Le Mekong, Courants Contraires
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Le Mekong, Courants Contraires
Chine, Birmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge : pour chacun des pays qu'il irrigue, le fleuve Mékong est l'objet d'enjeux importants et, peut-être, contradictoires.
Quelles seront les répercussions du fonctionnement des barrages hydroéléctriques dont la Chine a besoin, sur le régime hydraulique du lac Tonlé Sap, qui procure au Cambodge des ressources de pêche indispensables?
L'aménagement du bassin du Mékong fait-il l'objet d'une réflexion d'ensemble? Comment les intérêts des populations locales sont-ils pris en compte? Quels sont les bénéficiaires - et les victimes - des projets de développement?
Au fil d'un voyage de 4 mois sur le Mékong, Elsa Berthet & Romain Kosellek ont rencontré différents acteurs du développement : agriculteurs, pêcheurs, chercheurs, ONG.
Ils ont recueilli leurs réflexions sur le devenir de la région.
COURANTS CONTRAIRES est le fruit de cette investigation et expose, à travers un exemple spectaculaire, la problématique désormais universelle du partage des richesses naturelles et de leur préservation.
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Quelles seront les répercussions du fonctionnement des barrages hydroéléctriques dont la Chine a besoin, sur le régime hydraulique du lac Tonlé Sap, qui procure au Cambodge des ressources de pêche indispensables?
L'aménagement du bassin du Mékong fait-il l'objet d'une réflexion d'ensemble? Comment les intérêts des populations locales sont-ils pris en compte? Quels sont les bénéficiaires - et les victimes - des projets de développement?
Au fil d'un voyage de 4 mois sur le Mékong, Elsa Berthet & Romain Kosellek ont rencontré différents acteurs du développement : agriculteurs, pêcheurs, chercheurs, ONG.
Ils ont recueilli leurs réflexions sur le devenir de la région.
COURANTS CONTRAIRES est le fruit de cette investigation et expose, à travers un exemple spectaculaire, la problématique désormais universelle du partage des richesses naturelles et de leur préservation.
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thanaka- Admin
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Le Mékong n'est pas un long fleuve tranquille
Le plus illustre des Corso-vietnamiens - ou des Vietnamo-corses ; que faut-il écrire ? -, Philippe Franchini, vient de commettre un bel album sur le Mékong. À dire vrai, son livre, illustré de photos de Lâm Duc Hiên, était paru il y a deux ans. Il ressort aujourd'hui à la faveur d'une exposition des photos du livre qui se tient sur les grilles du jardin du Luxembourg, à Paris, jusqu'au 6 janvier prochain.
Le Mékong prend sa source à 5 000 m d'altitude dans les hauteurs du Tibet, et se jette dans la mer de Chine en un vaste et fertile delta. Long de 4 800 km, il irrigue la Chine, le Laos, la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Autant dire que son cours permet à la fois de se familiariser avec la géographie de l'Asie, mais également avec ses croyances, ses mythes et de nombreux aspects de sa culture.
Tout a commencé en 1975, avec la victoire du Pathet Lao au Laos. Beaucoup de Laotiens, qui - pour employer un euphémisme — ne se sentaient guère d'affinités avec ce parti communiste, ont choisi l'exil. Ce fut le cas de la famille de Lâm Duc Hiên, d'origine vietnamienne, qui s'établit en France. Devenu photographe, le jeune homme, né en 1966, éprouve le besoin de découvrir les pays de ses ancêtres, et décide une expédition de l'embouchure aux sources du Mékong. Il l'a entreprise, appareil photo au poing, avec le souci, certes, de montrer les paysages - étonnants, et d'une grande variété -, mais surtout de rencontrer les hommes qui habitent le long du fleuve, en particulier les innombrables minorités de toutes sortes — ethniques, religieuses - qui y ont trouvé refuge, et tentent d'y survivre.
Ses photos constituent un intéressant carnet de voyage, qui ne donne qu'un regret : n'avoir pas les moyens d'accomplir soi-même pareille équipée. Pour autant, ses images demeurent, pour le non-initié, un peu superficielles. Il leur manque des explications sur le fleuve, ses habitants, son histoire, les croyances que les hommes y ont placées, les civilisations qui y ont vu le jour. C'est le propos du texte de Philippe Franchini qui, parallèlement à son jeune complice, propose à son tour de remonter du delta aux sources du Mékong.
Les différentes langues des pays qu'il traverse nomment différemment le grand fleuve : de la mer vers la source, on rencontre le « Fleuve des Neuf Dragons », les « Grandes Eaux », la « Mère des eaux », le « Fleuve Tumultueux », l'« Eau des Rochers ». Les images sont claires : sur les différentes portions de son cours, le Mékong n'a pas la même apparence, et n'est surtout pas perçu de la même façon par ses riverains. S'il apporte fertilité et prospérité aux plaines du Cambodge et du Vietnam, son débit turbulent le fait redouter des Chinois, qui n'ont eu de cesse, depuis le fond de leur histoire, de s'en écarter, de tenter de le dompter, de l'apprivoiser.
Le texte de Philippe Franchini est particulièrement précieux pour montrer comment ces réalités géographiques ont été converties dans la mythologie, et comment le fleuve a été, depuis des siècles, l'âme des régions qu'il irrigue.
Composer avec l'eau, pactiser avec elle, apprendre à vivre de l'eau, dans l'eau, malgré l'eau, y prélever des richesses sans l'épuiser, y cultiver la terre, accepter les autres que le fleuve fait également vivre, commercer avec eux, traverser, nager, sauter, prier, pêcher, manger, dormir, échanger : Philippe Franchini montre que pas un instant de l'existence, pas un seul de ses aspects, ne peut, sur les rives du Mékong, échapper à la loi du fleuve. Les enfants doivent apprendre à nager avant de pouvoir être inscrits à l'école. Les agriculteurs doivent en entretenir canaux et digues pour cultiver leurs terres. Les pêcheurs doivent s'accommoder des courants et des rapides. Les moines doivent pactiser avec les puissances de l'eau, se les concilier, et édifier leurs temples en accord avec elles. Les commerçants doivent savoir vivre dans des villages de barques et marchander sur des marchés flottants.
Et les Chinois, qui ont cru pouvoir s'affranchir du respect dû au grand fleuve, et qui ont construit plusieurs barrages hydroélectriques pour développer le Yunnan, sont en train, peu à peu, de découvrir leurs erreurs : le Mékong est plus fort que les hommes, plus durable qu'eux, encore plus puissant, plus persévérant et plus vicieux qu'eux.
Ce très beau livre, dense et riche, vaut effectivement, comme l'indique son sous-titre, par l'épaisseur des histoires humaines qui y sont racontées. Car si le fleuve, aussi majestueux et rempli de mythes soit-il, est un personnage important, il demeure subalterne par rapport aux hommes qui vivent sur ses rives.
Ces hommes et ces femmes, en définitive, qui sont la véritable matière de ce livre, augmentent encore l'envie que l'on pourrait avoir d'à son tour accomplir un si beau voyage.
En attendant, le livre de Philippe Franchini permet de se préparer à succomber à cette envie.
Source http://info.club-corsica.com/cul_123_001.html
Livre sur Amazon http://u.nu/9wg34
thanaka- Admin
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La vie n’est plus un long fleuve tranquille
Les projets de barrages se multiplient sur le Mékong. Le développement économique compromet l’avenir des pêcheurs et de la vie traditionnelle le long des rives, comme le rapporte le New York Times.
Un pêcheur thailandais sur le Mékong, non loin de la frontière avec le Laos
Des paniers de poissons, des villageois qui se baignent, un marché de produits de la jungle : tels sont les souvenirs d’enfance que Pornlert Prompanya conserve du fleuve sauvage qu’était alors le Mékong. Aujourd’hui, cet homme de 32 ans organise des croisières pour les touristes sur un Mékong qui offre un spectacle totalement différent : à Sop Ruak, à la frontière avec la Thaïlande et le Myanmar, un casino flambant neuf surmonté d’un dôme doré accueillent les flambeurs descendus de leur limousine.
Le fleuve connaît une rapide métamorphose, du fait de la croissance économique, des besoins de la région en électricité et du transport des marchandises. Même s’il a été épargné par la pollution qui gangrène beaucoup d’autres fleuves d’Asie, le Mékong n’est plus le cours d’eau tranquille qu’il était il y a plusieurs siècles.
La Chine a déjà construit trois barrages, et le quatrième, en cours de réalisation, sera le plus haut du monde. Le Laos projette de construire sur le Mékong et ses affluents un si grand nombre de barrages hydroélectriques – soixante-dix projets, dont sept ont déjà été menés à bien – que les autorités parlent de faire du pays la “pile de l’Asie”. Enfin, le Cambodge prévoit de construire deux barrages. Le rêve des colons français d’utiliser le fleuve comme une porte d’entrée vers la Chine est en partie réalisé : après le dynamitage par des ingénieurs chinois d’une série de rapides et de rochers au début des années 2000, le commerce fluvial entre la Chine et la Thaïlande a augmenté de près de 50 %. Les écologistes craignent que ces projets anéantissent les sources de revenus des habitants qui vivent du Mékong depuis des siècles. Les aspects les plus controversés des barrages sont leurs effets sur les poissons migrants et la riziculture dans le delta, au Vietnam, où sont concentrées plus de la moitié des cultures du pays. L’agriculture du delta est en effet tributaire du limon, riche en éléments nutritifs, que les barrages chinois retiennent. Selon des spécialistes, les nouveaux barrages bloqueront une proportion encore plus importante du limon ainsi que de nombreuses variétés de poissons, nuisant à une activité piscicole que la Commission du Mékong, un organe consultatif créé en 1995 par les gouvernements du Cambodge, du Laos, de la Thaïlande et du Vietnam, estime à 2 milliards de dollars.
Selon une étude réalisée en 2006, parmi les centaines d’espèces de poissons qui peuplent le fleuve, 87 % sont migrants.
“Les barrages posent d’énormes problèmes aux 60 millions de personnes qui vivent dans le bassin du Mékong”, souligne Milton Osborne, chercheur invité à l’Institut Lowy pour la politique internationale, à Sydney, et auteur de plusieurs ouvrages sur le Mékong. “Les gens sont fortement tributaires du fleuve.” Selon certains analystes, la multiplication des barrages sur le Mékong pourrait engendrer un conflit international. Des mouvements de citoyens thaïlandais sont mécontents de l’indifférence apparente de la Chine aux conséquences de ses travaux pour les populations qui vivent en aval.
Ni la Chine, ni le Myanmar – les deux pays situés les plus en amont – ne sont membres de la Commission du Mékong, ce qui les dispense de l’obligation de consulter d’autres pays sur des questions comme la construction de barrages et le partage de l’eau. Et pourtant, pour l’heure, les barrages ne sont un sujet de préoccupation nationale dans aucun des pays traversés par le fleuve. Ils n’ont donné lieu à aucun grand mouvement de protestation, et pour beaucoup de peuples de la région ils sont même symbole de progrès. Le développement du Mékong est également l’expression d’une Asie nouvelle, enfin débarrassée des conflits idéologiques paralysants. Pour Pornlert Prompanya, dont le village d’enfance est devenu une ville accueillant les touristes dans des hôtels et des restaurants de luxe, les aspects négatifs semblent néanmoins l’emporter sur les positifs. Le fleuve, dit-il, se comporte de façon imprévisible, il est devenu plus difficile de prendre du poisson et il n’est pas agréable de se baigner, car le cours d’eau est “trop sale et trop pollué”. “Autrefois, le niveau de l’eau variait suivant les saisons”, ajoute-t-il. “Aujourd’hui, il dépend de la quantité d’eau dont la Chine a besoin.”
source http://www.courrierinternational.com/article/2010/01/20/la-vie-n-est-plus-un-long-fleuve-tranquille
Un pêcheur thailandais sur le Mékong, non loin de la frontière avec le Laos
Des paniers de poissons, des villageois qui se baignent, un marché de produits de la jungle : tels sont les souvenirs d’enfance que Pornlert Prompanya conserve du fleuve sauvage qu’était alors le Mékong. Aujourd’hui, cet homme de 32 ans organise des croisières pour les touristes sur un Mékong qui offre un spectacle totalement différent : à Sop Ruak, à la frontière avec la Thaïlande et le Myanmar, un casino flambant neuf surmonté d’un dôme doré accueillent les flambeurs descendus de leur limousine.
Le fleuve connaît une rapide métamorphose, du fait de la croissance économique, des besoins de la région en électricité et du transport des marchandises. Même s’il a été épargné par la pollution qui gangrène beaucoup d’autres fleuves d’Asie, le Mékong n’est plus le cours d’eau tranquille qu’il était il y a plusieurs siècles.
La Chine a déjà construit trois barrages, et le quatrième, en cours de réalisation, sera le plus haut du monde. Le Laos projette de construire sur le Mékong et ses affluents un si grand nombre de barrages hydroélectriques – soixante-dix projets, dont sept ont déjà été menés à bien – que les autorités parlent de faire du pays la “pile de l’Asie”. Enfin, le Cambodge prévoit de construire deux barrages. Le rêve des colons français d’utiliser le fleuve comme une porte d’entrée vers la Chine est en partie réalisé : après le dynamitage par des ingénieurs chinois d’une série de rapides et de rochers au début des années 2000, le commerce fluvial entre la Chine et la Thaïlande a augmenté de près de 50 %. Les écologistes craignent que ces projets anéantissent les sources de revenus des habitants qui vivent du Mékong depuis des siècles. Les aspects les plus controversés des barrages sont leurs effets sur les poissons migrants et la riziculture dans le delta, au Vietnam, où sont concentrées plus de la moitié des cultures du pays. L’agriculture du delta est en effet tributaire du limon, riche en éléments nutritifs, que les barrages chinois retiennent. Selon des spécialistes, les nouveaux barrages bloqueront une proportion encore plus importante du limon ainsi que de nombreuses variétés de poissons, nuisant à une activité piscicole que la Commission du Mékong, un organe consultatif créé en 1995 par les gouvernements du Cambodge, du Laos, de la Thaïlande et du Vietnam, estime à 2 milliards de dollars.
Selon une étude réalisée en 2006, parmi les centaines d’espèces de poissons qui peuplent le fleuve, 87 % sont migrants.
“Les barrages posent d’énormes problèmes aux 60 millions de personnes qui vivent dans le bassin du Mékong”, souligne Milton Osborne, chercheur invité à l’Institut Lowy pour la politique internationale, à Sydney, et auteur de plusieurs ouvrages sur le Mékong. “Les gens sont fortement tributaires du fleuve.” Selon certains analystes, la multiplication des barrages sur le Mékong pourrait engendrer un conflit international. Des mouvements de citoyens thaïlandais sont mécontents de l’indifférence apparente de la Chine aux conséquences de ses travaux pour les populations qui vivent en aval.
Ni la Chine, ni le Myanmar – les deux pays situés les plus en amont – ne sont membres de la Commission du Mékong, ce qui les dispense de l’obligation de consulter d’autres pays sur des questions comme la construction de barrages et le partage de l’eau. Et pourtant, pour l’heure, les barrages ne sont un sujet de préoccupation nationale dans aucun des pays traversés par le fleuve. Ils n’ont donné lieu à aucun grand mouvement de protestation, et pour beaucoup de peuples de la région ils sont même symbole de progrès. Le développement du Mékong est également l’expression d’une Asie nouvelle, enfin débarrassée des conflits idéologiques paralysants. Pour Pornlert Prompanya, dont le village d’enfance est devenu une ville accueillant les touristes dans des hôtels et des restaurants de luxe, les aspects négatifs semblent néanmoins l’emporter sur les positifs. Le fleuve, dit-il, se comporte de façon imprévisible, il est devenu plus difficile de prendre du poisson et il n’est pas agréable de se baigner, car le cours d’eau est “trop sale et trop pollué”. “Autrefois, le niveau de l’eau variait suivant les saisons”, ajoute-t-il. “Aujourd’hui, il dépend de la quantité d’eau dont la Chine a besoin.”
source http://www.courrierinternational.com/article/2010/01/20/la-vie-n-est-plus-un-long-fleuve-tranquille
thanaka- Admin
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Re: Le Mekong, Courants Contraires
Sujet explosif le Maenam Khong;
les vietnamiens qui ont toujours foutu la patee aux chinois aimeraient remettre ca a nouveau si ceux-ci persistent a barrer le Mekong de multiples barrages;
car si ca continue ainsi, le Mekong ne se jettera plus dans la mer mais s'eteindra quelque part entre le Cambodge et le Vietnam.
les vietnamiens qui ont toujours foutu la patee aux chinois aimeraient remettre ca a nouveau si ceux-ci persistent a barrer le Mekong de multiples barrages;
car si ca continue ainsi, le Mekong ne se jettera plus dans la mer mais s'eteindra quelque part entre le Cambodge et le Vietnam.
Sam_Sallung- Localisation : Ban Kok Sam Ran - Thailande
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le Mékong frappé par la sécheresse
HANOI - Le Mékong est à plusieurs endroits à des plus bas depuis des décennies, une menace pour l'approvisionnement en eau, les systèmes d'irrigation et de navigation de millions de personnes vivant dans le bassin de ce fleuve d'Asie du Sud-Est, a averti vendredi un organisme régional.
Le nord de la Thaïlande, du Laos, le sud-ouest de la Chine sont surtout affectés, selon la Mekong River Commission (MRC), organisme intergouvernemental regroupant Thaïlande, Laos, Cambodge, Vietnam et traitant des questions de pêche, agriculture, environnement, transport et débit liées au fleuve.
A plusieurs endroits du Mékong au Laos et en Thaïlande, les mesures sont encore plus basses qu'en 1993, année qui avait suivi une extrême sécheresse régionale, poursuit la MRC. Dans le sud-ouest chinois, des plus bas en 50 ans ont été enregistrés.
Le Mékong prend sa source en Chine, traverse le Laos, lui sert de frontière avec la Birmanie et la Thaïlande, avant de poursuivre son cours aux Cambodge et de se jeter dans la mer dans le sud du Vietnam.
Selon la MRC, plus de 60 millions de personnes vivant au Laos, en Thaïlande, au Cambodge et au Vietnam dans le bassin du Mékong dépendent du fleuve pour leur alimentation, transport, activité économique.
Pour Jeremy Bird, chef du secrétariat de la MRC, joint par téléphone au Laos, la saison des pluies a été particulièrement faible l'an dernier à Vientiane, la capitale du Laos, et a été suivie par des précipitations inférieures à la moyenne. "La pluviosité en Chine est aussi extrêmement basse".
Selon le quotidien anglophone Bangkok Post, des ONG thaïlandaises sont aussi persuadées que les barrages construits en amont en Chine ne sont pas étrangers à la situation. La critique est récurrente dans la région.
La MRC n'a jusqu'ici reçu aucune requête officielle de la Thaïlande, affirme M. Bird. Mais si une demande survenait, la Commission serait prête à discuter avec la Chine de la possibilité de libérer des eaux des barrages, assure-t-il.
Au Cambodge, les données ne sont pas aussi alarmantes. Mais plus au nord, "les débits vont probablement continuer à diminuer pendant encore un mois", met en garde le responsable.
