Birmanie - Bienvenue dans la capitale interdite Naypyidaw
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Birmanie - Bienvenue dans la capitale interdite Naypyidaw
Depuis près de cinq ans, Naypyidaw est la capitale birmane. Une ville créée de toutes pièces, pratiquement fermée aux étrangers qu'a pu entrevoir notre correspondant.
Proprette, la gare routière de Naypyidaw est quasi déserte. Instantanément, un attroupement se crée autour de l'Occidental égaré. Deux policiers accourent. Ils s'enquièrent de la raison de ma présence. J'explique que je viens visiter la nouvelle capitale. Si Naypyidaw n'est formellement accessible qu'aux étrangers munis d'une «lettre d'invitation», elle n'est pas hermétiquement close.
Sous bonne escorte
Une moto taxi et, sécurité oblige, une escorte policière me sont attribuées. Nous filons droit vers la Shwedagon paya, la réplique du plus sacré des temples birmans dominant Yangon (ex-Rangoon). Majestueux, l'original ne laisse personne indifférent. La copie, elle, n'est au mieux qu'une imitation clinquante. La visite vaut néanmoins le détour pour la vue imprenable. À perte de vue se découvre un paysage de collines verdoyantes. Ici et là, percent quelques édifices dans une immensité déserte. En route pour le marché central, j'aperçois des ronds-points monumentaux et des autoroutes disproportionnées s'élargissant jusqu'à huit voies où s'ébattent 4x4 des généraux, cyclistes et buffles. Des plans d'eau agrémentent des barres d'habitations type HLM peintes aux couleurs des ministères, le vert pour l'Agriculture, le bleu pour la Santé... Si les fonctionnaires n'acquittent aucun loyer, ils règlent néanmoins les notes d'électricité... surfacturées dit-on.
Sous la contrainte
La junte n'est tendre pour personne, même pas pour ses serviteurs qui apprirent abruptement, le 4novembre 2005, qu'ils déménageaient le 6 pour une nouvelle capitale dont personne n'avait entendu parler. Mutations et démissions furent rejetées. Les refus étant passibles d'emprisonnement, la transhumance des fonctionnaires - sans leurs familles - se fit en camions. À l'arrivée, ils découvrirent un chantier de 10kilomètres carrés où rien n'était prêt. Depuis, les choses se sont améliorées, les familles sont autorisées à se réunir. Luxe suprême au Myanmar, l'électricité est disponible 24 heures sur 24. Je ne verrai pas les ministères (hors limites) et encore moins le centre névralgique du pays: le siège de Tatmadaw, l'armée birmane. Trois statues géantes de rois ayant fondé de nouvelles capitales y dominent une vaste esplanade. C'est là que le généralissime Than Shwe passe en revue ses troupes le 27mars, jour de la Fête des armées. Mégalomanie et désir forcené de se comporter en roi ont incité le chef de la junte à fonder Naypyidaw, la «Cité royale».
«Secret défense»
Dantesque, ce chantier comprend trois aéroports, dont deux militaires, un complexe parlementaire de 36 bâtiments, deux golfs(sport favori du général), un hôpital de 700 lits, un zoo, etc. La facture globale de la Cité royale s'élèverait à plus de quatre milliards de dollars, mais son coût réel demeure un mystère, la junte ayant classé l'information «secret défense». Retour à la gare routière, mon escorte m'abandonne dans le premier bus en partance. Naypyidaw? Circulez, il n'y a rien de plus à voir!
source http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/birmanie-bienvenue-dans-la-capitale-interdite-15-08-2010-1019840.php
reportage photos (ne pas oublier de mettre le son !!)
http://www.lemonde.fr/international/visuel/2009/11/04/voyage-a-naypyidaw-capitale-fantome-de-la-junte-birmane_1262364_3210.html
Proprette, la gare routière de Naypyidaw est quasi déserte. Instantanément, un attroupement se crée autour de l'Occidental égaré. Deux policiers accourent. Ils s'enquièrent de la raison de ma présence. J'explique que je viens visiter la nouvelle capitale. Si Naypyidaw n'est formellement accessible qu'aux étrangers munis d'une «lettre d'invitation», elle n'est pas hermétiquement close.
