Tourisme : Bali, c'est fini ?
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Tourisme : Bali, c'est fini ?
Bali ou l'"île des Dieux". Voilà un paradis auquel aucun cliché du style publicité pour déodorant n'aura été épargné. Depuis des lustres, la perle de l'archipel indonésien des petites îles de la Sonde incarne le pays de cocagne par excellence : splendeur naturelle de ses paysages tropicaux, blancheur de ses plages "de rêve", beauté tourmentée de ses temples hindous, réputation de gentillesse et de tolérance de ses habitants. Tous les ingrédients indispensables du jardin d'Eden sont réunis.
Mais il y a le feu au paradis : cette idyllique description risque bientôt de devoir se conjuguer au passé. Bali est menacée au point qu'elle pourrait, à terme, devenir méconnaissable : les effets cumulés du tourisme de masse, d'une consommation effrénée et d'un désastre écologique se combinent au point que les plus lucides d'entre les Balinais commencent à tirer la sonnette d'alarme.
Alors, Bali, c'est fini ? "Oui, si l'on pense à ce qu'elle fut", s'accordent à dire - au minimum - nombre de ses résidents. Les paradis, sans doute, n'ont pas d'avenir : ils ne sont après tout que des perfections fragiles dans un monde imparfait.
Et si on les définit comme les réceptacles d'un passé immobile, ils ne peuvent qu'être les victimes de la modernisation. Bali, entre autres "paradis", semble mal armée pour résister aux mutations du XXIe siècle.
ENVIRON DEUX MILLIONS ET DEMI D'ASSOIFFÉS DE PARADIS
"Bali, à partir des années 1970, est vraiment devenue une destination touristique, explique Wayan Suardana, responsable de l'ONG Walhi, qui bataille pour la préservation de l'environnement. Mais au début, il s'agissait plutôt de tourisme culturel. Aujourd'hui, on assiste à un tourisme de masse. Et c'est bien le problème !"
Les indicateurs n'incitent pas à l'optimisme : des centaines d'hôtels absorbent une grande partie des réserves d'eau douce. Chaque chambre d'un quatre-étoiles en consomme 300 litres par jour... "En 2015, Bali pourrait faire face à une crise de ressource en eau potable", redoute Wayan Suardana.
Plus d'un million de touristes avaient visité Bali en 2001. Les chiffres de 2011 montrent qu'environ deux millions et demi d'assoiffés de paradis s'y sont rendus l'année dernière. Cela en dépit de l'attentat terroriste de 2002 revendiqué par un groupuscule islamiste, et qui avait fait 202 morts, dont de nombreux visiteurs australiens.
Lire aussi Ouverture à Djakarta du procès de l'attentat de Bali (abonnés)
700 hectares de terrain sont convertis chaque année en hôtels, résidences de luxe pour riches étrangers ou simplement en routes destinées à améliorer les voies de communication de cette île de 3,5 millions d'habitants.
13 000 mètres cubes d'ordures sont déversés chaque jour dans les décharges publiques, et seule la moitié d'entre elles est recyclée. Des embouteillages monstres créés par un trafic à l'essor incontrôlable engorgent de nombreuses artères : 13 % de voitures de plus par an et une augmentation de seulement 2,28 % de routes carrossables !
Pour essayer de contrôler les effets du tourisme de masse sur la culture hindouiste locale - qui fait figure d'exception dans une Indonésie majoritairement musulmane -, les autorités ont eu l'idée de concocter un "grand plan" destiné à faire passer une loi de protection environnementale : espacement minimal obligatoire de 150 mètres entre les "resorts" touristiques et la plage, pas d'hôtels à moins de 5 kilomètres des temples hindous à l'architecture délicatement chantournée...
Cette belle idée est restée jusqu'à présent lettre morte : les efforts de décentralisation sont tels qu'en Indonésie - un archipel de 17 000 îles peuplées de 240 millions de personnes -, un pouvoir disproportionné a été accordé aux bupati ou préfets élus de ce qui est ici l'équivalent d'un département français. Et ces derniers voient cette législation d'un très mauvais oeil.
"AUCUNE VISION À LONG TERME"
"La loi de protection de l'environnement est passée, mais les bupati, qui possèdent des intérêts financiers et sont en collusion avec les promoteurs, ont tout fait pour que ladite loi ne soit pas appliquée. Leur obsession, c'est de gagner de l'argent pour rembourser leurs campagnes électorales", accuse un membre de l'assemblée législative provinciale de Bali, Ketut Adyana.