AFP 26 février 2010
Le nord de la Thaïlande, du Laos, le sud-ouest de la Chine sont surtout affectés, selon la Mekong River Commission (MRC), organisme intergouvernemental regroupant Thaïlande, Laos, Cambodge, Vietnam et traitant des questions de pêche, agriculture, environnement, transport et débit liées au fleuve.
A plusieurs endroits du Mékong au Laos et en Thaïlande, les mesures sont encore plus basses qu'en 1993, année qui avait suivi une extrême sécheresse régionale, poursuit la MRC. Dans le sud-ouest chinois, des plus bas en 50 ans ont été enregistrés.
Le Mékong prend sa source en Chine, traverse le Laos, lui sert de frontière avec la Birmanie et la Thaïlande, avant de poursuivre son cours aux Cambodge et de se jeter dans la mer dans le sud du Vietnam.
Selon la MRC, plus de 60 millions de personnes vivant au Laos, en Thaïlande, au Cambodge et au Vietnam dans le bassin du Mékong dépendent du fleuve pour leur alimentation, transport, activité économique.
Pour Jeremy Bird, chef du secrétariat de la MRC, joint par téléphone au Laos, la saison des pluies a été particulièrement faible l'an dernier à Vientiane, la capitale du Laos, et a été suivie par des précipitations inférieures à la moyenne. "La pluviosité en Chine est aussi extrêmement basse".
Selon le quotidien anglophone Bangkok Post, des ONG thaïlandaises sont aussi persuadées que les barrages construits en amont en Chine ne sont pas étrangers à la situation. La critique est récurrente dans la région.
La MRC n'a jusqu'ici reçu aucune requête officielle de la Thaïlande, affirme M. Bird. Mais si une demande survenait, la Commission serait prête à discuter avec la Chine de la possibilité de libérer des eaux des barrages, assure-t-il.
Au Cambodge, les données ne sont pas aussi alarmantes. Mais plus au nord, "les débits vont probablement continuer à diminuer pendant encore un mois", met en garde le responsable.
AFP 26 février 2010
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la Chine accusée de retenir l'eau du Mékong
vendredi 05 mars 2010
Une sévère sécheresse commence à faire sentir ses effets sur les différentes régions de Thaïlande alors que les températures devraient atteindre 43°C d'ici les prochaines semaines, selon le bureau météorologique thaïlandais. Les péniches et cargos ne peuvent plus circuler sur le Mékong dû à une chute drastique du niveau des eaux, et certains fermiers ont commencé à se battre entre eux pour l'approvisionnement en eau. Selon le sénateur Prasarn Maruekapitak, directeur d'un sous-comité travaillant sur le développement du bassin Mékong, cité hier par le Bangkok Post, le niveau de l'eau du fleuve du côté de Chiang Rai a chuté de 1,5 mètre entre le 24 janvier et le 23 février. Le transport des marchandises qui se faisait auparavant en bateau entre la Chine, le Laos et la Thaïlande est désormais effectué par voie routière. Le bureau des douanes de Chiang Rai a notamment révélé que le nombre de camions-remorques transportant des conteneurs de frêt sur la route R3A, qui relie la Thaïlande à la Chine, a explosé à 50 par jour, contre 50 par mois quelques semaines auparavant. Le sénateur Prasarn a par ailleurs cité plusieurs rapports qui accusent la Chine de stocker de l'eau dans ses barrages construits en amont. "Le gouvernement devrait envisager de négocier avec la Chine pour libérer plus d'eau", a-t-il déclaré.
source www.lepetitjournal.com
Une sévère sécheresse commence à faire sentir ses effets sur les différentes régions de Thaïlande alors que les températures devraient atteindre 43°C d'ici les prochaines semaines, selon le bureau météorologique thaïlandais. Les péniches et cargos ne peuvent plus circuler sur le Mékong dû à une chute drastique du niveau des eaux, et certains fermiers ont commencé à se battre entre eux pour l'approvisionnement en eau. Selon le sénateur Prasarn Maruekapitak, directeur d'un sous-comité travaillant sur le développement du bassin Mékong, cité hier par le Bangkok Post, le niveau de l'eau du fleuve du côté de Chiang Rai a chuté de 1,5 mètre entre le 24 janvier et le 23 février. Le transport des marchandises qui se faisait auparavant en bateau entre la Chine, le Laos et la Thaïlande est désormais effectué par voie routière. Le bureau des douanes de Chiang Rai a notamment révélé que le nombre de camions-remorques transportant des conteneurs de frêt sur la route R3A, qui relie la Thaïlande à la Chine, a explosé à 50 par jour, contre 50 par mois quelques semaines auparavant. Le sénateur Prasarn a par ailleurs cité plusieurs rapports qui accusent la Chine de stocker de l'eau dans ses barrages construits en amont. "Le gouvernement devrait envisager de négocier avec la Chine pour libérer plus d'eau", a-t-il déclaré.
source www.lepetitjournal.com
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Re: Le Mekong, Courants Contraires
Ne melangeons pas tout.
Depuis...bien avant ma naissance; (on peut meme remonter a bien longtemps avant JC sans vraiment se tromper).
La secheresse, c'est tous les ans qu'elle existe en Thailande entre fevrier et milieu mai.
Par contre les barrages chinois sur le Mekong n'existent, eux, que depuis quelques annees.
Je ne sais plus qui l'a ecrit au 20* siecle:
"les prochaines guerres seront des guerres pour la possession de l'eau";
on en a une qui perdure depuis deja 50 ans pour cette raison essentielle: celle du Moyen Orient entre Israel et les pays musulmans, Palestine en tete. Tout le monde pense que c'est une guerre de religion mais la raison essentielle est :
Qui va avoir le controle de l'eau en Palestine?
Il y en a une autre qui se trouve pour le moment sur le bureau d'un juge federal en Californie suite a une plainte du Mexique..meme motif..La Californie pompe tellement d'eau dans le Colorado qu'un jour peut-etre pas si lointain il ne se jettera plus dans la mer au Mexique.
Depuis...bien avant ma naissance; (on peut meme remonter a bien longtemps avant JC sans vraiment se tromper).
La secheresse, c'est tous les ans qu'elle existe en Thailande entre fevrier et milieu mai.
Par contre les barrages chinois sur le Mekong n'existent, eux, que depuis quelques annees.
Je ne sais plus qui l'a ecrit au 20* siecle:
"les prochaines guerres seront des guerres pour la possession de l'eau";
on en a une qui perdure depuis deja 50 ans pour cette raison essentielle: celle du Moyen Orient entre Israel et les pays musulmans, Palestine en tete. Tout le monde pense que c'est une guerre de religion mais la raison essentielle est :
Qui va avoir le controle de l'eau en Palestine?
Il y en a une autre qui se trouve pour le moment sur le bureau d'un juge federal en Californie suite a une plainte du Mexique..meme motif..La Californie pompe tellement d'eau dans le Colorado qu'un jour peut-etre pas si lointain il ne se jettera plus dans la mer au Mexique.
Sam_Sallung- Localisation : Ban Kok Sam Ran - Thailande
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La Thaïlande demande l'aide de la Chine pour gérer la sécheresse du Mékong
La Thaïlande va demander de l'aide à la Chine afin de gérer le faible niveau de l'eau record dans le Mékong, duquel dépendent plus de 60 millions de personnes, a déclaré dimanche le Premier ministre Abhisit Vejjajiva. "Nous allons demander au ministre des Affaires étrangères de parler avec les représentants chinois en termes de co-opération et de gestion des systèmes [hydrauliques] de la région", a-t-il expliqué lors de son émission télévisée hebdomadaire. Le gouvernement thaïlandais a été poussé ces dernières semaines par des activistes locaux à engager le dialogue avec Pékin sur la situation du Mékong. Selon la Coalition pour la sauvegarde du Mékong, qui regroupe plusieurs groupes de défense environnementaux et des collectivités riveraines du fleuve, cette exceptionnelle baisse du niveau de l'eau serait causée par les barrages chinois. Mais Jeremy Bird, directeur général du secrétariat de la Commission de la rivière Mékong (MRC), pointe plutôt du doigt les pluies extrêmement faibles au Laos et en Chine. Les niveaux de l'eau sont les plus bas depuis 20 ans, selon la MRC, qui a annoncé que l'approvisionnement en eau, l'irrigation et la navigation des bateaux étaient désormais en danger.
www.lepetitjournal.com
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L'âme des embarcations du Mékong
Comme l'amiral Pâris, dont elle se veut l'une des héritières scientifiques, Laura Bogani, chercheuse italienne aux multiples casquettes (ethnologue, historienne, architecte navale et graphiste), aime le terrain. Pendant plus de deux ans, au milieu des années 1990, elle est partie dans le bassin du Mékong, pour tenter de "sauver la mémoire" des bateaux de l'Asie du Sud-Est. Ses croquis et ses aquarelles ont été choisis pour être exposés à côté de ceux du marin français.
"Au Vietnam, le bateau est considéré, encore aujourd'hui, comme un être qui possède une âme, décrit l'ethnologue. Après le calfatage, les marins posent des yeux, ronds ou en amande, à sa proue pour signifier cette spiritualité." Grâce à eux, les navigateurs ne craignent pas les embûches sur le fleuve ou en mer, à l'instar des bancs de sable, par exemple.
Mais combien de temps ces rituels vont-ils perdurer ? Les pirogues monoxyles (construites à partir d'un seul tronc d'arbre) ont peu à peu laissé la place à des bateaux de charge plus large pour le transport de briques ou de la canne à sucre. De la voile, on est aussi passé au moteur. Et le bois est de plus en plus délaissé au profit de coques en plastique et en acier. "Actuellement, beaucoup de bateaux en bois magnifiquement décorés, pourrissent, faute d'entretien", regrette-t-elle.
Laura Bogani en a donc minutieusement dressé et reproduit les plans afin que cette tradition navale puisse perdurer : "Le Mékong est un fleuve à méandres où il faut parfois affronter tourbillons et rapides. Les nouveaux bateaux en acier sont moins maniables, manquent de souplesse par rapport aux anciens en bois. Et se montrent donc plus dangereux."
Au Laos, aux yeux peints de part et d'autre de l'étrave, les marins préfèrent les offrandes pour protéger leurs embarcations des esprits mauvais : "Dès que le bateau approche des rapides du fleuve, le rituel ancestral consiste à lancer par-dessus bord des fruits et des boulettes de riz gluant pour apaiser et remercier les génies des eaux." "Ces traditions, ajoute-t-elle, appartiennent au patrimoine de l'humanité. L'amiral Pâris était un visionnaire."
Marie-Béatrice Baudet
source http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/03/12/l-ame-des-embarcations-du-mekong_1318250_3244.html
"Au Vietnam, le bateau est considéré, encore aujourd'hui, comme un être qui possède une âme, décrit l'ethnologue. Après le calfatage, les marins posent des yeux, ronds ou en amande, à sa proue pour signifier cette spiritualité." Grâce à eux, les navigateurs ne craignent pas les embûches sur le fleuve ou en mer, à l'instar des bancs de sable, par exemple.
Mais combien de temps ces rituels vont-ils perdurer ? Les pirogues monoxyles (construites à partir d'un seul tronc d'arbre) ont peu à peu laissé la place à des bateaux de charge plus large pour le transport de briques ou de la canne à sucre. De la voile, on est aussi passé au moteur. Et le bois est de plus en plus délaissé au profit de coques en plastique et en acier. "Actuellement, beaucoup de bateaux en bois magnifiquement décorés, pourrissent, faute d'entretien", regrette-t-elle.
Laura Bogani en a donc minutieusement dressé et reproduit les plans afin que cette tradition navale puisse perdurer : "Le Mékong est un fleuve à méandres où il faut parfois affronter tourbillons et rapides. Les nouveaux bateaux en acier sont moins maniables, manquent de souplesse par rapport aux anciens en bois. Et se montrent donc plus dangereux."
Au Laos, aux yeux peints de part et d'autre de l'étrave, les marins préfèrent les offrandes pour protéger leurs embarcations des esprits mauvais : "Dès que le bateau approche des rapides du fleuve, le rituel ancestral consiste à lancer par-dessus bord des fruits et des boulettes de riz gluant pour apaiser et remercier les génies des eaux." "Ces traditions, ajoute-t-elle, appartiennent au patrimoine de l'humanité. L'amiral Pâris était un visionnaire."
Marie-Béatrice Baudet
source http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/03/12/l-ame-des-embarcations-du-mekong_1318250_3244.html
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Re: Le Mekong, Courants Contraires
The once mighty Mekong river is at a 50 year low in parts of Thailand and Laos.
Chinese companies have started construction on two hydroelectric dams in Cambodia, one on a tributary of the Mekong River.
The government though has much to lose by being too critical of China which continues to pump billions of dollars into Cambodias infrastructure.
Nations around the Mekong are meeting in Thailand to discuss the vital river's low water levels.
Al Jazeera's Wayne Hay went to northern Cambodia where the lack of water is affecting people's livelihoods.
Chinese companies have started construction on two hydroelectric dams in Cambodia, one on a tributary of the Mekong River.
The government though has much to lose by being too critical of China which continues to pump billions of dollars into Cambodias infrastructure.
Nations around the Mekong are meeting in Thailand to discuss the vital river's low water levels.
Al Jazeera's Wayne Hay went to northern Cambodia where the lack of water is affecting people's livelihoods.
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Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Le Mekong, Courants Contraires
Avec la série de barrages qu'elle construit actuellement en amont du Mékong, le plus long fleuve d'Asie du Sud-Est, la Chine est face à un sérieux problème diplomatique. Certains estiment en effet que ces constructions aggravent les conséquences de l'une des sécheresses les plus dures qu'ait jamais connu le bassin du Mékong. "Les barrages chinois tuent le Mékong" accusait le mois dernier un éditorial du Bangkok Post. Le journal thaïlandais y affirmait que ces ouvrages construits sur la partie supérieure du fleuve ont des conséquences défavorables sur des millions de personnes, souvent des paysans et des pêcheurs pauvres, vivant en aval en Asie du Sud-Est. Courant mars, une coalition d'organisations non-gouvernementales a déploré que ces constructions soient lancées "sans consultation, sans justification, sans publication de données, sans compensation ni dédommagement". La gestion de l'affaire du Mékong par Pékin aura des conséquences sur ses relations avec la région, en particulier avec la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam.
Lors de la conférence organisée du 2 au 5 avril par la Commission du Mékong (Mekong River Commission, MRC), l'agence intergouvernementale qui supervise l'aménagement du fleuve, on saura si la Chine souhaite partager davantage d'information avec ses voisins. La Chine et le Myanmar ne font pas partie de la MRC. Mais en tant que "participants au dialogue" depuis 1996, ils ont été invités à envoyer des hauts représentants au sommet qui se tiendra en Thaïlande. Revenons sur la situation. Une grande partie du nord de la Thaïlande, du Laos, du sud-ouest de la Chine et certaines régions du Cambodge et du Vietnam connaissent actuellement l'une des sécheresses les plus rudes de leur histoire récente. En Chine, la province du Yunnan est l'une des régions les plus durement touchées. Les barrages sur le Mékong ont été créés au Yunnan avec pour objectif principal de produire de l'électricité. Selon les autorités, six millions de personnes souffrent du manque d'eau et le manque à gagner pour l'agriculture s'élèvera au bas mot à 1,5 milliard de dollars [1,1 milliards d'euros].
Les données météorologiques mises à disposition du MRC montrent que l'assèchement du Mékong et de ses affluents est dû à des conditions naturelles exceptionnelles. La saison sèche, marquée par de très faibles précipitations, a suivi une saison des pluies exceptionnellement courte l'année dernière. De ce fait, le fleuve est à son plus bas niveau depuis au moins cinquante ans. Cependant, ce phénomène météorologique coïncide aussi avec une intensification notable de la construction de barrages en Chine. En juillet dernier, la Chine a commencé le remplissage du lac de retenue du Xiaowan, l'un des plus hauts barrages du monde et le quatrième construit au Yunnan sur le cours du Mékong. En termes de capacité de stockage d'eau, les trois premiers barrages chinois sur le Mékong, construits entre 1992 et 2008, sont relativement modestes. Au total, leurs lacs de retenue peuvent contenir un tout petit peu plus de 2,9 milliards de mètres cubes d'eau. Le réservoir de Xiaowan, lui, renfermera quelque 15 milliards de mètres cubes. Son remplissage devrait prendre cinq à dix ans.
Au total, la Chine devrait être dotée à terme de huit barrages sur le Mékong au Yunnan et pourrait en construire d'autres plus en amont. A l'horizon 2014, un nouveau barrage doit être inauguré en contrebas de celui de Xiaowan, à Nuozhadu. Moins élevé, il aura toutefois une capacité de retenue supérieure, avec près de 23 milliards de mètres cubes. A terme, les barrages chinois devraient avoir un impact positif. En retenant l'eau à la saison des pluies, ils contribueront à limiter en aval les crues et l'érosion des berges du fleuve. L'été, à l'inverse, les lâchers réalisés pour la production d'électricité permettront d'augmenter les niveaux d'eau sur le Mékong inférieur. Pour la Chine, le meilleur moyen de désamorcer ce problème relationnel récurrent avec l'Asie du Sud-Est serait d'adhérer à la MRC et de partager avec les pays du bassin inférieur du Mékong l'information sur le fleuve et les barrages en toute transparence.
http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/02/retenues-d-eau-sur-le-mekong-et-retention-d-information
Lors de la conférence organisée du 2 au 5 avril par la Commission du Mékong (Mekong River Commission, MRC), l'agence intergouvernementale qui supervise l'aménagement du fleuve, on saura si la Chine souhaite partager davantage d'information avec ses voisins. La Chine et le Myanmar ne font pas partie de la MRC. Mais en tant que "participants au dialogue" depuis 1996, ils ont été invités à envoyer des hauts représentants au sommet qui se tiendra en Thaïlande. Revenons sur la situation. Une grande partie du nord de la Thaïlande, du Laos, du sud-ouest de la Chine et certaines régions du Cambodge et du Vietnam connaissent actuellement l'une des sécheresses les plus rudes de leur histoire récente. En Chine, la province du Yunnan est l'une des régions les plus durement touchées. Les barrages sur le Mékong ont été créés au Yunnan avec pour objectif principal de produire de l'électricité. Selon les autorités, six millions de personnes souffrent du manque d'eau et le manque à gagner pour l'agriculture s'élèvera au bas mot à 1,5 milliard de dollars [1,1 milliards d'euros].
Les données météorologiques mises à disposition du MRC montrent que l'assèchement du Mékong et de ses affluents est dû à des conditions naturelles exceptionnelles. La saison sèche, marquée par de très faibles précipitations, a suivi une saison des pluies exceptionnellement courte l'année dernière. De ce fait, le fleuve est à son plus bas niveau depuis au moins cinquante ans. Cependant, ce phénomène météorologique coïncide aussi avec une intensification notable de la construction de barrages en Chine. En juillet dernier, la Chine a commencé le remplissage du lac de retenue du Xiaowan, l'un des plus hauts barrages du monde et le quatrième construit au Yunnan sur le cours du Mékong. En termes de capacité de stockage d'eau, les trois premiers barrages chinois sur le Mékong, construits entre 1992 et 2008, sont relativement modestes. Au total, leurs lacs de retenue peuvent contenir un tout petit peu plus de 2,9 milliards de mètres cubes d'eau. Le réservoir de Xiaowan, lui, renfermera quelque 15 milliards de mètres cubes. Son remplissage devrait prendre cinq à dix ans.
