"Zawgyi, l'alchimiste de Birmanie", un livre de Jak Bazino

Zawgyi, l’alchimiste de Birmanie est un roman d’aventure et d’initiation sur fond de Révolution de Safran. Fruit d’un travail de recherche de cinq ans effectué par l’auteur français Jak Bazino, il dépeint avec justesse les aspects méconnus de la culture locale. Plongée au coeur du Myanmar....
Un travail de fourmi. Voilà ce que souhaitait réaliser Jak Bazino lorsqu’il a choisi de se lancer dans l’aventure birmane. Durant quatre ans, il a sillonné les chemins de traverses et foulé les zones interdites pour parvenir à décortiquer les mystères de ce qu’il décrit comme « un pays comme les autres ». Entre contrastes, croyances et vieux démons, Zawgyi, l’alchimiste birman n’est pas un roman pipé. Il dqonne à voir la véracité des multiples facettes du pays. « J’ai tenu à faire de ce roman un ouvrage aussi proche de la réalité que possible, que l’intrigue semble plausible à défaut d’être possible », explique le romancier. Le livre contient ainsi des portraits criant d’authenticité sur fond de bouddhisme ésotérique et d’histoire qui en disent long sur les mouvements en cours en Birmanie. « Je dois avouer que cette volonté de coller au plus proche de la réalité vient également des nombreuses erreurs et lacunes que j’ai pu trouver dans les romans français parlant du pays. »

LE « PITCH »
« En novembre 1885, décrit le synopsis du livre, Mandalay, capitale du royaume de Birmanie, est prise par les Anglais. Maung Aung, garde au palais royal, est le dernier des Aris, une secte ésotérique qui veille sur le secret de la pierre philosophale. Fuyant l’invasion, il disparaît pour retrouver le Zawgyi, l’alchimiste immortel censé provoquer l’avènement d’un roi messianique et du prochain Bouddha. Cent vingt-huit ans plus tard, un Français nommé Éric Tamino débarque en Birmanie, en plein coeur de la Révolution de Safran. Cette révolte de moines entraîne une répression
violente sans précédent. Témoin d’un meurtre, Éric Tamino décide de se mettre en quête de la signification du tatouage qu’il découvre sur le corps d’une victime. Ses recherches vont le mener d’aventures en dangers, de Rangoun à la Vallée de la mort, sur les traces de Maung Aung. Poursuivi en pleine dictature militaire par des agents voulant s’emparer de la pierre philosophale avant lui, ses péripéties lui feront entrevoir l’amour, la souffrance, la mort et les chemins menant vers l’Illumination. » Basé sur des études, des ouvrages et des témoignages qui ont fourni la matière nécessaire à la plume de l’auteur, ce roman porte un regard neuf sur l’un des événements récents les plus sanglants d’Asie du Sud-Est. « Même si la Révolution de Safran paraît aujourd’hui lointaine puisque les élections ont permis l’intégration de l’opposition au gouvernement, il était important pour moi d’en laisser une trace, un témoignage, précise Jak Bazino. Surtout dans un contexte où le pays s’apprête à commémorer le cinquième anniversaire de la révolte (en septembre 2012 NDLR). »

LIRE ENTRE LES LIGNES
S’il a préféré écrire un roman à un récit d’observations, c’est pour tenter d’informer tout en divertissant, pour sensibiliser des personnes qui n’auraient pas fait la démarche de s’informer sur la situation du pays par le biais des médias ou des rapports de recherches sur le sujet. « Seul un roman me permettait d’aborder et de mixer des travaux universitaires, des récits d’observation, des expériences personnelles et des faits d’actualité sans que cela ne se limite à une basique synthèse, explique l’auteur. Mon but était aussi de montrer les forces en puissance et les enjeux politiques et historiques qui ont joué sur le contrôle du pays. C’est une terre d’ombres et de lumières, de moines et de soldats. Un pays fermé et dont l’avenir est pourtant lié à des manoeuvres stratégiques impliquant la Chine, l’Inde et les puissances occidentales. » Diplômé en Sciences politiques et en Sociologie, il s’est attelé à décrypter l’histoire politique, les structures sociales et les courants philosophiques birmans. Ainsi, son roman est à la fois un récit d’aventure et d’explorateurs, à l’image de ceux écrits par Joseph Kessel ou Alan Rabinowitz, et un petit traité de politique sociale sur la junte. Entre violations des droits de l’homme et conits ethniques, la chasse aux trésors romanesques du personnage principal a des allures de Da Vinci Code. Dan Brown et Clive Cussler rodent. « Il me paraissait essentiel que ce roman soit un livre d’initiation sur la puissance des croyances ésotériques millénaristes et alchimiques toujours extrêmement présentes au sein de la société birmane, analyse l’auteur. Le pays connaît aujourd’hui une mutation politique inattendue qui pourrait faire d’elle le prochain tigre d’Asie du Sud-Est et il est donc important de faire l’analyse de ces courants pour décrypter les réformes en cours. » Partant du principe que ce voyage de quatre ans ne se résume pas à un simple roman, ce Périgourdin a également ouvert un blog qui permet d’aller plus loin sur le Myanmar.

http://www.gavroche-thailande.com/

Extraits http://books.google.fr/books?id=jMPf7nVH99sC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

Blog de l'auteur http://jak-bazino.blogspot.fr/

interview radio des plus interessants http://jak-bazino.blogspot.fr/2012/07/interview-radio-gue-mozot.html?spref=tw