Aung San Suu Kyi est libre
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Aung San Suu Kyi est libre
AFP
13/11/2010 | Mise à jour : 11:40
L'opposante Aung San Suu Kyi, symbole de la lutte pour la démocratie en Birmanie, a été libérée aujourd'hui après plus de sept ans consécutifs de résidence surveillée, a indiqué un responsable birman sous couvert de l'anonymat.
Des responsables officiels ont pénétré dans sa maison, rue de l'université, vers 17 heures (11h30) pour lire à l'opposante l'ordre de libération de la junte, le jour où arrivait à son terme sa dernière condamnation à 18 mois de résidence surveillée.
"Elle est libre maintenant", a indiqué ce responsable sous couvert de l'anonymat.
Environ 2000 personnes se trouvaient à proximité du domicile de la lauréate du prix Nobel de la paix, qui n'a jamais pu circuler librement depuis mai 2003.
13/11/2010 | Mise à jour : 11:40
L'opposante Aung San Suu Kyi, symbole de la lutte pour la démocratie en Birmanie, a été libérée aujourd'hui après plus de sept ans consécutifs de résidence surveillée, a indiqué un responsable birman sous couvert de l'anonymat.
Des responsables officiels ont pénétré dans sa maison, rue de l'université, vers 17 heures (11h30) pour lire à l'opposante l'ordre de libération de la junte, le jour où arrivait à son terme sa dernière condamnation à 18 mois de résidence surveillée.
"Elle est libre maintenant", a indiqué ce responsable sous couvert de l'anonymat.
Environ 2000 personnes se trouvaient à proximité du domicile de la lauréate du prix Nobel de la paix, qui n'a jamais pu circuler librement depuis mai 2003.
asiaonly- Admin
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Re: Aung San Suu Kyi est libre
Je suis partagé entre être enthousiaste et/ou être sceptique ???
Je me demande :
De quelle liberté s'agit il exactement ? quelles sont les conditions ? quelle mascarade se cache encore derriere cela ? quelle vas être la suite ?
ce qui est réjouissant c'est de voir que le nombre de partisans rassemblés devant son domicile ne faiblit pas lui ....
Stilia
Je me demande :
De quelle liberté s'agit il exactement ? quelles sont les conditions ? quelle mascarade se cache encore derriere cela ? quelle vas être la suite ?
ce qui est réjouissant c'est de voir que le nombre de partisans rassemblés devant son domicile ne faiblit pas lui ....
Stilia
stilia- Localisation : à l'ouest
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Re: Aung San Suu Kyi est libre
Je sais , le Futur est incertain , mais aujourd'hui , je grimpe aux Murs !!!!
Oh Lisa , quel bonheur de t'avoir entendue au Phone , j'avais du mal à retenir mes larmes !!!!!!!!
Rangoon
Rangoon- Localisation : Bruxelles
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Re: Aung San Suu Kyi est libre
Les conditions de sa libération demeurent flouesstilia a écrit:Je suis partagé entre être enthousiaste et/ou être sceptique ???
Je me demande :
De quelle liberté s'agit il exactement ? quelles sont les conditions ? quelle mascarade se cache encore derriere cela ? quelle vas être la suite ?
ce qui est réjouissant c'est de voir que le nombre de partisans rassemblés devant son domicile ne faiblit pas lui ....
Stilia
Pour l’heure, on ignore encore les modalités de la remise en liberté de la populaire dissidente. Selon des sources diplomatiques à Rangoun, Aung San Suu Kyi aurait dans un premier temps refusé les conditions posées par la junte en échange de sa libération. "La junte a l'habitude de demander aux opposants de signer une lettre de renoncement à la vie politique", rappelle Pauline Victor, journaliste pour FRANCE 24 à Rangoun.
