Bien manger en Birmanie: un Eden nommé Inle
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Bien manger en Birmanie: un Eden nommé Inle
C’est dans l’un des pays les plus fermés au monde que l’on découvre un jardin d’Eden où aubergines, tomates, choux et autres délices poussent loin de la terre, bercés par les eaux du lac Inle.
Ce n’est pas pour sa gastronomie que l’on se rend en Birmanie. Et c’est bien dommage! Chaque année, de plus en plus de touristes en quête de contrées encore intouchées parcourent le Myanmar en minibus privatisés à la découverte de sites historiques et naturels absolument magnifiques. Une raison qui justifie pleinement le déplacement –certes– dans ce pays marqué par plus cinquante années de dictature militaire, mais il existe un voyage parallèle tout aussi authentique. Et celui-ci s’apprécie avec les yeux et le palais.
Bien manger oui, mais en dehors des sentiers battus
Attablés aux restaurant des hôtels gouvernementaux, les vacanciers sont bien loin de soupçonner l’existence d’un monde où les saveurs et le vrai goût abondent. Car sans vraiment chercher, il est dur, en Birmanie, de bien manger.
Notre assiette calibrée par quelque chef pour occidentaux, en quête de saveurs venues d’ailleurs, nous emmène bien souvent chez les voisins indiens ou chinois plutôt que dans les contrées Shan ou Karen, pourtant réputées pour leur cuisine savoureuse.
Les années passées sous la coupe de la junte militaire n’ont sûrement pas aidée à «exporter» l’image d’un pays où il fait bon manger. Pourtant, l’assiette birmane mérite que l’on y plonge sa fourchette –ou ses baguettes– avec gourmandise. Il y a d’abord ces mets incontournables que sont le Mohinga, un plat préparé à base de pâte de poisson et de vermicelles ou encore le Yuzana, un poisson grillé aux légumes.
Le potager de la Birmanie
Et puis il y a ce petit coin de paradis, ce jardin d’Eden pour nos palais en quête de produits frais et au goût d’antan. Pour s’y rendre, il faut quitter la poussiéreuse Rangoon et monter au centre-est du pays, à sept heures de bus.
Le paysage annonce le changement, l’arrivée vers un autre monde. Les rizières se succèdent puis laissent place aux montagnes de l’État Shan, bordé par la Chine au nord et le Laos et la Thaïlande à l’est. La température descend de 10 degrés. L’air redevient respirable. C’est là que se cache le potager de la Birmanie: le lac Inle.
De petites maisons en bois et en bambou tressé construites sur pilotis semblent monter la garde sur les rangées de potagers flottants qui recouvrent plus d’un tiers du lac. Formés par un assemblage de solides racines, puis fixés avec de grands piquets en bois, les jardins montent et descendent avec le niveau de l’eau, au fil des saisons.
Avec ses 12.000 hectares, le lac fait vivre toute une région. On y pêche, on y dort, on y célèbre les dieux et on y mange divinement bien. Il y a d’abord les produits de la pêche et la fameuse carpe de l’Intha, base de l’alimentation des 70.000 habitants de la région, servie mélangée à du riz fermenté ou grillée accompagnée de légumes sautés.
Et puis il y a ces légumes justement, juteux, colorés et goûteux aux saveurs sublimées par quelques assaisonnements dont les fines cuisinières du lac gardent le secret. Déguster ici une carpe grillée posée sur une salade de tomates vertes arrosée de sauce au gingembre et à la cacahuète est l’une des voies qui mène au paradis.
Un paradis à savourer
Il en existe une autre: Pour la trouver il faut se rendre au sommet d’une colline qui domine le lac. Là où les rizières laissent place à un coteau sur lesquels les vignes s’alignent. Co-dirigé par un Français, le Red estate mountain produit chaque année 80.000 bouteilles de vin. Une micro production de pinot noir, chardonnay, malbec, cabernet sauvignon ou encore tempranillo que l’on découvre avec étonnement et qui s’avère être une agréable surprise.
Mais attention, ici chaque verre doit être dégusté à sa juste valeur. Non pas pour la qualité du vin –bien qu’elle soit tout à fait convenable– mais pour cette expérience unique. Car ce petit coin de paradis a ses limites: un pouvoir qui s’oppose à toute exportation de la production et qui a tout moment peut récupérer les terres «prêtées» au vigneron Français.
Texte et photos par Maud Descamps
La journaliste globe-trotteuse Maud Descamps a entamé un tour du monde d’un an au mois de septembre. En plus de sa chronique un samedi sur deux dans les Carnets du monde sur Europe 1, elle raconte pour Quand l’appétit va ses découvertes culinaires au fur et à mesure de son périple. Passionnée de cuisine et de bonne bouffe, Maud a éduqué son palais du côté de Lille pendant vingt ans, avant d’aller l’affiner dans le sud-ouest, à Toulouse, puis en Australie.
source http://blog.slate.fr/bien-manger/
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