Daw Aung San Suu Kyi
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Re: Daw Aung San Suu Kyi
et hop dans mon p'tit album
asiaonly- Admin
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Aung San Suu Kyi, une «Dame» si populaire et si seule
Si fragile et si dense, si populaire et si seule, Aung San Suu Kyi avait quelque chose de poignant, la semaine dernière au fond des locaux miteux de son parti. Accablée par les attentes immenses de tout un peuple qui a fait d'elle un génie bienfaisant capable de le libérer d'une atroce dictature militaire, elle a fermé les yeux et pris une longue inspiration. Après cinquante ans de tyrannie, l'heure du dégel a-t-elle sonné sous les cieux birmans? lui demandait-on. On n'entendait plus que le grincement des ventilateurs hors d'âge qui tentaient de dissiper la touffeur. Puis, avec cette retenue qui la caractérise, elle a déclaré: «Je pense que l'on peut dire que nous assistons à l'ouverture de la route vers la démocratie.»
Un an après sa libération, la recluse de Rangoun, l'héroïne des manifestations de 1988 sauvagement réprimées par l'armée, rêve du même dénouement heureux pour sa Ligue nationale pour la démocratie que pour le Congrès national africain de Nelson Mandela. Mais l'ampleur de la tâche saute aux yeux. À l'image de ce hangar vétuste encombré de chaises en plastique et de pupitres d'écoliers, son parti est exsangue. Ses fidèles compagnons de route ont quitté la politique, croupissent dans les geôles ou ont rejoint les rangs d'un nouveau parti.
Compromis acceptables
Si son aura a résisté au temps, en Birmanie comme à l'étranger, à 66 ans, l'opposante n'en est pas moins devenue une figure marginalisée et une icône à l'avenir politique incertain. Pour amener la junte déguisée en gouvernement civil à de nouvelles réformes, celle que l'on a longtemps appelée «le Caillou dans la botte des généraux» a accepté de collaborer : son parti, qui avait boycotté les élections truquées l'an dernier, s'est réenregistré, et elle devrait se présenter dans une circonscription de la banlieue de Rangoun aux prochaines élections partielles.
Mais en revenant dans le jeu politique de manière officielle, elle tire un trait sur sa large victoire électorale de 1990 et sa reconnaissance, pour laquelle elle se bat depuis vingt ans. Et les militaires se prévalent déjà de leur soudaine magnanimité pour claironner qu'ils respectent l'opposition, qu'ils sont un gouvernement fréquentable et que les Occidentaux peuvent lever leurs sanctions économiques. La lauréate du prix Nobel de la paix est condamnée à jouer sur des compromis acceptables. Pour ne pas être cantonnée à inaugurer des bibliothèques, enjoindre à la patience et distribuer du riz aux nécessiteux, elle a adopté un ton conciliant. C'est un pari risqué.
«Le président Thein Sein la manipule, explique Bertil Lintner, auteur d'une biographie, «Aung San Suu Kyi et le combat de la démocratie». Il prétend dialoguer avec elle mais ne lui laisse pas la possibilité d'accomplir quoi que ce soit. Il espère que ses partisans déçus la bouderont.» Mais pour Kwa Zwa Moe, dissident exilé en Thaïlande, «la Dame» n'a pas dit son dernier mot. «Les généraux ne sont jamais parvenus à la faire plier, fait-il valoir. Elle ne renoncera jamais à son rêve de démocratie et n'échangera en aucun cas sa conscience politique contre une vie luxueuse sous le joug des militaires.»
http://www.lefigaro.fr/cinema/2011/11/29/03002-20111129ARTFIG00743-une-dame-si-populaire-et-si-seule.php
Dernière édition par Admin le Mer 29 Fév 2012 - 1:39, édité 1 fois
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Re: Daw Aung San Suu Kyi
Exactement... c'est que de la poudre aux yeux...Admin a écrit:...sa reconnaissance, pour laquelle elle se bat depuis vingt ans. Et les militaires se prévalent déjà de leur soudaine magnanimité pour claironner qu'ils respectent l'opposition, qu'ils sont un gouvernement fréquentable et que les Occidentaux peuvent lever leurs sanctions économiques.
Comment peut-on croire que la junte va lâcher l'affaire ? ... Une si bonne affaire...
Seul un Putch, une insurrection ou l’ingérence infligée par une autre nation pourrait les faire fuir.
Personne n'osera s'attaquer à la petite soeur de la trop grande Chine.
Ca fait chier, mais c'est comme ça, et c'est pas demain que les choses vont changer
asiaonly- Admin
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Bain de foule
Aung San Suu Kyi, leader de l’opposition en Birmanie, arrivant à Thone Khwa. Acclamée par ses supporters, elle s’est dite «non favorable» à un procès contre l’ancienne junte, dissoute au printemps 2011. «Je ne souhaite pas une justice vindicative, mais désire que la justice soit reconstruite», a déclaré la Dame de Rangoun au quotidien italien La Stampa. Alors que l'Union européenne étudie la possibilité de lever les sanctions en raison de l'actuelle ouverture démocratique, Mme Aung San Suu Kyi a toutefois estimé que leur levée éventuelle ne peut être envisagée qu'après les élections. Soe Zeya Tun / Reuters
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la ferveur pour Aung San Suu Kyi fait vendre
La sincérité des réformes en Birmanie reste un sujet brûlant pour experts et diplomates. Mais pas pour Swe Yie, commerçant à Rangoun, convaincu que le pays est sur la bonne voie au regard des profits réalisés avec ses T-shirts à l'effigie de l'opposante Aung San Suu Kyi.
Père de deux enfants, il n'arrive pas à tenir la cadence de la production, tant sont populaires dans les rues de la ville l'icône de la démocratie et son père, le général Aung San, héros de l'indépendance.
Celle qui fut longtemps l'ennemie intime des militaires et a passé 15 ans en résidence surveillée a été libérée en novembre 2010 et se présente - avec la bénédiction du nouveau régime - aux législatives partielles du 1er avril.
De quoi doper les ventes au-delà de toute espérance.
"Avant, on n'aurait même pas osé parler de la +Dame+, ni imaginer vendre le moindre produit en lien avec elle", explique cet homme de 56 ans. "Ces T-shirts font un carton maintenant".
La qualité est très moyenne, le prix environ 1,5 euro. Et à raison de 3.000 impressions par jour, il admet qu'il rêve désormais d'une grosse affaire.
Il ne vit pourtant qu'à quelques mètres d'un poste de police, dans un pays où toute forme de dissidence politique a longtemps fait l'objet d'une répression constante. Et où mentionner la "Dame" de Rangoun pouvait, il y a encore un an, créer des problèmes.
Dans un bâtiment décati, sous la lumière blafarde de deux néons, sa femme travaille sur la seule machine à coudre disponible.
Elle produit en chaîne des minis drapeaux de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avec laquelle la lauréate du prix Nobel de la paix a fait toute sa carrière politique depuis son premier discours, en 1988.
Quatre ouvriers travaillent par terre pour sérigraphier des effigies en couleur. Certains T-shirts seront vendus à la criée dans la rue, d'autres le long du parcours de la campagne électorale que Suu Kyi a entreprise aux quatre coins du pays, dans les 48 circonscriptions qui voteront le 1er avril.
Beaucoup de clients sont des étrangers. Ils se sont énamourés de cette femme de 66 ans, aussi fine que charismatique, que l'imagerie occidentale présente comme une sainte face aux militaires, et que Rangoun a remis au goût du jour dans les restaurants, les magasins, les marchés.
Le drapeau rouge de la LND, et son paon couleur or au cou tendu vers une étoile blanche, sont disponibles partout, sur le trottoir, à coté des porte-clés et des calendriers. La "Dame" y apparaît à tous les âges, sous tous les profils.
Même des copies piratées du film du Français Luc Besson "The Lady", pourtant éreinté par les critiques, sont en vente dans la rue.
Certes, Swe Yie n'oublie pas les cinquante ans de dictature rigide et répressive que la Birmanie a connus. Et il sait que les actuels dirigeants, pour réformateurs qu'ils soient, n'en sont pas moins d'anciens militaires qui travaillaient pour le compte de la junte dissoute en 2011.
Mais il constate que l'espace s'ouvre progressivement. La peur s'estompe, la presse repousse les limites et les hôtels affichent complet.
