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Cent millions de femmes manquent à l’appel en Asie

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Cent millions de femmes manquent à l’appel en Asie Empty Cent millions de femmes manquent à l’appel en Asie

Message  Admin Lun 22 Mar 2010 - 6:32

DÉMOGRAPHIE
Dans de nombreux pays asiatiques, donner naissance à une fille relève encore souvent de la malédiction. Après des années d’infanticides et d’avortements sélectifs, ce continent est devenu le plus masculin du monde et ce déséquilibre n’est pas sans conséquences.

On les appelle les Missing Women, «les femmes manquantes». Des petites filles qui n’ont pas pu naître, qui ont été tuées à la naissance ou qu’on a laissé mourir en bas âge. Selon un rapport des Nations Unies rendu public début mars, elles ne sont pas moins de 100 millions à avoir été ainsi sacrifiées en Asie. Leur crime? Ne pas être nées de sexe masculin. Aujourd’hui, le grave déséquilibre démographique provoqué par cette discrimination se révèle lourd de conséquences.

Dans de nombreux pays asiatiques, la naissance d’une fille reste un déshonneur. Système patriarcal oblige, il faut un fils pour maintenir la famille, perpétuer son nom, transmettre son patrimoine et subvenir aux besoins des parents vieillissants. Selon un proverbe chinois, «élever une fille, c’est cultiver le jardin d’un autre». Pour les Indiens, c’est «arroser le jardin de son voisin». Après des siècles d’infanticides, l’arrivée de l’échographie dans les années 80 a favorisé des millions d’avortements sélectifs et a contribué à l’accélération de l’élimination des fillettes.

La Chine et l’Inde comptent à elles seules 85 millions de femmes manquantes. Mais les deux géants asiatiques n’ont pas le monopole de ce que les féministes nomment désormais le gendercide ou gynécideen français. Un terme désignant le meurtre lié au genre féminin. Cette pratique s’observe aussi
au Pakistan, au Vietnam, au Bangladesh ou encore à Taïwan.

Trafic de femmes à marier

En Chine, la politique de l’enfant unique est rapidement devenue celle du fils unique. Les avortements sélectifs sont courants. Quelque 500 000 fœtus de filles seraient ainsi supprimés chaque année. Dans l’Empire du Milieu, on compte aujour d’hui 100 femmes pour 120 hommes. Et d’ici à 2020, le gouvernement estime que 24 millions d’hommes ne trouveront pas d’épouse.

Résultat, dans certaines régions, on assiste déjà à un trafic de femmes à marier. Des Chinoises, mais aussi de nombreuses Birmanes, des Vietnamiennes ou des Sud-Coréennes sont vendues pour quelques centaines d’euros à des hommes en quête de compagne. Les viols se multiplient et la prostitution est en nette hausse.

Autre conséquence, la concentration de jeunes mâles célibataires va entraîner l’organisation de milices et de groupes paramilitaires, prévoient certains sociologues. Ce qui représenterait un danger certain pour la société.

Fardeau financier

Même constat en Inde, où les filles sont le plus souvent perçues comme un fardeau financier en raison de la dot nécessaire à leur mariage. «Dépenser 5000 roupies maintenant (ndlr: pour avorter) vous évitera d’en débourser 500 000 dans vingt ans», pouvait-on lire il y a quelques années sur la publicité d’un groupe de cliniques privées pratiquant l’échographie. Dans le sous-continent indien, la sélection des sexes, qui concerne essentiellement les classes moyennes et urbaines, est un marché extrêmement lucratif.

En Chine comme en Inde, les gouvernements et les autorités locales mènent des campagnes d’information. Des subventions sont même accordées à la naissance des filles. On leur distribue des bourses d’études et de l’argent lors du mariage. La Chine va plus loin en offrant une protection sociale aux parents de filles, pour leur garantir une retraite. Mais si des progrès sont constatés, ces efforts ne se traduisent pas encore dans les chiffres.

Inverser la tendance

Jusqu’à présent, seule la Corée du Sud a réussi à inverser la tendance en sanctionnant notamment les médecins pratiquant l’avortement sélectif et les couples y ayant recours. Mais face à la baisse spectaculaire du taux de natalité, le gouvernement vient d’annoncer l’interdiction totale de l’IVG, sous peine d’amende et d’emprisonnement. On est décidément bien loin d’une quelconque amélioration de la condition des femmes sur le continent asiatique.

L’enfant unique remis en cause

Confronté au vieillissement de la population, le gouvernement chinois commence sérieusement à remettre en question le dogme de l’enfant unique. Depuis plusieurs années, le discours des démographes chinois est alarmiste et cette politique – un seul enfant en ville, deux à la campagne si le premier est une fille – a connu des assouplissements. Les conjoints qui sont eux-mêmes enfants uniques peuvent désormais en avoir deux. Et à Shanghai, où les personnes âgées représentent le quart de la population, le gouvernement fait campagne pour encourager les jeunes couples à faire deux enfants. Mais les mentalités ont changé et les candidats sont peu nombreux. Le tragique bilan humain de la politique de l’enfant unique n’apparaît pas dans le débat officiel, mais
la pénurie de femmes et les problèmes sociaux qu’elle engendre inquiètent les autorités. Après trois décennies, les effets pervers de cette loi gangrènent la société chinoise. Et son abolition interviendra trop tard pour corriger le tir.

source http://www.tdg.ch/actu/monde/cent-millions-femmes-manquent-appel-asie-2010-03-21
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