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Cambodge - La période Khmers Rouges, des plaies longues à se refermer

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Cambodge - La période Khmers Rouges, des plaies longues à se refermer Empty Cambodge - La période Khmers Rouges, des plaies longues à se refermer

Message  Admin Mer 13 Jan 2010 - 7:55

En décembre dernier, 36 élèves de Seconde du Lycée Français International de Hong Kong sont partis au Cambodge dans le cadre d'un voyage scolaire. Ce périple pédagogique était construit autour de trois axes de travail : le développement durable, l'histoire médiévale de l'empire d'Angkor, l'histoire contemporaine et la période des Khmers rouges. Les élèves ont donc découvert Phnom Penh pendant quatre jours au fil de rencontres passionnantes, avant de se diriger vers Siem Reap pour arpenter les vestiges archéologiques. Ils vous proposent de revenir sur leurs aventures avec une série d'articles passionnants, qu'ils ont eux-mêmes rédigés. Aujourd’hui nous abordons la période des Khmers Rouges

Depuis la fin de la guerre civile qui a fait rage au Cambodge entre 1975 et 1979, trente années se sont écoulées. Malheureusement ces années n'ont pas réussi à effacer les souffrances morales et physiques infligées à une grande partie de la population cambodgienne. Ces années d'horreur ont notamment créé un large fossé entre les générations, qui bloque bien souvent les relations parents-enfants telles que l'amour, la communication, la compréhension...


17 avril 1975 : les Khmers Rouges s'emparent de Phnom Penh et renversent le gouvernement pro-américain de Lon Nol. La capitale est vidée de sa population. A partir de cette date, des centaines de milliers de personnes sont exécutées. Les intellectuels sont massacrés, torturés... Et les citadins sont envoyés dans des camps de «rééducation» où la famine et les maladies règnent. Cette politique décime ainsi une grande partie de la population.
Les familles sont déchirées et les enfants sont embrigadés dans une politique visant à instaurer un régime de terreur. Dès leur plus jeune âge, des valeurs de haine, écartant l'amour filial et la communication, leur sont inculquées. Ils ne connaissent plus que la torture et le massacre : l’Angkar. Cette guerre est principalement menée par des adolescents sur le terrain. La délation est très fréquemment pratiquée au sein des familles : certains enfants n'hésitent pas à dénoncer leurs parents.

Aujourd'hui, que sont devenus ces enfants ?
Comment des enfants qui n'ont jamais communiqué, qui n'ont jamais éprouvé et reçu d'amour, qui ont toujours été habitués à haïr et à tuer l'autre, peuvent-ils grandir en oubliant toutes ces horreurs ? Comment peuvent-ils, à leur tour, être parents ? Quelle éducation et quelles valeurs inculqueront-ils à leurs enfants ? Et leurs enfants, à leur tour ?

Aujourd'hui au Cambodge, beaucoup d'enfants connaissent la pauvreté : environ 36% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Lors de notre voyage dans ce pays, nous avons eu l'occasion de visiter «Pour un Sourire d'Enfant (PSE)», une association créée par Christian et Marie-France des Pallières, deux retraités français. Cette association s'occupe de scolariser et de former des enfants et des adolescents qui vivaient sur la décharge de Phnom Penh où les conditions de vie sont insoutenables : dès l'âge de cinq ans, les enfants deviennent chiffonniers, ils sont contraints et forcés de marcher pieds nus sur des monceaux d'ordures où blessures, infections, maladies et violence ne sont pas rares. Cette association prend aussi en charge des enfants autres que ceux de la décharge : des enfants maltraités, orphelins... PSE a deux buts : le premier est de scolariser ces enfants afin qu'ils puissent exercer un métier qui, plus tard, leur assurera des conditions de vie meilleures et leur donnera l'envie de partager leur savoir. Car, lors de la guerre civile de 1975, les Khmers Rouges ont tué ou fait fuir 90% des intellectuels. De ce fait, le Cambodge manque cruellement d'enseignants, ce qui entraîne un problème d'éducation et de scolarisation de la population.
«Toutes à l’école» poursuit également les mêmes objectifs, spécialement à l’attention des jeunes filles. Ces enfants sont souvent victimes des réseaux de prostitution. Offrir un havre de paix, les entourer d'amour afin de les protéger de la violence qui les a souvent accompagnés depuis leur enfance et qui a laissé des marques difficiles à effacer, dans leur chair et dans leur esprit.

Lors de notre visite, nous avons entendu plusieurs témoignages poignants et terribles d'enfants qui racontaient comment se passait leur vie sur la décharge et plus particulièrement, leurs relations avec leurs parents. Dans ces témoignages, revenaient souvent les termes «anciens militaires» pour parler de leurs pères. Nous avons aussi noté que les enfants parlaient souvent de cette absence de sentiment des parents pour leurs enfants.
«Moi, ce que je trouvais le plus dur à la décharge, c'est que les mamans n'éprouvaient pas d'amour pour leurs enfants», déclara une fillette en évitant l'objectif de la caméra afin de cacher les larmes qui font briller ses yeux. Cette phrase illustre très bien la situation au Cambodge aujourd'hui pour une partie de la population qu’il n’est pas possible de négliger. En effet, ce pays se remet d'une guerre dévastatrice qui d'une part a détruit le système économique de la nation, laissant une population très pauvre et qui, d'autre part, a radicalement bouleversé les valeurs morales du pays, des tourmentes dont on sent encore les répercussions trente ans après.

source http://www.lepetitjournal.com/content/view/51702/2630/
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