Ce député trentenaire, affable et réservé, est l'un des seuls au Parlement à vraiment s'agiter pour tenter de sauver Bali. "C'est bien que Bali attire les touristes, mais Bali ne devrait pas être dévolue au seul tourisme", estime-t-il.
"Les responsables locaux n'ont aucune vision à long terme, renchérit-il, ils veulent un retour rapide du capital investi. Et c'est le tourisme qui le permet. L'ironie de l'histoire, c'est qu'un jour, quand le développement aura atteint un tel niveau, les touristes ne trouveront plus à Bali ce qu'ils s'attendaient à y voir"...
En janvier 2011, réagissant à la dégradation en cours, le gouverneur Made Mangku Pastika a décrété un moratoire empêchant de nouvelles constructions dans certains sites déjà fortement urbanisés. Il a prévenu : "Bali risque de devenir une terre stérile hérissée de constructions en ciment !" Inutile de dire que le moratoire est peu populaire chez les investisseurs, et qu'il pourrait bien, lui aussi, symboliser une tentative mort-née pour limiter les dégâts.
DÉRIVES
"Le tourisme est une réalité liée à l'attractivité de notre culture : si le tourisme de masse évolue dans un sens qui menace cette culture, notre spécificité va disparaître", explique Ida Bagus Ngurah Wijaya, président de l'office du tourisme de Bali. Lui-même est propriétaire d'un prestigieux hôtel à Sanur, l'une des destinations phares de l'île.
"Rien n'est encore perdu", espère-t-il, tout en reconnaissant cependant : "Nos gros problèmes sont le manque de routes, d'accès à l'eau, l'insuffisance d'infrastructures, de potentiel électrique et de traitement des ordures ménagères."
"On a utilisé la culture comme une marchandise", dénonce Ketut Yuliarsa, poète, metteur en scène de théâtre et natif d'Ubud. Ce cinquantenaire espiègle, qui écrit des poèmes où il est question d'"explorer la route qui mène au-delà du monde, à l'âme, peut-être...", est consterné par l'évolution de son île.
"Les Balinais restent des gens profondément attachés à leur religion et à leur culture, ils passent beaucoup de temps dans les temples, respectent les rites. Mais le tourisme de masse bouleverse les pratiques : la diversité des cultures locales, la spécificité des rituels est en train de s'unifier, de s'homogénéiser. On offre un "package" standardisé aux étrangers."
Exemple parmi d'autres : les guides touristiques ont recours à des pratiques polynésiennes, comme le collier de fleurs distribué aux arrivants, qu'ils présentent comme une "coutume balinaise" !
La difficulté de freiner ces dérives est d'autant plus difficile que le tourisme présente des aspects positifs : "Les gens se sont enrichis, le niveau de vie s'est élevé. Beaucoup de Balinais n'ont pas conscience des changements en cours : en majorité, ils se disent satisfaits de l'évolution des choses", remarque Ketut Yuliarsa.
"LES BALINAIS SONT DE PLUS EN PLUS OBSÉDÉS PAR L'ARGENT FACILE"
Une partie de la jeunesse prend ainsi ses distances à l'égard des contraintes culturelles, souvent de plus en plus perçues comme trop lourdes. Le statut de fermier commence à être dévalorisé au profit de la réputation positive de l'urbain "mondialisé".
Un phénomène qu'a pu observer Audrey Lamou, qui a été directrice de l'Alliance française de Denpasar - chef-lieu de Bali - durant plusieurs années. "La société balinaise reste à 80 % pied et poing liés à la participation quotidienne aux rites, explique la jeune femme. Mais certains jeunes, qui sont obligés de payer une sorte de compensation monétaire au village quand ils ne peuvent assister aux rites obligés, pestent contre ces règles trop contraignantes."
Audrey Lamou, qui a vécu aussi à Djakarta, observe que la démocratisation en cours en Indonésie depuis la fin de la dictature du général Suharto - forcé de démissionner de la présidence en 1998 à l'issue d'un mouvement populaire - a cependant apporté bien des aspects positifs dont Bali est en train de profiter : "Les gens peuvent s'exprimer beaucoup plus librement qu'il y a dix ans et de plus en plus de journalistes et de collectifs dénoncent autant la corruption que l'amateurisme de certains politiciens."