Au total, la Chine devrait être dotée à terme de huit barrages sur le Mékong au Yunnan et pourrait en construire d'autres plus en amont. A l'horizon 2014, un nouveau barrage doit être inauguré en contrebas de celui de Xiaowan, à Nuozhadu. Moins élevé, il aura toutefois une capacité de retenue supérieure, avec près de 23 milliards de mètres cubes. A terme, les barrages chinois devraient avoir un impact positif. En retenant l'eau à la saison des pluies, ils contribueront à limiter en aval les crues et l'érosion des berges du fleuve. L'été, à l'inverse, les lâchers réalisés pour la production d'électricité permettront d'augmenter les niveaux d'eau sur le Mékong inférieur. Pour la Chine, le meilleur moyen de désamorcer ce problème relationnel récurrent avec l'Asie du Sud-Est serait d'adhérer à la MRC et de partager avec les pays du bassin inférieur du Mékong l'information sur le fleuve et les barrages en toute transparence.
http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/02/retenues-d-eau-sur-le-mekong-et-retention-d-information
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Sur le Mékong, on touche le fond
Les barrages et une sécheresse record ont presque tari le grand fleuve asiatique.
Premières victimes de cette situation, les bateliers.
Au coucher du soleil, sur ce fleuve qui sépare la Chine du Myanmar, on peut apercevoir des dizaines de cargos au mouillage. Leurs équipages se retrouvent pour partager le repas du soir. C’est le moment le plus animé de la journée. Depuis quelque temps, cependant, ils n’ont plus grand-chose à raconter. Le temps passe lentement dans le port de Guanlei : depuis début février, les bateaux sont immobilisés et les équipages en chômage technique. La sécheresse la plus importante qu’ait connue le sud-ouest de la Chine depuis un siècle a pratiquement tari le cours du fleuve Lancang (ainsi que les Chinois appellent le Mékong). Du coup, celui-ci est devenu impraticable à la navigation.
Le septième fleuve d’Asie prend sa source au Tibet, passe par le Yunnan et traverse le Myanmar, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge pour arriver au Vietnam. Le bassin du Mékong abrite plus de 60 millions de personnes ainsi que les écosystèmes les plus variés au monde, une diversité qui n’a rien à envier à celle du fleuve Amazone, d’après l’organisation écologiste International Rivers. Le niveau de l’eau est si bas que la navigation y est devenue difficile. Song Yunxiang, membre de l’équipage d’un navire de 4 tonnes, raconte qu’en janvier dernier, ils ont quitté le port de Jinghong, en amont, pour la Thaïlande mais ne sont revenus qu’à la mi-février. Or, pour un bateau de cette taille, il ne faut normalement que trois jours pour faire le voyage aller et retour. “Nous n’avons pas réussi à rentrer chez nous pour le nouvel an chinois, raconte Song. Il n’y avait plus assez d’eau et le bateau n’avançait pas.” Le bateau est rentré à bon port le 18 février grâce à l’intervention du bureau du transport fluvial. Ce dernier a fait ouvrir les vannes des barrages situés en amont et a dépêché un bateau plus puissant en aval pour le remorquer.
Malgré ces difficultés, Song s’estime chanceux : une dizaine de bateaux chinois sont encore bloqués au Myanmar et en Thaïlande.
Le port de Guanlei, dans le district de Mengla de la préfecture autonome daïe de Xishuangbanna, est le port chinois le plus méridional du fleuve. Il relie Ganlanba et Jinghong en amont à Chiang Saen. A Jinghong, le fleuve n’est plus qu’à un tiers de son niveau normal. Sous le pont de 600 mètres de long, le lit du Mékong n’est plus qu’une myriade de petites mares.
Un homme d’une cinquantaine d’années fume une cigarette assis sur la berge, face à ses embarcations, le regard perdu au loin. Avec ses petits bateaux, il emmène habituellement des touristes pour faire un périple de 18 kilomètres sur le fleuve, mais les amateurs se font rares et il est désœuvré. Chaque semaine, trois bateaux de croisière descendent vers le sud mais, depuis février, les croisières ont été annulées, explique un employé de l’office de tourisme.
En 2001, quatre pays du bassin versant du Mékong, le Laos, le Myanmar et la Thaïlande, ont accepté que les bateaux chinois naviguent dans leurs eaux et une commission de régulation fluviale a été créée. D’après Qin Yanmin, chef de la station de Xishuangbanna, sous responsabilité chinoise, 70 cargos et 6 bateaux de croisière naviguent entre Jinghong et les ports en aval, mais plus aucun ne travaille depuis près de deux mois.
La plupart des 70 cargos font la navette entre Chiang Saen et Jinghong pour transporter des produits agricoles. Cinquante d’entre eux sont coincés à Guanlei, neuf à Ganlanba, et les autres au Myanmar et en Thaïlande.
Si la sécheresse explique les ni veaux historiquement bas du Mé kong, les pays situés plus en aval mettent en cause les barrages et la cons truction d’un canal. La Chine a l’intention de construire huit barrages sur le Lancang ; deux sont terminés et trois autres en cons truction. Ces projets suscitaient déjà l’inquiétude des pays en aval bien avant l’arrivée de la sécheresse. Leur impact s’est en effet déjà fait sentir sur le niveau des eaux du Mékong et sur la pêche, explique International Rivers.
Selon Qin Yanmin, la centrale hydroélectrique de Jinghong – un partenariat sino-thaïlandais destiné à fournir en électricité le Guangdong et la Thaïlande – a dû interrompre son activité par manque d’eau. “Le débit n’est plus que de 200 à 300 mètres cubes d’eau par seconde, explique-t-il. Or il faut au moins 600 mètres cubes par seconde pour faire fonctionner chacune des cinq turbines.”
La sécheresse a également fait grimper les prix du transport fluvial. Li Jian, capitaine du navire Hongxing n° 7, qui a quitté Jinghong en janvier et n’a pu revenir avant la mi-mars, raconte que, en Thaïlande, la livraison de 1 tonne de marchandise par voie fluviale est passée de 25 000 yuans à 40 000 yuans [de 2 700 à 4 300 euros].
source www.courrierinternational.com
Premières victimes de cette situation, les bateliers.
Au coucher du soleil, sur ce fleuve qui sépare la Chine du Myanmar, on peut apercevoir des dizaines de cargos au mouillage. Leurs équipages se retrouvent pour partager le repas du soir. C’est le moment le plus animé de la journée. Depuis quelque temps, cependant, ils n’ont plus grand-chose à raconter. Le temps passe lentement dans le port de Guanlei : depuis début février, les bateaux sont immobilisés et les équipages en chômage technique. La sécheresse la plus importante qu’ait connue le sud-ouest de la Chine depuis un siècle a pratiquement tari le cours du fleuve Lancang (ainsi que les Chinois appellent le Mékong). Du coup, celui-ci est devenu impraticable à la navigation.
Le septième fleuve d’Asie prend sa source au Tibet, passe par le Yunnan et traverse le Myanmar, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge pour arriver au Vietnam. Le bassin du Mékong abrite plus de 60 millions de personnes ainsi que les écosystèmes les plus variés au monde, une diversité qui n’a rien à envier à celle du fleuve Amazone, d’après l’organisation écologiste International Rivers. Le niveau de l’eau est si bas que la navigation y est devenue difficile. Song Yunxiang, membre de l’équipage d’un navire de 4 tonnes, raconte qu’en janvier dernier, ils ont quitté le port de Jinghong, en amont, pour la Thaïlande mais ne sont revenus qu’à la mi-février. Or, pour un bateau de cette taille, il ne faut normalement que trois jours pour faire le voyage aller et retour. “Nous n’avons pas réussi à rentrer chez nous pour le nouvel an chinois, raconte Song. Il n’y avait plus assez d’eau et le bateau n’avançait pas.” Le bateau est rentré à bon port le 18 février grâce à l’intervention du bureau du transport fluvial. Ce dernier a fait ouvrir les vannes des barrages situés en amont et a dépêché un bateau plus puissant en aval pour le remorquer.
Malgré ces difficultés, Song s’estime chanceux : une dizaine de bateaux chinois sont encore bloqués au Myanmar et en Thaïlande.
Le port de Guanlei, dans le district de Mengla de la préfecture autonome daïe de Xishuangbanna, est le port chinois le plus méridional du fleuve. Il relie Ganlanba et Jinghong en amont à Chiang Saen. A Jinghong, le fleuve n’est plus qu’à un tiers de son niveau normal. Sous le pont de 600 mètres de long, le lit du Mékong n’est plus qu’une myriade de petites mares.
Un homme d’une cinquantaine d’années fume une cigarette assis sur la berge, face à ses embarcations, le regard perdu au loin. Avec ses petits bateaux, il emmène habituellement des touristes pour faire un périple de 18 kilomètres sur le fleuve, mais les amateurs se font rares et il est désœuvré. Chaque semaine, trois bateaux de croisière descendent vers le sud mais, depuis février, les croisières ont été annulées, explique un employé de l’office de tourisme.
En 2001, quatre pays du bassin versant du Mékong, le Laos, le Myanmar et la Thaïlande, ont accepté que les bateaux chinois naviguent dans leurs eaux et une commission de régulation fluviale a été créée. D’après Qin Yanmin, chef de la station de Xishuangbanna, sous responsabilité chinoise, 70 cargos et 6 bateaux de croisière naviguent entre Jinghong et les ports en aval, mais plus aucun ne travaille depuis près de deux mois.
La plupart des 70 cargos font la navette entre Chiang Saen et Jinghong pour transporter des produits agricoles. Cinquante d’entre eux sont coincés à Guanlei, neuf à Ganlanba, et les autres au Myanmar et en Thaïlande.
Si la sécheresse explique les ni veaux historiquement bas du Mé kong, les pays situés plus en aval mettent en cause les barrages et la cons truction d’un canal. La Chine a l’intention de construire huit barrages sur le Lancang ; deux sont terminés et trois autres en cons truction. Ces projets suscitaient déjà l’inquiétude des pays en aval bien avant l’arrivée de la sécheresse. Leur impact s’est en effet déjà fait sentir sur le niveau des eaux du Mékong et sur la pêche, explique International Rivers.
Selon Qin Yanmin, la centrale hydroélectrique de Jinghong – un partenariat sino-thaïlandais destiné à fournir en électricité le Guangdong et la Thaïlande – a dû interrompre son activité par manque d’eau. “Le débit n’est plus que de 200 à 300 mètres cubes d’eau par seconde, explique-t-il. Or il faut au moins 600 mètres cubes par seconde pour faire fonctionner chacune des cinq turbines.”
La sécheresse a également fait grimper les prix du transport fluvial. Li Jian, capitaine du navire Hongxing n° 7, qui a quitté Jinghong en janvier et n’a pu revenir avant la mi-mars, raconte que, en Thaïlande, la livraison de 1 tonne de marchandise par voie fluviale est passée de 25 000 yuans à 40 000 yuans [de 2 700 à 4 300 euros].
source www.courrierinternational.com
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Re: Le Mekong, Courants Contraires
La sècheresse chronique, les embarras du Mékong et la misère des réserves d’eau
Selon les climatologues chinois, la sècheresse qui frappe les quatre provinces du Yunnan, du Sichuan, du Guangxi et du Guizhou depuis au moins 6 mois est la plus grave depuis un siècle. Le 31 mars dernier Liu Ning, vice-ministre des ressources hydrauliques estimait que 24 millions de personnes n’avaient plus d’eau et que l’économie de ces régions avait déjà perdu plus de 3 milliards de $. Plus de 1600 puits ont été creusés en urgence dans toute la zone et, à la mi-mars, le premier ministre s’est rendu sur place pour évaluer les dégâts.
Quelques jours plus tard, Liu Ning admettait que les quatre provinces septentrionales du Shanxi, du Hebei, du Gansu et du Ningxia souffraient également de pénurie d’eau. 155 millions de Yuan ont été débloqués (17 millions d’euros) et 200 000 hommes de l’APL ont été dépêchés dans les régions sinistrées.
Mais le gouvernement démentait la nouvelle d’un exode rural au Guangxi, qui, selon le South China Morning Post, aurait poussé tous les hommes et femmes valides à aller chercher un travail temporaire dans les provinces voisines, laissant derrière eux personnes âgées et enfants qui souffraient du manque d’eau. Dans un effort pour relativiser cette nouvelle calamité qui frappe la Chine, les économistes à Pékin précisaient que, observée d’un point de vue macro-économique, la catastrophe ne concernait que 6% des terres cultivées chinoises et une faible part de la population. La sècheresse, ajoutaient-ils n’aurait qu’un impact négligeable sur l’inflation.
Il reste que la pénurie d’eau a initié une double controverse, non seulement en Chine, mais également avec les pays voisins. A l’intérieur d’abord, des scientifiques de l’Académie des Sciences Sociales dénonçaient le développement anarchique des cultures industrielles qui « modifient le climat et assèchent les nappes phréatiques », tandis qu’une polémique naissait sur la mauvaise gestion des ressources hydrauliques du pays, laissant entendre qu’elle pourrait être en partie responsable de la sècheresse.
Dans les pays limitrophes, tous également victimes de la baisse du niveau d’eau des grands fleuves, dont le Mékong, des voix se sont élevées pour pointer du doigt les effets asséchants des barrages construits par la Chine en amont. Le 8 avril l’ambassade de Chine à Bangkok a organisé une réunion d’information pour tenter de désamorcer les critiques provenant des sociétés civiles des pays de l’organisation du Mékong - à laquelle la Chine ne participe pas, mais avec qui elle a accepté d’échanger des informations -.
A cette occasion, les échanges furent plutôt rudes. Alors que Yao Wen, conseiller politique de l’ambassade, s’efforçait de montrer que la sècheresse dont se plaignaient la Thaïlande et les pays de l’Indochine était un aléa climatique dont la Chine souffrait également, les reproches fusèrent : « Comment pouvez-vous décider sans nous consulter ? ». La question faisait allusion aux deux barrages encore en construction sur le Mékong au Yunnan et aux trois autres prévus d’ici 2030. Auxquels s’ajouteront trois ouvrages à construire par les ingénieurs chinois, dont deux au Laos et un autre dans le Nord-est du Cambodge. Les débats enflèrent même jusqu’aux critiques politiques : « Nous avons bien conscience qu’il est difficile pour vous de parler librement et que, si vous le faites, vous risquez d’être renvoyé ».
Mais là s’arrête la capacité de résistance des voisins très divisés de la Chine. A part la Thaïlande, la parole est en effet strictement contrôlée en Birmanie, dans les régimes communistes du Laos et du Vietnam, ou dans la démocratie de façade du Cambodge, économiquement et politiquement de plus en plus inféodée à Pékin qui lui a déjà injecté plus d’1 milliard de $ d’investissements et lui prodigue chaque année 200 millions de $ d’aide directe pour abonder son budget.
D’autant que la polémique ne semble pas reposer sur des bases scientifiques solides. Que l’aménagement du fleuve ait une incidence sur les migrations des poissons, source importante d’alimentation pour les populations riveraines au Laos et au Cambodge est une évidence. Mais la plupart des experts sont aujourd’hui d’accord pour dire que les basses eaux de l’aval sont plutôt dues à la sècheresse et aux changements climatiques qu’aux barrages chinois. Il n’empêche que Pékin, à qui les ONG travaillant sur le bassin du Mékong reprochent sa réticence chronique à la transparence, est devenu le bouc émissaire des désastres de la sècheresse en aval. Dans un de ses éditoriaux du début mars, le Bangkok Times écrivait en effet : « Dans l’actuelle crise du Mékong, la Chine est en train d’échouer à son examen de bon voisinage ».
La presse américaine fait grand cas des frictions chinoises avec les Organisations Non Gouvernementales des pays situés sur la frange méridionale de la Chine. Gageons cependant que le Bureau Politique, qui depuis une dizaine d’années a mis les bouchées doubles pour asseoir l’influence économique et politique de la Chine en Asie du Sud-est, n’y verra qu’une péripétie de moindre importance.
Ses véritables soucis sont ailleurs et concernent la situation alarmante de ses ressources hydrauliques, l’état de ses systèmes d’irrigation, la sècheresse chronique du Nord et les difficultés, qui commencent à percer dans la presse chinoise, rencontrés par le creusement du triple canal d’acheminement de l’eau du bassin du Jiangzi vers celui du Fleuve Jaune (Lire à ce sujet l’article « Pénurie d’eau au Nord et projets pharaoniques » du 24 septembre 2009).
Le ministère des ressources hydrauliques lui-même reconnaît la misère des réserves d’eau chinoises. Selon lui, 40% des 80 000 barrages chinois sont ensablés et ne peuvent plus remplir leur rôle régulateur, alors que plus de la moitié des agriculteurs n’ont aucun système d’irrigation et dépendent des aléas du climat. Quant à ceux des exploitants qui ont accès à un réseau d’irrigation, ils se plaignent que 60% de l’eau est gaspillée avant d’atteindre les zones agricoles.
La Banque Mondiale souligne que l’absence de recyclage des eaux usées ou polluées fait que la totalité des ressources hydrauliques utilisées par l’industrie est déversée sans aucun traitement dans les fleuves et rivières, alors que dans les pays développés, 85% des eaux industrielles sont retraitées.
Récemment Ma Jun, Directeur d’une ONG autorisée par le Parti, et spécialisée, entre autres, dans l’environnement, lançait un cri d’alarme : « Nous ne prêtons pas assez attention à la destruction de l’écosystème de nos rivières et fleuves, qui aura un effet à long terme sur nos ressources hydrauliques ».
Se référant aux difficultés de la partie Ouest du projet de grands canaux Nord Sud (la plus courte, mais également la plus tourmentée, dont le trajet traverse des zones sismiques), le même Ma Jun exprimait son scepticisme après une vague de critiques de plusieurs experts, dont les premières datent d’ailleurs de 2004 : « Nous ne devrions pas célébrer les grands projets comme une victoire sur la nature, mais nous interroger humblement sur les raisons pour lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui dans un tel cul-de-sac ». De fait, après le séisme de 2008, la partie ouest du projet, dont le premier coup de pioche devait être donné en 2010, a été arrêtée.
source http://www.questionchine.net/article.php3?id_article=2610
Selon les climatologues chinois, la sècheresse qui frappe les quatre provinces du Yunnan, du Sichuan, du Guangxi et du Guizhou depuis au moins 6 mois est la plus grave depuis un siècle. Le 31 mars dernier Liu Ning, vice-ministre des ressources hydrauliques estimait que 24 millions de personnes n’avaient plus d’eau et que l’économie de ces régions avait déjà perdu plus de 3 milliards de $. Plus de 1600 puits ont été creusés en urgence dans toute la zone et, à la mi-mars, le premier ministre s’est rendu sur place pour évaluer les dégâts.
