Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
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Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
En compétition pour la Palme d'or
Loong Boonme Raleuk Chaat, d'Apichatpong Weerasethakul
Le film en une phrase: Le cinéaste thaïlandais de Tropical Malady, Prix du Jury en 2004, nous invite à un nouveau voyage initiatique entre le monde des rêves, le passé et la réalité.
L'enjeu: Ce nouveau long-métrage d'Apichatpong Weerasethakul, cinéaste thaïlandais passé par la Cinéfondation, est le prolongement de son court-métrage A Letter to Uncle Boonmee présenté en 2009 dans le cadre de son projet d'installation vidéo baptisée Primitive. Il s'articulait autour d'une lettre adressée à une personne morte, dans lequel passé et présent se répondaient. Nous suivons ici Uncle Boonmee, un homme atteint d'une maladie de rein, dans les deux derniers jours de sa vie. Il quitte l'hôpital pour retrouver sa ferme perdue au milieu de la campagne thaïlandaise. Il y est reçu par le fantôme de sa femme, tandis que son fils disparu est réincarné en singe et retourne vivre dans la jungle. Uncle Boonmee se remémore son passé et se réfugie finalement dans une cave où l'attendent une multitude d'animaux, d'esprits et sa propre mort.
Ce Uncle Bonmee est le troisième long-métrage d'Apichatpong Weerasethakul à être présenté en sélection officielle après: Blissfully Yours, Prix Un Certain Regard en 2002 et Tropical Malady, Prix du Jury en 2004. Le cinéaste a été également membre du jury en 2008. Il a par ailleurs présenté deux court-métrages en 2007 à la Quinzaine des Réalisateurs.
L'info en plus: Né en 1970, Apichatpong Weerasethakul a d'abord étudié l'architecture avant de se tourner vers le cinéma dans une école d'Art de Chicago. Outre le cinéma qu'il pratique depuis 1993 avec le court-métrage Bullet, il multiplie les installations vidéos qu'il présente dans des musées du monde entier.
source http://u.nu/97ai8
Loong Boonme Raleuk Chaat, d'Apichatpong Weerasethakul
Le film en une phrase: Le cinéaste thaïlandais de Tropical Malady, Prix du Jury en 2004, nous invite à un nouveau voyage initiatique entre le monde des rêves, le passé et la réalité.
L'enjeu: Ce nouveau long-métrage d'Apichatpong Weerasethakul, cinéaste thaïlandais passé par la Cinéfondation, est le prolongement de son court-métrage A Letter to Uncle Boonmee présenté en 2009 dans le cadre de son projet d'installation vidéo baptisée Primitive. Il s'articulait autour d'une lettre adressée à une personne morte, dans lequel passé et présent se répondaient. Nous suivons ici Uncle Boonmee, un homme atteint d'une maladie de rein, dans les deux derniers jours de sa vie. Il quitte l'hôpital pour retrouver sa ferme perdue au milieu de la campagne thaïlandaise. Il y est reçu par le fantôme de sa femme, tandis que son fils disparu est réincarné en singe et retourne vivre dans la jungle. Uncle Boonmee se remémore son passé et se réfugie finalement dans une cave où l'attendent une multitude d'animaux, d'esprits et sa propre mort.
Ce Uncle Bonmee est le troisième long-métrage d'Apichatpong Weerasethakul à être présenté en sélection officielle après: Blissfully Yours, Prix Un Certain Regard en 2002 et Tropical Malady, Prix du Jury en 2004. Le cinéaste a été également membre du jury en 2008. Il a par ailleurs présenté deux court-métrages en 2007 à la Quinzaine des Réalisateurs.
L'info en plus: Né en 1970, Apichatpong Weerasethakul a d'abord étudié l'architecture avant de se tourner vers le cinéma dans une école d'Art de Chicago. Outre le cinéma qu'il pratique depuis 1993 avec le court-métrage Bullet, il multiplie les installations vidéos qu'il présente dans des musées du monde entier.
source http://u.nu/97ai8
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Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
CRITIQUE - «Oncle Boonmee», qui peut se souvenir de ses vies passées, d’Apichatpong Weerasethakul...
Si vous avez raté le début
Un vieil homme malade décide de finir ses jours auprès des siens, à la campagne. Les fantômes de sa femme décédée et de son fils disparu lui apparaissent et le prennent, lui et sa belle sœur, sous leurs ailes. Ensemble, ils vont traverser la jungle jusqu’au lieu de naissance de sa première vie.