La semaine dernière, Aung San Suu Kyi avait fait savoir, par la voix de ses avocats, qu’elle refuserait toute liberté sous condition. "Elle est avant tout une dirigeante politique, rappelle Marie Bettini, porte-parole de l’association parisienne Info-Birmanie, sur l’antenne de FRANCE 24. Sans liberté de parole et de mouvement, elle pourrait faire très peu pour la démocratisation de son pays."
Pour la spécialiste, la libération d’Aung San Suu Kyi s’inscrit dans la "stratégie de la junte, consistant à donner l’illusion d’une démocratisation pour que la communauté internationale relâche les pressions sur le pays".
http://www.france24.com
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Re: Aung San Suu Kyi est libre
Aung San Suu Kyi prend de très gros risques
Apeine libérée, Aung San Suu Kyi déclare la guerre à ses bourreaux. L’opposante birmane a commencé hier à se battre pour la renaissance de son parti démocrate, la LND. Cette formation avait été dissoute en mai après avoir annoncé son boycott des élections du 7 novembre, qu’elle jugeait biaisées d’avance. Mais si ce nouvel acte du Prix Nobel de la paix est incontestablement courageux, il pourrait aussi lui coûter cher. Peut-être pas dans l’immédiat, puisque la junte devait savoir à quoi elle s’exposait en la libérant. Les généraux se sont certainement préparés à jouer au chat et à la souris avec Mme Suu Kyi. Un jeu qui, souhaitent-ils, permettra de diviser encore davantage le camp démocrate. Les militaires attendront donc le dénouement de ce nouveau bras de fer psychologique avant de perdre patience.
Dangereux précédent
L’espoir de la junte n’est d’ailleurs pas vain. Rappelons que la décision de la LND de boycotter les élections avait déjà été très critiquée par certains de ses propres membres, qui ont même fait sécession.
http://www.lematin.ch
Apeine libérée, Aung San Suu Kyi déclare la guerre à ses bourreaux. L’opposante birmane a commencé hier à se battre pour la renaissance de son parti démocrate, la LND. Cette formation avait été dissoute en mai après avoir annoncé son boycott des élections du 7 novembre, qu’elle jugeait biaisées d’avance. Mais si ce nouvel acte du Prix Nobel de la paix est incontestablement courageux, il pourrait aussi lui coûter cher. Peut-être pas dans l’immédiat, puisque la junte devait savoir à quoi elle s’exposait en la libérant. Les généraux se sont certainement préparés à jouer au chat et à la souris avec Mme Suu Kyi. Un jeu qui, souhaitent-ils, permettra de diviser encore davantage le camp démocrate. Les militaires attendront donc le dénouement de ce nouveau bras de fer psychologique avant de perdre patience.
Dangereux précédent
L’espoir de la junte n’est d’ailleurs pas vain. Rappelons que la décision de la LND de boycotter les élections avait déjà été très critiquée par certains de ses propres membres, qui ont même fait sécession.
http://www.lematin.ch
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«La Birmanie a besoin de moi»
Aung San Suu Kyi: «La Birmanie a besoin de moi»
Très attendue A son arrivée au siège de son parti, hier à Rangoon, Aung San Suu Kyi a été accueillie par ses partisans
Aung San Suu Kyi Dans l’une de ses toutes premières interviews, l’opposante birmane évoque ses premiers jours de liberté après sept ans d’isolement.
Aung San Suu Kyi a reçu Libération mercredi, en tête-à-tête dans son bureau de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), situé dans la rue Shwegon Daing, dans le nord de Rangoon. Le siège de la LND n’avait pas accueilli autant de visiteurs depuis longtemps. Dans la grande pièce du rez-de-chaussée, où ronronnent quelques ventilateurs, les membres du parti observent d’un œil amusé la meute de journalistes birmans et étrangers qui se battent – certains depuis plusieurs jours – pour obtenir un entretien avec l’opposante birmane, libérée il y a une semaine. Tous frôlent les murs pour échapper aux regards et aux appareils photo des services secrets birmans, plantés de l’autre côté de la rue. La plupart travaillent ici clandestinement, aucun visa «journaliste» n’ayant été accordé depuis plusieurs mois par la junte au pouvoir. (...)