Quelques jours plus tard, Liu Ning admettait que les quatre provinces septentrionales du Shanxi, du Hebei, du Gansu et du Ningxia souffraient également de pénurie d’eau. 155 millions de Yuan ont été débloqués (17 millions d’euros) et 200 000 hommes de l’APL ont été dépêchés dans les régions sinistrées.
Mais le gouvernement démentait la nouvelle d’un exode rural au Guangxi, qui, selon le South China Morning Post, aurait poussé tous les hommes et femmes valides à aller chercher un travail temporaire dans les provinces voisines, laissant derrière eux personnes âgées et enfants qui souffraient du manque d’eau. Dans un effort pour relativiser cette nouvelle calamité qui frappe la Chine, les économistes à Pékin précisaient que, observée d’un point de vue macro-économique, la catastrophe ne concernait que 6% des terres cultivées chinoises et une faible part de la population. La sècheresse, ajoutaient-ils n’aurait qu’un impact négligeable sur l’inflation.
Il reste que la pénurie d’eau a initié une double controverse, non seulement en Chine, mais également avec les pays voisins. A l’intérieur d’abord, des scientifiques de l’Académie des Sciences Sociales dénonçaient le développement anarchique des cultures industrielles qui « modifient le climat et assèchent les nappes phréatiques », tandis qu’une polémique naissait sur la mauvaise gestion des ressources hydrauliques du pays, laissant entendre qu’elle pourrait être en partie responsable de la sècheresse.
Dans les pays limitrophes, tous également victimes de la baisse du niveau d’eau des grands fleuves, dont le Mékong, des voix se sont élevées pour pointer du doigt les effets asséchants des barrages construits par la Chine en amont. Le 8 avril l’ambassade de Chine à Bangkok a organisé une réunion d’information pour tenter de désamorcer les critiques provenant des sociétés civiles des pays de l’organisation du Mékong - à laquelle la Chine ne participe pas, mais avec qui elle a accepté d’échanger des informations -.
A cette occasion, les échanges furent plutôt rudes. Alors que Yao Wen, conseiller politique de l’ambassade, s’efforçait de montrer que la sècheresse dont se plaignaient la Thaïlande et les pays de l’Indochine était un aléa climatique dont la Chine souffrait également, les reproches fusèrent : « Comment pouvez-vous décider sans nous consulter ? ». La question faisait allusion aux deux barrages encore en construction sur le Mékong au Yunnan et aux trois autres prévus d’ici 2030. Auxquels s’ajouteront trois ouvrages à construire par les ingénieurs chinois, dont deux au Laos et un autre dans le Nord-est du Cambodge. Les débats enflèrent même jusqu’aux critiques politiques : « Nous avons bien conscience qu’il est difficile pour vous de parler librement et que, si vous le faites, vous risquez d’être renvoyé ».
Mais là s’arrête la capacité de résistance des voisins très divisés de la Chine. A part la Thaïlande, la parole est en effet strictement contrôlée en Birmanie, dans les régimes communistes du Laos et du Vietnam, ou dans la démocratie de façade du Cambodge, économiquement et politiquement de plus en plus inféodée à Pékin qui lui a déjà injecté plus d’1 milliard de $ d’investissements et lui prodigue chaque année 200 millions de $ d’aide directe pour abonder son budget.
D’autant que la polémique ne semble pas reposer sur des bases scientifiques solides. Que l’aménagement du fleuve ait une incidence sur les migrations des poissons, source importante d’alimentation pour les populations riveraines au Laos et au Cambodge est une évidence. Mais la plupart des experts sont aujourd’hui d’accord pour dire que les basses eaux de l’aval sont plutôt dues à la sècheresse et aux changements climatiques qu’aux barrages chinois. Il n’empêche que Pékin, à qui les ONG travaillant sur le bassin du Mékong reprochent sa réticence chronique à la transparence, est devenu le bouc émissaire des désastres de la sècheresse en aval. Dans un de ses éditoriaux du début mars, le Bangkok Times écrivait en effet : « Dans l’actuelle crise du Mékong, la Chine est en train d’échouer à son examen de bon voisinage ».
La presse américaine fait grand cas des frictions chinoises avec les Organisations Non Gouvernementales des pays situés sur la frange méridionale de la Chine. Gageons cependant que le Bureau Politique, qui depuis une dizaine d’années a mis les bouchées doubles pour asseoir l’influence économique et politique de la Chine en Asie du Sud-est, n’y verra qu’une péripétie de moindre importance.
Ses véritables soucis sont ailleurs et concernent la situation alarmante de ses ressources hydrauliques, l’état de ses systèmes d’irrigation, la sècheresse chronique du Nord et les difficultés, qui commencent à percer dans la presse chinoise, rencontrés par le creusement du triple canal d’acheminement de l’eau du bassin du Jiangzi vers celui du Fleuve Jaune (Lire à ce sujet l’article « Pénurie d’eau au Nord et projets pharaoniques » du 24 septembre 2009).
Le ministère des ressources hydrauliques lui-même reconnaît la misère des réserves d’eau chinoises. Selon lui, 40% des 80 000 barrages chinois sont ensablés et ne peuvent plus remplir leur rôle régulateur, alors que plus de la moitié des agriculteurs n’ont aucun système d’irrigation et dépendent des aléas du climat. Quant à ceux des exploitants qui ont accès à un réseau d’irrigation, ils se plaignent que 60% de l’eau est gaspillée avant d’atteindre les zones agricoles.
La Banque Mondiale souligne que l’absence de recyclage des eaux usées ou polluées fait que la totalité des ressources hydrauliques utilisées par l’industrie est déversée sans aucun traitement dans les fleuves et rivières, alors que dans les pays développés, 85% des eaux industrielles sont retraitées.
Récemment Ma Jun, Directeur d’une ONG autorisée par le Parti, et spécialisée, entre autres, dans l’environnement, lançait un cri d’alarme : « Nous ne prêtons pas assez attention à la destruction de l’écosystème de nos rivières et fleuves, qui aura un effet à long terme sur nos ressources hydrauliques ».
Se référant aux difficultés de la partie Ouest du projet de grands canaux Nord Sud (la plus courte, mais également la plus tourmentée, dont le trajet traverse des zones sismiques), le même Ma Jun exprimait son scepticisme après une vague de critiques de plusieurs experts, dont les premières datent d’ailleurs de 2004 : « Nous ne devrions pas célébrer les grands projets comme une victoire sur la nature, mais nous interroger humblement sur les raisons pour lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui dans un tel cul-de-sac ». De fait, après le séisme de 2008, la partie ouest du projet, dont le premier coup de pioche devait être donné en 2010, a été arrêtée.
source http://www.questionchine.net/article.php3?id_article=2610
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Dans le delta du Mékong, ciel trop sec, eau trop salée: des rizières meurent
QUE DIEN (Vietnam) - Dang Roi ne sait pas s'il pourra sauver quelque chose de sa récolte. L'eau des rivières est trop salée, les pluies sont en retard: les rizières de l'agriculteur vietnamien de 64 ans sont mortes sous la sécheresse.
Dans la cour de sa maison du delta du Mékong, à Que Dien, province de Ben Tre, les tonneaux destinés à récolter de l'eau de pluie pour la consommation familiale sont à moitié ou complètement vides. La saison sèche censée s'achever est la pire depuis des décennies au Vietnam, disent les météorologues.
Sécheresse aggravée, inondations, typhons et marées exacerbés, élévation du niveau de la mer: le Vietnam, avec ses plus de 3.200 kilomètres de côtes, est considéré comme l'un des pays les plus menacés par le changement climatique.
D'ici à 2100, si rien n'est fait pour renforcer par exemple les digues, le niveau de la mer risque d'augmenter d'un mètre et près de 31.000 kilomètres carrés de terres d'être inondées, craint Hanoï. Le delta du Mékong, peuplé de plus de 17 millions d'habitants, est particulièrement exposé.
La situation inquiète le pays communiste, mais aussi à l'étranger: le Vietnam est le deuxième exportateur mondial de riz, derrière la Thaïlande. Le delta du Mékong assure plus de la moitié de sa production.
Si ces terres deviennent inexploitables, cela aura de "sérieuses conséquences" pour la région, mettait en garde le mois dernier Helen Clark, du programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Pour l'heure, avec la sécheresse, c'est peut être la salinisation qui inquiète le plus les agriculteurs du delta dans les provinces côtières comme Ben Tre. C'est un phénomène normal d'estuaire, mais l'eau de mer ne cesse de gagner du terrain dans les cours d'eau.
Dans les rivières, "il y a de l'eau, mais en faible quantité, et elle est encore salée, on ne peut pas la pomper" pour irriguer, lâche Dang Roi. Cultiver son 1,2 hectare de champs était "moins pénible il y a quelques années", dit-il. "Les plans de riz ne mouraient pas comme ça".
Le Vietnam met l'accent sur le rôle du changement climatique dans le bouleversement de l'environnement agricole. Mais de nombreux experts n'excluent pas non plus la responsabilité de barrages en amont en Chine, dont l'impact risque d'être aggravé par des ouvrages à venir au Laos et au Cambodge.
"Un delta a trois forces (qui se compensent): une de subsidence - il baisse régulièrement sous son propre poids -, des courants côtiers (...) et des sédiments qui sont apportés par les fleuves", explique Marc Goichot, du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Or, dit-il, les barrages retiennent les sédiments, ce qui diminue la troisième force à un moment où "le courant littoral et les vagues sont elles plus fortes". Tant que l'impact des sédiments sur "l'équilibre des écosystèmes" ne sera pas mieux connu, il voudrait une suspension des projets de barrage.
"Cette année, le flux du Mékong est extrêmement réduit", note encore Vo Tong Xuan, expert vietnamien du riz, qui dénonce aussi une riziculture de plus en plus intensive.
Avec le temps et l'augmentation de la population, les agriculteurs du delta sont peu à peu passés de une, à deux, puis parfois trois récoltes par an. Cette troisième récolte, qui pompe en saison sèche une eau douce cruciale à des provinces comme Ben Tre, s'est trop développée, juge le professeur.
Lui ne craint pas à court terme pour la sécurité alimentaire. Mais reconnaît qu'il faudra agir si les scénarios du changement climatique se vérifient - trouver de nouvelles variétés de riz, adaptées aux milieux sec et salé.
Dang Roi fait deux récoltes par an et n'a pas attendu pour chercher une alternative: pas une nouvelle espèce de la céréale, mais des noix de coco.
Accroupi au bord de ses rizières désolées, il montre les palmiers qui poussent en bordure. "Si un jour on ne peut plus cultiver de riz", glisse-t-il, "on cultivera les cocotiers".
source http://www.romandie.com/ats/news/100714045132.d6wnhi2x.asp
Dans la cour de sa maison du delta du Mékong, à Que Dien, province de Ben Tre, les tonneaux destinés à récolter de l'eau de pluie pour la consommation familiale sont à moitié ou complètement vides. La saison sèche censée s'achever est la pire depuis des décennies au Vietnam, disent les météorologues.
Sécheresse aggravée, inondations, typhons et marées exacerbés, élévation du niveau de la mer: le Vietnam, avec ses plus de 3.200 kilomètres de côtes, est considéré comme l'un des pays les plus menacés par le changement climatique.
D'ici à 2100, si rien n'est fait pour renforcer par exemple les digues, le niveau de la mer risque d'augmenter d'un mètre et près de 31.000 kilomètres carrés de terres d'être inondées, craint Hanoï. Le delta du Mékong, peuplé de plus de 17 millions d'habitants, est particulièrement exposé.
La situation inquiète le pays communiste, mais aussi à l'étranger: le Vietnam est le deuxième exportateur mondial de riz, derrière la Thaïlande. Le delta du Mékong assure plus de la moitié de sa production.
Si ces terres deviennent inexploitables, cela aura de "sérieuses conséquences" pour la région, mettait en garde le mois dernier Helen Clark, du programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Pour l'heure, avec la sécheresse, c'est peut être la salinisation qui inquiète le plus les agriculteurs du delta dans les provinces côtières comme Ben Tre. C'est un phénomène normal d'estuaire, mais l'eau de mer ne cesse de gagner du terrain dans les cours d'eau.
Dans les rivières, "il y a de l'eau, mais en faible quantité, et elle est encore salée, on ne peut pas la pomper" pour irriguer, lâche Dang Roi. Cultiver son 1,2 hectare de champs était "moins pénible il y a quelques années", dit-il. "Les plans de riz ne mouraient pas comme ça".
Le Vietnam met l'accent sur le rôle du changement climatique dans le bouleversement de l'environnement agricole. Mais de nombreux experts n'excluent pas non plus la responsabilité de barrages en amont en Chine, dont l'impact risque d'être aggravé par des ouvrages à venir au Laos et au Cambodge.
"Un delta a trois forces (qui se compensent): une de subsidence - il baisse régulièrement sous son propre poids -, des courants côtiers (...) et des sédiments qui sont apportés par les fleuves", explique Marc Goichot, du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Or, dit-il, les barrages retiennent les sédiments, ce qui diminue la troisième force à un moment où "le courant littoral et les vagues sont elles plus fortes". Tant que l'impact des sédiments sur "l'équilibre des écosystèmes" ne sera pas mieux connu, il voudrait une suspension des projets de barrage.
"Cette année, le flux du Mékong est extrêmement réduit", note encore Vo Tong Xuan, expert vietnamien du riz, qui dénonce aussi une riziculture de plus en plus intensive.
Avec le temps et l'augmentation de la population, les agriculteurs du delta sont peu à peu passés de une, à deux, puis parfois trois récoltes par an. Cette troisième récolte, qui pompe en saison sèche une eau douce cruciale à des provinces comme Ben Tre, s'est trop développée, juge le professeur.
Lui ne craint pas à court terme pour la sécurité alimentaire. Mais reconnaît qu'il faudra agir si les scénarios du changement climatique se vérifient - trouver de nouvelles variétés de riz, adaptées aux milieux sec et salé.
Dang Roi fait deux récoltes par an et n'a pas attendu pour chercher une alternative: pas une nouvelle espèce de la céréale, mais des noix de coco.
Accroupi au bord de ses rizières désolées, il montre les palmiers qui poussent en bordure. "Si un jour on ne peut plus cultiver de riz", glisse-t-il, "on cultivera les cocotiers".
source http://www.romandie.com/ats/news/100714045132.d6wnhi2x.asp
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Chine/barrages: des poissons menacés
Un des plus grands poissons d'eau douce est menacé d'extinction si un projet prévoyant une série de barrages sur le Mékong, le plus grand fleuve du sud-est asiatique, voit le jour, a averti aujourd'hui le Fonds mondial pour la nature (WWF).
De nombreux poissons-chats du Mékong, qui peuvent mesurer jusqu'à 3 mètres de long, pourraient en effet disparaître, selon WWF, si les barrages venaient à les séparer de leurs frayères (lieu où les poissons déposent leurs oeufs) en divers endroits du fleuve qui traverse la Chine, le Laos, la Thaïlande et le Cambodge. Selon WWF, la construction d'un barrage dans la province de Sayabouly, dans le nord du Laos, un des onze barrages prévus sur le cours inférieur du Mékong, est "une menace à la survie" des poissons-chats dont le nombre a déjà diminué de 90% en vingt ans.
50 espèces menacées
L'organisation craint également que la construction de barrages sur le Mékong ne modifie de manière irréversible l'écosystème du fleuve et n'affecte la pêche, une activité cruciale pour les quelque 60 millions d'habitants de la région. L'organisation a averti qu'il y avait au moins 50 espèces migratoires de poissons dans le Mékong, qui représentent jusqu'à 70% des prises effectuées dans le fleuve et risquent d'être sérieusement affectées par la construction de barrages.
Le poisson-chat géant, que l'on estime être le troisième plus grand poisson au monde, quitte le Cambodge et remonte le Mékong pour frayer dans le nord de la Thaïlande ou au Laos. WWF craint que les barrages n'empêchent sa progression. Le poisson-chat géant "ne pourra tout simplement pas traverser une barrière de la taille d'un barrage pour atteindre ses frayères en amont", estime Roger Mollot, un biologiste de WWF au Laos. "Cela conduira à la disparition de cette espèce", ajoute-t-il.
Selon WWF, un quart des poissons géants de la planète vivent dans le Mékong, un fleuve long de quelque 4.800 km qui abrite également la raie pastenague dont le poids peut atteindre 600 kg. WWF a demandé un délai avant l'approbation de la construction des barrages sur le Mékong afin de poursuivre les études de leur éventuel impact sur l'écologie
source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/07/28/97001-20100728FILWWW00251-chine-des-barrages-menacent-les-poissons.php
De nombreux poissons-chats du Mékong, qui peuvent mesurer jusqu'à 3 mètres de long, pourraient en effet disparaître, selon WWF, si les barrages venaient à les séparer de leurs frayères (lieu où les poissons déposent leurs oeufs) en divers endroits du fleuve qui traverse la Chine, le Laos, la Thaïlande et le Cambodge. Selon WWF, la construction d'un barrage dans la province de Sayabouly, dans le nord du Laos, un des onze barrages prévus sur le cours inférieur du Mékong, est "une menace à la survie" des poissons-chats dont le nombre a déjà diminué de 90% en vingt ans.
50 espèces menacées
L'organisation craint également que la construction de barrages sur le Mékong ne modifie de manière irréversible l'écosystème du fleuve et n'affecte la pêche, une activité cruciale pour les quelque 60 millions d'habitants de la région. L'organisation a averti qu'il y avait au moins 50 espèces migratoires de poissons dans le Mékong, qui représentent jusqu'à 70% des prises effectuées dans le fleuve et risquent d'être sérieusement affectées par la construction de barrages.
Le poisson-chat géant, que l'on estime être le troisième plus grand poisson au monde, quitte le Cambodge et remonte le Mékong pour frayer dans le nord de la Thaïlande ou au Laos. WWF craint que les barrages n'empêchent sa progression. Le poisson-chat géant "ne pourra tout simplement pas traverser une barrière de la taille d'un barrage pour atteindre ses frayères en amont", estime Roger Mollot, un biologiste de WWF au Laos. "Cela conduira à la disparition de cette espèce", ajoute-t-il.
Selon WWF, un quart des poissons géants de la planète vivent dans le Mékong, un fleuve long de quelque 4.800 km qui abrite également la raie pastenague dont le poids peut atteindre 600 kg. WWF a demandé un délai avant l'approbation de la construction des barrages sur le Mékong afin de poursuivre les études de leur éventuel impact sur l'écologie
source http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/07/28/97001-20100728FILWWW00251-chine-des-barrages-menacent-les-poissons.php
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Le fleuve Mékong toujours riche en espèces non identifiées
BANGKOK — Le fleuve Mékong reste un réservoir de nouvelles espèces animales et végétales, comme en témoigne près de 150 découvertes en 2009, dont un poisson denté et une grenouille qui chante comme un cricket, a indiqué mercredi le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Avec une rangée de canines sur chaque mâchoire, le "vairon dracula" de 1,7 centimètre de long en moyenne, quasiment translucide, est l'un des espèces les plus étranges découvertes en 2009 dans la région dite du Grand Mékong et qui traverse ou longe la province chinoise du Yunnan, la Birmanie, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande et le Vietnam.