En même temps, "les Balinais sont de plus en plus obsédés par l'argent facile. Des institutions, comme les gamelans, orchestres traditionnels, sont en train de se perdre et la langue balinaise cède peu à peu la place à l'indonésien. Au vu de cette évolution spectaculaire, on se demande parfois si les Balinais, au plan culturel, ne sont pas en train d'aller droit dans le mur", déplore-t-elle.
MAGIE
Ces tendances inquiètent naturellement ceux par qui le savoir religieux et culturel se transmet. "Comment la religion peut-elle survivre au capitalisme ?", se demande Ida Pandita Acharya, le brahmane d'un petit temple d'un village proche d'Ubud.
Voici comment il décrit le processus en cours : "Traditionnellement, les gens vivaient dans la peur des dieux. Parce que les Balinais étaient conscients des forces de la nature, les rites leur permettaient de maintenir un équilibre entre l'homme et le divin. Désormais, même si les rites sont encore respectés, le souci d'une partie croissante de la population se concentre autour de l'acquisition matérielle. La politique des responsables a pour conséquence une perte de la sagesse collective, un brouillage des repères et le déracinement culturel."
Bali, certes, en comparaison d'autres destinations de "rêve" en Asie - comme la Thaïlande où le tourisme a défiguré une grande partie du littoral - reste encore un lieu empreint de magie. Au moins dans les régions - il y en a ! - épargnées par le tourisme de masse. Mais si rien n'est fait pour enrayer la dérive, le territoire de tous les dieux risque de ne pas échapper à la règle cruelle qui veut que les paradis n'aient pas d'avenir.
Bruno Philip (Bali, envoyé spécial)
http://www.lemonde.fr/international/article/2012/07/20/bali-c-est-fini_1736348_3210.html
Mais il y a le feu au paradis : cette idyllique description risque bientôt de devoir se conjuguer au passé. Bali est menacée au point qu'elle pourrait, à terme, devenir méconnaissable : les effets cumulés du tourisme de masse, d'une consommation effrénée et d'un désastre écologique se combinent au point que les plus lucides d'entre les Balinais commencent à tirer la sonnette d'alarme.
Alors, Bali, c'est fini ? "Oui, si l'on pense à ce qu'elle fut", s'accordent à dire - au minimum - nombre de ses résidents. Les paradis, sans doute, n'ont pas d'avenir : ils ne sont après tout que des perfections fragiles dans un monde imparfait.
Et si on les définit comme les réceptacles d'un passé immobile, ils ne peuvent qu'être les victimes de la modernisation. Bali, entre autres "paradis", semble mal armée pour résister aux mutations du XXIe siècle.
ENVIRON DEUX MILLIONS ET DEMI D'ASSOIFFÉS DE PARADIS
"Bali, à partir des années 1970, est vraiment devenue une destination touristique, explique Wayan Suardana, responsable de l'ONG Walhi, qui bataille pour la préservation de l'environnement. Mais au début, il s'agissait plutôt de tourisme culturel. Aujourd'hui, on assiste à un tourisme de masse. Et c'est bien le problème !"
Les indicateurs n'incitent pas à l'optimisme : des centaines d'hôtels absorbent une grande partie des réserves d'eau douce. Chaque chambre d'un quatre-étoiles en consomme 300 litres par jour... "En 2015, Bali pourrait faire face à une crise de ressource en eau potable", redoute Wayan Suardana.
Plus d'un million de touristes avaient visité Bali en 2001. Les chiffres de 2011 montrent qu'environ deux millions et demi d'assoiffés de paradis s'y sont rendus l'année dernière. Cela en dépit de l'attentat terroriste de 2002 revendiqué par un groupuscule islamiste, et qui avait fait 202 morts, dont de nombreux visiteurs australiens.
Lire aussi Ouverture à Djakarta du procès de l'attentat de Bali (abonnés)
700 hectares de terrain sont convertis chaque année en hôtels, résidences de luxe pour riches étrangers ou simplement en routes destinées à améliorer les voies de communication de cette île de 3,5 millions d'habitants.
13 000 mètres cubes d'ordures sont déversés chaque jour dans les décharges publiques, et seule la moitié d'entre elles est recyclée. Des embouteillages monstres créés par un trafic à l'essor incontrôlable engorgent de nombreuses artères : 13 % de voitures de plus par an et une augmentation de seulement 2,28 % de routes carrossables !