-Comment avez-vous vécu ces premières journées de liberté?
--J’ai tellement de gens à voir. Ça n’arrête pas! C’est ce que je fais la plupart du temps depuis ma libération… rencontrer des diplomates, des journalistes, des cadres de mon parti… des amis aussi.
-Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez vu l’effervescence qui a suivi votre libération et votre premier discours?
--Ce qui m’a marquée, c’est de voir tous ces gens célébrer ensemble mon retour. Ils avaient tous l’air si heureux. Et puis, il y avait tellement de jeunes dans la foule. C’est vraiment un grand changement. D’ailleurs, je veux donner à ces jeunes plus de responsabilités au sein de mon parti, pour qu’ils reprennent confiance et qu’ils prennent le relais des plus âgés.
-Vous avez été libérée. Mais vous sentez-vous libre de faire ce que vous voulez?
--Eh bien, jusqu’ici, j’ai pu faire tout ce dont j’avais envie. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, donc j’ai intérêt à faire de mon mieux!
-Comment percevez-vous votre pays après sept ans d’isolement?
--Tous les pays changent. Certains vite, certains lentement. Et je pense que la Birmanie n’a pas évolué aussi rapidement qu’elle aurait dû. Mais elle a changé, notamment au niveau des télécommunications. Dans le cas d’un pays isolé comme le nôtre, c’est très important.
-Allez-vous utiliser ces nouvelles technologies?
--Oui et non. Je ne sais toujours pas comment m’en servir! (Elle a passé des années en détention, n.d.l.r.) Samedi, pour la première fois, j’ai tenu dans ma main l’un de ces petits téléphones portables. Je ne savais pas trop comment le tenir, s’il fallait le mettre au niveau de mon oreille ou de ma bouche. Je ne sais toujours pas comment composer un numéro de téléphone. Donc, les gens me tendent des téléphones et me disent: «Tiens, il y a quelqu’un qui veut te parler», et après ils les reprennent. Quant à Internet, je viens de le découvrir! Mais, si je veux me connecter, il faut que je m’abonne et il y a une clause dans le contrat qui indique qu’on ne doit pas avoir d’affiliation politique. Je pense qu’ils savent bien que j’ai une activité politique. Donc je vais l’écrire officiellement sur ma demande d’abonnement et… on verra ce qu’il se passe.
-Allez-vous pouvoir revoir votre fils, que vous n’avez pas vu depuis dix ans?
--Pour l’instant, mon fils est toujours en Thaïlande, en attente d’un visa birman. On le lui a refusé plusieurs fois. C’est très triste. J’espère que je pourrai le voir très vite. En attendant, je lui parle au téléphone.
-Pourriez-vous aller le voir vous-même? Envisagez-vous d’aller bientôt à l’étranger?
--Pas dans un futur immédiat… car je ne suis pas sûre de pouvoir rentrer en Birmanie ensuite. On pourrait essayer de me garder à l’extérieur du pays et je sens que mon pays a besoin de moi. Donc je ne pars pas pour l’instant.
-J’ai pu vous poser toutes mes questions en français. Comment avez-vous appris cette langue?
--Pendant mes années d’isolement, je me suis entraînée avec des CD audio. J’avais le temps! Donc je comprends très bien le français. Mais je n’avais personne avec qui parler, donc je ne suis pas encore assez à l’aise à l’oral. C’est pourquoi j’ai préféré vous répondre en anglais.
«Nous devons travailler à créer un «vrai esprit de l’Union birmane»
-Pour de nombreux Birmans vous incarnez l’espoir d’un retour de la démocratie. N’est-ce pas un peu lourd à porter?