Les chercheurs ignorent si cette espèce est issue d'un écosystème en Birmanie ou si elle prolifère dans toute la région.
Figurent aussi, parmi les 145 espèces nouvellement répertoriées, un oiseau chauve, le seul connu en Asie à ce jour, et un "poisson-aspirateur", capable d'utiliser son corps pour se coller aux rochers et remonter un cours d'eau, selon les experts du WWF.
L'organisation fait aussi état de plantes nouvelles, dont la Nepenthes bokorensis, découverte dans le sud du Cambodge, qui peut mesurer jusqu'à sept mètres de long et se nourrit d'insectes.
"Le taux de découvertes dans le Mékong est quasiment sans égal dans le monde", a indiqué le conservateur régional du WWF, Stuart Chapman, attribuant cette richesse à "l'immense diversité géographique et climatique dans la région, de la haute altitude à la dense forêt tropicale en passant par des eaux douces parmi les plus riches du monde".
"La région est sans aucun doute l'une des plus riches en terme de biodiversité mais aussi l'une des plus menacées", a-t-il précisé.
La région du Grand Mékong abrite aussi des espèces en grand danger, telles que l'éléphant d'Asie, le dauphin du Mékong et le poisson-chat géant, qui est menacé d'extinction par les différents projets de barrage sur ce fleuve, le plus long d'Asie du sud-est.
source AFP
Avec une rangée de canines sur chaque mâchoire, le "vairon dracula" de 1,7 centimètre de long en moyenne, quasiment translucide, est l'un des espèces les plus étranges découvertes en 2009 dans la région dite du Grand Mékong et qui traverse ou longe la province chinoise du Yunnan, la Birmanie, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande et le Vietnam.
Les chercheurs ignorent si cette espèce est issue d'un écosystème en Birmanie ou si elle prolifère dans toute la région.
Figurent aussi, parmi les 145 espèces nouvellement répertoriées, un oiseau chauve, le seul connu en Asie à ce jour, et un "poisson-aspirateur", capable d'utiliser son corps pour se coller aux rochers et remonter un cours d'eau, selon les experts du WWF.
L'organisation fait aussi état de plantes nouvelles, dont la Nepenthes bokorensis, découverte dans le sud du Cambodge, qui peut mesurer jusqu'à sept mètres de long et se nourrit d'insectes.
"Le taux de découvertes dans le Mékong est quasiment sans égal dans le monde", a indiqué le conservateur régional du WWF, Stuart Chapman, attribuant cette richesse à "l'immense diversité géographique et climatique dans la région, de la haute altitude à la dense forêt tropicale en passant par des eaux douces parmi les plus riches du monde".
"La région est sans aucun doute l'une des plus riches en terme de biodiversité mais aussi l'une des plus menacées", a-t-il précisé.
La région du Grand Mékong abrite aussi des espèces en grand danger, telles que l'éléphant d'Asie, le dauphin du Mékong et le poisson-chat géant, qui est menacé d'extinction par les différents projets de barrage sur ce fleuve, le plus long d'Asie du sud-est.
source AFP
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Vietnam - Agriculture : vers un développement durable du delta du Mékong
Le delta du Mékong est la première région de production agricole du Vietnam que ce soit pour le riz, les fruits ou les produits aquatiques. Ses potentiels demeurent cependant insuffisamment exploités. Que doit faire le secteur agricole de la région pour se développer durablement ?
Le delta du Mékong couvre une superficie de quatre millions d'hectares dont 3,2 millions de terres agricoles, représentant 12% du total national. Outre une terre fertile, les conditions climatiques qui règnent dans cette région sont favorables pour la riziculture comme la fruiticulture. Il possède par ailleurs un réseau routier et fluvial développé, ce qui en fait également une zone de commerce.
Chaque année, le delta du Mékong réalise la moitié de la production vivrière du pays et est à l'origine de plus de 90% des exportations de riz du pays, pour un chiffre d'affaires de 1,5-2 milliards de dollars. Il représente 70% de la production aquatique et 80% de leurs exportations. Il fournit de même une grande quantité de fruits, de légumes et de viande pour le marché domestique comme ceux de l'étranger.
Dans la production agricole, la riziculture est de première importance. Dans la province de Long An, la superficie qui lui est consacrée a atteint 471.000 ha cette année avec un rendement de 5 tonnes par hectare et une production de plus de 2,3 millions de tonnes. D'autres plantes comme la canne à sucre, les cacahouètes, les légumes... sont cultivées dans des zones spécifiques. La canne à sucre représente 13.000 ha avec un rendement annuel de 900.000 tonnes ; les citrons, 100.000 tonnes ; les fruits du dragon, 40.000 tonnes.
À Tiên Giang, la riziculture occupe 230.000-235.000 ha, mais la province cultive aussi d'autres plantes. La fruiticulture est passée de 24.500 ha en 1990 à 70.000 ha en 2010 avec un rendement d'un million de tonnes.
Pourtant, le revenu de la population locale demeure faible, les ressources humaines ne sont pas qualifiées, ce qui freine le développement du secteur agricole régional.
Raisons
Le delta du Mékong exploite ses potentiels sans suffisamment investir dans le développement de ses infrastructures de communication. La plupart des produits qu'il exporte sont bruts. Ses ressources aquatiques risquent de s'épuiser en raison de la montée du niveau de la mer. Les crues, sécheresses et inondations résultant du changement climatique ont également d'importantes conséquences sur la production agricole.
Selon l'Institut des sciences hydrauliques du Sud, les eaux de la mer Orientale ont progressé de 70m à l'intérieur des terres du delta, ce qui a pour effet de les saliniser un peu plus. À Kiên Giang, Hâu Giang, Cà Mau, Soc Trang, Trà Vinh et Tiên Giang, la salinité de l'eau atteint désormais plus de 4‰ alors que le riz ne peut supporter qu'un taux de 2‰. Si, comme les prévisions l'indiquent, la mer gagne encore un kilomètre d'ici 2100, 31% de la surface agricole et aquicole seront inexploitables.
Le delta du Mékong applique de nouvelles technologies dans la production pour augmenter la valeur ajoutée et la compétitivité des produits. Seuls 25% des agriculteurs régionaux peuvent accéder aux informations du marché. La région manque d'usines de transformation et compte seulement sept grands acheteurs et transformateurs de fruits et de légumes.
Que doit faire le secteur agricole régional pour pouvoir se développer durablement ?
Solutions
Depuis quelques années, l'État préconise de privilégier la formation des ressources humaines dans le secteur agricole. Le gouvernement a décidé de fonder la Région économique de pointe du delta du Mékong et veut en faire le centre de production rizicole, d'élevage, de pisciculture et de transformation aquatique le plus important du pays.
Cette région jouera un rôle important dans le transfert des technologies, la fourniture des variétés et des services techniques, dans la transformation et l'exportation des produits agricoles. Le gouvernement a mis en œuvre des programmes d'investissement pour développer les infrastructures de communication. Exemples avec l'inauguration du pont Cân Tho ou les projets de construction des ponts Vàm Công et Cao Lanh, de l'autoroute Hô Chi Minh-Ville-Trung Luong-Cân Tho, la restauration de l'axe Hô Chi Minh-Ville-My Tho, le reclassement des aéroports Cà Mau et Phu Quôc, etc.
Selon le ministère des Transports et des Communications, le secteur mettra en œuvre des projets comme le canal Cho Gao (28 km) traversant Tiên Giang, l'axe routier Hàm Luông (18 km) qui traversera Bên Tre, la ligne fluviale Bac Liêu-Cà Mau (72 km), etc., lesquels permettront d'exploiter pleinement les potentialités régionales. Pour développer durablement le secteur agricole, les localités doivent coopérer dans la gestion, la planification et la consommation des produits ainsi que dans la protection de la biodiversité et de l'environnement.
Le directeur adjoint du Service de l'agriculture et du développement rural de Soc Trang, Hô Quang Cua, informe : "Le modèle de culture rizicole appliqué sur les étendues d'élevage de crevettes dans les districts de My Xuân et de Vinh Châu permettra de tirer davantage profit des ressources tout en préservant l'environnement". Pour sa part, le Dr Dang Kim Son, chef de l'Institut des politiques stratégiques et du développement agricole, estime que le développement de l'agriculture du delta du Mékong passe obligatoirement par la mise en œuvre d'une planification globale et de mécanismes spécifiques pour toute la région.
Il faut investir dans la construction de canalisations et de digues pour éviter la pénétration de l'eau salée dans les terres. Il faut aussi déployer des politiques de développement durable en se focalisant d'abord sur la coopération entre les gestionnaires, les entrepreneurs, les scientifiques et les agriculteurs. L'élaboration d'une planification au service du développement agricole durable, du développement de l'industrie de transformation et des infrastructures pour augmenter la valeur ajoutée des produits se pose également comme un impératif.
Selon le Dr Vo Tong Xuân, les entreprises doivent chercher de nouveaux marchés, commander des matières premières, prendre en compte le temps de délivrance des produits, la quantité à disposition, etc. L'État doit assister les agriculteurs dans la fabrication de produits de qualité à prix raisonnable et les entreprises à construire leur label commercial et à chercher de nouveaux débouchés.
Ces dernières années, le modèle de coopération entre les gestionnaires, les entrepreneurs, les scientifiques et les agriculteurs a bien fonctionné. La compagnie ADC (Hô Chi Minh-Ville) a octroyé des capitaux à la coopérative My Thành, Cai Lây, province de Tiên Giang, pour construire un modèle de production rizicole répondant aux normes Global GAP.
Ce modèle a également porté ses fruits dans l'élevage des pangasius. Les entreprises de transformation ne sont pas donc inquiètes d'un éventuel manque de matières premières.
Le ministère des Finances a soumis au gouvernement le projet d'assurance agricole période 2010-2012. S'il est mis en œuvre, les agriculteurs du pays et plus particulièrement du delta du Mékong n'auront plus à s'inquiéter des dégâts causés par les calamités naturelles et autres épidémies qui peuvent leur faire tout perdre.
Le delta du Mékong dispose d'atouts dans le secteur agricole mais ne les exploite pas encore pleinement. Pour développer de façon durable le secteur, il faut absolument définir une stratégie de planification globale durable.
source http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?page=newsdetail&newsid=68081
Le delta du Mékong couvre une superficie de quatre millions d'hectares dont 3,2 millions de terres agricoles, représentant 12% du total national. Outre une terre fertile, les conditions climatiques qui règnent dans cette région sont favorables pour la riziculture comme la fruiticulture. Il possède par ailleurs un réseau routier et fluvial développé, ce qui en fait également une zone de commerce.
Chaque année, le delta du Mékong réalise la moitié de la production vivrière du pays et est à l'origine de plus de 90% des exportations de riz du pays, pour un chiffre d'affaires de 1,5-2 milliards de dollars. Il représente 70% de la production aquatique et 80% de leurs exportations. Il fournit de même une grande quantité de fruits, de légumes et de viande pour le marché domestique comme ceux de l'étranger.
Dans la production agricole, la riziculture est de première importance. Dans la province de Long An, la superficie qui lui est consacrée a atteint 471.000 ha cette année avec un rendement de 5 tonnes par hectare et une production de plus de 2,3 millions de tonnes. D'autres plantes comme la canne à sucre, les cacahouètes, les légumes... sont cultivées dans des zones spécifiques. La canne à sucre représente 13.000 ha avec un rendement annuel de 900.000 tonnes ; les citrons, 100.000 tonnes ; les fruits du dragon, 40.000 tonnes.
À Tiên Giang, la riziculture occupe 230.000-235.000 ha, mais la province cultive aussi d'autres plantes. La fruiticulture est passée de 24.500 ha en 1990 à 70.000 ha en 2010 avec un rendement d'un million de tonnes.
Pourtant, le revenu de la population locale demeure faible, les ressources humaines ne sont pas qualifiées, ce qui freine le développement du secteur agricole régional.
Raisons
Le delta du Mékong exploite ses potentiels sans suffisamment investir dans le développement de ses infrastructures de communication. La plupart des produits qu'il exporte sont bruts. Ses ressources aquatiques risquent de s'épuiser en raison de la montée du niveau de la mer. Les crues, sécheresses et inondations résultant du changement climatique ont également d'importantes conséquences sur la production agricole.
Selon l'Institut des sciences hydrauliques du Sud, les eaux de la mer Orientale ont progressé de 70m à l'intérieur des terres du delta, ce qui a pour effet de les saliniser un peu plus. À Kiên Giang, Hâu Giang, Cà Mau, Soc Trang, Trà Vinh et Tiên Giang, la salinité de l'eau atteint désormais plus de 4‰ alors que le riz ne peut supporter qu'un taux de 2‰. Si, comme les prévisions l'indiquent, la mer gagne encore un kilomètre d'ici 2100, 31% de la surface agricole et aquicole seront inexploitables.
Le delta du Mékong applique de nouvelles technologies dans la production pour augmenter la valeur ajoutée et la compétitivité des produits. Seuls 25% des agriculteurs régionaux peuvent accéder aux informations du marché. La région manque d'usines de transformation et compte seulement sept grands acheteurs et transformateurs de fruits et de légumes.
Que doit faire le secteur agricole régional pour pouvoir se développer durablement ?
Solutions
Depuis quelques années, l'État préconise de privilégier la formation des ressources humaines dans le secteur agricole. Le gouvernement a décidé de fonder la Région économique de pointe du delta du Mékong et veut en faire le centre de production rizicole, d'élevage, de pisciculture et de transformation aquatique le plus important du pays.
Cette région jouera un rôle important dans le transfert des technologies, la fourniture des variétés et des services techniques, dans la transformation et l'exportation des produits agricoles. Le gouvernement a mis en œuvre des programmes d'investissement pour développer les infrastructures de communication. Exemples avec l'inauguration du pont Cân Tho ou les projets de construction des ponts Vàm Công et Cao Lanh, de l'autoroute Hô Chi Minh-Ville-Trung Luong-Cân Tho, la restauration de l'axe Hô Chi Minh-Ville-My Tho, le reclassement des aéroports Cà Mau et Phu Quôc, etc.
Selon le ministère des Transports et des Communications, le secteur mettra en œuvre des projets comme le canal Cho Gao (28 km) traversant Tiên Giang, l'axe routier Hàm Luông (18 km) qui traversera Bên Tre, la ligne fluviale Bac Liêu-Cà Mau (72 km), etc., lesquels permettront d'exploiter pleinement les potentialités régionales. Pour développer durablement le secteur agricole, les localités doivent coopérer dans la gestion, la planification et la consommation des produits ainsi que dans la protection de la biodiversité et de l'environnement.
Le directeur adjoint du Service de l'agriculture et du développement rural de Soc Trang, Hô Quang Cua, informe : "Le modèle de culture rizicole appliqué sur les étendues d'élevage de crevettes dans les districts de My Xuân et de Vinh Châu permettra de tirer davantage profit des ressources tout en préservant l'environnement". Pour sa part, le Dr Dang Kim Son, chef de l'Institut des politiques stratégiques et du développement agricole, estime que le développement de l'agriculture du delta du Mékong passe obligatoirement par la mise en œuvre d'une planification globale et de mécanismes spécifiques pour toute la région.
Il faut investir dans la construction de canalisations et de digues pour éviter la pénétration de l'eau salée dans les terres. Il faut aussi déployer des politiques de développement durable en se focalisant d'abord sur la coopération entre les gestionnaires, les entrepreneurs, les scientifiques et les agriculteurs. L'élaboration d'une planification au service du développement agricole durable, du développement de l'industrie de transformation et des infrastructures pour augmenter la valeur ajoutée des produits se pose également comme un impératif.
Selon le Dr Vo Tong Xuân, les entreprises doivent chercher de nouveaux marchés, commander des matières premières, prendre en compte le temps de délivrance des produits, la quantité à disposition, etc. L'État doit assister les agriculteurs dans la fabrication de produits de qualité à prix raisonnable et les entreprises à construire leur label commercial et à chercher de nouveaux débouchés.
Ces dernières années, le modèle de coopération entre les gestionnaires, les entrepreneurs, les scientifiques et les agriculteurs a bien fonctionné. La compagnie ADC (Hô Chi Minh-Ville) a octroyé des capitaux à la coopérative My Thành, Cai Lây, province de Tiên Giang, pour construire un modèle de production rizicole répondant aux normes Global GAP.
Ce modèle a également porté ses fruits dans l'élevage des pangasius. Les entreprises de transformation ne sont pas donc inquiètes d'un éventuel manque de matières premières.
Le ministère des Finances a soumis au gouvernement le projet d'assurance agricole période 2010-2012. S'il est mis en œuvre, les agriculteurs du pays et plus particulièrement du delta du Mékong n'auront plus à s'inquiéter des dégâts causés par les calamités naturelles et autres épidémies qui peuvent leur faire tout perdre.
Le delta du Mékong dispose d'atouts dans le secteur agricole mais ne les exploite pas encore pleinement. Pour développer de façon durable le secteur, il faut absolument définir une stratégie de planification globale durable.
source http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?page=newsdetail&newsid=68081
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Projet de barrage controversé sur le Mékong : le Laos sous pression
BANGKOK - Le Vietnam, le Cambodge et la Thaïlande ont tenté mardi de persuader le Laos de reporter la construction d'un barrage sur le Mékong, dont l'impact sur l'environnement suscite de profondes inquiétudes.
Les quatre membres de la Commission régionale du fleuve Mékong (MRC) étaient réunis à Vientiane pour décider d'apporter leur soutien ou non leur à la construction de la centrale hydroélectrique de Xayaburi, dans le nord du Laos.
Hanoï, Phnom Penh et Bangkok ont montré du doigt des études d'impact environnemental insuffisantes, selon un communiqué de la MRC.
Le Vietnam a en particulier exprimé ses "profondes et graves inquiétudes" et appelé à un report de tous les projets de construction de barrages sur le bras principal du Mékong pendant au moins dix ans.
Le cas de ce barrage de 3,8 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) et d'une capacité de 1.260 mégawatts, premier d'une série de onze ouvrages sur le bassin inférieur du fleuve, devrait maintenant être examiné au niveau ministériel.
Laos, Thaïlande, Vietnam et Cambodge se sont mis d'accord pour travailler ensemble à la gestion du fleuve au sein de la MRC créée en 1995.
Mais la décision finale revient à Vientiane, qui semble déterminé à poursuivre ce projet soutenu financièrement par la Thaïlande qui s'est engagée à acheter l'électricité produite.
"Nous comprenons les inquiétudes des pays voisins. Nous poursuivrons nos efforts pour les convaincre et leur faire comprendre pourquoi le Laos a besoin de ce barrage", a déclaré au téléphone à l'AFP Daovong Phonekeo, directeur général adjoint du Département d'électricité du Laos.
Ce petit pays, un des plus pauvres de la planète, compte notamment sur l'hydroélectricité pour atteindre son objectif de croissance économique annuelle d'au moins 8% ces cinq prochaines années.