"De très, très nombreuses réformes sont nécessaires mais au moins, ce sont des premiers pas", dit-il.
Et il se sent de plus en plus à l'aise dans ce métier de commerçant vers lequel son paysan de père avait fini par se tourner en espérant des jours meilleurs.
"Je trouve que c'est plus facile de gagner sa vie dans ces instants où tout change. La vie reste difficile à bien des égards mais nous avons une opportunité. Je peux vendre librement sans être arrêté".
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120316.AFP0548/birmanie-la-ferveur-pour-aung-san-suu-kyi-fait-vendre.html
Père de deux enfants, il n'arrive pas à tenir la cadence de la production, tant sont populaires dans les rues de la ville l'icône de la démocratie et son père, le général Aung San, héros de l'indépendance.
Celle qui fut longtemps l'ennemie intime des militaires et a passé 15 ans en résidence surveillée a été libérée en novembre 2010 et se présente - avec la bénédiction du nouveau régime - aux législatives partielles du 1er avril.
De quoi doper les ventes au-delà de toute espérance.
"Avant, on n'aurait même pas osé parler de la +Dame+, ni imaginer vendre le moindre produit en lien avec elle", explique cet homme de 56 ans. "Ces T-shirts font un carton maintenant".
La qualité est très moyenne, le prix environ 1,5 euro. Et à raison de 3.000 impressions par jour, il admet qu'il rêve désormais d'une grosse affaire.
Il ne vit pourtant qu'à quelques mètres d'un poste de police, dans un pays où toute forme de dissidence politique a longtemps fait l'objet d'une répression constante. Et où mentionner la "Dame" de Rangoun pouvait, il y a encore un an, créer des problèmes.
Dans un bâtiment décati, sous la lumière blafarde de deux néons, sa femme travaille sur la seule machine à coudre disponible.
Elle produit en chaîne des minis drapeaux de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avec laquelle la lauréate du prix Nobel de la paix a fait toute sa carrière politique depuis son premier discours, en 1988.
Quatre ouvriers travaillent par terre pour sérigraphier des effigies en couleur. Certains T-shirts seront vendus à la criée dans la rue, d'autres le long du parcours de la campagne électorale que Suu Kyi a entreprise aux quatre coins du pays, dans les 48 circonscriptions qui voteront le 1er avril.
Beaucoup de clients sont des étrangers. Ils se sont énamourés de cette femme de 66 ans, aussi fine que charismatique, que l'imagerie occidentale présente comme une sainte face aux militaires, et que Rangoun a remis au goût du jour dans les restaurants, les magasins, les marchés.
Le drapeau rouge de la LND, et son paon couleur or au cou tendu vers une étoile blanche, sont disponibles partout, sur le trottoir, à coté des porte-clés et des calendriers. La "Dame" y apparaît à tous les âges, sous tous les profils.
Même des copies piratées du film du Français Luc Besson "The Lady", pourtant éreinté par les critiques, sont en vente dans la rue.
Certes, Swe Yie n'oublie pas les cinquante ans de dictature rigide et répressive que la Birmanie a connus. Et il sait que les actuels dirigeants, pour réformateurs qu'ils soient, n'en sont pas moins d'anciens militaires qui travaillaient pour le compte de la junte dissoute en 2011.
Mais il constate que l'espace s'ouvre progressivement. La peur s'estompe, la presse repousse les limites et les hôtels affichent complet.
"De très, très nombreuses réformes sont nécessaires mais au moins, ce sont des premiers pas", dit-il.
Et il se sent de plus en plus à l'aise dans ce métier de commerçant vers lequel son paysan de père avait fini par se tourner en espérant des jours meilleurs.
"Je trouve que c'est plus facile de gagner sa vie dans ces instants où tout change. La vie reste difficile à bien des égards mais nous avons une opportunité. Je peux vendre librement sans être arrêté".
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120316.AFP0548/birmanie-la-ferveur-pour-aung-san-suu-kyi-fait-vendre.html
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le père d'Aung San Suu Kyi, défunt héros d'une campagne familiale
Son visage est omniprésent dans les rues de Rangoun et les meetings de campagne de l'opposition, mais le jeune homme au regard fier portant casquette militaire n'est pas un candidat: Aung San, père de l'opposante Aung San Suu Kyi, est le défunt héros de l'indépendance.
"Je suis la fille du général Aung San", a répété la lauréate du prix Nobel de la paix aux foules venues l'applaudir aux quatre coins du pays depuis un mois.
Des porte-clés aux tatouages collés sur les visages de leurs admirateurs, en passant par les calendriers et tasses à café, père et fille sont omniprésents. Un retour météorique sous le feu des projecteurs, après une éclipse de plusieurs décennies.
Car ces vingt dernières années, l'image publique du général, symbole de la résistance à la puissance coloniale, assassiné dans des conditions mystérieuses en 1947, avait été soigneusement effacée.
"Le précédent régime militaire avait essayé délibérément de réduire la visibilité d'Aung San et de minimiser son héritage, dans le but de réduire le pouvoir politique de sa fille", alors en résidence surveillée, explique Richard Horsey, expert indépendant de la Birmanie.
Mais la junte s'est auto-dissoute en mars 2011 et le nouveau gouvernement a multiplié les réformes, encourageant le retour sur l'échiquier politique de Suu Kyi, candidate aux élections partielles du 1er avril.
Etape-clé de cette renaissance politique: une rencontre historique en août dernier entre le président Thein Sein et de la "Dame" de Rangoun, placardée en une de tous les journaux sous un portrait de son héros de père.
Cette première reconnaissance simultanée, à un tel niveau, d'Aung San et de sa fille, restera "une image iconique de la transition birmane", estime Horsey.
Depuis, Suu Kyi est redevenue une personnalité politique légale majeure, sur le point de devenir députée de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Une transition dans laquelle son père l'aura accompagnée en permanence.
Né en 1915 dans ce qui était un morceau de l'Empire britannique, Aung San, à la tête de combattants nationalistes, avait soutenu les Japonais lorsqu'ils envahirent le pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Déçu par les nouveaux occupants, il avait rapidement rejoint le camp des Alliés.
Il est aujourd'hui célébré pour avoir négocié l'indépendance avec les Britanniques, effective en 1948, un an après sa mort.
Considéré comme le père de "Tatmadaw", la puissante armée birmane, il a aussi tenté de rassembler les diverses ethnies du pays. Et si les décennies de guerre civile témoignent de ce qu'il a échoué, il n'en a pas moins gardé un fort capital de sympathie dans certaines régions reculées du pays.
Un atout indéniable pour sa fille auprès de populations qui ont tendance à la juger, elle, comme une membre de l'élite de la majorité ethnique birmane, ou "bamar".
"Je vais voter pour mère Suu parce qu'elle est la fille du général Aung San", a expliqué à l'AFP Hla Win, une femme au foyer de la minorité shan.
La fille suit-elle vraiment les pas de son père ? Elle n'avait que deux ans au moment de sa mort. "Elle ne le voit pas vraiment comme une figure paternelle. Plus comme une source d'inspiration d'un leader du pays pour le leader suivant", note Han That Myint, un porte-parole de la LND.
Pour s'assurer de la réhabilitation complète du général mythique, Suu Kyi soutient un projet de film sur sa vie par le réalisateur Min Htin Ko Ko Gyi, qui devrait sortir en 2015, centenaire de sa naissance.
Ce dernier espère que son film sera "meilleur" que "The Lady", la récente biographie de Suu Kyi réalisée par le Français Luc Besson, éreintée par la critique. Mais il considère son projet comme une "partie du jeu politique" entre Suu Kyi et le régime.
"Ils pensaient que s'ils enlevaient les photos du général Aung San pendant 23 ans et plaçaient Mme Aung San Suu Kyi en résidence surveillée, les gens oublieraient le père et la fille et qu'ils pourraient faire ce qu'ils voudraient", souligne-t-il.
"Mais ça n'est pas arrivé".
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120328.AFP1637/birmanie-le-pere-d-aung-san-suu-kyi-defunt-heros-d-une-campagne-familiale.html
"Je suis la fille du général Aung San", a répété la lauréate du prix Nobel de la paix aux foules venues l'applaudir aux quatre coins du pays depuis un mois.