--Je ne veux pas voir ça comme une charge. Je sais que les gens placent beaucoup d’espoir en moi et, bien sûr, je ne veux pas les décevoir. Mais je veux aussi qu’ils comprennent qu’ils ne doivent pas se reposer sur une seule personne ou un seul parti. Je vais faire de mon mieux. Mais ils doivent m’aider aussi. Ils ont leur part de travail à faire et ne doivent pas attendre tout de moi.
-L’opposition birmane apparaît très divisée aujourd’hui. Est-ce votre avis?
--Je me demande si ces divisions sont réelles, si elles ne sont pas plutôt en surface. Mais je ne suis pas sortie de l’isolement depuis assez longtemps pour pouvoir faire le point sur la situation. Ces divergences ne sont peut-être pas aussi graves qu’on le dit.
-Que pensez-vous par exemple des anciens membres de votre parti qui ont fait scission pour se présenter aux élections?
--Je les mets au même rang que les autres partis qui ont choisi de participer aux élections. (…) Si nous ne parvenons pas à trouver un accord sur certains principes, ce sera difficile de travailler ensemble.
-Avez-vous déjà commencé à dialoguer avec eux?
--Pas encore avec les partis politiques candidats aux élections, mais nous avons parlé à d’autres mouvements politiques et à des particuliers.
-Comment se sont déroulées les rencontres avec les partis ethniques?
--Très bien. Nous avons de très bonnes relations avec les partis représentant les minorités ethniques. Nous devons travailler à créer ce que j’appellerais un «vrai esprit de l’Union birmane». Je veux qu’ils se sentent tous appartenir à la même nation (…). Nous plaçons d’ailleurs ces minorités ethniques au premier plan, car le plus important est de tous nous rassembler. Comme je l’ai déjà dit, si par hasard le parti projunte (le Parti de la solidarité et du développement de l’Union, USPD, ndlr) veut aussi travailler avec nous à la démocratisation du pays, nous serons heureux de le faire. Et, surtout, nous serions tellement heureux de travailler avec les militaires.
-Envisagez-vous aussi d’intégrer les groupes armés qui se battent à la frontière, comme les Karen ou les Shan?
--Nous n’avons pas le droit d’avoir de contacts avec eux. C’est contraire à la loi. Mais nous voulons vraiment tous les intégrer. Eux aussi ont la volonté de résoudre nos différences par le biais de la politique et non plus par les armes. Après tout (…), ils font partie de notre nation.
-Certains disent que vous manquez de flexibilité. Etes-vous prête à faire plus de compromis dans le futur?
--Je ne pense pas manquer de flexibilité. Les gens qui me critiquent ne savent pas en général me citer un seul exemple de sujet sur lequel j’ai manqué de flexibilité. Vous en avez un en tête?
Propos recueillis par Marie Normand, envoyée spéciale à Rangoon - le 19 novembre 2010, 21h56
Le Matin
Rappel des faits
2003 Troisième période d’assignation à résidence d’Aung San Suu Kyi, jamais libérée depuis.
2007 Début, le 15 août, de la «révolte safran» emmenée par les moines bouddhistes. La répression fait 31 morts et 74 disparus selon l’ONU.
2009 Aung San Suu Kyi est condamnée à 3 ans de prison et de travaux forcés après l’intrusion à la nage d’un illuminé américain à son domicile. Peine commuée en 18 mois supplémentaires de résidence surveillée.
2010 Le parti de Mme Suu Kyi, qui a annoncé son boycott des premières élections depuis vingt ans, est dissous.
Le 7 novembre, les élections législatives sont tenues. Le parti créé par la junte revendique 80% des sièges au Parlement.
13 novembre 2010 Aung San Suu Kyi est libérée.
Très attendue A son arrivée au siège de son parti, hier à Rangoon, Aung San Suu Kyi a été accueillie par ses partisans
Aung San Suu Kyi Dans l’une de ses toutes premières interviews, l’opposante birmane évoque ses premiers jours de liberté après sept ans d’isolement.