Avant même la réunion, la presse officielle a souligné que le Laos avait "tous les droits" de décider seul.
"Les promoteurs du projet ont commencé à construire les routes vers le site" et "s'attendent à ce que la construction de la centrale hydroélectrique de Xayaburi Mékong commence dans un avenir proche et dure huit ans", a écrit le Vientiane Times mardi.
Une étude demandée par la MRC avait suggéré en octobre la suspension pour dix ans de la construction des barrages, le temps d'étudier les risques encourus par l'écosystème et les populations riveraines du fleuve.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a, quant à lui, mis en garde contre le risque que les barrages conduisent à l'extinction du poisson-chat géant du Mékong, un des plus grands poissons d'eau douce.
Le Mékong prend sa source en Chine, traverse le Laos, lui sert de frontière avec la Birmanie et la Thaïlande, avant de poursuivre son cours au Cambodge et de former un delta dans le sud du Vietnam.
Selon la MRC, plus de 60 millions de personnes dans les quatre pays membres dépendent du fleuve pour leur transport, leur alimentation et leurs activités économiques.
source http://www.romandie.com/ats/news/110419114730.lcxuu0t9.asp
Les quatre membres de la Commission régionale du fleuve Mékong (MRC) étaient réunis à Vientiane pour décider d'apporter leur soutien ou non leur à la construction de la centrale hydroélectrique de Xayaburi, dans le nord du Laos.
Hanoï, Phnom Penh et Bangkok ont montré du doigt des études d'impact environnemental insuffisantes, selon un communiqué de la MRC.
Le Vietnam a en particulier exprimé ses "profondes et graves inquiétudes" et appelé à un report de tous les projets de construction de barrages sur le bras principal du Mékong pendant au moins dix ans.
Le cas de ce barrage de 3,8 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) et d'une capacité de 1.260 mégawatts, premier d'une série de onze ouvrages sur le bassin inférieur du fleuve, devrait maintenant être examiné au niveau ministériel.
Laos, Thaïlande, Vietnam et Cambodge se sont mis d'accord pour travailler ensemble à la gestion du fleuve au sein de la MRC créée en 1995.
Mais la décision finale revient à Vientiane, qui semble déterminé à poursuivre ce projet soutenu financièrement par la Thaïlande qui s'est engagée à acheter l'électricité produite.
"Nous comprenons les inquiétudes des pays voisins. Nous poursuivrons nos efforts pour les convaincre et leur faire comprendre pourquoi le Laos a besoin de ce barrage", a déclaré au téléphone à l'AFP Daovong Phonekeo, directeur général adjoint du Département d'électricité du Laos.
Ce petit pays, un des plus pauvres de la planète, compte notamment sur l'hydroélectricité pour atteindre son objectif de croissance économique annuelle d'au moins 8% ces cinq prochaines années.
Avant même la réunion, la presse officielle a souligné que le Laos avait "tous les droits" de décider seul.
"Les promoteurs du projet ont commencé à construire les routes vers le site" et "s'attendent à ce que la construction de la centrale hydroélectrique de Xayaburi Mékong commence dans un avenir proche et dure huit ans", a écrit le Vientiane Times mardi.
Une étude demandée par la MRC avait suggéré en octobre la suspension pour dix ans de la construction des barrages, le temps d'étudier les risques encourus par l'écosystème et les populations riveraines du fleuve.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a, quant à lui, mis en garde contre le risque que les barrages conduisent à l'extinction du poisson-chat géant du Mékong, un des plus grands poissons d'eau douce.
Le Mékong prend sa source en Chine, traverse le Laos, lui sert de frontière avec la Birmanie et la Thaïlande, avant de poursuivre son cours au Cambodge et de former un delta dans le sud du Vietnam.
Selon la MRC, plus de 60 millions de personnes dans les quatre pays membres dépendent du fleuve pour leur transport, leur alimentation et leurs activités économiques.
source http://www.romandie.com/ats/news/110419114730.lcxuu0t9.asp
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Les dauphins du Mékong en voie de disparition ?
Le WWF appelle à réglementer l’utilisation des filets de pêche sur le Mékong pour sauver les dauphins Irrawaddy.
La population de dauphins dans le Mékong atteint aujourd’hui des niveaux alarmants. Selon une étude du WWF publiée hier, il ne resterait plus aujourd’hui que 85 spécimens répartis sur une portion de 190 kilomètres entre Kratie (Cambodge) et les chutes de Koné (Laos). « Cette faible population est en danger du fait même de sa petite taille. En ajoutant la pression liée à leur enchevêtrement dans les filets et la mortalité élevée des petits, nous sommes vraiment inquiets pour l’avenir des dauphins », a expliqué le Docteur Li Lifeng, responsable du programme eau douce du WWF. Des allégations que Touch Seang Tana, président de la commission cambodgienne de conservation des dauphins du Mékong et du développement de l’écotourisme, a cependant rejetées en bloc. « Le WWF ne conduit pas de recherches scientifiques correctes. Je ne sais pas quel type de méthodologie ils utilisent (…). L’an dernier, nous avons comptabilisé 12 naissances », a-t-il indiqué. Selon ses dires, la population de dauphins Irrawaddy augmenterait donc progressivement pour compter aujourd’hui entre 155 et 175 individus, soit environ deux fois plus que les estimations de l’ONG.
Il est donc actuellement impossible de connaître le nombre exacts de dauphins établis dans le Mékong. Nul n’objectera en revanche qu’il s’agit d’une espèce en danger, les Orcaella brevirostris de leur nom scientifique figurant sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) depuis 2008. « Des sondages récents indiquent une baisse spectaculaire dans le Mékong, dans le Mahakam (Indonésie) et dans l’Ayeyarwady (Birmanie). Chacune de ces trois sous-populations ont été classées comme étant en danger critique dans la Liste rouge de 2004, parce que moins de cinquante individus étaient suffisamment matures pour se reproduire », a également précisé l’organisation, qui a réalisé des projections inquiétantes puisque faisant état d’une diminution constante de la population. De quoi prendre rapidement les dispositions appropriées pour tenter d’endiguer ce phénomène.
Prenant en compte l’intérêt culturel et financier des Cambodgiens pour cette espèce, le WWF a appelé Pnom Penh à définir un nouveau cadre juridique pour protéger l’espèce et déterminer des zones de conservation. De même, l’association prône des mesures pour interdire certains types de filets de pêche si nécessaire. Selon le Docteur Li Lifeng, « la meilleure chance de sauver cette espèce iconique de l’extinction dans le Fleuve Mékong est de mettre en œuvre une action de conservation commune ». C’est pourquoi « le WWF s’est engagé à travailler avec l’Administration des pêches, la Commission des dauphins et les communautés installées le long du fleuve Mekong pour enrayer le déclin de cette espèce et assurer sa survie ». Il ne pouvait certes pas prétendre y arriver seul.
source http://www.zegreenweb.com/sinformer/nature-voyage/les-dauphins-du-mekong-en-voie-de-disparition,33738
La population de dauphins dans le Mékong atteint aujourd’hui des niveaux alarmants. Selon une étude du WWF publiée hier, il ne resterait plus aujourd’hui que 85 spécimens répartis sur une portion de 190 kilomètres entre Kratie (Cambodge) et les chutes de Koné (Laos). « Cette faible population est en danger du fait même de sa petite taille. En ajoutant la pression liée à leur enchevêtrement dans les filets et la mortalité élevée des petits, nous sommes vraiment inquiets pour l’avenir des dauphins », a expliqué le Docteur Li Lifeng, responsable du programme eau douce du WWF. Des allégations que Touch Seang Tana, président de la commission cambodgienne de conservation des dauphins du Mékong et du développement de l’écotourisme, a cependant rejetées en bloc. « Le WWF ne conduit pas de recherches scientifiques correctes. Je ne sais pas quel type de méthodologie ils utilisent (…). L’an dernier, nous avons comptabilisé 12 naissances », a-t-il indiqué. Selon ses dires, la population de dauphins Irrawaddy augmenterait donc progressivement pour compter aujourd’hui entre 155 et 175 individus, soit environ deux fois plus que les estimations de l’ONG.
Il est donc actuellement impossible de connaître le nombre exacts de dauphins établis dans le Mékong. Nul n’objectera en revanche qu’il s’agit d’une espèce en danger, les Orcaella brevirostris de leur nom scientifique figurant sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) depuis 2008. « Des sondages récents indiquent une baisse spectaculaire dans le Mékong, dans le Mahakam (Indonésie) et dans l’Ayeyarwady (Birmanie). Chacune de ces trois sous-populations ont été classées comme étant en danger critique dans la Liste rouge de 2004, parce que moins de cinquante individus étaient suffisamment matures pour se reproduire », a également précisé l’organisation, qui a réalisé des projections inquiétantes puisque faisant état d’une diminution constante de la population. De quoi prendre rapidement les dispositions appropriées pour tenter d’endiguer ce phénomène.
Prenant en compte l’intérêt culturel et financier des Cambodgiens pour cette espèce, le WWF a appelé Pnom Penh à définir un nouveau cadre juridique pour protéger l’espèce et déterminer des zones de conservation. De même, l’association prône des mesures pour interdire certains types de filets de pêche si nécessaire. Selon le Docteur Li Lifeng, « la meilleure chance de sauver cette espèce iconique de l’extinction dans le Fleuve Mékong est de mettre en œuvre une action de conservation commune ». C’est pourquoi « le WWF s’est engagé à travailler avec l’Administration des pêches, la Commission des dauphins et les communautés installées le long du fleuve Mekong pour enrayer le déclin de cette espèce et assurer sa survie ». Il ne pouvait certes pas prétendre y arriver seul.
source http://www.zegreenweb.com/sinformer/nature-voyage/les-dauphins-du-mekong-en-voie-de-disparition,33738
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Delta du Mékong : les crues ou l'expression du yin et du yang
Après plusieurs années marquées par de faibles crues et l'absence d'inondations, les localités du delta du Mékong voient cette année leur retour. Ces montées saisonnières, vitales pour la région, sont à la fois attendues et redoutées des habitants locaux.
Cette année, les crues du delta du Mékong sont plutôt fortes. Une nouvelle très bien accueillie par les agriculteurs. Région basse et affectée par l'infiltration de l'eau salée, les champs du delta du Mékong sont en proie à une multitude de fléaux agricoles : rats, mollusques, insectes. Les crues qui submergent les champs durant quelques mois contribuent à les éradiquer. "Les crues abondantes aident les agriculteurs à nettoyer leurs champs, en anéantissant les mauvaises herbes et en lavant les sols de l'alun et du sel qu'ils contiennent. Cela leur permet d'économiser des frais pour l'achat d'engrais, de produits phytosanitaires, mais aussi des journées de travail", a estimé Dô Van Hùng, chef adjoint du Service de l'agriculture et du développement rural de la province d'An Giang.
L'arrivée des crues permet aussi la création de nombreux emplois pour les habitants locaux. La rivière Long Tiên, un des bras du Mékong, traverse le district d'An Phu. "Chaque jour, je capture une centaine de kilos de poissons, parfois même 400-500 kilos. Cela me rapporte plus de 600.000 dôngs/jour", raconte tout sourire M. Hai, un habitant du cru. Partout, à midi, on assiste dans les villages à la vente des produits spécifiques de la saison des crues, notamment les coquillages. Et c'est la même chose à Hông Luu, Tam Nông (province de Dông Thap) et Tân Hung (Long An).
Outre la création d'emplois pour la population locale, les crues amènent avec elles chaque année une grande quantité d'alluvions qui fertilisent les champs. C'est pourquoi, la campagne rizicole qui suit les crues, notamment importantes, offre souvent un rendement plus élevé (10 tonnes/ha) qu'à l'ordinaire. "À plusieurs endroits du delta, les habitants locaux ont construit des diguettes pour se prémunir des dégâts des crues tout en permettant aux alluvions de pénétrer les terres", selon Dô Van Hùng.
Un phénomène également redouté
Selon le rapport du Comité de prévention et de lutte contre les inondations et typhons du district de Tân Hung (province de Long An), la survenue des crues a causé depuis deux mois la destruction partielle ou totale de 28 maisons. Un pont et une école ont aussi été endommagés. "Cette année, nous continuons de faire face à un phénomène connu mais qui va en grandissant : l'affaissement des rives le long des fleuves, des arroyos", a fait savoir Dô Van Hùng. Selon une enquête réalisée dans la province de Dông Thap, ce phénomène a été constaté à 20 reprises en un peu plus d'un mois. Depuis le 28 août, près de 130 foyers situés dans des zones exposées ont été déplacés.
Afin de se prémunir des effets parfois dévastateurs de ces crues saisonnières, la province de Dông Thap a investi cette année plus de 200 milliards de dôngs dans la construction et la consolidation des digues, ainsi que dans le système de pompage pour évacuer les eaux afin de protéger les champs. D'après Nguyên Van Mân, chef du bureau de l'agriculture du district de Hông Ngu, sa localité a, et ce pour la première fois, semé sur plus de 4.000 ha du riz pour une 3e récolte. En conséquence, elle accorde la priorité à la réfection des digues anti-crues de 5m de haut et plus. Et à ce jour, ces terres cultivées sont à l'abri, à condition de ne pas baisser la garde. Il faut donc exercer une surveillance permanente, 24 heures sur 24, pour parer à toute éventualité. Par précaution, près de 800 foyers de quatre villages ont été évacués des zones présentant un haut risque d'affaissement.
Le district d'An Phu (province d'An Giang) accorde la priorité à la sécurité alimentaire, ainsi qu'à la garantie de la vie et des biens des habitants, notamment des enfants, pendant la période des crues. Selon Dô Vu Hùng, chef adjoint du Service provincial de l'agriculture et du développement rural, An Giang a établi une mission d'inspection des digues cruciales (Vinh Binh, Vinh An, An Hoà). Par ailleurs, le système de pompage visant à évacuer les eaux résiduelles est toujours en place et opérationnel
http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?page=newsdetail&newsid=75910
Delta du Mékong : comment la fruiticulture s'adapte au changement climatique
Dans le delta du Mékong où se concentrent de grands vergers, le réchauffement climatique fait déjà sentir ses effets. Le problème se pose de protéger la fruiticulture contre la sécheresse et l'envahissement progressif des terres par l'eau salée.
Le journal Sài Gon Giai Phong (Saigon libéré) a interviewé le maître de conférences-Docteur Nguyên Minh Châu, directeur de l'Institut de recherche sur les cultures fruitières pour le Sud Vietnam (SOFRI).
* Actuellement, l'eau salée remonte le Tiên et le Hâu (deux bras du Mékong) et la sécheresse menace plusieurs provinces et villes du delta du Mékong. La situation est-elle préoccupante ?
Les arbres fruitiers sont réellement très sensibles à l'eau salée ainsi qu'aux crues, même non salées... Ainsi, ces derniers temps, la province de Bên Tre a vu des milliers d'hectares de ses arbres fruitiers mourir, ou leur rendement nettement diminuer. Et plusieurs autres zones de culture sont directement menacées dans les provinces de Dông Thap, Tiên Giang et Vinh Long. L'enjeu est important car la fruiticulture, avec la riziculture et l'aquaculture, sont les trois productions agricoles majeures du delta du Mékong, et nous sommes inquiets de l'évolution du changement climatique dans cette région.
* Quelles sont les mesures définies par le SOFRI pour protéger ce secteur ?
Nous avons commencé à étudier des mesures il y a dix ans déjà, anticipant les conséquences du changement climatique, mais en trouver de faisables à l'échelle d'une région entière ne va pas de soi. Ainsi, par exemple, on peut envisager de construire des digues mais, au-delà d'un coût important, une telle mesure ne permettra pas de faire face à une salinisation des eaux et des sols à grande échelle. Nous avons donc abordé le problème sous un autre angle, c'est de créer des variétés d'arbres fruitiers plus résistantes au sel, à la sécheresse ou encore aux aluns de potassium, mesure nettement plus faisable à tous points de vue. Le SOFRI a donc menés deux projets scientifiques in situ, pour aboutir à six variétés, dont deux de manguier et de pamplemoussier. La culture de quatre variétés de fruits à quartier est actuellement expérimentée dans les provinces d'An Giang, de Tiên Giang et de Bà Ria-Vung Tàu.
* Que faut-il envisager pour assurer pour un développement durable de la fruiticulture dans cette région ?
En dehors de ce qui précède, beaucoup de choses sachant que le Vietnam n'est toujours pas un grand exportateur de fruits. Plusieurs raisons à cet état de fait alors que nous possédons de grands potentiels en terme de fruiticulture. Globalement, la chaîne n'est pas rationnelle ni optimisée. Les cultures ne sont pas régulières et la qualité des fruits est très variable de récolte en récolte. Les pertes après récolte sont considérables, de l'ordre de 20 à 25%, ce en raison de manque de moyens ou de connaissance des cultivateurs mais aussi d'une mauvaise coordination entre ceux-ci et les entreprises de transformation qui, à terme, vont permettre d'exporter.
Il faut donc réorganiser l'ensemble de ce secteur de production...
La priorité va d'abord à une plus grande qualité et une qualité stable.
Pour ce, des régions spécialisées doivent être créées avec, selon les caractéristiques de chaque province, d'une à trois variétés adéquates. La production devra répondre à des normes de bonne pratique agricole telles que VietGAP ou Global GAP, mais aussi tout le reste de la chaîne prévision des exportation sur les marchés ayant une réglementation stricte. Et cela suppose aussi que les acteurs de l'ensemble de cette chaîne travaillent davantage ensemble...
La première difficulté cependant, c'est le financement de ce secteur, producteurs et transformateurs n'ayant que peu de capacités de financement. Un moyen de pallier à cette situation serait que tous les comités populaires interviennent dans la mobilisation des capitaux nécessaires auprès de tous investisseurs ou autres bailleurs de fonds. Une bonne nouvelle sur ce point, c'est que la Banque mondiale (BM) étudie actuellement le projet de renforcement de la compétitivité du secteur agricole vietnamien, et a déjà agréé la sélection de plusieurs espèces, manguier, longanier, ramboutanier et pamplemoussier pour développer une culture industrielle au sein du delta du Mékong. Une fois ce projet définitivement adopté, la BM accordera une aide non remboursable représentant 40% de la totalité du budget de ce dernier.
Le Docteur Nguyên Minh Châu fait remarquer que "la qualité de plusieurs fruits du delta du Mékong est supérieure que leurs concurrents d'autres pays de la région, ainsi de la mangue Hoa Lôc, de la pomme étoilée Lo Rèn, ou de la sapotille Mac Bac". Et depuis quelques années, plusieurs variétés de fruits vietnamiens ont été certifiées VietGAP ou Global GAP, ce qui d'ailleurs a permis une appréciable croissance des exportations, lesquelles devraient être de 500 à 510 millions de dollars cette année. Autre point, la fruiticulture vietnamienne accède désormais à plusieurs marchés exigeants, notamment avec le ramboutan, le longane et le fruit du dragon, tels que les États-Unis et le Japon.
http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?page=newsdetail&newsid=75958
Cette année, les crues du delta du Mékong sont plutôt fortes. Une nouvelle très bien accueillie par les agriculteurs. Région basse et affectée par l'infiltration de l'eau salée, les champs du delta du Mékong sont en proie à une multitude de fléaux agricoles : rats, mollusques, insectes. Les crues qui submergent les champs durant quelques mois contribuent à les éradiquer. "Les crues abondantes aident les agriculteurs à nettoyer leurs champs, en anéantissant les mauvaises herbes et en lavant les sols de l'alun et du sel qu'ils contiennent. Cela leur permet d'économiser des frais pour l'achat d'engrais, de produits phytosanitaires, mais aussi des journées de travail", a estimé Dô Van Hùng, chef adjoint du Service de l'agriculture et du développement rural de la province d'An Giang.