Backstage
C’est la troisième fois qu’Apichatpong Weerasethakul est sélectionné à Cannes, d’où il est jusqu’ici toujours revenu primé. Sa recette? Un cinéma audacieux, empreint de mysticisme et d’art contemporain, à base de fantômes. Rien à voir, pour autant, avec un film d’horreur. «A notre époque, beaucoup de Thaïlandais continuent de croire aux fantômes, dit-il. Je voulais saisir cette fantaisie de l’enfance et la lier à la mort.» Pour créer ses fantômes dans le film, il dit s’être «inspiré des séries télévisées et des BD de [son] enfance». Et d’un ami qui lui avait raconté que sa maison «était hantée par des fantômes aux yeux rouges». Cette image lui est restée. Et elle pourrait plaire à Tim Burton. Oncle Boonmee au palmarès? Nous, on y croit!
Les figures marquantes
Appelez le «Apichatpong». C’est sous son seul prénom que ce cinéaste de 40 ans est devenu la coqueluche des plus grands festivals internationaux, où il représente souvent la Thaïlande. Ses sujets, non linéaires, mais qui en appellent à la mémoire collective de son pays, se traduisent dans ses films, mais aussi dans ses installations d’art contemporain.
Sensible à la crise politique que traverse la Thaïlande, il espère que ces évènements, causés par «un trop grand écart entre les riches et les pauvres», finiront «par unir le pays». Tout en regrettant de ne pas pouvoir «faire de film de tout ça, car il serait interdit par la censure: les autorités bloquent les films qui «menacent la sécurité de la nation» mais elles rangent n’importe quoi sous cette étiquette». Les acteurs des films d’Apichatpong sont tous des amateurs.
Le pour
L’hymne à la nature… et à la joie. Les fans seront heureux de retrouver les motifs habituels du cinéaste: des fantômes en forme de singes aux yeux rouge, des hommes réincarnés en animaux sauvage, une bande son hallucinante, des soldats pacifiquement perdus dans la jungle.
Le contre
Il n’y a pas de clé, au sens occidental du terme. Il ne faut pas essayer de comprendre. Juste se laisser envoûter et ça… ça marche ou ça casse!
La réplique
«Les fantômes ne sont pas attachés aux lieux, mais aux personnes. Aux vivants.»
source http://www.20minutes.fr/article/406326/Cannes-Le-beau-livre-de-la-jungle.php
Si vous avez raté le début
Un vieil homme malade décide de finir ses jours auprès des siens, à la campagne. Les fantômes de sa femme décédée et de son fils disparu lui apparaissent et le prennent, lui et sa belle sœur, sous leurs ailes. Ensemble, ils vont traverser la jungle jusqu’au lieu de naissance de sa première vie.
Backstage
C’est la troisième fois qu’Apichatpong Weerasethakul est sélectionné à Cannes, d’où il est jusqu’ici toujours revenu primé. Sa recette? Un cinéma audacieux, empreint de mysticisme et d’art contemporain, à base de fantômes. Rien à voir, pour autant, avec un film d’horreur. «A notre époque, beaucoup de Thaïlandais continuent de croire aux fantômes, dit-il. Je voulais saisir cette fantaisie de l’enfance et la lier à la mort.» Pour créer ses fantômes dans le film, il dit s’être «inspiré des séries télévisées et des BD de [son] enfance». Et d’un ami qui lui avait raconté que sa maison «était hantée par des fantômes aux yeux rouges». Cette image lui est restée. Et elle pourrait plaire à Tim Burton. Oncle Boonmee au palmarès? Nous, on y croit!
Les figures marquantes
Appelez le «Apichatpong». C’est sous son seul prénom que ce cinéaste de 40 ans est devenu la coqueluche des plus grands festivals internationaux, où il représente souvent la Thaïlande. Ses sujets, non linéaires, mais qui en appellent à la mémoire collective de son pays, se traduisent dans ses films, mais aussi dans ses installations d’art contemporain.
Sensible à la crise politique que traverse la Thaïlande, il espère que ces évènements, causés par «un trop grand écart entre les riches et les pauvres», finiront «par unir le pays». Tout en regrettant de ne pas pouvoir «faire de film de tout ça, car il serait interdit par la censure: les autorités bloquent les films qui «menacent la sécurité de la nation» mais elles rangent n’importe quoi sous cette étiquette». Les acteurs des films d’Apichatpong sont tous des amateurs.