Pour essayer de contrôler les effets du tourisme de masse sur la culture hindouiste locale - qui fait figure d'exception dans une Indonésie majoritairement musulmane -, les autorités ont eu l'idée de concocter un "grand plan" destiné à faire passer une loi de protection environnementale : espacement minimal obligatoire de 150 mètres entre les "resorts" touristiques et la plage, pas d'hôtels à moins de 5 kilomètres des temples hindous à l'architecture délicatement chantournée...
Cette belle idée est restée jusqu'à présent lettre morte : les efforts de décentralisation sont tels qu'en Indonésie - un archipel de 17 000 îles peuplées de 240 millions de personnes -, un pouvoir disproportionné a été accordé aux bupati ou préfets élus de ce qui est ici l'équivalent d'un département français. Et ces derniers voient cette législation d'un très mauvais oeil.
"AUCUNE VISION À LONG TERME"
"La loi de protection de l'environnement est passée, mais les bupati, qui possèdent des intérêts financiers et sont en collusion avec les promoteurs, ont tout fait pour que ladite loi ne soit pas appliquée. Leur obsession, c'est de gagner de l'argent pour rembourser leurs campagnes électorales", accuse un membre de l'assemblée législative provinciale de Bali, Ketut Adyana.
Ce député trentenaire, affable et réservé, est l'un des seuls au Parlement à vraiment s'agiter pour tenter de sauver Bali. "C'est bien que Bali attire les touristes, mais Bali ne devrait pas être dévolue au seul tourisme", estime-t-il.
"Les responsables locaux n'ont aucune vision à long terme, renchérit-il, ils veulent un retour rapide du capital investi. Et c'est le tourisme qui le permet. L'ironie de l'histoire, c'est qu'un jour, quand le développement aura atteint un tel niveau, les touristes ne trouveront plus à Bali ce qu'ils s'attendaient à y voir"...
En janvier 2011, réagissant à la dégradation en cours, le gouverneur Made Mangku Pastika a décrété un moratoire empêchant de nouvelles constructions dans certains sites déjà fortement urbanisés. Il a prévenu : "Bali risque de devenir une terre stérile hérissée de constructions en ciment !" Inutile de dire que le moratoire est peu populaire chez les investisseurs, et qu'il pourrait bien, lui aussi, symboliser une tentative mort-née pour limiter les dégâts.
DÉRIVES
"Le tourisme est une réalité liée à l'attractivité de notre culture : si le tourisme de masse évolue dans un sens qui menace cette culture, notre spécificité va disparaître", explique Ida Bagus Ngurah Wijaya, président de l'office du tourisme de Bali. Lui-même est propriétaire d'un prestigieux hôtel à Sanur, l'une des destinations phares de l'île.
"Rien n'est encore perdu", espère-t-il, tout en reconnaissant cependant : "Nos gros problèmes sont le manque de routes, d'accès à l'eau, l'insuffisance d'infrastructures, de potentiel électrique et de traitement des ordures ménagères."
"On a utilisé la culture comme une marchandise", dénonce Ketut Yuliarsa, poète, metteur en scène de théâtre et natif d'Ubud. Ce cinquantenaire espiègle, qui écrit des poèmes où il est question d'"explorer la route qui mène au-delà du monde, à l'âme, peut-être...", est consterné par l'évolution de son île.
"Les Balinais restent des gens profondément attachés à leur religion et à leur culture, ils passent beaucoup de temps dans les temples, respectent les rites. Mais le tourisme de masse bouleverse les pratiques : la diversité des cultures locales, la spécificité des rituels est en train de s'unifier, de s'homogénéiser. On offre un "package" standardisé aux étrangers."
Exemple parmi d'autres : les guides touristiques ont recours à des pratiques polynésiennes, comme le collier de fleurs distribué aux arrivants, qu'ils présentent comme une "coutume balinaise" !
La difficulté de freiner ces dérives est d'autant plus difficile que le tourisme présente des aspects positifs : "Les gens se sont enrichis, le niveau de vie s'est élevé. Beaucoup de Balinais n'ont pas conscience des changements en cours : en majorité, ils se disent satisfaits de l'évolution des choses", remarque Ketut Yuliarsa.
"LES BALINAIS SONT DE PLUS EN PLUS OBSÉDÉS PAR L'ARGENT FACILE"
Une partie de la jeunesse prend ainsi ses distances à l'égard des contraintes culturelles, souvent de plus en plus perçues comme trop lourdes. Le statut de fermier commence à être dévalorisé au profit de la réputation positive de l'urbain "mondialisé".
