bavière et mes voyages en Afghanistan, ces jours sont les plus heureux de ma vie. Peut-être que mon rêve le plus doux, c’est de pratiquer le couchsurfing jusqu’à ce que mort s’ensuive. Comme Orsy dort dans la chambre de Violka, mon compagnon de route et moi pouvons nous glisser dans son lit. Dans les toilettes, je note en 51e position : “Sentir les odeurs de pieds d’un inconnu”.

L'auteur
Arnon Grunberg (Amsterdam, 1971) est l’un des romanciers néerlandais les plus brillants de sa génération. Il s’essaye aussi avec talent depuis 2006 au reportage. Il est ainsi parti rencontrer des soldats néerlandais en Afghanistan et américains en Irak et a fait un récit très personnel de sa visite au camp de détention de Guantanamo. Mais il s’est aussi aventuré sur des terrains moins minés en se faisant passer pour un valet de chambre en Allemagne ou un employé de voiture-bar en Suisse. Tous ses reportages, publiés dans le quotidien NRC Handelsblad, ont été réunis dans un recueil qui vient de paraître aux Pays-Bas sous le titre Kamermeisjes & soldaten (Femmes de chambre et soldats).

source www.courrierinternational.com
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Message  thanaka Sam 6 Mar 2010 - 10:57

Les couchsurfers, ces voyageurs qui dorment sur les canapés, organisent aussi des soirées au niveau local, comme à Vannes. Même les casaniers sont invités !

Reportage
Mardi soir, sur le terrain du Foso, ils étaient quelques couchsurfers à avoir répondu présent à l'invitation lancée sur internet. Couchsurfing, c'est un concept né en 2004 autour d'un site internet et de voyageurs avides de nouvelles rencontres et de découvertes. L'idée : mettre son canapé à disposition des visiteurs, mais aussi et surtout, s'enrichir de multiples cultures.
Au fil du temps et de l'expérimentation du projet, les voyageurs qui rencontrent des personnes du monde entier, ont eu envie de se retrouver localement. À Vannes, le groupe de couchsurfers compte 169 membres. Ils sont résidents, natifs ou amoureux de la ville.
Le dernier « meeting » autour d'une initiation au football gaélique a réuni un peu moins de monde qu'à la soirée chandeleur, deux semaines avant.
« On est toujours un peu moins en hiver, rassurent les participants. Lorsqu'il fait beau, les gens commencent à revenir. L'été, on fait deux meetings par semaine. »
Faire connaître le concept
Lors de ces soirées, en plus de s'amuser, le but est aussi de transmettre le concept couchsurfing aux participants. « Je suis tombé là-dessus en cherchant des vacances sur internet », témoigne Léna Péron, aujourd'hui convertie, puisqu'elle revient d'une « couchsurf experience » au carnaval de Granville.
Pour certains, c'est même une façon de connaître le monde tout en restant chez soi. « Je n'ai pas souvent l'occasion de voyager. Faire du couchsurfing, cela permet de m'ouvrir à d'autres cultures », souligne Pierre-Marie Le Loir.
« Je suis inscrit sur le site depuis un peu plus d'un an et j'ai reçu 72 couchsurfers de 17 pays différents, témoigne Claire Chuc. Sur tous ces voyageurs, un seul m'a déçu. » Car entre couchsurfers, pas question de parler de « gratuité », mais plutôt de « partage ». On ne va pas couchsurfer comme on va à l'hôtel... « J'ai accueilli une Québécoise et elle m'a fait des recettes de son pays pendant deux jours ! C'était comme un voyage... »
L'idée des rendez-vous vannetais est donc de réunir des couchsurfers, ou plutôt des personnes « dans le même état d'esprit : ouverts aux autres et qui ne se prennent pas la tête ».
Pas besoin d'avoir parcouru le globe pour participer aux « meetings ». Les internautes peuvent créer un statut couchsurfing « juste pour boire un verre. Parfois, on ne sait pas trop quoi faire sur Vannes. Le site permet de se donner des idées. »
Si la moyenne d'âge tourne autour de 25 ans, le couchsurfer n'a pas de profil type. « On trouve des chômeurs, des étudiants, des salariés, des gens qui gagnent très bien leur vie... » Certains, qui se sont connus grâce aux meetings, sont même devenus colocataires. « On s'est vraiment créé un groupe d'amis. »
S'ouvrir aux autres dans le monde entier, c'était la mission première du couchsurfing. Mais même au niveau local, le concept a trouvé sa place. « C'est un peu un retour aux réunions qui se faisaient autrefois, observe Léna. C'est plus sympa que de s'ennuyer devant la télé. »

