En Birmanie, un pouvoir central toujours aussi répressif
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En Birmanie, un pouvoir central toujours aussi répressif
L'explosion de trois bombes vendredi dernier dans la capitale Naypyidaw et la ville de Mandalay, dans le (centre du pays (ci-dessus) a, sans causer de victime, rendu visibles les tensions croissantes entre le gouvernement et les rebelles.
Pour les ONG sur place, le changement de régime n'a été qu'un leurre alors que les combats ont repris dans plusieurs régions hostiles au pouvoir.
"Un changement de façade, afin que les militaires puissent continuer à s'en prendre au reste du pays". Trois mois après la dissolution de la junte militaire, le verdict de la malaisienne Debbie Stothard, fondatrice du réseau ALTSEAN-Burma, est sans appel. Cette militante pour la démocratie et les droits de l'homme en Birmanie depuis 20 ans se désole que la communauté internationale ne s'intéresse pas plus au drame en train de s'y dérouler.
Bombes et rupture des cessez-le-feu
L'explosion de trois bombes vendredi dernier dans la capitale Naypyidaw et la ville de Mandalay (centre du pays) a, sans causer de victime, rendu visibles les tensions croissantes entre le gouvernement et les rebelles. Ces attentats restent un des derniers moyens de se faire entendre pour les opposants qui gardent un souvenir amer de la révolution de safran en 2007, initiée par des moines bouddhistes et aussitôt réprimée dans le sang.
Pour Debbie Stothard, le pouvoir central du président Thein Sein, qui doit sa place à feu la junte birmane, met à nouveau en oeuvre la politique du "Four Cuts", des "quatre entailles" en français: priver les populations civiles, et donc les rebelles, 1) des vivres, 2) de l'argent, 3) de l'information et 4) des nouvelles recrues nécessaires pour lui tenir tête.
Dans l'état de Kachin, au nord du pays, l'armée birmane a remis en cause le cessez-le-feu vieux de 17 ans, signé avec la Kachin Independence Army. Résultat: plus de 10 000 réfugiés fuient les escarmouches entre les deux forces en présence depuis début juin, sans oublier le viol d'au moins dix-huit femmes selon les partisans de la démocratie.
La partie septentrionale du pays n'est pas la seule touchée par le regain des hostilités. Les combats ont repris dans l'état de Shan (à l'est) alors que la région jouissait d'une trêve depuis 1989, où des armes chimiques auraient été employées par des militaires à la solde du pouvoir central. On dénombre enfin 1200 réfugiés du côté de la frontière thaïlandaise, et plusieurs meurtres de villageois, là où les affrontements éclatent.
Vers une commission d'enquête onusienne ?
Opprimée depuis l'avènement d'un pouvoir autoritaire en 1962, la population birmane, n'a que peu d'options devant elles. Même les membres du réseau ALTSEAN-Burma ne se font guère d'illusions: tout ce qu'ils réclament, c'est l'ouverture d'une commission d'enquête de la part des Nations-Unies, une démarche dont les Etats-Unis soutiennent le principe.
Mais une telle décision est-elle vraiment de nature à améliorer la situation? "C'est un premier pas et, au moins, ça permettra à la population de reprendre confiance en elle, alors qu'elle a l'impression que personne ne s'intéresse à la Birmanie" défend Debbie Stothard.
Il est vrai que la présence de la Chine, de plus en plus affirmée, comme en témoignent les projets de barrages hydroélectriques en cours dans le nord du pays, rend le dossier hautement sensible dans les sphères internationales. Avec un PIB de moins d'un millier d'euros par habitant, la Birmanie est un des pays les plus pauvres au monde, mais les richesses de son sous-sol - pierres précieuses, cuivre, gaz, pétrole - attirent l'appétit du voisin chinois. Un appétit qui pourrait expliquer la reprise en main des provinces par le pouvoir central, soucieux d'offrir à Pékin un terrain "stabilisé" et sûr.
Le tourisme en question
Le régime n'oublie par pour autant de s'ouvrir à l'ouest. Il laisse à loisir les Occidentaux dépenser leur argent sur les plages ensoleillées du pays. Mais la question du tourisme reste un sujet controversé au sein même des proches de l'opposante historique Aung San Suu Kyi: rien ne garantit en effet que cette manne ira enrichir les poches des habitants. Surtout qu'on ne peut pas se déplacer où l'on veut à l'intérieur des frontières. "Je crois que plus que le tourisme, la seule façon d'aider les Birmans, c'est de militer pour la démocratie. C'est un beau pays, il faut marcher pour ses droits." conclut Debbie Stothard.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/en-birmanie-un-pouvoir-central-toujours-aussi-repressif_1006739.html
Admin- Admin
- Messages : 4881
Date d'inscription : 31/05/2009
Re: En Birmanie, un pouvoir central toujours aussi répressif
Ca donne envie d'aller y faire un tour
Ma Poule- Localisation : Strasbourg
Messages : 87
Date d'inscription : 30/06/2011
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