Des porte-clés aux tatouages collés sur les visages de leurs admirateurs, en passant par les calendriers et tasses à café, père et fille sont omniprésents. Un retour météorique sous le feu des projecteurs, après une éclipse de plusieurs décennies.
Car ces vingt dernières années, l'image publique du général, symbole de la résistance à la puissance coloniale, assassiné dans des conditions mystérieuses en 1947, avait été soigneusement effacée.
"Le précédent régime militaire avait essayé délibérément de réduire la visibilité d'Aung San et de minimiser son héritage, dans le but de réduire le pouvoir politique de sa fille", alors en résidence surveillée, explique Richard Horsey, expert indépendant de la Birmanie.
Mais la junte s'est auto-dissoute en mars 2011 et le nouveau gouvernement a multiplié les réformes, encourageant le retour sur l'échiquier politique de Suu Kyi, candidate aux élections partielles du 1er avril.
Etape-clé de cette renaissance politique: une rencontre historique en août dernier entre le président Thein Sein et de la "Dame" de Rangoun, placardée en une de tous les journaux sous un portrait de son héros de père.
Cette première reconnaissance simultanée, à un tel niveau, d'Aung San et de sa fille, restera "une image iconique de la transition birmane", estime Horsey.
Depuis, Suu Kyi est redevenue une personnalité politique légale majeure, sur le point de devenir députée de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Une transition dans laquelle son père l'aura accompagnée en permanence.
Né en 1915 dans ce qui était un morceau de l'Empire britannique, Aung San, à la tête de combattants nationalistes, avait soutenu les Japonais lorsqu'ils envahirent le pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Déçu par les nouveaux occupants, il avait rapidement rejoint le camp des Alliés.
Il est aujourd'hui célébré pour avoir négocié l'indépendance avec les Britanniques, effective en 1948, un an après sa mort.
Considéré comme le père de "Tatmadaw", la puissante armée birmane, il a aussi tenté de rassembler les diverses ethnies du pays. Et si les décennies de guerre civile témoignent de ce qu'il a échoué, il n'en a pas moins gardé un fort capital de sympathie dans certaines régions reculées du pays.
Un atout indéniable pour sa fille auprès de populations qui ont tendance à la juger, elle, comme une membre de l'élite de la majorité ethnique birmane, ou "bamar".
"Je vais voter pour mère Suu parce qu'elle est la fille du général Aung San", a expliqué à l'AFP Hla Win, une femme au foyer de la minorité shan.
La fille suit-elle vraiment les pas de son père ? Elle n'avait que deux ans au moment de sa mort. "Elle ne le voit pas vraiment comme une figure paternelle. Plus comme une source d'inspiration d'un leader du pays pour le leader suivant", note Han That Myint, un porte-parole de la LND.
Pour s'assurer de la réhabilitation complète du général mythique, Suu Kyi soutient un projet de film sur sa vie par le réalisateur Min Htin Ko Ko Gyi, qui devrait sortir en 2015, centenaire de sa naissance.
Ce dernier espère que son film sera "meilleur" que "The Lady", la récente biographie de Suu Kyi réalisée par le Français Luc Besson, éreintée par la critique. Mais il considère son projet comme une "partie du jeu politique" entre Suu Kyi et le régime.
"Ils pensaient que s'ils enlevaient les photos du général Aung San pendant 23 ans et plaçaient Mme Aung San Suu Kyi en résidence surveillée, les gens oublieraient le père et la fille et qu'ils pourraient faire ce qu'ils voudraient", souligne-t-il.
"Mais ça n'est pas arrivé".
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120328.AFP1637/birmanie-le-pere-d-aung-san-suu-kyi-defunt-heros-d-une-campagne-familiale.html
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De la prisonnière magnifique à la candidate
Depuis qu'elle est entrée en campagne, la lauréate du prix Nobel de la paix, 66 ans, attire des foules en délire, dont les regards trahissent un espoir immense. (Photo : AFP)
Les réformes l'ont depuis transformée en un acteur politique majeur, à deux doigts d'entrer au Parlement avec la bénédiction du pouvoir.
Depuis qu'elle est entrée en campagne, la lauréate du prix Nobel de la paix, 66 ans, attire des foules en délire, dont les regards trahissent un espoir immense. «Nous pensons qu'elle peut vraiment tout changer, plus que quiconque», a admis à l'AFP Ashin Munida, moine bouddhiste, en l'écoutant à Kawhmu près de Rangoun, où elle brigue un siège de députée aux partielles de dimanche.
Peu auraient parié sur un tel scénario en novembre 2010, lorsque la frêle et altière silhouette, qui symbolise depuis plus de vingt ans la résistance à la junte, était apparue à la tombée de la nuit, au-dessus des grilles de sa résidence décatie de Rangoun.
Libérée après plus 15 ans de privation de liberté, dont sept consécutifs, celle qui fut parfois comparée à Nelson Mandela, au pouvoir après 27 ans dans les geôles sud-africaines, semblait bien loin d'un destin politique. Mais à la faveur de la dissolution de la junte en mars 2011 et de l'arrivée au pouvoir d'anciens généraux réformateurs, sa Ligue nationale pour la démocratie (LND), un temps dissoute, est redevenue légale et briguera 44 des 45 sièges en jeu. «Il n'y a pas de doute qu'Aung San Suu Kyi sera élue, à moins d'une fraude majeure qui semble improbable», assure Richard Horsey, expert indépendant de la Birmanie.
Dans les chancelleries occidentales, l'heure est à l'euphorie sur les chances de réussite, sans un coup de feu, d'un «printemps birman». Mais selon les analystes, c'est Suu Kyi elle même qui décidera du moment opportun de lever les sanctions.
Depuis vingt ans, la fille du héros assassiné de l'indépendance, le général Aung San, incarne seule la résistance à l'oppression. Quitte à en faire oublier les autres franges de l'opposition, pourtant bien vivantes, et la fondamentale impasse dans laquelle sont enfermées les minorités ethniques.
En 1990, la LND avait remporté 392 des 485 sièges en compétition. Mais les généraux avaient refusé de s'incliner. Celle que les Birmans surnomment la «Dame» était alors déjà privée de liberté.
En septembre 2007, la figure gandhienne était sortie en pleurs de sa maison délabrée pour saluer des moines manifestant contre l'oppression. En novembre 2010, elle était réapparue rayonnante et libre, mais sans marge de manoeuvre.
Depuis, elle a été invitée dans la capitale Naypyidaw pour s'entretenir avec le président Thein Sein. Rien moins qu'un adoubement officiel, une invitation à tourner la page d'une confrontation stérile, pour revenir au premier plan. «C'est bon pour leur image», résume Toe Zaw Latt, directeur du bureau de Bangkok de la Democratic Voice of Burma, groupe de médias birman en exil. «Aung San Suu Kyi peut convaincre la Communauté internationale (...) qu'ils font des réformes».
Née le 19 juin 1945, Suu Kyi a été élevée dans les meilleures écoles de Rangoun avant de poursuivre ses études en Inde -où sa mère était ambassadrice- puis à Oxford. Elle épouse en 1972 un universitaire britannique, Michael Aris, avec qui elle aura deux enfants. Elle revient en Birmanie en avril 1988 au chevet de sa mère malade et n'en repartira plus. En plein soulèvement populaire, elle prononce un premier discours public en août, qui transperce le coeur des Birmans par une force et une dignité qui ne se démentiront pas dans l'épreuve.
La répression fera quelque 3.000 morts. Mais l'icône était née. Soutenue par un Occident sous le charme, elle restera en Birmanie en 1999, tandis que son mari mourait d'un cancer en Grande-Bretagne, de crainte de ne jamais pouvoir revenir.
Si elle est élue dimanche, elle devra changer les choses de l'intérieur. «Elle sera en mesure de pousser pour les réformes probablement plus ouvertement que jamais en Birmanie», estime Trevor Wilson, un ancien ambassadeur australien en Birmanie.
http://www.lematin.ma/express/Legislatives-en-Birmanie-_Suu-Kyi-de-la-prisonniere-magnifique-a-la-candidate/164621.html
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"Tata Suu" élue au Parlement (opposition)
http://fr.euronews.com/ Au Myanmar, la célèbre opposante Aung San Suu Kyi aurait décroché un siège de député au Parlement. C'est du moins ce qu'annonce son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), à l'issue des législatives partielles de ce dimanche. Les résultats officiels ne seront connus que dans plusieurs jours.