source www.ouest-france.fr
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Message  thanaka Sam 6 Mar 2010 - 11:07

Il est 21 heures. Michaël Russo, 33 ans, scrute la foule depuis l'entrée du pilier est de la tour Eiffel. Tee-shirt bleu et sac à dos de baroudeur, il attend impatiemment un mystérieux couple d'Australiens : "Tout ce que je sais, c'est qu'ils arrivent de Londres", explique-t-il, le téléphone à la main. Quelques minutes plus tard, Aron et Simone fendent la foule et se dirigent droit sur lui. Ils se saluent, échangent quelques paroles et s'en vont au restaurant pour un dîner rapide. Ils ne se connaissent pas et ne se sont jamais vus. Pourtant, ce soir, les deux Australiens dormiront chez lui, à Clamart.

C'est tout l'esprit Couchsurfing, qui signifie "surfer sur un canapé" : au départ un site Internet, maintenant une organisation à but non lucratif, qui a pour vocation de "connecter les gens et les endroits à travers le monde". Concrètement, les "hôtes" mettent à jour leur profil sur le site avec la description de leur canapé, ou même de leur chambre d'ami. Les "couchsurfers", eux, envoient une requête au profil qui les intéresse, en précisant leurs dates d'arrivée et de départ et leurs traits de personnalité. A l'hôte d'accepter ou non. Les visiteurs s'installeront alors chez lui, sans débourser un centime. Après la rencontre, chacun laisse un commentaire sur le profil de l'autre. Positif dans l'immense majorité des cas.

Lancé en 2003, d'après l'idée d'un webmaster américain, Casey Fenton, qui avait testé le concept lors d'un voyage en Islande, il compte plus d'1,2 million de membres répartis dans 232 pays. Selon le site, 23 % des personnes inscrites sont Américaines, tandis que la ville qui compte le plus de d'hôtes au monde (23 000 surfeurs) n'est autre que Paris.

Dans le métro qui file vers la gare du Nord, où les deux Australiens ont déposé leur valise en consigne pour la journée, une conversation s'engage sur les lieux à découvrir dans la capitale tout en évitant le trop-plein de touristes. Pour Michaël, l'accueil est primordial : "J'essaie de recevoir les personnes le mieux possible : je leur montre l'appartement, je leur explique où prendre le métro, et si la confiance est installée je leur laisse les clés. Le soir je les rejoins pour un verre ou pour dîner, et on rentre ensemble. J'essaie toujours de passer du temps avec les couchsurfers, car je peux leur montrer des coins qu'ils ne connaissent pas, et c'est pour moi l'occasion de rencontrer des gens. Quand je suis hébergé, j'essaie de même d'être le plus reconnaissant possible pour ce logement gratuit." Il n'a jusqu'à maintenant pas eu de mauvaise expérience avec le site.

Aron Alexander, grand rouquin originaire de Melbourne, a troqué son costume de commercial dans une agence de voyage pour endosser celui du globe-trotter au passeport rempli de tampons exotiques. C'est la première fois qu'il fait du couchsurfing. "Je découvre le site. J'ai envie de voir des choses qu'un touriste ne voit pas. En échange, je peux faire un geste pour remercier, comme préparer à manger ou faire découvrir la culture australienne."