Sous bonne escorte
Une moto taxi et, sécurité oblige, une escorte policière me sont attribuées. Nous filons droit vers la Shwedagon paya, la réplique du plus sacré des temples birmans dominant Yangon (ex-Rangoon). Majestueux, l'original ne laisse personne indifférent. La copie, elle, n'est au mieux qu'une imitation clinquante. La visite vaut néanmoins le détour pour la vue imprenable. À perte de vue se découvre un paysage de collines verdoyantes. Ici et là, percent quelques édifices dans une immensité déserte. En route pour le marché central, j'aperçois des ronds-points monumentaux et des autoroutes disproportionnées s'élargissant jusqu'à huit voies où s'ébattent 4x4 des généraux, cyclistes et buffles. Des plans d'eau agrémentent des barres d'habitations type HLM peintes aux couleurs des ministères, le vert pour l'Agriculture, le bleu pour la Santé... Si les fonctionnaires n'acquittent aucun loyer, ils règlent néanmoins les notes d'électricité... surfacturées dit-on.
Sous la contrainte
La junte n'est tendre pour personne, même pas pour ses serviteurs qui apprirent abruptement, le 4novembre 2005, qu'ils déménageaient le 6 pour une nouvelle capitale dont personne n'avait entendu parler. Mutations et démissions furent rejetées. Les refus étant passibles d'emprisonnement, la transhumance des fonctionnaires - sans leurs familles - se fit en camions. À l'arrivée, ils découvrirent un chantier de 10kilomètres carrés où rien n'était prêt. Depuis, les choses se sont améliorées, les familles sont autorisées à se réunir. Luxe suprême au Myanmar, l'électricité est disponible 24 heures sur 24. Je ne verrai pas les ministères (hors limites) et encore moins le centre névralgique du pays: le siège de Tatmadaw, l'armée birmane. Trois statues géantes de rois ayant fondé de nouvelles capitales y dominent une vaste esplanade. C'est là que le généralissime Than Shwe passe en revue ses troupes le 27mars, jour de la Fête des armées. Mégalomanie et désir forcené de se comporter en roi ont incité le chef de la junte à fonder Naypyidaw, la «Cité royale».
«Secret défense»
Dantesque, ce chantier comprend trois aéroports, dont deux militaires, un complexe parlementaire de 36 bâtiments, deux golfs(sport favori du général), un hôpital de 700 lits, un zoo, etc. La facture globale de la Cité royale s'élèverait à plus de quatre milliards de dollars, mais son coût réel demeure un mystère, la junte ayant classé l'information «secret défense». Retour à la gare routière, mon escorte m'abandonne dans le premier bus en partance. Naypyidaw? Circulez, il n'y a rien de plus à voir!
source http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/birmanie-bienvenue-dans-la-capitale-interdite-15-08-2010-1019840.php
reportage photos (ne pas oublier de mettre le son !!)
http://www.lemonde.fr/international/visuel/2009/11/04/voyage-a-naypyidaw-capitale-fantome-de-la-junte-birmane_1262364_3210.html
thanaka- Admin
- Localisation : il existe une application pour ça
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Re: Birmanie - Bienvenue dans la capitale interdite Naypyidaw
Bienvenue à Naypyidaw, capitale de la junte paranoïaque birmane
CITÉ INTERDITE - Fermée aux journalistes, perdue au milieu de nulle part, la ville administrative de l’Etat du Myanmar incarne à merveille la folie des généraux birmans.

Des ouvriers s’activent à bâtir une immense pagode. La nouvelle capitale birmane est sortie de terre au milieu de nulle part, dans un territoire autrefois recouvert de forêts de teck et infesté de serpents. Aujourd’hui. des milliers de fonctionnaires y résident pour travailler dans les ministères.
Ça ne s’invente pas. C’est arrivé à 11 h, le 11e jour du 11e mois de 2005: 11 ministères sont alors déplacés de Rangoun à Naypyidaw. Le chef de la junte, Than Shwe, décrète alors en grande pompe la naissance d’une nouvelle capitale, qu’il a fait construire en secret à environ 320 km au nord de Rangoun. Tels les anciens rois birmans qui déplaçaient leurs palais au gré des conseils de leurs astrologues, le généralissime a choisi de raser une forêt de teck infestée de serpents et d’y construire une ville à son image: démesurée. Pas peu fier, il la nommera Naypyidaw, la «demeure des rois» en birman.