L'arrivée des crues permet aussi la création de nombreux emplois pour les habitants locaux. La rivière Long Tiên, un des bras du Mékong, traverse le district d'An Phu. "Chaque jour, je capture une centaine de kilos de poissons, parfois même 400-500 kilos. Cela me rapporte plus de 600.000 dôngs/jour", raconte tout sourire M. Hai, un habitant du cru. Partout, à midi, on assiste dans les villages à la vente des produits spécifiques de la saison des crues, notamment les coquillages. Et c'est la même chose à Hông Luu, Tam Nông (province de Dông Thap) et Tân Hung (Long An).
Outre la création d'emplois pour la population locale, les crues amènent avec elles chaque année une grande quantité d'alluvions qui fertilisent les champs. C'est pourquoi, la campagne rizicole qui suit les crues, notamment importantes, offre souvent un rendement plus élevé (10 tonnes/ha) qu'à l'ordinaire. "À plusieurs endroits du delta, les habitants locaux ont construit des diguettes pour se prémunir des dégâts des crues tout en permettant aux alluvions de pénétrer les terres", selon Dô Van Hùng.
Un phénomène également redouté
Selon le rapport du Comité de prévention et de lutte contre les inondations et typhons du district de Tân Hung (province de Long An), la survenue des crues a causé depuis deux mois la destruction partielle ou totale de 28 maisons. Un pont et une école ont aussi été endommagés. "Cette année, nous continuons de faire face à un phénomène connu mais qui va en grandissant : l'affaissement des rives le long des fleuves, des arroyos", a fait savoir Dô Van Hùng. Selon une enquête réalisée dans la province de Dông Thap, ce phénomène a été constaté à 20 reprises en un peu plus d'un mois. Depuis le 28 août, près de 130 foyers situés dans des zones exposées ont été déplacés.
Afin de se prémunir des effets parfois dévastateurs de ces crues saisonnières, la province de Dông Thap a investi cette année plus de 200 milliards de dôngs dans la construction et la consolidation des digues, ainsi que dans le système de pompage pour évacuer les eaux afin de protéger les champs. D'après Nguyên Van Mân, chef du bureau de l'agriculture du district de Hông Ngu, sa localité a, et ce pour la première fois, semé sur plus de 4.000 ha du riz pour une 3e récolte. En conséquence, elle accorde la priorité à la réfection des digues anti-crues de 5m de haut et plus. Et à ce jour, ces terres cultivées sont à l'abri, à condition de ne pas baisser la garde. Il faut donc exercer une surveillance permanente, 24 heures sur 24, pour parer à toute éventualité. Par précaution, près de 800 foyers de quatre villages ont été évacués des zones présentant un haut risque d'affaissement.
Le district d'An Phu (province d'An Giang) accorde la priorité à la sécurité alimentaire, ainsi qu'à la garantie de la vie et des biens des habitants, notamment des enfants, pendant la période des crues. Selon Dô Vu Hùng, chef adjoint du Service provincial de l'agriculture et du développement rural, An Giang a établi une mission d'inspection des digues cruciales (Vinh Binh, Vinh An, An Hoà). Par ailleurs, le système de pompage visant à évacuer les eaux résiduelles est toujours en place et opérationnel
http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?page=newsdetail&newsid=75910
Delta du Mékong : comment la fruiticulture s'adapte au changement climatique
Dans le delta du Mékong où se concentrent de grands vergers, le réchauffement climatique fait déjà sentir ses effets. Le problème se pose de protéger la fruiticulture contre la sécheresse et l'envahissement progressif des terres par l'eau salée.
Le journal Sài Gon Giai Phong (Saigon libéré) a interviewé le maître de conférences-Docteur Nguyên Minh Châu, directeur de l'Institut de recherche sur les cultures fruitières pour le Sud Vietnam (SOFRI).
* Actuellement, l'eau salée remonte le Tiên et le Hâu (deux bras du Mékong) et la sécheresse menace plusieurs provinces et villes du delta du Mékong. La situation est-elle préoccupante ?
Les arbres fruitiers sont réellement très sensibles à l'eau salée ainsi qu'aux crues, même non salées... Ainsi, ces derniers temps, la province de Bên Tre a vu des milliers d'hectares de ses arbres fruitiers mourir, ou leur rendement nettement diminuer. Et plusieurs autres zones de culture sont directement menacées dans les provinces de Dông Thap, Tiên Giang et Vinh Long. L'enjeu est important car la fruiticulture, avec la riziculture et l'aquaculture, sont les trois productions agricoles majeures du delta du Mékong, et nous sommes inquiets de l'évolution du changement climatique dans cette région.
* Quelles sont les mesures définies par le SOFRI pour protéger ce secteur ?
Nous avons commencé à étudier des mesures il y a dix ans déjà, anticipant les conséquences du changement climatique, mais en trouver de faisables à l'échelle d'une région entière ne va pas de soi. Ainsi, par exemple, on peut envisager de construire des digues mais, au-delà d'un coût important, une telle mesure ne permettra pas de faire face à une salinisation des eaux et des sols à grande échelle. Nous avons donc abordé le problème sous un autre angle, c'est de créer des variétés d'arbres fruitiers plus résistantes au sel, à la sécheresse ou encore aux aluns de potassium, mesure nettement plus faisable à tous points de vue. Le SOFRI a donc menés deux projets scientifiques in situ, pour aboutir à six variétés, dont deux de manguier et de pamplemoussier. La culture de quatre variétés de fruits à quartier est actuellement expérimentée dans les provinces d'An Giang, de Tiên Giang et de Bà Ria-Vung Tàu.
* Que faut-il envisager pour assurer pour un développement durable de la fruiticulture dans cette région ?
En dehors de ce qui précède, beaucoup de choses sachant que le Vietnam n'est toujours pas un grand exportateur de fruits. Plusieurs raisons à cet état de fait alors que nous possédons de grands potentiels en terme de fruiticulture. Globalement, la chaîne n'est pas rationnelle ni optimisée. Les cultures ne sont pas régulières et la qualité des fruits est très variable de récolte en récolte. Les pertes après récolte sont considérables, de l'ordre de 20 à 25%, ce en raison de manque de moyens ou de connaissance des cultivateurs mais aussi d'une mauvaise coordination entre ceux-ci et les entreprises de transformation qui, à terme, vont permettre d'exporter.
Il faut donc réorganiser l'ensemble de ce secteur de production...
La priorité va d'abord à une plus grande qualité et une qualité stable.
Pour ce, des régions spécialisées doivent être créées avec, selon les caractéristiques de chaque province, d'une à trois variétés adéquates. La production devra répondre à des normes de bonne pratique agricole telles que VietGAP ou Global GAP, mais aussi tout le reste de la chaîne prévision des exportation sur les marchés ayant une réglementation stricte. Et cela suppose aussi que les acteurs de l'ensemble de cette chaîne travaillent davantage ensemble...
La première difficulté cependant, c'est le financement de ce secteur, producteurs et transformateurs n'ayant que peu de capacités de financement. Un moyen de pallier à cette situation serait que tous les comités populaires interviennent dans la mobilisation des capitaux nécessaires auprès de tous investisseurs ou autres bailleurs de fonds. Une bonne nouvelle sur ce point, c'est que la Banque mondiale (BM) étudie actuellement le projet de renforcement de la compétitivité du secteur agricole vietnamien, et a déjà agréé la sélection de plusieurs espèces, manguier, longanier, ramboutanier et pamplemoussier pour développer une culture industrielle au sein du delta du Mékong. Une fois ce projet définitivement adopté, la BM accordera une aide non remboursable représentant 40% de la totalité du budget de ce dernier.
Le Docteur Nguyên Minh Châu fait remarquer que "la qualité de plusieurs fruits du delta du Mékong est supérieure que leurs concurrents d'autres pays de la région, ainsi de la mangue Hoa Lôc, de la pomme étoilée Lo Rèn, ou de la sapotille Mac Bac". Et depuis quelques années, plusieurs variétés de fruits vietnamiens ont été certifiées VietGAP ou Global GAP, ce qui d'ailleurs a permis une appréciable croissance des exportations, lesquelles devraient être de 500 à 510 millions de dollars cette année. Autre point, la fruiticulture vietnamienne accède désormais à plusieurs marchés exigeants, notamment avec le ramboutan, le longane et le fruit du dragon, tels que les États-Unis et le Japon.
http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?page=newsdetail&newsid=75958
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Le Mékong menacé par les barrages
Le Mékong est l'un des derniers grands fleuves épargnés par le développement. Plus pour longtemps. Une dizaine de projets de barrages sont à l'étude, qui menacent la biodiversité et la vie de 70 millions de personnes. Au Laos, la résistance s'organise.
Dans la torpeur du petit matin, le Mékong coule avec majesté. Les femmes y lavent leur linge, les enfants s’amusent dans ses eaux saumâtres. Seules quelques pirogues équipées de moteur hors-bord perturbent ce calme d’un autre âge. Pourtant, quelques kilomètres en amont, les couteaux sont tirés et des centaines de villageois sont prêts à se battre pour défendre leur Mékong, surnommé ici « la mère de tous les fleuves ».
En cause : un projet de barrage connu sous le nom de Xayaburi. Un ouvrage immense qui risque de troubler l’apparente sérénité de cette province pauvre du Nord du Laos. Car ici le fleuve nourricier fait vivre des milliers de familles : pêche, agriculture, transport… La vie près du village de Houay Souy, où devrait être érigé ce barrage, coule au rythme du Mékong. « On nous a demandé de faire nos bagages et de partir, nous explique un vieil homme. Ils disent que nos maisons seront inondées par ce nouveau barrage et on nous promet de nous installer sur les hauteurs. Mais c’est trop loin du fleuve, soupire-t-il. Nous vivons tous de la pêche, alors comment allons-nous faire pour vivre? »
L'équivalent dix euros en guise de compensation
Des arguments qui ne devraient pas résister longtemps aux pelleteuses. C’est le promoteur thaïlandais CH. Karnchang qui se charge des travaux. L’entreprise refuse de nous faire visiter le site, consciente certainement du scandale qui entoure ce projet. Un villageois nous emmène cependant sur place. Après avoir remonté le fleuve et marché plusieurs kilomètres à travers une vallée verdoyante, nous voici sur le site de Xayaburi. Sur place, les travaux ont déjà commencé. Plusieurs dizaines de kilomètres de routes sont en travaux à travers la forêt. Des dizaines de villageois nous confirment avoir reçu l’équivalent de dix euros en guise de compensation et doivent plier bagages d'ici quelques semaines à peine. Les engins de terrassement portent tous le logo de CH. Karnchang et ne laissent guère de doute sur l’objectif de cette route d’une cinquantaine de kilomètres qui doit permettre d’accéder au site de construction du barrage.
La facture de ce projet monumental dépasse les 3 milliards d’euros. C’est le plus important du pays et le gouvernement laotien semble mettre les bouchées doubles. Ce barrage de 1260 MW devrait en effet exporter 95% de son électricité vers la Thaïlande voisine et faire entrer de précieuses devises au Laos, l’un des pays les plus pauvres du monde.
Plaintes du Cambodge et du Vietnam
Mais le scandale est ailleurs. Les travaux ont en effet commencé sans même le feu vert de la Commission du Mékong.
Car les villageois ne sont pas les seuls à s’opposer à ce projet de barrage. Si la Thaïlande évidemment est favorable, le Cambodge et le Vietnam ont officiellement déposé plainte auprès de la Commission du Mékong pour interdire la construction de Xayaburi. Cette organisation internationale regroupe les six pays riverains du fleuve et est censée gérer depuis 1995 les différents projets. Sur celui-ci elle vient d’émettre un avis défavorable – ce qui est extrêmement rare - et propose un moratoire de dix ans ! Le temps d’étudier en profondeur les conséquences sur l’écosystème. Vientiane pourrait décider de passer outre et poursuivre les travaux. Sur place, les villageois se préparent à faire de la résistance. « Pas question de voir notre vallée détruite », nous explique un habitant.
Il faut dire que les arguments qui inquiètent les opposants sont nombreux . Ils avancent la sécheresse record de ces derniers mois et un manque de variétés de poissons. L’écosystème est menacé et c’est toute la région qui est concernée. 70 millions de personnes vivent directement du Mékong.Même constat de l’autre côté de la frontière, au Cambodge. Om Savath, directeur de l’ONG Actions pour la Pêche mène la lutte pour défendre les pêcheurs cambodgiens, premières victimes de ces barrages. « Ces cinq dernières années, les rendements des pêcheurs ont baissé de plus de 50%. Il y a bien sûr la surpêche, la sécheresse ou encore la pollution qui peuvent expliquer cela. Moi je pense plutôt que la cause de tout ces problèmes ce sont les barrages ».
Car Xayaburi n’est que le sommet de l’iceberg. Le poste avancé d’une série de barrages qui menacent la vie du Mékong. Côté chinois il y a déjà le barrage de Manwan. Cet ouvrage de 1750 MW fut le premier construit sur le Mékong en 1993. Quatorze autres barrages devraient voir le jour. « Xayaburi est un symbole, nous explique Som San, un activiste thaïlandais. Si nous cédons aujourd’hui, ce sont des dizaines de barrages qui seront construits sur ce fleuve et ce sera une catastrophe pour l’écosystème. Le Mékong irrigue l’ensemble du continent. C’est un fleuve qui depuis des millénaires fait vivre des millions d’agriculteurs et de pêcheurs. Si les poissons venaient à disparaître et si le fleuve devait s’assécher encore davantage, que deviendront-ils ? ».
Des barrages servant surtout les intérêts chinois
Selon la légende, un dragon a dessiné le lit du Mékong qui s’étend sur près de 5000 km du Tibet au Vietnam. Aujourd’hui c’est un autre dragon, chinois celui-là, qui menace. « Tous ces pays riverains du Mékong ont des intérêts divergents. La Chine ne pense qu’à produire de l’électricité. Elle se fiche complètement des conséquences que peuvent avoir ces barrages sur les populations de ces pays. Que peuvent faire les petits pays du Sud-est de toute façon face à un géant comme la Chine ? », s’interroge, dépité, un fonctionnaire de cette Commission. Beaucoup doutent également de la véracité des rapports émis par cette Commission. Le moratoire sur Xayaburi masque en effet une série de rapports très conciliants quant aux intérêts chinois. Selon les experts de cette commission, les barrages chinois ne sont pas à l’origine de la sécheresse dans le bas Mékong. Ce que récuse de nombreuses ONG. « La Chine se trouve en amont de cette région d’Asie du Sud-est et elle est la source de nombreux fleuves comme le Mékong, explique un représentant d’International Rivers, une ONG spécialisée. Quand elle construit un barrage, elle régule le cours du fleuve et modifie les variations saisonnières. Son but est de produire de l’électricité et de réguler les crues au moment de la mousson. Mais les pays en aval voient les fleuves s’assécher et les stocks de poissons se réduire. En outre, les barrages bloquent les sédiments ce qui a un impact sur l’agriculture et la pêche en aval ».
La Chine met en cause pour sa part la fonte des glaciers de l’Himalaya et rappelle que ces barrages sont une source unique et irremplaçable d’énergie propre. Il faut dire que Pékin est un avocat féroce de la construction de barrage. Non seulement sur le Mékong mais aussi sur l’ensemble des grands fleuves asiatiques.De quoi apporter de l’eau au moulin des autorités laotiennes qui s’appuient aujourd’hui sur ces conclusions chinoises pour faire avancer leur projet. « Si la Chine construit des barrages sur le Mékong selon son bon-vouloir, alors pourquoi ne faisons nous pas de même ?, assure le professeur Somsavath, conseiller auprès du gouvernement laotien. Il y a deux poids deux mesures au niveau de la Commission du Mékong. Tout le monde a peur de la Chine alors on l’a laisse construire des dizaines de barrages sans rien dire. Nous en revanche, on nous refuse ce droit. Pourquoi ? Ce barrage est vital pour le pays. Il apporte de l’électricité à une province qui n’en a pas et l’impact sur l’environnement est limité au maximum ».
Un bras de fer s’est donc engagé autour de ces barrages du Mékong. Le Laos semble décidé à ne pas céder aux injonctions de la Commission et les travaux avancent dans la vallée de Houay Suy. « De toute façon qu’est-ce qu’on peut faire? se lamente un vieil homme. Si on refuse de partir ils vont envoyer des soldats ici. Ils vont nous prendre notre fleuve et notre vie ».
Stéphane Pambrun, envoyé spécial à Houay Souy (Laos)
http://www.novethic.fr/
Dans la torpeur du petit matin, le Mékong coule avec majesté. Les femmes y lavent leur linge, les enfants s’amusent dans ses eaux saumâtres. Seules quelques pirogues équipées de moteur hors-bord perturbent ce calme d’un autre âge. Pourtant, quelques kilomètres en amont, les couteaux sont tirés et des centaines de villageois sont prêts à se battre pour défendre leur Mékong, surnommé ici « la mère de tous les fleuves ».
En cause : un projet de barrage connu sous le nom de Xayaburi. Un ouvrage immense qui risque de troubler l’apparente sérénité de cette province pauvre du Nord du Laos. Car ici le fleuve nourricier fait vivre des milliers de familles : pêche, agriculture, transport… La vie près du village de Houay Souy, où devrait être érigé ce barrage, coule au rythme du Mékong. « On nous a demandé de faire nos bagages et de partir, nous explique un vieil homme. Ils disent que nos maisons seront inondées par ce nouveau barrage et on nous promet de nous installer sur les hauteurs. Mais c’est trop loin du fleuve, soupire-t-il. Nous vivons tous de la pêche, alors comment allons-nous faire pour vivre? »
L'équivalent dix euros en guise de compensation
Des arguments qui ne devraient pas résister longtemps aux pelleteuses. C’est le promoteur thaïlandais CH. Karnchang qui se charge des travaux. L’entreprise refuse de nous faire visiter le site, consciente certainement du scandale qui entoure ce projet. Un villageois nous emmène cependant sur place. Après avoir remonté le fleuve et marché plusieurs kilomètres à travers une vallée verdoyante, nous voici sur le site de Xayaburi. Sur place, les travaux ont déjà commencé. Plusieurs dizaines de kilomètres de routes sont en travaux à travers la forêt. Des dizaines de villageois nous confirment avoir reçu l’équivalent de dix euros en guise de compensation et doivent plier bagages d'ici quelques semaines à peine. Les engins de terrassement portent tous le logo de CH. Karnchang et ne laissent guère de doute sur l’objectif de cette route d’une cinquantaine de kilomètres qui doit permettre d’accéder au site de construction du barrage.