Simone Malczewski, qui voyage avec lui, n'en est pas à sa première expérience avec le couchsurfing. L'énergie de cette petite masseuse de 30 ans, née au Brésil mais récemment installée à Sydney, tranche avec le calme affiché d'Aron. Avec ses tongs et sa mini-jupe en jean, elle a du mal à soulever sa grosse valise. "J'ai découvert le site il y a deux ans. Avant d'arriver à Paris, j'étais au Japon. Mon hôte à Kyoto, par gentillesse, m'a donné sa chambre et a dormi dans la cuisine ! Mais à Tokyo, cela s'est moins bien passé : mon hôte me parlait à peine, c'était bizarre. Je pense mettre une évaluation négative."

Car il ne faut pas être naïf, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Un peu trop de proximité de la part de l'hôte ? Un visiteur qui prend l'appartement pour un hôtel ? Les risques de dérapage sont nombreux et avec eux la fin de cette utopie à visage humain. Ainsi que le rappelle le site, "le but n'est pas de trouver un endroit gratuit où passer la nuit aux quatre coins du monde". Mais, comme le rappelle Michaël, "de toute façon l'hôte opère une sélection en amont, en fonction des profils et des affinités."

Au restaurant, la conversation tourne, bien sûr, autour de ce mode original de voyage et de rencontre. Les deux Australiens expliquent qu'ils n'auront pas éternellement recours au site : "On veut essayer, juste pour se faire une idée", affirme Aron. Pour Michaël, "les couchsurfers sont simplement des gens qui se sont rendu compte que nous vivions dans un monde où l'on ne se parle plus assez. J'accueille des gens du monde entier chez moi, mais je ne connais pas mon voisin de palier."

source www.lemonde.fr
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Message  Admin Dim 14 Mar 2010 - 9:44

On vous a déjà parlé sur Rue89 de ce site communautaire américain au concept séduisant : le « couchsurfing ». Soit « surfer d'un canapé à l'autre », recevoir chez soi un voyageur ou être accueilli, partout dans le monde.

Mais qui n'a pas « infiltré » le milieu couchsurfing ne peut pas deviner ce qui s'y passe vraiment. On se fait de (vrais) amis, on peut s'inscrire à des groupes ou des forums, se retrouver pour des soirées ou des pique-niques.

Comme vendredi, au parc des Buttes-Chaumont à Paris. Delphine, l'organisatrice de la soirée, accueille la centaine de participants, venus avec boissons et victuailles. Pour l'occasion, elle a déroulé son drapeau brésilien : « Bienvenue ! Le rendez-vous couchsurfing ? C'est ici ! »

« Un modèle qui exige beaucoup de la part de la personne hébergée »
Marianne, « ambassadrice » du site, explique le concept : la solidarité, le partage et « faire en sorte que les gens échangent leurs cultures ». Lorsqu'on héberge quelqu'un, ce n'est pas comme à l'hôtel, chacun se rend disponible et se fait guide touristique à l'occasion.

« C'est un modèle qui exige beaucoup de la part de la personne qui reçoit mais aussi de celle qui est hébergée. »



Avec le succès du site (plus d'un million d'utilisateurs dans le monde), le « surf sur canapé » est devenu une façon de faire des rencontres et de découvrir d'autres cultures. Certains « addicts » ont une vie sociale orchestrée par Couchsurfing.

« Ça a totalement changé ma vie, j'avais une vie monotone »
La « mission officielle », comme indiqué sur le site, est en effet de « participer à la création d'un monde meilleur, en ouvrant nos maisons, nos cœurs et nos vies »… Ce n'est donc pas seulement chercher un endroit gratuit où dormir, c'est aussi un état d'esprit.

Aline et Alessandro, des habitués qui ne ratent pas un rendez-vous sur le « groupe Paris », s'intéressent avant tout à l'aspect « social » du projet.