Un phénomène qu'a pu observer Audrey Lamou, qui a été directrice de l'Alliance française de Denpasar - chef-lieu de Bali - durant plusieurs années. "La société balinaise reste à 80 % pied et poing liés à la participation quotidienne aux rites, explique la jeune femme. Mais certains jeunes, qui sont obligés de payer une sorte de compensation monétaire au village quand ils ne peuvent assister aux rites obligés, pestent contre ces règles trop contraignantes."
Audrey Lamou, qui a vécu aussi à Djakarta, observe que la démocratisation en cours en Indonésie depuis la fin de la dictature du général Suharto - forcé de démissionner de la présidence en 1998 à l'issue d'un mouvement populaire - a cependant apporté bien des aspects positifs dont Bali est en train de profiter : "Les gens peuvent s'exprimer beaucoup plus librement qu'il y a dix ans et de plus en plus de journalistes et de collectifs dénoncent autant la corruption que l'amateurisme de certains politiciens."
En même temps, "les Balinais sont de plus en plus obsédés par l'argent facile. Des institutions, comme les gamelans, orchestres traditionnels, sont en train de se perdre et la langue balinaise cède peu à peu la place à l'indonésien. Au vu de cette évolution spectaculaire, on se demande parfois si les Balinais, au plan culturel, ne sont pas en train d'aller droit dans le mur", déplore-t-elle.
MAGIE
Ces tendances inquiètent naturellement ceux par qui le savoir religieux et culturel se transmet. "Comment la religion peut-elle survivre au capitalisme ?", se demande Ida Pandita Acharya, le brahmane d'un petit temple d'un village proche d'Ubud.
Voici comment il décrit le processus en cours : "Traditionnellement, les gens vivaient dans la peur des dieux. Parce que les Balinais étaient conscients des forces de la nature, les rites leur permettaient de maintenir un équilibre entre l'homme et le divin. Désormais, même si les rites sont encore respectés, le souci d'une partie croissante de la population se concentre autour de l'acquisition matérielle. La politique des responsables a pour conséquence une perte de la sagesse collective, un brouillage des repères et le déracinement culturel."
Bali, certes, en comparaison d'autres destinations de "rêve" en Asie - comme la Thaïlande où le tourisme a défiguré une grande partie du littoral - reste encore un lieu empreint de magie. Au moins dans les régions - il y en a ! - épargnées par le tourisme de masse. Mais si rien n'est fait pour enrayer la dérive, le territoire de tous les dieux risque de ne pas échapper à la règle cruelle qui veut que les paradis n'aient pas d'avenir.
Bruno Philip (Bali, envoyé spécial)
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Alerte à l'eau à Bali
Sur l’île de Bali, le tourisme utilise trop d’eau, indique le Jakarta Post. Une chercheuse britannique, Dr. Stroma Cole, ex-présidente de l'ONG Tourism Concern pour un tourisme mondial éthique, vient de publier une étude alarmante : 65% des ressources en eau à Bali sont absorbées par le tourisme.
Cette surconsommation provoque des pénuries et des conflits de plus en plus nombreux entre les communautés villageoises chargées de l'irrigation des rizières (subak) d'une part, et les villages qui autorisent le développement touristique sur leurs terres ou vendent leur eau à des opérateurs remplisseurs de bouteilles et bombonnes d'autre part.
L'industrie du tourisme emploie 25% de la population active balinaise et participe à 50% du produit intérieur brut de l'île. Le nombre de chambres d'hôtel est passé de 5000 en 1982 à 90.000 en 2012. A cela s'ajoute le marché florissant des spas et des villas luxueuses avec piscines et jacuzzis, grands consommateurs d'eau.
http://www.courrierinternational.com/
Cette surconsommation provoque des pénuries et des conflits de plus en plus nombreux entre les communautés villageoises chargées de l'irrigation des rizières (subak) d'une part, et les villages qui autorisent le développement touristique sur leurs terres ou vendent leur eau à des opérateurs remplisseurs de bouteilles et bombonnes d'autre part.
L'industrie du tourisme emploie 25% de la population active balinaise et participe à 50% du produit intérieur brut de l'île. Le nombre de chambres d'hôtel est passé de 5000 en 1982 à 90.000 en 2012. A cela s'ajoute le marché florissant des spas et des villas luxueuses avec piscines et jacuzzis, grands consommateurs d'eau.
http://www.courrierinternational.com/
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Re: Tourisme : Bali, c'est fini ?