A 66 ans, "Tata Suu" comme la surnomme certains partisans, prend sa revanche politique, après de nombreuses années en prison.
C'est la première fois depuis des décennies que, dans ce pays, se tenaient des élections a priori transparentes. Une poignée d'observateurs étrangers avait été autorisée à suivre le déroulement du scrutin. Parmi eux, Robert Cooper. Ce haut-diplomate européen souligne que c'est "très positif" que des experts étrangers aient ainsi pu venir pour une élection.
Ce scrutin est perçu comme un test pour mesurer la volonté réelle des autorités d'ouvrir le système politique, verrouillé pendant des décennies par une junte militaire.
Plusieurs Birmans saluent déjà le déroulement à peu près démocratique du scrutin. Ainsi Thu Wai. Ce politicien reconnaît "(ne pas avoir) vu, cette fois, d'actes d'intimidation". "Les gens, dit-il, semblaient libres de se déplacer et de voter. Nous, les candidats, nous avons pu vérifier ce qui se passait, jusque dans les isoloirs. On a pu parler avec les gens. Et s'il y a des choses avec lesquelles je n'étais pas d'accord, j'avais la liberté de le dire".
De la crédibilité de cette élection dépend une partie des relations entre le Myanmar et les pays occidentaux. Ces derniers ont laissé entendre qu'ils pourraient lever une partie des sanctions internationales qu'ils imposent au Myanmar depuis plus de quinze ans
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quel rôle pour Aung San Suu Kyi ?
Les difficultés politiques s'annoncent pour l'opposante birmane élue députée, dimanche.
La Birmanie se découvre une scène politique inédite avec l'élection aux législatives de l'opposante Aung San Suu Kyi. Mais l'avenir de la "Dame" de Rangoun est désormais nécessairement empreint de compromis politiques, donc d'incertitudes.
Sur ses épaules reposent désormais les attentes de tout un peuple. Aung San Suu Kyi va devoir se muer en force de proposition et tenter d'apporter des solutions à la pauvreté. Elle sera attendue sur des questions cruciales comme l'aide aux paysans, l'allègement des taxes, la promotion des investissements. "Elle va se trouver dans une position délicate de cooptation du pouvoir qui, de son côté, se voit obligé de la coopter afin de légitimer le processus transitionnel en cours", explique Renaud Egreteau, de l'université de Hong Kong.
Un rôle de médiation avec les rebelles
Depuis que l'opposante a annoncé qu'elle se présentait, l'avenir de la "Dame" de Rangoun a fait l'objet de toutes les hypothèses. En janvier, Nay Zin Latt, un conseiller de la présidence, avait assuré qu'elle pourrait obtenir un poste "approprié", voire être "nommée au gouvernement". Mais aucun responsable n'a de nouveau évoqué cette éventualité. "Je n'ai aucune intention de quitter le Parlement après avoir tant lutté pour l'intégrer", a rétorqué, l'opposante birmane vendredi.
Des rumeurs ont aussi fait état d'un rôle de médiation entre le pouvoir et les groupes ethniques rebelles. Mais certains analystes soulignent combien les relations sont complexes, voire tendues, entre Aung San Suu Kyi et certains d'entre eux. Interrogée sur la possibilité d'un rôle de "conseiller spécial", la "Dame" de Rangoun ne l'a pas exclu. "Je n'ai pas besoin d'une fonction spéciale, mais si ça peut rendre mon travail plus efficace, pourquoi pas ?".
Le prochain chapitre reste donc à écrire. "Qu'elle soit ministre en charge d'un portefeuille frustrant ou simple députée, sa marge de manœuvre politique est de facto plus réduite que si elle était restée opposante sans attache", souligne Renaud Egreteau. Le temps est loin des années 2002-2003 où la prix Nobel de la paix, entre deux périodes de résidence surveillée, privilégiait l'affrontement direct avec les militaires. Beaucoup d'opposants le lui avaient reproché, la jugeant responsable d'une forme d'impasse. Mais depuis un an, la situation politique a bien évolué.
Préparer l'après
D'abord, le généralissime Than Shwe, chef de la junte qui en avait fait son ennemie intime, a pris sa retraite. Ensuite, la nouvelle génération est mieux disposée à son égard sans pour autant lui offrir un blanc-seing. "Elle sera sujette à un certain nombre de contraintes", relève Trevor Wilson, ex-ambassadeur australien. "Elle ne pourra pas adopter une posture très révolutionnaire. Elle devra, d'une certaine façon, être pragmatique".
Aung San Suu Kyi sera-t-elle prise au piège, avec quelques amis de son parti, dans une Assemblée verrouillée par les militaires et leurs alliés ? Le diplomate à la retraite n'en croit rien, mais souligne qu'elle aura besoin de soutien au Parlement. "Les représentants de l'armée pourraient ne pas s'opposer à ce qu'elle et la LND (Ligue nationale pour le démocratie) proposent, s'il existe derrière un soutien populaire", précise Trevor Wilson. Son statut n'aura néanmoins plus rien à voir avec la combattante muselée, seule face aux généraux, qui a tant ému l'Occident.
"Elle a l'occasion (...) de bâtir un véritable parti d'opposition" et de rajeunir la LND, explique Thitinan Pongsudhirak, de l'université Chulalongkorn de Bangkok. Peut-être même doit-elle déjà préparer l'après Aung San Suu Kyi. "Aucune démocratie ne peut se construire autour d'une seule personne", ajoute-t-il. "L'attention doit se tourner non plus vers elle, mais ses partisans, ses nouveaux lieutenants, son parti et les autres institutions démocratiques birmanes, y compris le parti au pouvoir et le régime actuel".
http://www.europe1.fr/International/Birmanie-quel-role-pour-Aung-San-Suu-Kyi-1017411/
Photos http://www.lefigaro.fr/international/2012/04/01/01003-20120401DIMWWW00208-les-partisans-de-la-dame-de-rangoun-celebrent-sa-victoire.php
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le jour où Aung San Suu Kyi triompha
L'opposante birmane Aung San Suu Kyi aurait remporté un siège de député lors des élections du 1er avril, avec 82% des voix dans sa circonscription, selon la Ligue nationale pour la démocratie (LND) dont elle est la secrétaire générale. La lauréate du prix Nobel de la paix, longtemps maintenue en résidence surveillée par la junte militaire en place, salue la «victoire du peuple». Retour sur cette journée historique.
La suite ici ----> http://www.slate.fr/grand-format/birmanie-aung-san-suu-kyi
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Le sacre de la Dame de Rangoon
Le combat d’Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix 1991, est celui de toute une vie. Portrait d’une grande bourgeoise devenue figure de proue de l’opposition.
Des portraits d’Aung San Suu Kyi sont, depuis la semaine dernière, en vente un peu partout dans les rues de Rangoon. Il n’y a pas si longtemps, on pouvait être arrêté pour la simple possession d’une image de l’égérie de la démocratie birmane. Les choses ont bien changé. Le Prix Nobel de la paix 1991 et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont remporté au moins 40 des 44 circonscriptions dans lesquelles ils ont concouru lors des législatives partielles du 1er avril.
C’est une belle revanche pour celle qi a passé l’essentiel de son temps en résidence surveillée depuis 1989. Libérée le 13 novembre 2010, elle n’aura eu de cesse, ces vingt dernières années, de combattre la junte militaire qui gouverne toujours le pays. Aussi énergique – selon son entourage – qu’opiniâtre – comme l’ont constaté à leurs dépens les militaires – , elle tient de son père, le général Aung San, héros de l’indépendance, son caractère bien trempé.
Elle a tout juste 2 ans lorsque son père est assassiné, en 1947. Elle passe son enfance et son adolescence à Rangoon, dans un cadre privilégié, celui de la grande bourgeoisie birmane. Bien que bouddhiste, elle étudie à l’école catholique anglaise avant de rejoindre sa mère Khin Kyi à New Delhi, ambassadrice de Birmanie en Inde, au début des années 1960.