« Ça a totalement changé ma vie, j'avais une vie monotone. »



Aline poursuit :

« Couchsurfing est une manière de vivre fondée sur la générosité et l'échange. Ça m'a aidée à reprendre confiance en l'être humain ! »

Avec un âge moyen de 27 ans, les adeptes sont plutôt jeunes, étudiants, idéalistes… Mais pas tous : les baroudeurs sont aussi attirés par un projet entièrement fondé sur le don de soi et l'échange. Ephémère ? Sans doute, mais à voir tous ses adeptes, on se prend facilement au jeu.

source www.rue89.com
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Message  mekong Jeu 18 Mar 2010 - 3:56

salut

merci a tout les deux pour ce topic trés sympa Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage 729988
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Message  thanaka Mer 8 Sep 2010 - 9:41

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Message  asiaonly Mer 8 Sep 2010 - 22:25

thanaka a écrit:+de 400 possibilités en Thailande
Je trouve ça bizarre de la part des Thais... C'est pas trop le genre de la maison... Normalement, pour entrer chez un Thai, et y dormir, c'est plus compliqué que ça...
Les temps changent.
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Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage Empty Re: Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage

Message  Admin Jeu 6 Oct 2011 - 11:09

Génération canapé : La Thaïlande se met à l'heure du Couchsurfing

Plus de trois millions de voyageurs dans le monde ont déjà testé ce concept : squatter gratuitement le canapé de quelqu’un plutôt que d’aller dans une chambre d’hôtel. Si les routards d’aujourd’hui adulent cette nouvelle manière de nomadiser, plus proche des habitants du pays que l’on visite et certainement plus économique, certaines dérives noircissent le tableau de cette communauté adepte du canapé. Voyage au cœur d’un concept qui a pris racine dans le monde des globe-trotters.

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Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage Empty Génération Canapé : la Thaïlande se met à l'heure du Couchsurfing

Message  Admin Mar 11 Oct 2011 - 6:05

Plus de trois millions de voyageurs dans le monde ont déjà testé ce concept : squatter gratuitement le canapé de quelqu’un plutôt que d’aller dans une chambre d’hôtel. Si les routards d’aujourd’hui adulent cette nouvellemanière de nomadiser, plus proche des habitants du pays que l’on visite et certainement plus économique, certaines dérives noircissent le tableau de cette communauté adepte du canapé.Voyage au coeur d’un concept qui a pris racine dans le monde des globe-trotters.
Avant de prendre la route pour un week-end de couchsurfing à Chiang Mai, il est de bon augure de scruter avec attention le profil imprimé de notre hôte, Samart Srisoda. Criblé de conditions et d’avertissements à l’intention de ses futurs invités, mieux vaut se tenir à carreaux : pas de retour après minuit, égoïsme banni et douches quotidiennes obligatoires ! Samart fait partie des « hard » couchsurfers. Mais il affirme surtout que le couchsurfing l’a sauvé, voilà près de deux ans, lorsqu’il ne voyait plus d’issue pour se sortir d’une rupture amoureuse. À côté de son occupation d’hôte bénévole qui lui a permis de se sentir moins seul, ce Thaïlandais de 32 ans, originaire de Chiang Mai, est propriétaire d’une agence de trekking. Il possède aussi des chalets dans la montagne et propose des formules permettant de coupler l’aventure avec des missions bénévoles dans les villages reculés de la région. Grâce à son petit business, les couchsurfers de passage n’ont pas besoin de courir les agences pour comparer les prix des treks. Même si son entreprise retire un profit indéniable des voyageurs qui logent chez lui, Samart reste clair et insiste : il n’accueille pas des couchsurfers dans l’espoir qu’ils deviennent des clients potentiels. Chez lui, on se croirait dans une guesthouse bon marché. Chambres séparées, salle de bains commune, cuisine à disposition de tous et patio. Dans chaque pièce, des règles imprimées sur une feuille A4 indiquent comment tirer la chasse d’eau, où laisser ses chaussures ou encore comment faire bon usage de la douche. Mélanie, une Française de 23 ans, vit sa première expérience en tant que couchsurfeuse. Et se demande pourquoi Samart tient à recevoir autant de ces nomades des temps modernes. « Je n’utilise pas les chambres à disposition dans ma maison. Je préfère dormir dans le salon parce que je n’aime pas les espaces clos. Alors, ce serait vraiment stupide de ne pas en faire profiter les gens de passage », lui répond Samart.