Sortie de terre en quelques mois, sa ville de 30 km² ne ressemble à aucune autre en Birmanie, et encore moins à une capitale. Impossible d’y circuler à pied, il n’y a pas de centre-ville. Les différents quartiers sont reliés par des kilomètres d’imposantes routes bétonnées de 4 à 6 voies, où ne circulent que de rares berlines d’hommes d’affaires ou des voitures à cheval.
Une ville «en plastique»
Naypyidaw est la seule ville birmane où l’électricité fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, alors que le reste du pays souffre de coupures quotidiennes. La seule, aussi, où l’on ne croise aucun moine, pourtant omniprésents partout ailleurs dans cette nation profondément bouddhiste.
Les touristes, comme le petit peuple, n’y ont pas non plus leur place. Partout, les patrouilles de soldats découragent les intrus. Pour l’image, la junte a poussé quelques grands groupes birmans à implanter ici des hôtels de luxe, alors que le marché y est quasi nul.
Pas de bibliothèque ni d’attraction touristique à Naypyidaw, mais déjà quatre terrains de golf, le sport favori du général Than Shwe. Cette cité «en plastique» est l’image, pour lui, de la ville idéale: propre, quadrillée, chacun bien confiné dans son espace réservé.
Puisqu’il en avait décidé ainsi, des milliers de fonctionnaires ont dû déménager du jour au lendemain dans cette capitale vide ou presque, sans réseau GSM ni transport en commun. May Thet, employée du Ministère de l’économie pour 20 dollars par mois, s’est résignée à vivre dans l’un de ces minuscules appartements aux couleurs pastel, construits à la va-vite en enfilade. «On nous a alléchés en nous disant qu’on ne paierait pas de loyer ici. Mais depuis un an, les lourdes factures d’électricité sont à notre charge», se lamente-t-elle.
Bien à l’écart, le général Than Shwe vit, lui, retranché dans une enceinte très sécurisée, comme tous les autres haut-gradés de l’armée. Officiellement, la nouvelle capitale a vu le jour parce que l’appareil d’Etat se sentait trop à l’étroit à Rangoun. Mais Naypyidaw, loin de tout et entourée de collines, offre surtout une meilleure protection en cas d’attaque étrangère. La cité serait entourée de missiles sol-air.
Coupé du petit peuple
Ce n’était pas suffisant, cependant, pour le chef de la junte, réputé pour sa paranoïa maladive. On a donc rajouté un labyrinthe de souterrains et des bunkers autour de sa résidence. Bien à l’abri dans son palais de plus de 100 pièces d’où il ne sort que très rarement, le généralissime semble vouloir se protéger autant des dangers extérieurs que de son peuple, l’un des plus pauvres d’Asie. Ce dernier paie déjà la lourde facture de ses excentricités: depuis le début de la construction de Naypyidaw, les taxes ont presque doublé.
source http://www.24heures.ch/actu/monde/bienvenue-naypyidaw-capitale-junte-paranoiaque-birmane-2009-09-23
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La prostitution fleurit dans la nouvelle capitale
Ca n'a pas pris longtemps pour que la nouvelle capitale birmane, Naypyidaw [implantée en 2005], se dote d'un quartier chaud, où des rapports sexuels peuvent être monnayés dans des bordels camouflés en salons de beauté, salons de massage, karaokés ou restaurants", écrit le site dissident The Irrawaddy.
Ce dernier évoque le chiffre d'une centaine d'établissements de ce type, manifestement contrôlés par des officiers de l'armée. Parallèlement à ces lieux, où les tarifs pratiqués sont élevés (de 100 000 à 200 000 kyats - de 80 à 160 euros), s'est développée une prostitution meilleur marché le long d'une route menant à la capitale. Dans les quelque 70 tentes et huttes de bambou, la passe de vingt minutes est facturée
6 000 kyats (4,50 euros)
source http://www.courrierinternational.com/breve/2010/08/31/la-prostitution-fleurit-dans-la-nouvelle-capitale
Ce dernier évoque le chiffre d'une centaine d'établissements de ce type, manifestement contrôlés par des officiers de l'armée. Parallèlement à ces lieux, où les tarifs pratiqués sont élevés (de 100 000 à 200 000 kyats - de 80 à 160 euros), s'est développée une prostitution meilleur marché le long d'une route menant à la capitale. Dans les quelque 70 tentes et huttes de bambou, la passe de vingt minutes est facturée
6 000 kyats (4,50 euros)
source http://www.courrierinternational.com/breve/2010/08/31/la-prostitution-fleurit-dans-la-nouvelle-capitale
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Naypyidaw, une capitale s'éveille


Des grues se dressent au dessus de deux futurs stades de foot. Une avenue à 20 voies mène au parlement, et les hôtels poussent comme des champignons. Bienvenue à Naypyidaw, capitale de la Birmanie, où régnait encore il y a peu une épaisse forêt tropicale.