Inspirée par la philosophie du Mahatma Gandhi
Aung s’installe ensuite au Royaume-Uni où elle obtient en 1969 une licence en philosophie, économie et politique. Elle travaille quelque temps aux Nations Unies, à New York, et épouse en 1972 Michael Aris, un universitaire spécialiste du Tibet, avec qui elle a deux fils : Alexander et Kim. De retour à Londres, elle obtient en 1985 un doctorat de la School of Oriental and African Studies. Ce n’est que trois ans plus tard, en 1988, après une vingtaine d’années passées à l’étranger, qu’Aung San Suu Kyi retourne en Birmanie pour s’occuper de sa mère. C’est l’année où des manifestations prodémocratie sont réprimées dans le sang. En septembre 1988, une nouvelle junte militaire prend le pouvoir : le Conseil d’État pour la restauration de la loi et de l’ordre.
Influencée à la fois par la philosophie de la non-violence du Mahatma Gandhi et par les principes du bouddhisme Theravada, elle entre dans l’opposition politique et fonde, le 27 septembre 1988, la Ligue nationale pour la démocratie. Quelques mois plus tard, en juillet 1989, Aung est placée pour la première fois en résidence surveillée. La junte propose de la libérer à condition qu’elle accepte de quitter le pays, ce qu’elle refuse. Elle ne verra ensuite son mari que cinq fois entre 1989 et 1995. Les autorités birmanes lui refuseront d’ailleurs son visa d’entrée dans le pays, malgré les interventions du pape Jean-Paul II et du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Michael Aris mourra en 1999 d’un cancer de la prostate, diagnostiqué en 1997. La junte venait de libérer temporairement Aung Sang Suu Kyi, espérant la voir rejoindre son mari à l’étranger. Ses enfants aussi se verront refuser leur visa, jusqu’en 2011.
Le succès de son parti aux élections générales de 1990, avec 58,7 % des voix et 80 % des sièges au Parlement, fut une claque pour la junte, qui refusa de reconnaître les résultats et replaça aussitôt Aung San Suu Kyi en résidence surveillée. Avec l’argent de son prix Nobel de la paix en 1991 (1,3 million de dollars), elle créa un fonds pour l’éducation et la santé.
À la même époque, elle décide d’utiliser la non-violence et la résistance civile comme principal instrument politique. Tactique payante : libérée en novembre 2010, peu de temps après que son parti eut boycotté les élections législatives, elle est, depuis, autorisée à se déplacer librement dans le pays, à la faveur du processus d’ouverture engagé par le président Thein Sein.
Aung San Suu Kyi reste prudente. Si elle soutient l’ouverture en cours, elle rappelle que « le processus démocratique n’est pas irréversible ». Les revirements réguliers d’une junte qui contrôle encore la majorité du Parlement et l’ensemble des pouvoirs lui ont souvent donné raison.
De Séoul, Arnaud Leveau
http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/monde/sacre-de-dame-de-rangoon20120410.html
Des portraits d’Aung San Suu Kyi sont, depuis la semaine dernière, en vente un peu partout dans les rues de Rangoon. Il n’y a pas si longtemps, on pouvait être arrêté pour la simple possession d’une image de l’égérie de la démocratie birmane. Les choses ont bien changé. Le Prix Nobel de la paix 1991 et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont remporté au moins 40 des 44 circonscriptions dans lesquelles ils ont concouru lors des législatives partielles du 1er avril.
C’est une belle revanche pour celle qi a passé l’essentiel de son temps en résidence surveillée depuis 1989. Libérée le 13 novembre 2010, elle n’aura eu de cesse, ces vingt dernières années, de combattre la junte militaire qui gouverne toujours le pays. Aussi énergique – selon son entourage – qu’opiniâtre – comme l’ont constaté à leurs dépens les militaires – , elle tient de son père, le général Aung San, héros de l’indépendance, son caractère bien trempé.
Elle a tout juste 2 ans lorsque son père est assassiné, en 1947. Elle passe son enfance et son adolescence à Rangoon, dans un cadre privilégié, celui de la grande bourgeoisie birmane. Bien que bouddhiste, elle étudie à l’école catholique anglaise avant de rejoindre sa mère Khin Kyi à New Delhi, ambassadrice de Birmanie en Inde, au début des années 1960.
Inspirée par la philosophie du Mahatma Gandhi
Aung s’installe ensuite au Royaume-Uni où elle obtient en 1969 une licence en philosophie, économie et politique. Elle travaille quelque temps aux Nations Unies, à New York, et épouse en 1972 Michael Aris, un universitaire spécialiste du Tibet, avec qui elle a deux fils : Alexander et Kim. De retour à Londres, elle obtient en 1985 un doctorat de la School of Oriental and African Studies. Ce n’est que trois ans plus tard, en 1988, après une vingtaine d’années passées à l’étranger, qu’Aung San Suu Kyi retourne en Birmanie pour s’occuper de sa mère. C’est l’année où des manifestations prodémocratie sont réprimées dans le sang. En septembre 1988, une nouvelle junte militaire prend le pouvoir : le Conseil d’État pour la restauration de la loi et de l’ordre.
Influencée à la fois par la philosophie de la non-violence du Mahatma Gandhi et par les principes du bouddhisme Theravada, elle entre dans l’opposition politique et fonde, le 27 septembre 1988, la Ligue nationale pour la démocratie. Quelques mois plus tard, en juillet 1989, Aung est placée pour la première fois en résidence surveillée. La junte propose de la libérer à condition qu’elle accepte de quitter le pays, ce qu’elle refuse. Elle ne verra ensuite son mari que cinq fois entre 1989 et 1995. Les autorités birmanes lui refuseront d’ailleurs son visa d’entrée dans le pays, malgré les interventions du pape Jean-Paul II et du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Michael Aris mourra en 1999 d’un cancer de la prostate, diagnostiqué en 1997. La junte venait de libérer temporairement Aung Sang Suu Kyi, espérant la voir rejoindre son mari à l’étranger. Ses enfants aussi se verront refuser leur visa, jusqu’en 2011.
Le succès de son parti aux élections générales de 1990, avec 58,7 % des voix et 80 % des sièges au Parlement, fut une claque pour la junte, qui refusa de reconnaître les résultats et replaça aussitôt Aung San Suu Kyi en résidence surveillée. Avec l’argent de son prix Nobel de la paix en 1991 (1,3 million de dollars), elle créa un fonds pour l’éducation et la santé.
À la même époque, elle décide d’utiliser la non-violence et la résistance civile comme principal instrument politique. Tactique payante : libérée en novembre 2010, peu de temps après que son parti eut boycotté les élections législatives, elle est, depuis, autorisée à se déplacer librement dans le pays, à la faveur du processus d’ouverture engagé par le président Thein Sein.
Aung San Suu Kyi reste prudente. Si elle soutient l’ouverture en cours, elle rappelle que « le processus démocratique n’est pas irréversible ». Les revirements réguliers d’une junte qui contrôle encore la majorité du Parlement et l’ensemble des pouvoirs lui ont souvent donné raison.
De Séoul, Arnaud Leveau
http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/monde/sacre-de-dame-de-rangoon20120410.html
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Aung San Suu Kyi devient députée
La lauréate du prix Nobel de la paix a prêté serment devant le Parlement birman pour son premier mandat électoral.
La lauréate du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi a prêté serment, mercredi 2 mai, devant le Parlement birman, un instant aussi bref qu'historique à l'issue duquel elle a endossé le premier mandat électoral de son histoire, après deux décennies d'âpre lutte politique.
L'opposante, qui avait remporté haut-la-main son premier siège lors des partielles du 1er avril, et 33 autres députés de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont promis de concert de "sauvegarder" la Constitution, qui accorde des pouvoirs immenses aux militaires.
Je serai loyal à la République de l'Union de Birmanie et à ses habitants et tiendrai toujours en estime la non-désintégration de l'Union, la non-désintégration de la solidarité nationale et le perpétuation de la souveraineté", ont-ils aussi promis, debout devant le président de la chambre basse, l'ancien général Shwe Mann. Trois autres députés étaient absents, en voyage à l'étranger.
Interrogée sur la nature émotionnelle du moment, elle a simplement répondu, fidèle à son flegme habituel : "Non, c'était juste intéressant." Elle s'est ensuite engouffrée dans une voiture avant de quitter les lieux.