Magouilles, copinages, profits personnels, constructions anarchiques, aucun plan de développement global, rejets des ordures dans la nature ou en mer, entubage systématique du touriste, perte identitaire de la population...
La trop belle Bali est entrain de se mettre une balle dans le pied.
Moi, j'y suis allé il y a 2 ou 3 ans et j'ai juré de ne plus jamais y retourner... C'est con, j’aimais bien ce coin de paradis.
Désillusion...
La trop belle Bali est entrain de se mettre une balle dans le pied.
Moi, j'y suis allé il y a 2 ou 3 ans et j'ai juré de ne plus jamais y retourner... C'est con, j’aimais bien ce coin de paradis.
Désillusion...
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Indonésie : une Chine bruyante dans les hôtels de Bali
Les touristes chinois passent pour ne pas être particulièrement discrets. Bali en souffre car ils sont de plus en plus nombreux. Mais les recettes enflent.
Le nombre des visiteurs chinois à Bali, en Indonésie, a augmenté de 53% pendant le premier semestre de 2012 par rapport à la période équivalente de 2011. La Chine est ainsi devenue la deuxième source de touristes étrangers à Bali après l’Australie. Et les Chinois pèsent donc dans les recettes de l’île. Mais ils sont bruyants : ils parlent fort, s’interpellent de loin, chantent à table (l’alcool aidant), bousculent parfois les gens et font fuir le client, du moins celui qui recherche le calme des couchers de soleil sur des rivages de l’île des Dieux et non la cacophonie des boites de nuit ou des magasins de souvenir de Kuta.
Ce dilemme est réel dans d’autres circuits touristiques : au Cambodge, à Siem Reap, la ville des temples d’Angkor, les groupes de touristes chinois ont une réputation identique. L’ensemble de l’Asie du Sud-Est doit s’accommoder de ces nouveaux visiteurs venus du nord, de plus en plus fortunés. Ils font partie de ces échanges qui se sont multipliés avec l’ancien Empire du milieu au fil des dernières décennies. Le Washington Post rappelle que depuis la visite en Indonésie du président chinois Hu Jintao, voilà sept ans, le commerce entre les deux pays a quadruplé, à telle enseigne que la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial de l’Indonésie après le Japon.
Une dégringolade du taux d’expansion de l’économie chinoise ramènerait sans doute un peu de calme dans certains hôtels de Bali. Mais ce n’est pas encore le cas : de 9,2% en 2011, le taux de croissance chinois devrait être proche de 7,5% en 2012, ce qui demeure solide. Les touristes chinois ne semblent pas, pour le moment, pâtir de ce ralentissement et les recettes de Bali devraient continuer d’enfler. Dans le bruit.
http://asie-info.fr/2012/09/11/indonesie-une-chine-bruyante-dans-les-hotels-de-bali-59566.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook
Le nombre des visiteurs chinois à Bali, en Indonésie, a augmenté de 53% pendant le premier semestre de 2012 par rapport à la période équivalente de 2011. La Chine est ainsi devenue la deuxième source de touristes étrangers à Bali après l’Australie. Et les Chinois pèsent donc dans les recettes de l’île. Mais ils sont bruyants : ils parlent fort, s’interpellent de loin, chantent à table (l’alcool aidant), bousculent parfois les gens et font fuir le client, du moins celui qui recherche le calme des couchers de soleil sur des rivages de l’île des Dieux et non la cacophonie des boites de nuit ou des magasins de souvenir de Kuta.
Ce dilemme est réel dans d’autres circuits touristiques : au Cambodge, à Siem Reap, la ville des temples d’Angkor, les groupes de touristes chinois ont une réputation identique. L’ensemble de l’Asie du Sud-Est doit s’accommoder de ces nouveaux visiteurs venus du nord, de plus en plus fortunés. Ils font partie de ces échanges qui se sont multipliés avec l’ancien Empire du milieu au fil des dernières décennies. Le Washington Post rappelle que depuis la visite en Indonésie du président chinois Hu Jintao, voilà sept ans, le commerce entre les deux pays a quadruplé, à telle enseigne que la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial de l’Indonésie après le Japon.