Aung San Suu Kyi a reçu Libération mercredi, en tête-à-tête dans son bureau de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), situé dans la rue Shwegon Daing, dans le nord de Rangoon. Le siège de la LND n’avait pas accueilli autant de visiteurs depuis longtemps. Dans la grande pièce du rez-de-chaussée, où ronronnent quelques ventilateurs, les membres du parti observent d’un œil amusé la meute de journalistes birmans et étrangers qui se battent – certains depuis plusieurs jours – pour obtenir un entretien avec l’opposante birmane, libérée il y a une semaine. Tous frôlent les murs pour échapper aux regards et aux appareils photo des services secrets birmans, plantés de l’autre côté de la rue. La plupart travaillent ici clandestinement, aucun visa «journaliste» n’ayant été accordé depuis plusieurs mois par la junte au pouvoir. (...)
-Comment avez-vous vécu ces premières journées de liberté?
--J’ai tellement de gens à voir. Ça n’arrête pas! C’est ce que je fais la plupart du temps depuis ma libération… rencontrer des diplomates, des journalistes, des cadres de mon parti… des amis aussi.
-Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez vu l’effervescence qui a suivi votre libération et votre premier discours?
--Ce qui m’a marquée, c’est de voir tous ces gens célébrer ensemble mon retour. Ils avaient tous l’air si heureux. Et puis, il y avait tellement de jeunes dans la foule. C’est vraiment un grand changement. D’ailleurs, je veux donner à ces jeunes plus de responsabilités au sein de mon parti, pour qu’ils reprennent confiance et qu’ils prennent le relais des plus âgés.
-Vous avez été libérée. Mais vous sentez-vous libre de faire ce que vous voulez?
--Eh bien, jusqu’ici, j’ai pu faire tout ce dont j’avais envie. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, donc j’ai intérêt à faire de mon mieux!
-Comment percevez-vous votre pays après sept ans d’isolement?
--Tous les pays changent. Certains vite, certains lentement. Et je pense que la Birmanie n’a pas évolué aussi rapidement qu’elle aurait dû. Mais elle a changé, notamment au niveau des télécommunications. Dans le cas d’un pays isolé comme le nôtre, c’est très important.
-Allez-vous utiliser ces nouvelles technologies?
--Oui et non. Je ne sais toujours pas comment m’en servir! (Elle a passé des années en détention, n.d.l.r.) Samedi, pour la première fois, j’ai tenu dans ma main l’un de ces petits téléphones portables. Je ne savais pas trop comment le tenir, s’il fallait le mettre au niveau de mon oreille ou de ma bouche. Je ne sais toujours pas comment composer un numéro de téléphone. Donc, les gens me tendent des téléphones et me disent: «Tiens, il y a quelqu’un qui veut te parler», et après ils les reprennent. Quant à Internet, je viens de le découvrir! Mais, si je veux me connecter, il faut que je m’abonne et il y a une clause dans le contrat qui indique qu’on ne doit pas avoir d’affiliation politique. Je pense qu’ils savent bien que j’ai une activité politique. Donc je vais l’écrire officiellement sur ma demande d’abonnement et… on verra ce qu’il se passe.
-Allez-vous pouvoir revoir votre fils, que vous n’avez pas vu depuis dix ans?
--Pour l’instant, mon fils est toujours en Thaïlande, en attente d’un visa birman. On le lui a refusé plusieurs fois. C’est très triste. J’espère que je pourrai le voir très vite. En attendant, je lui parle au téléphone.
-Pourriez-vous aller le voir vous-même? Envisagez-vous d’aller bientôt à l’étranger?
--Pas dans un futur immédiat… car je ne suis pas sûre de pouvoir rentrer en Birmanie ensuite. On pourrait essayer de me garder à l’extérieur du pays et je sens que mon pays a besoin de moi. Donc je ne pars pas pour l’instant.
-J’ai pu vous poser toutes mes questions en français. Comment avez-vous appris cette langue?