"Atteindre nos objectifs sans violence"
Aung San Suu Kyi, 66 ans, était entrée en politique en 1988, devenant rapidement l'un des dissidents les plus connus de la planète.
Après le départ de la junte il y a un an au profit d'un régime dit "civil" d'anciens militaires réformateurs, elle avait réintégré le jeu politique légal pour travailler avec ses ennemis d'hier à une véritable démocratisation du système politique. Mais elle et ses compagnons de lutte de la LND avaient la semaine dernière refusé de prononcer ce serment solennel, réclamant de seulement s'engager à "respecter" la Constitution de 2008.
Le texte, adopté par référendum juste après le passage du cyclone Nargis (138.000 morts ou disparus en 2008), arroge notamment 25% des sièges des assemblées aux militaires d'active.
L'opposante n'a fait machine arrière que lundi, promettant de prendre ses fonctions dans l'hémicycle pour ne pas risquer une impasse avec le régime réformateur du président Thein Sein. "Nous avons toujours cru en la flexibilité dans le processus politique", a-t-elle déclaré mardi aux côtés de son invité, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "C'est notre seul moyen d'atteindre nos objectifs sans violence."
"Participer au jeu constitutionnel de l'armée"
La décision de Suu Kyi de bouder le parlement était le premier signe de discorde entre elle et le gouvernement depuis les élections qui ont fait de la LND la première force d'opposition du parlement. Celle de céder constitue son premier choix politique majeur de députée, après plus de 20 ans de confrontation avec les militaires, dont une majorité passée en résidence surveillée.
"Le compromis fait désormais partie de sa panoplie politique", a relevé Renaud Egreteau, chercheur à l'université de Hong Kong, pour qui cette prestation de serment était inévitable. "Aung San Suu Kyi et la Ligue ne doivent pas s'enfoncer dans les paradoxes non plus, en acceptant de participer au jeu constitutionnel de l'armée mais en en refusant les règles".
La décision de l'opposante lui avait valu mardi les éloges de Ban, rendant hommage à sa "flexibilité". Les Etats-Unis ont eux aussi salué ce "signe encourageant" du dialogue politique birman. "Nous souhaitons que ces députés nouvellement élus siègent. Nous souhaitons les voir travailler de manière constructive avec le gouvernement", a ajouté le département d'Etat.
Les récentes réformes ont poussé l'Occident à mettre un terme à l'isolement diplomatique de la Birmanie. L'Union européenne a suspendu pour un an toutes ses sanctions politiques et économiques, à l'exception de l'embargo sur les armes. Les Etats-Unis se sont contentés d'alléger certaines restrictions aux investissements et de promettre la nomination rapide d'un ambassadeur, pour conserver un moyen de pression sur le régime.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120502.OBS7458/birmanie-aung-san-suu-kyi-devient-deputee.html
La lauréate du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi a prêté serment, mercredi 2 mai, devant le Parlement birman, un instant aussi bref qu'historique à l'issue duquel elle a endossé le premier mandat électoral de son histoire, après deux décennies d'âpre lutte politique.
L'opposante, qui avait remporté haut-la-main son premier siège lors des partielles du 1er avril, et 33 autres députés de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ont promis de concert de "sauvegarder" la Constitution, qui accorde des pouvoirs immenses aux militaires.
Je serai loyal à la République de l'Union de Birmanie et à ses habitants et tiendrai toujours en estime la non-désintégration de l'Union, la non-désintégration de la solidarité nationale et le perpétuation de la souveraineté", ont-ils aussi promis, debout devant le président de la chambre basse, l'ancien général Shwe Mann. Trois autres députés étaient absents, en voyage à l'étranger.
Interrogée sur la nature émotionnelle du moment, elle a simplement répondu, fidèle à son flegme habituel : "Non, c'était juste intéressant." Elle s'est ensuite engouffrée dans une voiture avant de quitter les lieux.
"Atteindre nos objectifs sans violence"
Aung San Suu Kyi, 66 ans, était entrée en politique en 1988, devenant rapidement l'un des dissidents les plus connus de la planète.
Après le départ de la junte il y a un an au profit d'un régime dit "civil" d'anciens militaires réformateurs, elle avait réintégré le jeu politique légal pour travailler avec ses ennemis d'hier à une véritable démocratisation du système politique. Mais elle et ses compagnons de lutte de la LND avaient la semaine dernière refusé de prononcer ce serment solennel, réclamant de seulement s'engager à "respecter" la Constitution de 2008.
Le texte, adopté par référendum juste après le passage du cyclone Nargis (138.000 morts ou disparus en 2008), arroge notamment 25% des sièges des assemblées aux militaires d'active.
L'opposante n'a fait machine arrière que lundi, promettant de prendre ses fonctions dans l'hémicycle pour ne pas risquer une impasse avec le régime réformateur du président Thein Sein. "Nous avons toujours cru en la flexibilité dans le processus politique", a-t-elle déclaré mardi aux côtés de son invité, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "C'est notre seul moyen d'atteindre nos objectifs sans violence."
"Participer au jeu constitutionnel de l'armée"
La décision de Suu Kyi de bouder le parlement était le premier signe de discorde entre elle et le gouvernement depuis les élections qui ont fait de la LND la première force d'opposition du parlement. Celle de céder constitue son premier choix politique majeur de députée, après plus de 20 ans de confrontation avec les militaires, dont une majorité passée en résidence surveillée.
"Le compromis fait désormais partie de sa panoplie politique", a relevé Renaud Egreteau, chercheur à l'université de Hong Kong, pour qui cette prestation de serment était inévitable. "Aung San Suu Kyi et la Ligue ne doivent pas s'enfoncer dans les paradoxes non plus, en acceptant de participer au jeu constitutionnel de l'armée mais en en refusant les règles".
La décision de l'opposante lui avait valu mardi les éloges de Ban, rendant hommage à sa "flexibilité". Les Etats-Unis ont eux aussi salué ce "signe encourageant" du dialogue politique birman. "Nous souhaitons que ces députés nouvellement élus siègent. Nous souhaitons les voir travailler de manière constructive avec le gouvernement", a ajouté le département d'Etat.
Les récentes réformes ont poussé l'Occident à mettre un terme à l'isolement diplomatique de la Birmanie. L'Union européenne a suspendu pour un an toutes ses sanctions politiques et économiques, à l'exception de l'embargo sur les armes. Les Etats-Unis se sont contentés d'alléger certaines restrictions aux investissements et de promettre la nomination rapide d'un ambassadeur, pour conserver un moyen de pression sur le régime.
source http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120502.OBS7458/birmanie-aung-san-suu-kyi-devient-deputee.html
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Re: Daw Aung San Suu Kyi
Opening Ceremony of NLD Office, Insein Township
AFP du 24 mai 2012
La députée et chef de file de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi se rendra à Bangkok la semaine prochaine pour son premier voyage à l'étranger depuis 24 ans, a indiqué aujourd'hui un responsable de son parti. La lauréate du prix Nobel de la paix, qui a passé 15 ans en résidence surveillée, "assistera au Forum économique mondial (pour l'Asie de l'Est) en Thaïlande", a indiqué Nyan Win, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). "Ce sera son premier voyage à l'étranger". La conférence est organisée du 30 mai au 1er juin. Le porte-parole a indiqué qu'elle arriverait à Bangkok le 28.
Suu Kyi, qui a reçu le 8 mai son premier passeport depuis 20 ans, prépare activement une importante tournée à l'étranger. Jusqu'à présent, elle devait prononcer son premier discours hors de son pays le 14 juin à Genève, devant l'Organisation internationale du travail (OIT). Elle se rendra ensuite le 16 juin à Oslo où elle donnera le discours qu'elle aurait dû y prononcer il y a 21 ans, quand elle a été désignée prix Nobel de la Paix.
Placée pour la première fois en résidence surveillée en 1989, l'opposante a passé au total 15 ans privée de liberté, avant d'être finalement libérée en novembre 2010. Elle n'avait jusqu'à présent jamais osé quitter son pays de peur que la junte, au pouvoir jusqu'à l'an passé, ne l'autorise plus à revenir. Elle était notamment restée à Rangoun en 1999, tandis que son mari succombait à un cancer en Grande-Bretagne.