La facture de ce projet monumental dépasse les 3 milliards d’euros. C’est le plus important du pays et le gouvernement laotien semble mettre les bouchées doubles. Ce barrage de 1260 MW devrait en effet exporter 95% de son électricité vers la Thaïlande voisine et faire entrer de précieuses devises au Laos, l’un des pays les plus pauvres du monde.
Plaintes du Cambodge et du Vietnam
Mais le scandale est ailleurs. Les travaux ont en effet commencé sans même le feu vert de la Commission du Mékong.
Car les villageois ne sont pas les seuls à s’opposer à ce projet de barrage. Si la Thaïlande évidemment est favorable, le Cambodge et le Vietnam ont officiellement déposé plainte auprès de la Commission du Mékong pour interdire la construction de Xayaburi. Cette organisation internationale regroupe les six pays riverains du fleuve et est censée gérer depuis 1995 les différents projets. Sur celui-ci elle vient d’émettre un avis défavorable – ce qui est extrêmement rare - et propose un moratoire de dix ans ! Le temps d’étudier en profondeur les conséquences sur l’écosystème. Vientiane pourrait décider de passer outre et poursuivre les travaux. Sur place, les villageois se préparent à faire de la résistance. « Pas question de voir notre vallée détruite », nous explique un habitant.
Il faut dire que les arguments qui inquiètent les opposants sont nombreux . Ils avancent la sécheresse record de ces derniers mois et un manque de variétés de poissons. L’écosystème est menacé et c’est toute la région qui est concernée. 70 millions de personnes vivent directement du Mékong.Même constat de l’autre côté de la frontière, au Cambodge. Om Savath, directeur de l’ONG Actions pour la Pêche mène la lutte pour défendre les pêcheurs cambodgiens, premières victimes de ces barrages. « Ces cinq dernières années, les rendements des pêcheurs ont baissé de plus de 50%. Il y a bien sûr la surpêche, la sécheresse ou encore la pollution qui peuvent expliquer cela. Moi je pense plutôt que la cause de tout ces problèmes ce sont les barrages ».
Car Xayaburi n’est que le sommet de l’iceberg. Le poste avancé d’une série de barrages qui menacent la vie du Mékong. Côté chinois il y a déjà le barrage de Manwan. Cet ouvrage de 1750 MW fut le premier construit sur le Mékong en 1993. Quatorze autres barrages devraient voir le jour. « Xayaburi est un symbole, nous explique Som San, un activiste thaïlandais. Si nous cédons aujourd’hui, ce sont des dizaines de barrages qui seront construits sur ce fleuve et ce sera une catastrophe pour l’écosystème. Le Mékong irrigue l’ensemble du continent. C’est un fleuve qui depuis des millénaires fait vivre des millions d’agriculteurs et de pêcheurs. Si les poissons venaient à disparaître et si le fleuve devait s’assécher encore davantage, que deviendront-ils ? ».
Des barrages servant surtout les intérêts chinois
Selon la légende, un dragon a dessiné le lit du Mékong qui s’étend sur près de 5000 km du Tibet au Vietnam. Aujourd’hui c’est un autre dragon, chinois celui-là, qui menace. « Tous ces pays riverains du Mékong ont des intérêts divergents. La Chine ne pense qu’à produire de l’électricité. Elle se fiche complètement des conséquences que peuvent avoir ces barrages sur les populations de ces pays. Que peuvent faire les petits pays du Sud-est de toute façon face à un géant comme la Chine ? », s’interroge, dépité, un fonctionnaire de cette Commission. Beaucoup doutent également de la véracité des rapports émis par cette Commission. Le moratoire sur Xayaburi masque en effet une série de rapports très conciliants quant aux intérêts chinois. Selon les experts de cette commission, les barrages chinois ne sont pas à l’origine de la sécheresse dans le bas Mékong. Ce que récuse de nombreuses ONG. « La Chine se trouve en amont de cette région d’Asie du Sud-est et elle est la source de nombreux fleuves comme le Mékong, explique un représentant d’International Rivers, une ONG spécialisée. Quand elle construit un barrage, elle régule le cours du fleuve et modifie les variations saisonnières. Son but est de produire de l’électricité et de réguler les crues au moment de la mousson. Mais les pays en aval voient les fleuves s’assécher et les stocks de poissons se réduire. En outre, les barrages bloquent les sédiments ce qui a un impact sur l’agriculture et la pêche en aval ».
La Chine met en cause pour sa part la fonte des glaciers de l’Himalaya et rappelle que ces barrages sont une source unique et irremplaçable d’énergie propre. Il faut dire que Pékin est un avocat féroce de la construction de barrage. Non seulement sur le Mékong mais aussi sur l’ensemble des grands fleuves asiatiques.De quoi apporter de l’eau au moulin des autorités laotiennes qui s’appuient aujourd’hui sur ces conclusions chinoises pour faire avancer leur projet. « Si la Chine construit des barrages sur le Mékong selon son bon-vouloir, alors pourquoi ne faisons nous pas de même ?, assure le professeur Somsavath, conseiller auprès du gouvernement laotien. Il y a deux poids deux mesures au niveau de la Commission du Mékong. Tout le monde a peur de la Chine alors on l’a laisse construire des dizaines de barrages sans rien dire. Nous en revanche, on nous refuse ce droit. Pourquoi ? Ce barrage est vital pour le pays. Il apporte de l’électricité à une province qui n’en a pas et l’impact sur l’environnement est limité au maximum ».
Un bras de fer s’est donc engagé autour de ces barrages du Mékong. Le Laos semble décidé à ne pas céder aux injonctions de la Commission et les travaux avancent dans la vallée de Houay Suy. « De toute façon qu’est-ce qu’on peut faire? se lamente un vieil homme. Si on refuse de partir ils vont envoyer des soldats ici. Ils vont nous prendre notre fleuve et notre vie ».
Stéphane Pambrun, envoyé spécial à Houay Souy (Laos)
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Re: Le Mekong, Courants Contraires
Le Mékong, une région à la biodiversité exceptionnelle
C’est en Asie du Sud-Est que se trouve le Mékong, un immense fleuve qui arrose une partie de la Chine et qui sert de frontière naturelle entre le Laos et la Birmanie d’une part et le Laos et la Thaïlande de l’autre. Au total, 6 pays sont traversés par le Mékong et tous bénéficient des bienfaits de ce fleuve. En général, ils profitent de sa fertilité agricole, notamment en production rizicole, de ses possibilités hydroélectriques, mais aussi et surtout de sa grande richesse au niveau de la biodiversité. En effet, le Mékong renferme plusieurs espèces animales et végétales qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Et les découvertes ne s’arrêtent jamais ces derniers temps car, selon les chercheurs biologistes, on estime en moyenne à 4 les nouvelles espèces découvertes chaque semaine. Ainsi, on totalise plus de 1500 animaux et plantes découvertes en 15 ans dans le Mékong. Bien que ces espèces soient parfois étranges, elles font tout de même la fierté de cette région.
Les poissons géants du Mékong
Dans le Mékong, on a récemment découvert des poissons géants qui suscitent beaucoup de curiosité. Ces "poissons-chat géants" comme on les appelle sont plus gigantesques que n’importe quel autre poisson qu’on peut trouver dans n’importe quel cours d’eau du monde. Il y en a deux qui demeurent, jusque là, les plus gros parmi les dernières découvertes de ce genre. Le premier a été pêché en 2005 et étonnait tout le monde de par son volume. Sur la balance, on pouvait lire 293 kg pour le poids de ce poisson-chat exceptionnel. Mais il faut attendre le 28 janvier 2009 pour que le plus grand poisson-chat se retrouve dans les filets des pêcheurs du Mékong. Ce poisson hors du commun a été baptisé "raie géante Himantura Chaophraya". Il pèse près de 350 kg et a une longueur qui avoisine les 2,10 mètres, sans que la queue ne soit toutefois prise en compte.
Un singe sans nez et un lézard auto-reproducteur
Il existe dans le monde des êtres pas comme les autres et les dernières découvertes animales au Mékong ont permis de s’en rendre compte. Le Rhinopithèque de Stryker est un singe sans nez de couleur noire et blanche qui a été découvert dans la partie Birmane du Mékong. Mais les chercheurs prétendent que la dénomination de singe sans nez est à prendre au second degré. Ils soutiennent qu’on l’appelle ainsi à cause de l’apparence de cet animal qui ne présente pas de nez sur le visage mais qui, selon eux, a tout de même des narines qui ont l’air d’être retroussées sous la peau, au-dessus de la bouche. D’ailleurs, il paraît que ce singe éternue souvent et le fait plus pendant les périodes de pluies. Vue la position de ses fosses nasales, ses éternuements lui évitent d’absorber l’eau. A défaut, le Rhinopithèque de Stryker préfère garder la tête entre les jambes pendant les averses. Une autre trouvaille incroyable au Mékong est un lézard femelle qui se reproduit par clonage. En d’autres termes, ce lézard n’a pas besoin de mâle pour assurer sa génération. On le distingue très vite par son cou de couleur jaune vif, son corps, ses pattes tout bleues et de sa queue orangée.
D’autres découvertes insolites au Mékong
Les dernières découvertes au Mékong concernent aussi l’univers des végétaux. Il s’agit principalement de plantes carnivores qui mangent toutes sortes de rongeurs, d’oiseaux et même de lézards. Dans les eaux du Mékong a également été découvert un poisson qui ressemble étrangement à la carpe mais qui n’en est pas une en réalité. Après plusieurs inspections effectuées sur ce poisson, les chercheurs ont également découvert des traits de ressemblance avec le cornichon. Ce poisson cousin de la carpe fait partie des plus récentes découvertes ayant eu lieu ces deux dernières années au Mékong. Il est d’ailleurs sur la liste de ces quelques 25 poissons rares qui ont été trouvés. Par ailleurs, les dernières découvertes concernent près de 28 reptiles, 2 mammifères, un oiseau, 7 amphibiens et 145 plantes, de quoi faire du Mékong un endroit du monde où la diversité naturelle est unique.
Les nouvelles espèces du Mékong de plus en plus menacées
La région du Mékong est d’une biodiversité exceptionnelle. Cependant, l’activité humaine tend à menacer sérieusement l’existence des espèces qui y vivent. Après avoir déjà enregistré la disparition du rhinocéros de Java dans la zone vietnamienne du Mékong, on craint de plus en plus que certains comportements n’encouragent d’autres extinctions. En effet, l’habitat naturel de ces espèces est fortement menacé. Dans les eaux du Mékong, la pêche aux produits chimiques pollue considérablement l’environnement et élimine très vite les nouvelles espèces animales. D’ailleurs, les poissons qui y sont actuellement pêchés sont de plus en plus petits.
On assiste également à la construction de nombreux barrages sur le fleuve, ce qui a pour conséquence directe la déstabilisation naturelle des nouvelles espèces aquatiques qui disparaissent quelques instants après leur découverte. Il y a aussi la déforestation galopante et la construction ininterrompue de routes qui sont un frein à la survie des plantes. La biodiversité au Mékong est une réalité et représente un trésor pour l’humanité. Pour son entière protection, il est plus qu’important que les autorités des Etats qui gèrent toute la zone de ce fleuve s’entendent sur un moyen de pérenniser la naissance des espèces dans ce coin de la terre.
http://www.ecologie.tv/biodiversite/le-mekong-une-region-a-la-biodiversite-exceptionnelle.html
C’est en Asie du Sud-Est que se trouve le Mékong, un immense fleuve qui arrose une partie de la Chine et qui sert de frontière naturelle entre le Laos et la Birmanie d’une part et le Laos et la Thaïlande de l’autre. Au total, 6 pays sont traversés par le Mékong et tous bénéficient des bienfaits de ce fleuve. En général, ils profitent de sa fertilité agricole, notamment en production rizicole, de ses possibilités hydroélectriques, mais aussi et surtout de sa grande richesse au niveau de la biodiversité. En effet, le Mékong renferme plusieurs espèces animales et végétales qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Et les découvertes ne s’arrêtent jamais ces derniers temps car, selon les chercheurs biologistes, on estime en moyenne à 4 les nouvelles espèces découvertes chaque semaine. Ainsi, on totalise plus de 1500 animaux et plantes découvertes en 15 ans dans le Mékong. Bien que ces espèces soient parfois étranges, elles font tout de même la fierté de cette région.
Les poissons géants du Mékong
Dans le Mékong, on a récemment découvert des poissons géants qui suscitent beaucoup de curiosité. Ces "poissons-chat géants" comme on les appelle sont plus gigantesques que n’importe quel autre poisson qu’on peut trouver dans n’importe quel cours d’eau du monde. Il y en a deux qui demeurent, jusque là, les plus gros parmi les dernières découvertes de ce genre. Le premier a été pêché en 2005 et étonnait tout le monde de par son volume. Sur la balance, on pouvait lire 293 kg pour le poids de ce poisson-chat exceptionnel. Mais il faut attendre le 28 janvier 2009 pour que le plus grand poisson-chat se retrouve dans les filets des pêcheurs du Mékong. Ce poisson hors du commun a été baptisé "raie géante Himantura Chaophraya". Il pèse près de 350 kg et a une longueur qui avoisine les 2,10 mètres, sans que la queue ne soit toutefois prise en compte.
Un singe sans nez et un lézard auto-reproducteur
Il existe dans le monde des êtres pas comme les autres et les dernières découvertes animales au Mékong ont permis de s’en rendre compte. Le Rhinopithèque de Stryker est un singe sans nez de couleur noire et blanche qui a été découvert dans la partie Birmane du Mékong. Mais les chercheurs prétendent que la dénomination de singe sans nez est à prendre au second degré. Ils soutiennent qu’on l’appelle ainsi à cause de l’apparence de cet animal qui ne présente pas de nez sur le visage mais qui, selon eux, a tout de même des narines qui ont l’air d’être retroussées sous la peau, au-dessus de la bouche. D’ailleurs, il paraît que ce singe éternue souvent et le fait plus pendant les périodes de pluies. Vue la position de ses fosses nasales, ses éternuements lui évitent d’absorber l’eau. A défaut, le Rhinopithèque de Stryker préfère garder la tête entre les jambes pendant les averses. Une autre trouvaille incroyable au Mékong est un lézard femelle qui se reproduit par clonage. En d’autres termes, ce lézard n’a pas besoin de mâle pour assurer sa génération. On le distingue très vite par son cou de couleur jaune vif, son corps, ses pattes tout bleues et de sa queue orangée.
D’autres découvertes insolites au Mékong
Les dernières découvertes au Mékong concernent aussi l’univers des végétaux. Il s’agit principalement de plantes carnivores qui mangent toutes sortes de rongeurs, d’oiseaux et même de lézards. Dans les eaux du Mékong a également été découvert un poisson qui ressemble étrangement à la carpe mais qui n’en est pas une en réalité. Après plusieurs inspections effectuées sur ce poisson, les chercheurs ont également découvert des traits de ressemblance avec le cornichon. Ce poisson cousin de la carpe fait partie des plus récentes découvertes ayant eu lieu ces deux dernières années au Mékong. Il est d’ailleurs sur la liste de ces quelques 25 poissons rares qui ont été trouvés. Par ailleurs, les dernières découvertes concernent près de 28 reptiles, 2 mammifères, un oiseau, 7 amphibiens et 145 plantes, de quoi faire du Mékong un endroit du monde où la diversité naturelle est unique.
Les nouvelles espèces du Mékong de plus en plus menacées
La région du Mékong est d’une biodiversité exceptionnelle. Cependant, l’activité humaine tend à menacer sérieusement l’existence des espèces qui y vivent. Après avoir déjà enregistré la disparition du rhinocéros de Java dans la zone vietnamienne du Mékong, on craint de plus en plus que certains comportements n’encouragent d’autres extinctions. En effet, l’habitat naturel de ces espèces est fortement menacé. Dans les eaux du Mékong, la pêche aux produits chimiques pollue considérablement l’environnement et élimine très vite les nouvelles espèces animales. D’ailleurs, les poissons qui y sont actuellement pêchés sont de plus en plus petits.
On assiste également à la construction de nombreux barrages sur le fleuve, ce qui a pour conséquence directe la déstabilisation naturelle des nouvelles espèces aquatiques qui disparaissent quelques instants après leur découverte. Il y a aussi la déforestation galopante et la construction ininterrompue de routes qui sont un frein à la survie des plantes. La biodiversité au Mékong est une réalité et représente un trésor pour l’humanité. Pour son entière protection, il est plus qu’important que les autorités des Etats qui gèrent toute la zone de ce fleuve s’entendent sur un moyen de pérenniser la naissance des espèces dans ce coin de la terre.
http://www.ecologie.tv/biodiversite/le-mekong-une-region-a-la-biodiversite-exceptionnelle.html
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Le Cambodge crée des zones de protection pour le dauphin du Mékong
Le gouvernement cambodgien a annoncé vendredi la création de zones de protection en faveur du dauphin du Mékong, un animal menacé de disparition qui subit l'intensification de la pêche sur le fleuve asiatique.
La zone de protection fera 180 kilomètres, depuis la ville de Kratie (est) jusqu'à la frontière avec le Laos. La pêche sera autorisée dans cette zone mais plusieurs outils, notamment les cages et certains filets, y seront interdits.
Le gouvernement évalue le nombre d'individus de cette espèce à entre 155 et 175 dans le Mékong. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) avait évoqué l'an passé 85 dauphins.
La zone de protection "servira le secteur de l'écotourisme et préservera les dauphins" a expliqué le communiqué.
La chef de la WWF au Cambodge, Michelle Owen, a salué cette décision, qui "démontre l'engagement du gouvernement du Cambodge pour protéger cette espèce mythique et en danger".
Ces dauphins Irrawaddy sont classés comme en danger depuis 2004. Il en existe aussi dans les fleuves Irrawaddy de Birmanie et Mahakam en Indonésie.
http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/nature-environnement/20120824.AFP6610/le-cambodge-cree-des-zones-de-protection-pour-le-dauphin-du-mekong.html
La zone de protection fera 180 kilomètres, depuis la ville de Kratie (est) jusqu'à la frontière avec le Laos. La pêche sera autorisée dans cette zone mais plusieurs outils, notamment les cages et certains filets, y seront interdits.
Le gouvernement évalue le nombre d'individus de cette espèce à entre 155 et 175 dans le Mékong. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) avait évoqué l'an passé 85 dauphins.
La zone de protection "servira le secteur de l'écotourisme et préservera les dauphins" a expliqué le communiqué.
La chef de la WWF au Cambodge, Michelle Owen, a salué cette décision, qui "démontre l'engagement du gouvernement du Cambodge pour protéger cette espèce mythique et en danger".
Ces dauphins Irrawaddy sont classés comme en danger depuis 2004. Il en existe aussi dans les fleuves Irrawaddy de Birmanie et Mahakam en Indonésie.
http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/nature-environnement/20120824.AFP6610/le-cambodge-cree-des-zones-de-protection-pour-le-dauphin-du-mekong.html
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