Une dégringolade du taux d’expansion de l’économie chinoise ramènerait sans doute un peu de calme dans certains hôtels de Bali. Mais ce n’est pas encore le cas : de 9,2% en 2011, le taux de croissance chinois devrait être proche de 7,5% en 2012, ce qui demeure solide. Les touristes chinois ne semblent pas, pour le moment, pâtir de ce ralentissement et les recettes de Bali devraient continuer d’enfler. Dans le bruit.
http://asie-info.fr/2012/09/11/indonesie-une-chine-bruyante-dans-les-hotels-de-bali-59566.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook
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Bali bientôt libérée de ses sacs en plastique
Dix millions de dollars vont être investis dans une usine de recyclage. A terme, elle pourra traiter 30% des sacs en plastique abandonnés sur l’île.
Chaque jour, l’île paradisiaque mais envahie de touristes produit 10.000 mètres cubes de déchets, dont environ 15% consistent en des sacs en plastique. L’usine entrera en service d’ici la fin du mois, annonce le Jakarta Post. Conscientes du triste spectacle qu’offrent ces piles souvent laissées à l’abandon faute de moyens, les autorités ont lancé un programme baptisé «Bali Clean and Green».
Dans ce cadre, l’usine PT Enviro Pallets entrera en service fin décembre. Elle prévoit de recycler chaque jour 30 tonnes de sacs en plastique en palettes de transport maritime. Son directeur, J Roger Harkin, a expliqué au Jakarta Post que toutes sortes d’objets en plastique (sacs, emballages alimentaires…) seraient utilisées. «Nous savons que d’autres sociétés traitent déjà des bouteilles en plastique, c’est pourquoi nous nous concentrerons sur une catégorie différente qui pollue gravement les rivières balinaises, les plages et le sol.»
Les palettes seront autant destinées à l’exportation qu’au marché local. L’entreprise espère convaincre les ports de Surabaya et de Jakarta de troquer leurs traditionnelles palettes en bois pour celles en plastique. La technologie extrêmement sophistiquée pour produire ces supports a été mise au point en Nouvelle-Zélande et sera, pour la première fois, utilisée à des fins commerciales à Bali. Chaque habitant pourra apporter ses sacs à l’usine qui annonce les acheter 500 roupies (5 centimes de dollar) le kilo.
http://asie-info.fr/2012/12/14/bali-bientot-liberee-de-ses-sacs-en-plastique-514723.html
Chaque jour, l’île paradisiaque mais envahie de touristes produit 10.000 mètres cubes de déchets, dont environ 15% consistent en des sacs en plastique. L’usine entrera en service d’ici la fin du mois, annonce le Jakarta Post. Conscientes du triste spectacle qu’offrent ces piles souvent laissées à l’abandon faute de moyens, les autorités ont lancé un programme baptisé «Bali Clean and Green».
Dans ce cadre, l’usine PT Enviro Pallets entrera en service fin décembre. Elle prévoit de recycler chaque jour 30 tonnes de sacs en plastique en palettes de transport maritime. Son directeur, J Roger Harkin, a expliqué au Jakarta Post que toutes sortes d’objets en plastique (sacs, emballages alimentaires…) seraient utilisées. «Nous savons que d’autres sociétés traitent déjà des bouteilles en plastique, c’est pourquoi nous nous concentrerons sur une catégorie différente qui pollue gravement les rivières balinaises, les plages et le sol.»
Les palettes seront autant destinées à l’exportation qu’au marché local. L’entreprise espère convaincre les ports de Surabaya et de Jakarta de troquer leurs traditionnelles palettes en bois pour celles en plastique. La technologie extrêmement sophistiquée pour produire ces supports a été mise au point en Nouvelle-Zélande et sera, pour la première fois, utilisée à des fins commerciales à Bali. Chaque habitant pourra apporter ses sacs à l’usine qui annonce les acheter 500 roupies (5 centimes de dollar) le kilo.
http://asie-info.fr/2012/12/14/bali-bientot-liberee-de-ses-sacs-en-plastique-514723.html
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Indonésie : les affaires de drogue font un bond à Bali
En 2012, l’île de Bali, destination numéro un des touristes en Indonésie, a connu une très notable augmentation des saisies de drogue sur des mules.
Selon la police, la quantité de drogue interceptée sur des passeurs a augmenté de 14% par rapport à 2011, écrit le Jakarta Globe du 27 décembre. Pas moins de 341 kg de drogue – majoritairement du cristal méthamphétamine, de la marijuana, de la cocaïne et du haschisch – ont été saisis sur des mules dans ce centre du tourisme en Indonésie. En 2011, seulement 23 kg avaient été saisis, a expliqué la commissaire Ni Made Asmiriwati, de la division des narcotiques de la police de Bali.