Longtemps inaccessible au public, la "Demeure des Rois" s'ouvre et se sent des ailes.
"Avant, cette zone n'était que jungle et forêt", se souvient Khin Maung Kywe, chef de projet d'un stade de 30.000 places destiné aux prochains jeux du sud-est asiatique (Seagames), en 2013.
"La pluie et le vent nous ont posé beaucoup de problèmes", ajoute-t-il en observant les ouvriers, pieds nus sur des échafaudages en bambou sous une pluie battante.
En 2005, la junte alors au pouvoir avait brusquement annoncé le transfert de la capitale de Rangoun, vibrante et charmante plate-forme économique du pays, vers Naypyidaw, bâtie dans le plus grand secret au coeur de la jungle, à 400 kilomètres au nord.
Les fonctionnaires ont reçu l'ordre d'emménager en 48 heures dans une ville inachevée, sous peine d'emprisonnement.
Une décision attribuée par les observateurs à quelques astrologues, à la crainte d'une invasion étrangère et à la possible volonté du généralissime Than Shwe, chef de la junte, de s'offrir une réplique des rois pré-coloniaux qui ne cessaient de changer de capitale.
En 2006, un émissaire américain avait évoqué "un vaste espace vert, vide et peu peuplé, avec des bâtiments", selon une note diplomatique publiée par WikiLeaks. "L'agencement n'a aucun sens, mais de toute façon le déplacement n'en avait pas non plus".
Selon lui, de nombreux ouvriers ont abandonné les chantiers pour cause de "mauvaises conditions de travail, bas salaires et la menace de la malaria". D'autres sources ont évoqué des déplacements forcés de villages entiers pour faire de la place.
Des pingouins sous air-conditionnés
Mais, selon l'Organisation internationale du travail (OIT), pas de travail d'enfants comme dans d'autres endroits du pays.
"Nous n'avons reçu aucune plainte à cet égard", souligne Steve Marshall, officier de liaison de l'agence onusienne à Rangoun. "Mais évidemment, il y a dans ce pays une tendance à commencer le travail très jeune".
Aujourd'hui, certains quartiers de la capitale restent interdits au public, dont le parlement, les bâtiments militaires et les résidences des hauts-responsables.
Partout ailleurs, la ville tente de s'éveiller, même si l'avenue à 20 voies qui mène au parlement est démesurément large. Même si le chiffre officiel d'1 million d'habitants est difficile à croire.
Elle ne souffre pas des coupures d'électricité qui accablent le reste du pays et la zone hôtelière est un chantier permanent.
On trouve aussi des golfs, un temple sur le modèle de la célèbre pagode Shwedagon de Rangoun, avec un stupa en or, ainsi qu'un palais des congrès et un centre commercial spécialisé dans les pierres précieuses.
"A chaque fois qu'on y va, on découvre quelque chose de nouveau", relève un diplomate étranger.
Soucieux de redorer son blason international, le nouveau régime dit "civil", qui a succédé en mars à la junte mais reste contrôlé par l'armée, ne néglige rien pour les Jeux de 2013.
"L'objectif est d'achever peut-être dès l'an prochain nos stades de foot", assure Zaw Zaw, riche homme d'affaires et président de la Fédération birmane de football, soumis aux sanctions économiques américaines.
Sa société a décroché de fructueux contrats dans la capitale. Un homme décrit, dans une note diplomatique, comme un de ceux "qui tentent avec ardeur (...) d'utiliser leurs connaissances au gouvernement pour faire fructifier leurs activités commerciales".
Des supermarchés parfaitement achalandés sont à la disposition des habitants, essentiellement des fonctionnaires, accompagnés de leurs familles lorsqu'elles n'ont pas décidé de rester à Rangoun.
Quant aux hypothétiques touristes, ils peuvent s'offrir un safari dans un parc. Ou aller au zoo voir d'improbables pingouins dans un enclos avec air-conditionné, et d'autres espèces rares importées récemment d'Afrique du Sud, selon les médias officiels.