Tout le principe de couchsurfing pourrait se résumer dans cette phrase. C’est d’ailleurs suite à ce simple constat que l’Américain Casey Fenton a fondé, en 2004, un site internet, couchsurfing.com, sur lequel les voyageurs et les hôtes créent leur profils et interagissent pour planifier leurs nuitées. Cette idée lui avait traversé l’esprit quatre ans plus tôt, alors qu’il voyageait en Islande. Comme la perspective de dormir seul dans un hôtel ne l’enchantait pas, il a contacté plusieurs étudiants en leur adressant une demande d’hébergement. Surpris de l’intérêt suscité par son courrier, Casey a réalisé qu’il tenait là un vrai concept. Si des initiatives de moindre ampleur existaient déjà, comme l’ « Association Servas », fondée au sortir de la Deuxième Guerre mondiale (15 000 membres) ou l’Hospitality Club, apparu en 2000 et qui compte 320 000 adeptes, à l’heure d’Internet, le projet de Casey Fenton a véritablement marqué les esprits. Avec plus de 3,2 millions de membres inscrits, Couchsurfing se porte mieux que jamais.

Davantage qu’un site d’hébergement gratuit, le couchsurfing a formé une communauté avec ses valeurs. « Je ne veux pas que les gens viennent chez moi pour éviter de payer une guesthouse, commente Samart. J’aime partager ma culture, l’amour de ma région, transmettre les valeurs du bouddhisme. Couchsurfer, pour moi, est bien plus qu’un échange de bons procédés, c’est un véritable partage. »

Immy Wanwabee, Thaïlandaise, partage l’avis de Samart. « Ces voyageurs deviennent surtout mes amis ». Cette femme de 26 ans a découvert le couchsurfing en 2009, lors d’un voyage en Europe. Elle a ensuite fermé son profil alors qu’elle étudiait en Russie, à cause du manque de place dans son appartement empli de colocataires. De retour en Thaïlande, ses parents lui ont acheté une maison dans la banlieue de Bangkok mais elle s’ennuyait dans cette grande habitation. « Le couchsurfing, ça m’est apparu comme une évidence. J’ai immédiatemant réactivé mon profil. » Les deux premières semaines, pas moins de onze couchsurfers ont logé chez elle. « Cette pratique n’est pas encore très développée en Thaïlande par rapport à l’Europe. Mais c’est surtout par ignorance. Je suis persuadée que le concept va se développer ici. Lorsque j’en parle avec mes amis thaïlandais, ils on l’air curieux et la plupart aimeraient bien essayer. »

T’es pas à l’hôtel !

Si la majorité des membres, comme Samart et Immy, pratiquent le couchsurfing pour rendre service et partager leur culture, certains passent pour des profiteurs. Laurent Savaete, 30 ans, en a déjà fait les frais. « La première fois que j’ai reçu des couchsurfeurs, j’avais l’impression qu’ils se croyaient à l’hôtel. Ils allaient et venaient sans s’intéresser à moi, ne faisaient aucun effort de socialisation, ni rien pour aider dans la maison. » Depuis plus d’un an, ce jeune ingénieur est en vadrouille à travers le monde et après six années de couchsurfing intensif, Laurent sait exactement comment il aime recevoir ses invités. « Je ne suis pas là pour faire le guide touristique, mais j’intègre systématiquement les couchsurfeurs dans mon quotidien. Si j’ai prévu de voir un match de foot dans un pub avec des amis, je les emmène avec moi. » Il admet toutefois qu’il est délicat d’en vouloir à de jeunes backpackers d’économiser quelque peu sur le logement. Dans certaines villes du monde, le coût de l’hébergement peut plomber tout un budget de voyage. Dans les villes touristiques et chères, la demande de canapé surpasse largement l’offre. « Quand je vivais à Paris, j’ai décidé de fermer temporairement mon profil. Je recevais plus de vingt demandes par jour. Ce n’était plus gérable ! », précise Laurent.