Mais le président et ex-général Thein Sein a initié de profondes réformes depuis l'auto-dissolution de la junte en mars 2011. Il a déjà reçu le soutien appuyé de la communauté internationale, qui a commencé à alléger les sanctions pesant contre le régime.
AFP
AFP du 24 mai 2012
La députée et chef de file de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi se rendra à Bangkok la semaine prochaine pour son premier voyage à l'étranger depuis 24 ans, a indiqué aujourd'hui un responsable de son parti. La lauréate du prix Nobel de la paix, qui a passé 15 ans en résidence surveillée, "assistera au Forum économique mondial (pour l'Asie de l'Est) en Thaïlande", a indiqué Nyan Win, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). "Ce sera son premier voyage à l'étranger". La conférence est organisée du 30 mai au 1er juin. Le porte-parole a indiqué qu'elle arriverait à Bangkok le 28.
Suu Kyi, qui a reçu le 8 mai son premier passeport depuis 20 ans, prépare activement une importante tournée à l'étranger. Jusqu'à présent, elle devait prononcer son premier discours hors de son pays le 14 juin à Genève, devant l'Organisation internationale du travail (OIT). Elle se rendra ensuite le 16 juin à Oslo où elle donnera le discours qu'elle aurait dû y prononcer il y a 21 ans, quand elle a été désignée prix Nobel de la Paix.
Placée pour la première fois en résidence surveillée en 1989, l'opposante a passé au total 15 ans privée de liberté, avant d'être finalement libérée en novembre 2010. Elle n'avait jusqu'à présent jamais osé quitter son pays de peur que la junte, au pouvoir jusqu'à l'an passé, ne l'autorise plus à revenir. Elle était notamment restée à Rangoun en 1999, tandis que son mari succombait à un cancer en Grande-Bretagne.
Mais le président et ex-général Thein Sein a initié de profondes réformes depuis l'auto-dissolution de la junte en mars 2011. Il a déjà reçu le soutien appuyé de la communauté internationale, qui a commencé à alléger les sanctions pesant contre le régime.
AFP
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Premier voyage à l'étranger en 24 ans pour Aung San Suu Kyi, attendue à Bangkok
La chef de file de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi est attendue mardi à Bangkok pour une visite de plusieurs jours, premier voyage à l'étranger depuis 24 ans de l'icône mondiale de la démocratie, enfin à même de renouer un lien avec l'extérieur.
Ennemie publique numéro un de la junte jusqu'à la dissolution de celle-ci en mars 2011, la lauréate du prix Nobel de la paix est désormais une personnalité majeure de la scène politique birmane, leader du premier parti de l'opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
Après avoir été enfermée à Rangoun et avoir refusé de quitter le pays de peur de ne jamais pouvoir y revenir, elle va goûter pour la première fois depuis 1988 à une authentique liberté de mouvement.
Et elle témoignera du même coup de sa confiance dans les réformes entreprises par le nouveau régime, d'anciens militaires réformateurs avec lesquels elle a décidé de travailler, au premier rang desquels le président et ex-Premier ministre de la junte, Thein Sein.
"Elle a confiance dans sa situation et dans le processus de réconciliation et de réformes politiques en cours", a estimé Pavin Chachavalpongpun, chercheur au Centre d'études sur l'Asie du Sud-Est de l'université de Kyoto, au Japon.
Son voyage confirme aussi qu'elle dispose du soutien de ceux qu'elle a si longtemps combattu, et qui attendent d'elle aujourd'hui qu'elle participe au retour de la Birmanie sur la scène internationale.
"Avant que les sanctions ne soient levées, le gouvernement a besoin de légitimité comme jamais, donc c'est ce qu'il attend du voyage de Suu Kyi", a ajouté Pavin, la décrivant comme "une ambassadrice de bonne volonté" du régime de Naypyidaw.
La députée, 66 ans, rencontrera la Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra à une date encore non précisée, a indiqué à l'AFP le secrétaire général de la chef du gouvernement, Thawat Boonfeung.
Mercredi, elle se rendra dans la province de Samut Sakhon, au Sud de Bangkok, pour rencontrer des immigrés birmans, ont précisé de leur côté des ONG spécialisées. Une façon pour elle "de renouer un lien brisé avec ceux qui vivent à l'extérieur du pays", selon Pavin.
Les Birmans représentent 80% des deux millions d'immigrés enregistrés en Thaïlande. Bien d'autres y vivent sans papiers, et beaucoup sont victimes d'exploitations en tout genre dans un pays qui dépend lourdement de la main d'oeuvre étrangère.
Suu Kyi devrait également se rendre dans le Nord de la Thaïlande où une dizaine de camps de réfugiés abritent depuis des années quelque 100.000 Birmans, chassés de leur pays par les combats entre l'armée et des rebelles de minorités ethniques.
Elle s'exprimera enfin au Forum économique mondial pour l'Asie de l'Est auquel participeront de nombreuses personnalités, dont des chefs d'Etat de la région.
Thein Sein aurait également dû assister au Forum. Mais il a annoncé lundi avoir reporté sa visite à la semaine prochaine. Sans doute pour éviter que la "Dame" de Rangoun ne lui subtilise les flashes des photographes dans une capitale thaïlandaise suspendue à ses moindres faits et gestes.
Placée pour la première fois en résidence surveillée en 1989, Suu Kyi a passé au total 15 ans privée de liberté, avant d'être finalement libérée en novembre 2010. Elle a reçu début mai son premier passeport depuis 20 ans.
Ce premier voyage accompli, elle effectuera mi-juin une tournée historique en Europe lors de laquelle elle prononcera à Oslo le discours qu'elle n'avait pas pu donner lorsqu'elle avait reçu son prix Nobel, en 1991.
Elle se rendra aussi notamment en Grande-Bretagne, où elle a fait ses études et vécu plusieurs années avec son défunt mari et ses enfants. Avec l'insigne honneur de s'exprimer devant les parlementaires des deux chambres, à Londres, le 21 juin.
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20120529.AFP7576/birmanie-premier-voyage-a-l-etranger-en-24-ans-pour-aung-san-suu-kyi-attendue-a-bangkok.html
Ennemie publique numéro un de la junte jusqu'à la dissolution de celle-ci en mars 2011, la lauréate du prix Nobel de la paix est désormais une personnalité majeure de la scène politique birmane, leader du premier parti de l'opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
Après avoir été enfermée à Rangoun et avoir refusé de quitter le pays de peur de ne jamais pouvoir y revenir, elle va goûter pour la première fois depuis 1988 à une authentique liberté de mouvement.
Et elle témoignera du même coup de sa confiance dans les réformes entreprises par le nouveau régime, d'anciens militaires réformateurs avec lesquels elle a décidé de travailler, au premier rang desquels le président et ex-Premier ministre de la junte, Thein Sein.
"Elle a confiance dans sa situation et dans le processus de réconciliation et de réformes politiques en cours", a estimé Pavin Chachavalpongpun, chercheur au Centre d'études sur l'Asie du Sud-Est de l'université de Kyoto, au Japon.
Son voyage confirme aussi qu'elle dispose du soutien de ceux qu'elle a si longtemps combattu, et qui attendent d'elle aujourd'hui qu'elle participe au retour de la Birmanie sur la scène internationale.
"Avant que les sanctions ne soient levées, le gouvernement a besoin de légitimité comme jamais, donc c'est ce qu'il attend du voyage de Suu Kyi", a ajouté Pavin, la décrivant comme "une ambassadrice de bonne volonté" du régime de Naypyidaw.
La députée, 66 ans, rencontrera la Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra à une date encore non précisée, a indiqué à l'AFP le secrétaire général de la chef du gouvernement, Thawat Boonfeung.
Mercredi, elle se rendra dans la province de Samut Sakhon, au Sud de Bangkok, pour rencontrer des immigrés birmans, ont précisé de leur côté des ONG spécialisées. Une façon pour elle "de renouer un lien brisé avec ceux qui vivent à l'extérieur du pays", selon Pavin.
Les Birmans représentent 80% des deux millions d'immigrés enregistrés en Thaïlande. Bien d'autres y vivent sans papiers, et beaucoup sont victimes d'exploitations en tout genre dans un pays qui dépend lourdement de la main d'oeuvre étrangère.