Prudemment, les ambassades résistent aux appels du pouvoir de s'y établir. "Je ne pense qu'on y aille dans un avenir proche", admet le diplomate. "Le problème, c'est de savoir qui y va en premier. Il pourrait s'y sentir bien seul".
AFP
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Magazine GEO - Janvier 2012

DOCUMENT - Le dernier caprice du régime birman
Visite guidée de la mystérieuse Naypyidaw, immense cité bâtie en secret par la junte, devenue depuis peu la capitale d’une Birmanie qui veut redevenir fréquentable.
...
MODE DE VIE - Le monde merveilleux de Brunei
Ce discret micro-Etat du nord de Bornéo croule sous les pétrodollars et obéit à la loi d’un sultan à la fois mégalomane et prodigue.
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Re: Birmanie - Bienvenue dans la capitale interdite Naypyidaw
Ces images étaient encore impensables il y a peu. Naypyitaw, la nouvelle capitale de la junte birmane, qui devait incarner la cité nouvelle, s'est ouverte au public alors qu'elle a été construite en quelques années dans le plus grand secret. Son existence n'a été rendue publique que le 6 novembre 2005 à 6 h 37, date et heure recommandées par les astrologues. Découvrez le reportage sur place d'Alain de Chalvron et Sylvain Giaume.
FTVi / Alain de Chalvron et Sylvain Giaume - France 2
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Une description utile de Nay Pyi Taw, la nouvelle capitale choisie par la junte birmane.
Après la secrétaire d'État Hillary Clinton, ce fut au tour de ses homologues britanniques puis français de découvrir en janvier 2012 la nouvelle capitale birmane : Nay Pyi Taw. Autant d'événements historiques pour le lieu mais aussi pour un régime politico-militaire qui a corseté le pays depuis un demi-siècle dans une dictature guerrière. La capitale birmane est un lieu si étrange qu'elle justifiait d'être décryptée dans le menu détail pour mieux comprendre les évolutions d'un pays désormais très courtisé par la communauté internationale et qui se présente, très officiellement, comme une "démocratie disciplinée, florissante et épanouie" tout en ayant encore des centaines de prisonniers d'opinion incarcérés.
Guy Lubeigt, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), a méthodiquement reconstitué l'histoire, la morphologie et dépeint les enjeux géo-économiques pour ne pas dire stratégiques de la ville et de ses territoires adjacents. Un travail minutieux d'enquête dans une société où foisonnent les rumeurs (kawlahala). Il n'a pas son pareil aujourd'hui dans la littérature académique internationale même si l'un des anciens élèves thaïlandais de l'auteur, Dulyapak Preecharushh, s'y est déjà essayé, il y a quelques années (Naypyidaw : The New Capital of Burma, White Lotus, Bangkok, 2009, 181 p).
Un document original à mettre au crédit des programmes de recherches conduits par l'Institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est contemporain (IRASEC). Une institution commune au Quai d'Orsay et au CNRS qui s'emploie, depuis 2001, à dépeindre depuis Bangkok les évolutions politiques, économiques, sociales et environnementales en cours au Timor-Oriental et dans les dix pays de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN).
Rassembler de la documentation sur la République de l'Union du Myanmar puisque tel est le nom du pays depuis octobre 2010, est une véritable gageure. Même la dénomination de la future capitale est restée longtemps un mystère pour les citoyens birmans et les étrangers. Son accès fut prohibé et jusqu'à l'automne 2010, on ne pouvait y détenir un téléphone portable.
Le territoire de la région-capitale (7 045 km²) est très largement une terra incognita. Sa découverte est une tâche immense. Pour la première fois dans l'histoire birmane, la capitale ne bénéficie d'aucun rayonnement historique, spirituel ou culturel. L'attractivité de l'emplacement est très limitée tant les carences sont patentes : pas d'activités industrielles ni artisanales, pas de transports publics, des centres administratifs très dispersés, pas de pôles de loisirs, pas d'installations sportives, pas d'activités culturelles et encore moins de centres universitaires. Rien n’a été fait et est fait pour inciter les citoyens à venir habiter leur nouvelle capitale et guère plus pour les touristes, bien que quelques hôtels aient ouvert récemment leurs portes. La sacralisation du territoire manifestée par l'érection de la pagode géante d'Uppatasanti n'y changera rien.