--Pendant mes années d’isolement, je me suis entraînée avec des CD audio. J’avais le temps! Donc je comprends très bien le français. Mais je n’avais personne avec qui parler, donc je ne suis pas encore assez à l’aise à l’oral. C’est pourquoi j’ai préféré vous répondre en anglais.
«Nous devons travailler à créer un «vrai esprit de l’Union birmane»
-Pour de nombreux Birmans vous incarnez l’espoir d’un retour de la démocratie. N’est-ce pas un peu lourd à porter?
--Je ne veux pas voir ça comme une charge. Je sais que les gens placent beaucoup d’espoir en moi et, bien sûr, je ne veux pas les décevoir. Mais je veux aussi qu’ils comprennent qu’ils ne doivent pas se reposer sur une seule personne ou un seul parti. Je vais faire de mon mieux. Mais ils doivent m’aider aussi. Ils ont leur part de travail à faire et ne doivent pas attendre tout de moi.
-L’opposition birmane apparaît très divisée aujourd’hui. Est-ce votre avis?
--Je me demande si ces divisions sont réelles, si elles ne sont pas plutôt en surface. Mais je ne suis pas sortie de l’isolement depuis assez longtemps pour pouvoir faire le point sur la situation. Ces divergences ne sont peut-être pas aussi graves qu’on le dit.
-Que pensez-vous par exemple des anciens membres de votre parti qui ont fait scission pour se présenter aux élections?
--Je les mets au même rang que les autres partis qui ont choisi de participer aux élections. (…) Si nous ne parvenons pas à trouver un accord sur certains principes, ce sera difficile de travailler ensemble.
-Avez-vous déjà commencé à dialoguer avec eux?
--Pas encore avec les partis politiques candidats aux élections, mais nous avons parlé à d’autres mouvements politiques et à des particuliers.
-Comment se sont déroulées les rencontres avec les partis ethniques?
--Très bien. Nous avons de très bonnes relations avec les partis représentant les minorités ethniques. Nous devons travailler à créer ce que j’appellerais un «vrai esprit de l’Union birmane». Je veux qu’ils se sentent tous appartenir à la même nation (…). Nous plaçons d’ailleurs ces minorités ethniques au premier plan, car le plus important est de tous nous rassembler. Comme je l’ai déjà dit, si par hasard le parti projunte (le Parti de la solidarité et du développement de l’Union, USPD, ndlr) veut aussi travailler avec nous à la démocratisation du pays, nous serons heureux de le faire. Et, surtout, nous serions tellement heureux de travailler avec les militaires.
-Envisagez-vous aussi d’intégrer les groupes armés qui se battent à la frontière, comme les Karen ou les Shan?
--Nous n’avons pas le droit d’avoir de contacts avec eux. C’est contraire à la loi. Mais nous voulons vraiment tous les intégrer. Eux aussi ont la volonté de résoudre nos différences par le biais de la politique et non plus par les armes. Après tout (…), ils font partie de notre nation.
-Certains disent que vous manquez de flexibilité. Etes-vous prête à faire plus de compromis dans le futur?
--Je ne pense pas manquer de flexibilité. Les gens qui me critiquent ne savent pas en général me citer un seul exemple de sujet sur lequel j’ai manqué de flexibilité. Vous en avez un en tête?
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Le Matin
Rappel des faits
2003 Troisième période d’assignation à résidence d’Aung San Suu Kyi, jamais libérée depuis.
2007 Début, le 15 août, de la «révolte safran» emmenée par les moines bouddhistes. La répression fait 31 morts et 74 disparus selon l’ONU.
2009 Aung San Suu Kyi est condamnée à 3 ans de prison et de travaux forcés après l’intrusion à la nage d’un illuminé américain à son domicile. Peine commuée en 18 mois supplémentaires de résidence surveillée.
2010 Le parti de Mme Suu Kyi, qui a annoncé son boycott des premières élections depuis vingt ans, est dissous.
Le 7 novembre, les élections législatives sont tenues. Le parti créé par la junte revendique 80% des sièges au Parlement.
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