« Tant que Bali restera une attraction touristique, elle continuera à attirer des criminels », a-t-elle souligné. 22 étrangers – originaires d’Australie, de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne, d’Inde, d’Italie, du Japon, de Malaisie, de Russie, d’Espagne, de Thaïlande et des Etats-Unis – ont été arrêtés en 2012, contre 23 en 2011. « Ils ont, dans leur majorité, apporté des narcotiques depuis l’extérieur de l’Indonésie, en particulier d’autres endroits en Asie, comme Bangkok. La plupart ont admis avoir servi de passeurs », a poursuivi la policière, ajoutant que la majorité ont été arrêtés à l’aéroport international Ngurah Rai de Bali et une poignée dans leur hôtels ou villas, alors qu’ils étaient en vacances ou résidaient sur l’île.
Parmi les personnes arrêtées en 2012 figurent: une femme au foyer britannique de 56 ans avec 4,7 kg de cocaïne dans ses bagages; un Russe qui avait avalé 359 capsules de haschisch et condamné à 11 ans de prison; un Allemand de 45 ans condamné à un an après que la police eut trouvé 159 grammes de marijuana à son domicile de Sanur Denpasar. La police s’inquiète aussi d’une nouvelle tendance des trafiquants qui ne se contentent plus d’utiliser des mules mais se servent également de bateaux pour faire parvenir leur marchandise.
Au niveau national, la police a recensé 26,561 affaires de drogue. Un total de 21,000 kg de marijuana et 2,000 kg de cristal méthamphétamine, deux des drogues les plus courantes en Indonésie, ont été saisis. Près de 33,000 personnes ont été condamnées pour des infractions liées à la drogue en 2012 dans tout le pays. 51 d’entre elles ont été condamnées à mort pour détention de drogue en 2012. L’Indonésie est un des pays au monde où la loi est la plus stricte en matière de drogue.
http://asie-info.fr/2012/12/29/indonesie-les-affaires-de-drogue-font-un-bond-a-bali-515581.html
Selon la police, la quantité de drogue interceptée sur des passeurs a augmenté de 14% par rapport à 2011, écrit le Jakarta Globe du 27 décembre. Pas moins de 341 kg de drogue – majoritairement du cristal méthamphétamine, de la marijuana, de la cocaïne et du haschisch – ont été saisis sur des mules dans ce centre du tourisme en Indonésie. En 2011, seulement 23 kg avaient été saisis, a expliqué la commissaire Ni Made Asmiriwati, de la division des narcotiques de la police de Bali.
« Tant que Bali restera une attraction touristique, elle continuera à attirer des criminels », a-t-elle souligné. 22 étrangers – originaires d’Australie, de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne, d’Inde, d’Italie, du Japon, de Malaisie, de Russie, d’Espagne, de Thaïlande et des Etats-Unis – ont été arrêtés en 2012, contre 23 en 2011. « Ils ont, dans leur majorité, apporté des narcotiques depuis l’extérieur de l’Indonésie, en particulier d’autres endroits en Asie, comme Bangkok. La plupart ont admis avoir servi de passeurs », a poursuivi la policière, ajoutant que la majorité ont été arrêtés à l’aéroport international Ngurah Rai de Bali et une poignée dans leur hôtels ou villas, alors qu’ils étaient en vacances ou résidaient sur l’île.
Parmi les personnes arrêtées en 2012 figurent: une femme au foyer britannique de 56 ans avec 4,7 kg de cocaïne dans ses bagages; un Russe qui avait avalé 359 capsules de haschisch et condamné à 11 ans de prison; un Allemand de 45 ans condamné à un an après que la police eut trouvé 159 grammes de marijuana à son domicile de Sanur Denpasar. La police s’inquiète aussi d’une nouvelle tendance des trafiquants qui ne se contentent plus d’utiliser des mules mais se servent également de bateaux pour faire parvenir leur marchandise.
Au niveau national, la police a recensé 26,561 affaires de drogue. Un total de 21,000 kg de marijuana et 2,000 kg de cristal méthamphétamine, deux des drogues les plus courantes en Indonésie, ont été saisis. Près de 33,000 personnes ont été condamnées pour des infractions liées à la drogue en 2012 dans tout le pays. 51 d’entre elles ont été condamnées à mort pour détention de drogue en 2012. L’Indonésie est un des pays au monde où la loi est la plus stricte en matière de drogue.
http://asie-info.fr/2012/12/29/indonesie-les-affaires-de-drogue-font-un-bond-a-bali-515581.html
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