Les raisons qui ont conduit au déplacement de la capitale à 320 kilomètres au nord de Rangoun et près de 400 des côtes de la mer d'Andaman suscitent encore bien des conjectures. Le collaborateur de l'IRASEC les a passées méthodiquement en revue. Elles ne manquent pas de sel. A l'heure où la ville fut décrétée la principale métropole politico-administrative de l'Union du Myanmar (6 novembre 2005), son nom était totalement méconnu de tous. Nombre de commentateurs pourtant familiers du régime crurent que le lieu où allaient s'implanter les principales institutions du pays se dénommait Pyinmana : un site à quelques encablures, bien connu, lui, des historiens. Il fut pendant la dernière phase de la Seconde Guerre mondiale le quartier général des forces alliées commandées par Lord Mountbatten.
Les officiels du régime n'étaient pas plus éclairés que les autres. Les errements de langage du ministre de l'Information de Rangoun en témoignèrent. Il utilisa ainsi la désignation géographique de Pyinmana le 7 novembre 2005 pour dénommer le nom de la capitale de son pays avant de se raviser dans une déclaration le 12 du même mois pour proclamer officiellement que Naypyitaw serait le nom de la nouvelle cité-capitale. Une toponymie qui a changé de graphies depuis à trois reprises.
Initiée au début des années 2000, la construction des infrastructures a été conduite dans le plus grand secret et menée comme une opération militaire de grande envergure. La délocalisation des centres de pouvoir de la junte fut interprétée par certains comme un moyen de se prémunir d'une invasion étrangère. Les militaires de Rangoun suspectaient Washington de vouloir conduire une opération aéroportée visant à installer au pouvoir le prix Nobel de la paix Daw Aung San Suu Kyi dont les supporters avaient remporté les élections générales de 1990. D'autres commentateurs interprétèrent la militarisation de la capitale comme une opération de guerre psychologique. Comme s'il s'agissait de détourner l'attention des curieux du développement de la zone militaire située au sud de Yézin. Y seraient installées des infrastructures susceptibles d'accueillir un programme nucléaire militaire clandestin ou encore, avec l'aide de cadres nord-coréens, des usines de montage de missiles.
Une fois appréhendé le nom de la capitale, les raisons militaires sous-jacentes à son transfert, l'importance des prédictions des astrologues et des devins (vénérable Chaungwa, E Thi...) qui ont pu y concourir, encore fallait-il tenter de comprendre les logiques géo-économiques qui ont présidé au choix de l'implantation. Contrairement à ce que peut laisser croire un regard jeté trop rapidement sur une carte, Nay Pyi Taw n'est pas vraiment au cœur du pays, ni même dans la zone sèche de la Birmanie centrale propice aux développements agricoles. Pire pour la sécurité de ses habitants, elle est géolocalisée dans une zone de forte activité sismique et au pied du plateau shan, tout près de la ligne de front qui sépare les forces gouvernementales de nombreuses guérillas irrédentistes. Une réalité polémogène qui aurait mérité des développements plus longs puisqu'elle obère l'insertion stratégique d'un État à l'intersection de la Chine et des sous-continents indiens et indochinois. La Résidence des rois, la Cité royale, puisque telle est la traduction du nom de la capitale, risque donc de n'avoir été qu'une immense source d'enrichissement pour les affidés du régime et s'avérer un ghetto protecteur pour les chefs de ses armées. Une perspective peu rassurante pour l'avenir de la démocratisation birmane et des parlementaires élus auxquels Aung San Suu Kyi devrait se joindre après les élections partielles d'avril 2012
Titre du livre : Nay Pyi Taw. Une résidence royale pour l'armée birmane
Auteur : Guy Lubeigt
Éditeur : Les Indes Savantes / Irasec
Date de publication : 16/02/12
N° ISBN : 2846543011
http://www.nonfiction.fr/article-5516-la_nouvelle_capitale_birmane.htm
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Une capitale aux allures de ville-fantôme

Le soleil tire sa révérence au milieu d'une bien étrange forêt... La scène a été immortalisée en Birmanie, plus précisément à Naypidaw, la capitale de ce pays d'Asie du sud-est où l'opposante emblématique Aung San Suu Kyi vient d'être élue députée. Les «arbres» de cet étonnant paysage sont en fait des piliers de béton armés qui jalonnent cette cité dont la construction a débuté en 2002 et doit prendre fin cette année. (Photo AFP)
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Capital opens door to tourists ahead of SEA Games

Uppatasanti Pagoda, a replica of Shwedagon Pagoda, seen in Nay Pyi Taw (Photo - EMG)
Once off-limits to tourists, the administrative capital Nay Pyi Taw is now being marketed as a destination for international travelers, the Ministry of Hotels and Tourism said.