Profils recherchés

Roberto Falvo quitte ses hôtes singapouriens pour rejoindre Bangkok. De passage en Asie pour les vacances, cet Italien originaire de Calabre réside à Rome. Lui et ses frères sont fortement impliqués dans le communauté du couchsurfing, et c’est avec joie et conviction qu’ils reçoivent le monde entier dans leur chambre d’amis. Eux-mêmes ne se privent pas pour squatter les sofas des autres lors de leurs nombreux voyages. « Je suis médecin, l’argent n’est pas un problème pour moi, explique Roberto. Si je fais du couchsurfing, c’est vraiment pour aller à la rencontre des gens. »

Le jeune Romain a le profil du couchsurfeur idéal et cumule sur son profil les références positives : « amical, distingué, ouvert d’esprit, intéressé et intéressant.. » Des témoignages qui permettent aux futurs hôtes et chercheurs de couches d’éviter les mauvaises surprises. En s’attardant sur le profil d’un membre, on peut en apprendre plus sur l’impression qu’il a laissé lors de ses rencontres précédentes, que ce soit en tant qu’hôte ou en tant qu’invité. Un effet rassurant lorsque l’on s’apprête à passer la nuit sur le canapé d’un inconnu. Grâce à ces brèves notes laissées par les couchsurfeurs, le site affiche fièrement dans ses statistiques les trois millions sept cent mille expériences réussies. Cela signifie qu’autant de voyageurs ont trouvé un toit grâce au site et que la rencontre a été profitable. « J’ai vécu en Iran une expérience extraordinaire, raconte Laurent. Compte tenu de la situation politique du pays, j’ai été incroyablement chanceux de découvrir de jeunes artistes qui se cachent pour exercer leur art et qui luttent contre le régime actuel. Je ne les aurais jamais rencontrés en logeant dans un établissement touristique. » Malgré l’accueil prodigué par ses désormais amis iraniens, le meilleur souvenir de Laurent demeure sa première expérience à Chiang Mai. « Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Une Singapourienne avait accepté ma demande. Quand je suis arrivé, j’ai découvert qu’elle tenait un hôtel quatre étoiles ! Elle m’a hébergé à la même enseigne que les autres, mais gratuitement. » Roberto a vécu une expérience similaire aux Bahamas : « Je me suis retrouvé dans un hôtel six étoiles ! Encore aujourd’hui, cela me paraît complètement fou. » Ces situations relèvent tout de même de l’exception. Le symbole du couchsurfing demeure le canapé, voire même, le plus souvent, un peu d’espace dans le salon ou le couloir. « J’ai tout essayé, de la cabane dans les arbres au matelas de sol, en passant par la tente dans le jardin. Je ne recherche pas le confort, mais juste l’aventure et la rencontre" raconte le jeune médecin. Et puis, il y a aussi les expériences complètement insolites. « Quand je suis parti à Cairns, en Australie, j’ai logé chez un nudiste, évoque-t-il en souriant. On pouvait lire ce détail entre les lignes de son profil, mais, en arrivant, j’ai tout de même été étonné. Et j’ai joué le jeu ! Il était très sympa. Il m’a même emmené dans un parc naturiste. »


Mythique ou meetic ?