Suu Kyi devrait également se rendre dans le Nord de la Thaïlande où une dizaine de camps de réfugiés abritent depuis des années quelque 100.000 Birmans, chassés de leur pays par les combats entre l'armée et des rebelles de minorités ethniques.
Elle s'exprimera enfin au Forum économique mondial pour l'Asie de l'Est auquel participeront de nombreuses personnalités, dont des chefs d'Etat de la région.
Thein Sein aurait également dû assister au Forum. Mais il a annoncé lundi avoir reporté sa visite à la semaine prochaine. Sans doute pour éviter que la "Dame" de Rangoun ne lui subtilise les flashes des photographes dans une capitale thaïlandaise suspendue à ses moindres faits et gestes.
Placée pour la première fois en résidence surveillée en 1989, Suu Kyi a passé au total 15 ans privée de liberté, avant d'être finalement libérée en novembre 2010. Elle a reçu début mai son premier passeport depuis 20 ans.
Ce premier voyage accompli, elle effectuera mi-juin une tournée historique en Europe lors de laquelle elle prononcera à Oslo le discours qu'elle n'avait pas pu donner lorsqu'elle avait reçu son prix Nobel, en 1991.
Elle se rendra aussi notamment en Grande-Bretagne, où elle a fait ses études et vécu plusieurs années avec son défunt mari et ses enfants. Avec l'insigne honneur de s'exprimer devant les parlementaires des deux chambres, à Londres, le 21 juin.
http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20120529.AFP7576/birmanie-premier-voyage-a-l-etranger-en-24-ans-pour-aung-san-suu-kyi-attendue-a-bangkok.html
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Re: Daw Aung San Suu Kyi
Aung San Suu Kyi a fait une arrivée discrète à Bangkok. Crédits photo : Sakchai Lalit/AP
La célèbre opposante birmane est arrivée mardi en Thaïlande pour son premier voyage hors de son pays depuis un quart de siècle.
«Je ne ressens rien de particulier. Cela fait partie de mon travail», a sobrement déclaré Aung San Suu Kyi en décollant mardi pour Bangkok. C'est pourtant le premier voyage à l'étranger de l'opposante birmane en 24 ans. Depuis 1988, elle avait passé 15 années en rétention à Rangoun et avait refusé, quand l'occasion s'était présentée, de quitter le pays de peur de ne jamais pouvoir y revenir.
Son avion s'est posé dans la capitale thaïlandaise vers 22h00, heure locale. La lauréate du prix Nobel de la paix, âgée de 66 ans, a fait une arrivée discrète, sans déclaration. En Thaïlande, elle doit visiter un foyer d'immigrés birmans et assister au Forum économique mondial sur l'Asie de l'Est, qui se déroule de mercredi à vendredi. La députée rencontrera également la première ministre Yingluck Shinawatra à une date encore non précisée.
Ce premier voyage est une nouvelle illustration de la libéralisation entamée par la Birmanie depuis le départ partiel, en mars 2011, de la junte militaire au pouvoir depuis 1962. Le gouvernement mené par le général Thein Sein, ancien membre de la junte, a libéré des prisonniers politiques, assoupli la censure sur les médias, et a organisé des élections. Aung San Suu Kyi est entrée au parlement à cette occasion. Mi-juin, la célèbre opposante doit effectuer une tournée historique en Europe , qui la verra notamment se rendre en Grande-Bretagne, où elle a fait ses études et vécu plusieurs années avec son défunt mari et ses enfants. À Oslo, elle prononcera alors le discours qu'elle n'avait pas pu donner lorsqu'elle avait reçu son prix Nobel, en 1991.
source www.lefigaro.fr
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Suu Kyi aux Birmans de Thaïlande: je ferai de mon mieux pour vous
MAHACHAI - La chef de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi a promis mercredi d'aider les immigrés de son pays installés en Thaïlande, souvent dans des conditions difficiles, dans son premier discours prononcé hors de Birmanie depuis 24 ans, a constaté l'AFP.
Je peux vous faire une promesse: je ferai de mon mieux pour vous, a déclaré la lauréate du prix Nobel de la paix devant des centaines de compatriotes venus l'écouter à Mahachai, dans la province de Samut Sakhon (sud de Bangkok).
Des centaines d'immigrés avaient attendu avec ferveur, dès l'aube, dans une étroite ruelle d'un quartier de la ville de Mahachai, celle qui représente depuis presque un quart de siècle l'aspiration de tout un peuple à la démocratie.
Plusieurs brandissaient des photos de Suu Kyi et des pancartes indiquant Birmanie libre et Nous voulons rentrer chez nous.
La lauréate du prix Nobel de la paix a donc réservé à ses compatriotes sa première intervention publique à l'étranger depuis sa libération de résidence surveillée et son élection comme députée.
Venir ici, c'est un peu comme revenir en Birmanie, a-t-elle déclaré à quelques journalistes juste après son bref discours. J'ai cru que j'étais revenue à Rangoun.
C'est très bon de sentir que leur courage reste fort, malgré les difficultés par lesquelles ils sont passés, a-t-elle ajouté. Et tous disent une chose: ils veulent rentrer en Birmanie dès que possible, et ça fait évidemment partie de nos responsabilités.
Les Birmans représentent quelque 80% des deux millions d'immigrés enregistrés en Thaïlande, dont l'économie est très dépendante des travailleurs immigrés, légaux ou illégaux.
Beaucoup d'entre eux sont victimes d'exploitations en tout genre et de tracasseries administratives, voire de conditions de travail qui confinent à l'esclavage, notamment dans l'industrie de la pêche.
Suu Kyi, 66 ans, est devenue députée pour la première fois lors des élections partielles d'avril après un total de 15 années de résidence surveillée.
Elle se rendra également cette semaine dans le Nord de la Thaïlande, où une dizaine de camps de réfugiés abritent depuis des années quelque 100.000 Birmans, chassés de leur pays par les combats entre l'armée et des rebelles de minorités ethniques.
http://www.romandie.com/news/n/_Suu_Kyi_aux_Birmans_de_Thailande_je_ferai_de_mon_mieux_pour_vous41300520120714.asp
Je peux vous faire une promesse: je ferai de mon mieux pour vous, a déclaré la lauréate du prix Nobel de la paix devant des centaines de compatriotes venus l'écouter à Mahachai, dans la province de Samut Sakhon (sud de Bangkok).
Des centaines d'immigrés avaient attendu avec ferveur, dès l'aube, dans une étroite ruelle d'un quartier de la ville de Mahachai, celle qui représente depuis presque un quart de siècle l'aspiration de tout un peuple à la démocratie.
Plusieurs brandissaient des photos de Suu Kyi et des pancartes indiquant Birmanie libre et Nous voulons rentrer chez nous.
La lauréate du prix Nobel de la paix a donc réservé à ses compatriotes sa première intervention publique à l'étranger depuis sa libération de résidence surveillée et son élection comme députée.
Venir ici, c'est un peu comme revenir en Birmanie, a-t-elle déclaré à quelques journalistes juste après son bref discours. J'ai cru que j'étais revenue à Rangoun.
C'est très bon de sentir que leur courage reste fort, malgré les difficultés par lesquelles ils sont passés, a-t-elle ajouté. Et tous disent une chose: ils veulent rentrer en Birmanie dès que possible, et ça fait évidemment partie de nos responsabilités.
Les Birmans représentent quelque 80% des deux millions d'immigrés enregistrés en Thaïlande, dont l'économie est très dépendante des travailleurs immigrés, légaux ou illégaux.
Beaucoup d'entre eux sont victimes d'exploitations en tout genre et de tracasseries administratives, voire de conditions de travail qui confinent à l'esclavage, notamment dans l'industrie de la pêche.
Suu Kyi, 66 ans, est devenue députée pour la première fois lors des élections partielles d'avril après un total de 15 années de résidence surveillée.
Elle se rendra également cette semaine dans le Nord de la Thaïlande, où une dizaine de camps de réfugiés abritent depuis des années quelque 100.000 Birmans, chassés de leur pays par les combats entre l'armée et des rebelles de minorités ethniques.
http://www.romandie.com/news/n/_Suu_Kyi_aux_Birmans_de_Thailande_je_ferai_de_mon_mieux_pour_vous41300520120714.asp
Dernière édition par Admin le Mer 30 Mai 2012 - 11:33, édité 3 fois
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