Nay Pyi Taw, located about 320 kilometres north of Yangon, is preparing for an influx of visitors as Myanmar hosts the SEA Games later this year and moves to the chair of the Association of Southeast Asian Nations next year. New package tours offer sightseeing in the capital and surrounding areas, a ministry official said.
Travel agents say most foreign nationals who visit the capital do so for business. Both houses of Parliament and the head offices of all ministries are located in Nay Pyi Taw, which is one of the fastest growing cities in the world. Many buildings in the capital remain under construction. Its landmarks include a replica of Shwedagon Pagoda, Uppatasanti Pagoda, which includes a Buddha tooth relic from China. The capital’s name means “Royal Palace”.
Source birmane 11
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Naypyidaw, capitale fantôme de la Birmanie
Il y a huit ans, l’ancien homme fort de la junte birmane, le général Than Shwe prenait tout le monde de cours en changeant de capitale. Naypyidaw, construite de toute pièce en pleine jungle à 300 km au nord de l’ancienne capitale Rangoon, était censée attirer les investisseurs étrangers. Pourtant, aujourd’hui, il n’y pas un chat sur les autoroutes à 20 voies et les centres commerciaux sont déserts.

Naypyidaw, "ville royale" en birman, a longtemps été interdite aux touristes et journalistes étrangers. Ce n’est qu’en 2011, année où la junte militaire a officiellement fait place à un pouvoir civil - néanmoins dirigé par l'un de ses anciens membres - que la capitale a ouvert ses portes. Mais Naypyidaw a encore du chemin à faire pour devenir une référence en matière de tourisme : les visiteurs se font rares et quand ils viennent, leurs faits et gestes sont étroitement surveillés par des membres des services de sécurité.
La nouvelle capitale a été bâtie à partir de rien. À l’époque, la junte avait beaucoup misé sur ses autoroutes à l’américaine, ses centres commerciaux, ses stades et ses hôtels ultra chics pour redorer son blason auprès de la communauté internationale. Autant de signes de puissance et de modernité qui sont en parfait décalage avec le reste de la Birmanie. Le Fonds monétaire international (FMl) estime que le revenu annuel par tête en Birmanie s’élève à 834 dollars, soit le plus faible de toute l’Asie du Sud-Est.
"Je me suis vraiment senti dans un autre pays"
Notre Observateur Aye Khine (pseudonyme) est un journaliste birman qui vit à Rangoun. Il a visité Naypyidaw à la fin du mois d’août.
Naypyidaw n’a absolument rien à voir avec les autres villes de Birmanie. Je me suis vraiment senti dans un autre pays. C’est triste de voir des gens profiter du confort et de la modernité que cette ville offre quand la majorité des Birmans vivent dans la pauvreté.
Mais cet endroit a beau être propre et moderne, les routes sont très peu fréquentées, car les Birmans lambda n’ont pas tous les moyens de vivre là-bas. J'ai tout au plus croisé deux voitures et à peine plus de motos sur les autoroutes. La route qui mène au Parlement comporte 20 voies mais elle est déserte. Le gouvernement prétend que 900 000 personnes habitent ici mais ça me paraît impossible.
Les hôtels sont chers. Les premiers prix commencent à 35 dollars et peuvent aller jusqu'à 200 dollars la nuit. La plupart des personnes étrangères qui se rendent à Naypyidaw sont des personnalités politiques, des hommes d'affaires ou des travailleurs humanitaires. Des évènements politiques et économiques ainsi que de grandes réunions internationales sont régulièrement organisées dans la ville.
Beaucoup de gens ont été surpris par le fait qu’une nouvelle capitale soit créée de toute pièce, ils n’y voyaient pas beaucoup d’intérêt. D’autant plus que le climat est loin d’être idéal : en été, il fait plus chaud qu’à Rangoun, et pendant la mousson le temps est encore plus imprévisible que dans le reste du pays.
Selon les rumeurs, c’est un astrologue qui aurait conseillé à Than Shwe de déplacer la capitale loin des côtes, dans un endroit qui serait moins vulnérable à une attaque étrangère.