Choisir son couchsurfeur n’est donc pas une mince affaire. Car les critères de l’un ne sont pas forcément les critères de l’autre. « Pour moi, recevoir un couchsurfeur, c’est un peu une manière égoïste de voyager à travers son vécu, avoue Laurent. Je vais plutôt choisir en fonction des expériences de chacun, qu’on me raconte ce que je n’ai pas encore vu ou que je ne vivrai peutêtre jamais. J’aime aussi beaucoup accepter les demandes de dernière minute. J’ai vraiment l’impression d’aider. » Pour d’autres, le couchsurfing est l’occasion de progresser en langues étrangères. « J’ai tendance à prendre beaucoup d’hispanophones parce que je veux pratiquer mon espagnol. Mais j’aime aussi accueillir des gens dont la monnaie est nettement inférieure à l’euro. Se loger à Rome doit être moins facile pour un Sud-Américain qu’un Allemand. » Le site affiche clairement ses conditions : Couchsurfing, ce n’est pas un site de rencontres amoureuses... Malgré cette règle de conduite, de nombreuses jeunes femmes trouvent régulièrement dans leur boîte de réception des messages déguisés comme : « Salut, j’ai vu ton profil, il m’a beaucoup plu. Aimerais-tu que l’on se rencontre pour converser autour d’un verre ? » Roberto accuse l’option « Coffee and Drink » du site. Elle engage les membres à rencontrer des gens du monde entier sans pour autant bénéficier de logements. « Cela ouvre des perspectives contradictoires avec le propos et les principes défendus par le site », regrette-t-il.

Laurent évoque les quelques histoires de viols ou de vols relayées au sein de la communauté. « Je trouve que le site gère ça très mal. Dans ces situations, la plateforme se contente de supprimer le profil de la personne concernée. Rien de plus facile alors de s’en créer un nouveau. On devrait bloquer ces pages pour que les visages soient connus de tous et que personne ne prenne de nouveaux risques. Mais cela reste dans cette tendance américaine : tout va bien dans le meilleur des mondes. Ils mettent les statistiques qui les arrangent, parfois au détriment de la sécurité des utilisateurs. » Le globe trotter reconnaît tout de même la difficulté de discerner le vrai du faux dans ce genre de situation, même si des modérateurs bénévoles du site s’occupent de gérer ces problèmes. « La plupart des bénévoles que j’ai rencontrés ont tous fini par arrêter, tellement la charge de travail était conséquente », constate Laurent.

Roberto, lui, insiste sur le fait que les hommes ne sont pas les seuls responsables des dérives du couchsurfing. « Sur la totalité des demandes d’hébergement que je reçois, environ 80% émanent de femmes. Et j’ai déjà vécu plusieurs fois des situations équivoques. » L’Italien avoue luimême sélectionner parfois des couchsurfeurs en fonction de la photo du profil ou des affinités. Cependant, même si chacun des membres acceptait de ne jamais utiliser le site dans le but de rencontrer l’âme soeur, personne ne peut prévenir un coup de coeur. Willy, jeune Français étudiant en cinéma, vit dans le XVIIIème arrondissement de Paris. Quand une amie couchsurfeuse lui a demandé la faveur d’héberger une Lituanienne en détresse, il ne savait pas trop comment réagir. « J’étais un peu gêné parce que je vis dans un studio. J’ai bien prévenu Lina, mais elle a quand même souhaité venir. Nous avons beaucoup sympathisé et nous sommes restés en contact. Aujourd’hui, c’est ma petite amie. » Roberto, lui, a connu sa plus belle histoire d’amour grâce au couchsurfing. « J’étais en vacances à Valence. Pendant mon absence, mon frère avait invité des couchsurfeurs à la maison. Quand je suis rentré dans ma chambre, je suis tombé sur une Mexicaine. Ça a été le coup de foudre ! Notre histoire a duré trois ans. »

Plus qu’un canapé, une communauté...

