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Aung San Suu Kyi fait toujours rêver les jeunes Birmans

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Aung San Suu Kyi fait toujours rêver les jeunes Birmans Empty Aung San Suu Kyi fait toujours rêver les jeunes Birmans

Message  thanaka Jeu 17 Juin 2010 - 18:09

Malgré quinze ans de résidence surveillée, la célèbre opposante birmane qui fête ses 65 ans demain symbolise toujours la résistance à la junte militaire

Zay (1) a peur de parler. Pour décrire son admiration pour Aung San Suu Kyi, cette Birmane de 30 ans, encore étudiante, préfère louer un compartiment clos dans un restaurant huppé de Rangoun, la plus grande ville de Birmanie.

« Nous ne voyons jamais la Dame de Rangoun puisqu’elle est en résidence surveillée. Mais je la connais très bien », explique la jeune femme, en se retournant constamment pour vérifier que les serveurs de l’établissement ne l’espionnent pas.>

Lorsque l’électricité n’est pas coupée dans son quartier, ce qui est rare, Zay regarde à la télévision les anciens discours d’Aung San Suu Kyi. La Democratic Voice of Burma, une chaîne de télévision en exil, diffuse par satellite ces émissions à l’intérieur du pays.

« Notre peuple ne savait rien de la politique, estime l’étudiante. Mais Aung San Suu Kyi nous a enseigné la liberté et la démocratie. Elle est une lumière. Elle sait expliquer les choses avec des exemples, des mots simples, en racontant des histoires. Tout le monde peut comprendre, même les gens de la campagne qui ne sont pas éduqués. »
En résidence surveillée

Ce rapport intime que la Prix Nobel de la Paix 1991 a su nouer avec son peuple à la fin des années 1980 effraie les généraux birmans de la junte. Ils tiennent le pays d’une main de fer depuis 1962. Trois fois, ils l’ont mise à l’écart de la société. Depuis 1989, elle a passé, en tout, quatorze années et huit mois en détention chez elle.

En août dernier, ils l’ont condamnée à 18 mois supplémentaires d’assignation à résidence pour avoir laissé un Américain s’introduire chez elle. Malgré cet isolement forcé, elle parvient encore à donner de l’espoir aux jeunes. Même à ceux qui ne se rappellent pas l’avoir connue libre.

« Dans un pays où règnent la peur et l’arbitraire, elle nous fait rêver. Nous avons vraiment besoin d’elle », témoigne Bo (1), un jeune Birman, assis sur un banc au bord du Lac Inya à Rangoun, juste en face de la villa d’Aung San Suu Kyi.

L’été dernier, ce jeune homme a assisté au procès de son idole. Mais il n’a guère senti de soutien occidental fort pour elle. « Certains diplomates européens m’ont donné l’impression de penser qu’Aung San Suu Kyi est mieux en résidence surveillée, analyse-t-il.
Prix Nobel de la Paix 1991

Si le régime avait libéré la Dame de Rangoun, elle aurait mobilisé des gens, donné des discours et voyagé dans tout le pays. » En d’autres termes, elle aurait nui à la stabilité politique. « Finalement, des diplomates commencent à accepter sa détention », regrette-t-il.

Pour éviter qu’elle ne tombe dans l’oubli, les quatre avocats de la Dame de Rangoun bataillent sur tous les fronts juridiques. Ils font parler d’elle. Et font vite taire les rumeurs quant à sa santé défaillante.

« Aung San Suu Kyi va bien, précise U Nyan Win, un de ses défenseurs qui la voit tous les quinze jours. Elle a subi en avril un examen médical car son rythme cardiaque était trop élevé. Elle m’a dit que les résultats étaient très bons. »

Le mois dernier, l’équipe de défense de l’opposante a déposé une requête devant la Cour suprême de Birmanie pour demander sa libération. La démarche n’a aucune chance d’aboutir. « Mais nous exposons notre argumentation au pays et au monde entier. C’est utile », explique U Kyi Win, un autre avocat d’Aung San Suu Kyi.
Bataille juridique

Âgé de 76 ans, assis dans un bureau sordide au premier étage d’un bâtiment décrépi de Rangoun, l’homme aux longs cheveux blancs n’exclut pas de se tourner vers le Conseil des droits de l’Homme une fois toutes les pistes judiciaires épuisées dans son pays. « Concrètement, les militaires sont au pouvoir. Juridiquement, nous avons raison. Nous montrons que le gouvernement ne respecte pas la loi. C’est notre principal objectif », précise-t-il.

Dans cette société injuste et inégalitaire, les jeunes Birmans admirent le dévouement total d’Aung San Suu Kyi. Elle a sacrifié sa vie de famille et sa propre liberté. Phyu Phyu (1), une jeune Birmane au chômage, dit avoir appris le courage au contact de la chef de file de l’opposition. Intéressée par la politique sans oser en faire, elle se rappelle les débats politiques que la Dame de Rangoun organisait librement chez elle en 1995.

Perchée sur une estrade dans son jardin, Aung San Suu Kyi répondait alors spontanément aux questions de son auditoire. Des milliers de Birmans assistaient à ces forums. Phyu Phyu y allait avec son père, un grand admirateur des idées de la Prix Nobel. Elle n’avait pas dix ans. « Il y avait beaucoup de policiers, se souvient-elle.

Pour entrer dans le jardin, tout le monde devait s’enregistrer et se faire photographier à l’avance. » Enfant, Phyu Phyu devait aussi se soumettre à cette procédure. « Aung San Suu Kyi m’a donné l’occasion de faire preuve de bravoure », conclut-elle.

Rémy FAVRE, à Rangoun

(1) Par sécurité, ces noms ont été changés

source http://www.la-croix.com/Aung-San-Suu-Kyi-fait-toujours-rever-les-jeunes-Birmans/article/2429618/4077
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