Je sais que les membres du Parlement [les députés] n'apprécient pas la nouvelle capitale car elle les a éloigné de leur famille et parce qu’il existe peu d’endroits pour se divertir - pour autant, on ne les entend jamais s’en plaindre ouvertement. Ils se déplacent à Naypyidaw deux à trois fois par an pour assister à des sessions parlementaires qui peuvent durer jusqu’à trois mois mais la majorité d’entre eux restent domiciliés à Rangoun. Quand ils viennent ici, ils sont hébergés dans des hôtels gérés par le gouvernement.
Source (voir photos) http://observers.france24.com/fr/content/20130905-voyage-images-naypyidaw-capitale-fantome-birmanie-junte-militaire

Naypyidaw, "ville royale" en birman, a longtemps été interdite aux touristes et journalistes étrangers. Ce n’est qu’en 2011, année où la junte militaire a officiellement fait place à un pouvoir civil - néanmoins dirigé par l'un de ses anciens membres - que la capitale a ouvert ses portes. Mais Naypyidaw a encore du chemin à faire pour devenir une référence en matière de tourisme : les visiteurs se font rares et quand ils viennent, leurs faits et gestes sont étroitement surveillés par des membres des services de sécurité.
La nouvelle capitale a été bâtie à partir de rien. À l’époque, la junte avait beaucoup misé sur ses autoroutes à l’américaine, ses centres commerciaux, ses stades et ses hôtels ultra chics pour redorer son blason auprès de la communauté internationale. Autant de signes de puissance et de modernité qui sont en parfait décalage avec le reste de la Birmanie. Le Fonds monétaire international (FMl) estime que le revenu annuel par tête en Birmanie s’élève à 834 dollars, soit le plus faible de toute l’Asie du Sud-Est.
"Je me suis vraiment senti dans un autre pays"
Notre Observateur Aye Khine (pseudonyme) est un journaliste birman qui vit à Rangoun. Il a visité Naypyidaw à la fin du mois d’août.
Naypyidaw n’a absolument rien à voir avec les autres villes de Birmanie. Je me suis vraiment senti dans un autre pays. C’est triste de voir des gens profiter du confort et de la modernité que cette ville offre quand la majorité des Birmans vivent dans la pauvreté.
Mais cet endroit a beau être propre et moderne, les routes sont très peu fréquentées, car les Birmans lambda n’ont pas tous les moyens de vivre là-bas. J'ai tout au plus croisé deux voitures et à peine plus de motos sur les autoroutes. La route qui mène au Parlement comporte 20 voies mais elle est déserte. Le gouvernement prétend que 900 000 personnes habitent ici mais ça me paraît impossible.
Les hôtels sont chers. Les premiers prix commencent à 35 dollars et peuvent aller jusqu'à 200 dollars la nuit. La plupart des personnes étrangères qui se rendent à Naypyidaw sont des personnalités politiques, des hommes d'affaires ou des travailleurs humanitaires. Des évènements politiques et économiques ainsi que de grandes réunions internationales sont régulièrement organisées dans la ville.
Beaucoup de gens ont été surpris par le fait qu’une nouvelle capitale soit créée de toute pièce, ils n’y voyaient pas beaucoup d’intérêt. D’autant plus que le climat est loin d’être idéal : en été, il fait plus chaud qu’à Rangoun, et pendant la mousson le temps est encore plus imprévisible que dans le reste du pays.
Selon les rumeurs, c’est un astrologue qui aurait conseillé à Than Shwe de déplacer la capitale loin des côtes, dans un endroit qui serait moins vulnérable à une attaque étrangère.
Je sais que les membres du Parlement [les députés] n'apprécient pas la nouvelle capitale car elle les a éloigné de leur famille et parce qu’il existe peu d’endroits pour se divertir - pour autant, on ne les entend jamais s’en plaindre ouvertement. Ils se déplacent à Naypyidaw deux à trois fois par an pour assister à des sessions parlementaires qui peuvent durer jusqu’à trois mois mais la majorité d’entre eux restent domiciliés à Rangoun. Quand ils viennent ici, ils sont hébergés dans des hôtels gérés par le gouvernement.
Source (voir photos) http://observers.france24.com/fr/content/20130905-voyage-images-naypyidaw-capitale-fantome-birmanie-junte-militaire
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