Être couchsurfeur ne signifie plus seulement voguer de couche en couche. Dorénavant, devenir membre du site c’est se joindre à une communauté active. Organisation de tours, échanges de bons conseils, tandem de langues, meetings hebdomadaires... : les initiatives se multiplient. Roberto et sa bande d’amis, tous convertis au couchsurfing, organisent des repas à thèmes, des jeux, des picnics… L’un des événements les plus notables en la matière est le Beach Camp de Berlin avec ses nombreuses activités culturelles. Il rassemble jusqu’à plus de mille membres chaque année. Parmi les autres initiatives importantes, on peut relever la création d’une méthodologie pour apprendre des langues ou l’existence d’un centre d’art en Californie. Certains ont même créé un festival de courts-métrages sur ce thème. Être couchsurfeur, c’est être un aventurier, un peu vert, artiste, routard, solidaire, un peu bobo même, mais surtout… un citoyen du monde. D’ailleurs, un des préceptes du site, « ce monde est plus petit que tu ne le penses », semble mettre tout le monde d’accord.

http://www.gavroche-thailande.com/actualites/reportages/1838-generation-canape-la-thailande-se-met-a-l-heure-du-couchsurfing Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage 574954
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Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage Empty Loger chez l’habitant : 3 bonnes raisons d’essayer le couchsurfing (au Japon)

Message  Admin Mar 1 Mai 2012 - 7:54


Pourquoi dormir à l’hôtel alors qu’il existe des initiatives comme couchsurfing ? Ce réseau d’hospitalité permet aux membres de loger gratuitement chez d’autres membres. Apparemment, ç’a l’air de faire surkiffer le gars sur la photo.

1. C’est simple
Couchsurfing compte plusieurs milliers de participants au Japon.

Pour s’inscrire et les contacter, il suffit de remplir une fiche où vous serez invité à parler de vos expériences de voyage, des langues que vous pratiquez… une fiche complète est gage de sérieux. Si elles est en anglais, c’est encore mieux ! Eh oui, couchsurfing est avant tout un réseau social.

Mais un réseau sécurisé, grâce à un système de notation que se laissent les voyageurs entre eux.

2. C’est marrant
Grâce à couchsurfing (CS pour les intimes), j’ai rencontré de nombreux amis japonais, mais aussi des occidentaux, parfois francophones.

A Tôkyô, j’ai dormi chez un “life coach” occidental dont le job consistait à venir en aide aux expatriés perdus dans leur nouvelle vie japonaise. Un gars très propre, très méticuleux, et qui connaissait les meilleurs restos de yakitori du quartier.

Le + : Il travaillait dur, et on pouvait se lever tôt sans risquer de le réveiller.
Le – : Comme beaucoup de maisons japonaises, la sienne est toute petite… et ne peut accueillir qu’un couple de voyageurs. C’est déjà pas mal !
A Kyôto, le couchsurfer était un Japonais qui avait mis une maison entière à la disposition des voyageurs ! Apparemment, tout ce qu’il voulait, c’était pratiquer l’anglais avec eux. En échange : une cuisine, des tatami partout, et le droit d’écrire sur les murs avec des feutres pour témoigner de notre passage.

Le + : L’ambiance hyper conviviale, genre auberge espagnole.
Le – : On dormait tous ensemble. Si certains étaient motivés pour rentrer à 2 heures du matin après avoir écumé les discothèques locales, on pouvait dire adieu au dodo.
3. Bon, et puis surtout, c’est gratuit
C’est gratuit mais ça reste la maison de votre hôte ;) c’est donc à vous de vous adapter pour que la cohabitation se passe bien.

Courtoisie, échange… sont les maîtres mots de ce qui s’apparente avant tout à une magnifique expérience sociale à l’échelle planétaire. En plus d’échanger sur vos cultures respectives, apporter un petit souvenir ou faire un brin de vaisselle est toujours apprécié.

Enfin, il existe sur la toile d’autres réseaux d’hospitalité que :
http://www.couchsurfing.org/
http://www.bewelcome.org/
http://francais.hospitalityclub.org/indexfra.htm

source http://japongratuit.wordpress.com/2012/03/25/couchsurfing-les-membres-au-japon/




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Le Couchsurfing, une nouvelle philosophie du voyage Empty Manuel couchsurfing pour les filles

Message  Admin Lun 24 Sep 2012 - 8:31

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Message  Admin Jeu 28 Fév 2013 - 11:09

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