Le pour
L’hymne à la nature… et à la joie. Les fans seront heureux de retrouver les motifs habituels du cinéaste: des fantômes en forme de singes aux yeux rouge, des hommes réincarnés en animaux sauvage, une bande son hallucinante, des soldats pacifiquement perdus dans la jungle.
Le contre
Il n’y a pas de clé, au sens occidental du terme. Il ne faut pas essayer de comprendre. Juste se laisser envoûter et ça… ça marche ou ça casse!
La réplique
«Les fantômes ne sont pas attachés aux lieux, mais aux personnes. Aux vivants.»
source http://www.20minutes.fr/article/406326/Cannes-Le-beau-livre-de-la-jungle.php
thanaka- Admin
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Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
Le choc du Festival 2010 est venu de Uncle Boonme, cinquième long-métrage du doux Apichatpong Weerasethakul, désormais leader incontesté du jeune cinéma mondial à 39 ans. Rencontre sous le haut patronage des spectres, alors que son pays, la Thaïlande, bruisse d’une révolution.
Vous êtes parvenu à quitter la Thaïlande pour présenter votre film à Cannes. Quelle est la situation à Bangkok ?
Le jour où je suis parti (jeudi 19 mai) était le pire. On n’avait jamais connu un tel chaos à Bangkok. Tout cela devait arriver: il s’agit d’une lutte des sous-privilégiés, d’une guerre de classe. Les gens sont maintenant assez courageux pour exprimer leurs besoins, donc, le gouvernement va devoir agir. Même si nous vivons une catastrophe avec des blessés et des morts, je pense qu’il en sortira quelque chose de bon. Bien sûr, nous allons emprunter la même route, avec des élections et l’éternelle corruption. Mais quelque chose aura changé.
Votre film se déroule presque entièrement dans la jungle, au Nord du pays. Il n’en est pas moins hanté par la politique, l’armée, les travailleurs clandestins…
Je réalise toujours des films personnels. Or, ces dernières années, la politique est devenue personnelle pour moi (Syndromes And a Century, son précédent long-métrage, a été censuré et privé de sortie) et beaucoup de Thaïlandais. C’est impossible de ne pas en parler. Récemment, je me suis installé dans le Nord du pays où habite une grande communauté immigrée, principalement des Birmans. Je suis devenu plus conscient de leur présence.
Uncle Boonme se regarde comme un long rêve. Pourquoi évitez-vous la narration classique ?
Le film se compose de six parties qui correspondent à autant de bobines de pellicule. Chacune s’avère différente dans l’éclairage, le jeu des acteurs et le décor. Pourtant, tout appartient à une seule expérience, une même coulée. Mes films ont des histoires, mais tout n’est pas explicable par les mots. La structure naît de façon organique, selon les sentiments qui naissent après chaque image. Pour moi, le montage est la partie la plus intuitive du processus créatif. C’est différent du cinéma narratif, peut-être plus intérieur.
La porosité entre les vivants et les morts, la nature et les hommes, le jour et la nuit, est l’un des sujets de Uncle Boonme.
Le monde spirituel co-existe avec le monde réel sans frontière apparente. C’est une inspiration venue d’anciennes formes de narrations, comme les vieux drames télévisés et les comic books thaïs, où un fantôme vient souvent s’asseoir à la table des vivants. Je ne veux pas faire la distinction entre la pop culture et la culture « haute ». J’ai simplement voulu ramener le passé, jusqu’à cette grotte où nous apercevons des inscriptions préhistoriques. Mais je ne peux pas trop vous guider. Je souhaite respecter l’imagination du spectateur. Quand il voit des animaux, puis une princesse, il fait les associations dont il a envie.
L’exposition Primitive, l’an dernier à Paris, était une sorte de prélude à ce film. Le cinéma doit-il sortir de la salle de cinéma ?
L’installation fonctionne comme un écho à ce film. J’aime bien l’idée que le cinéma existe sous d’autres formes, tout comme le personnage de mon film a eu plusieurs vies. Livres, images, installations et longs-métrages se répondent.
Allez-vous réussir à distribuer Uncle Boonme en Thaïlande ?
Pour l’instant, nous n’avons aucun budget pour la distribution. Mais est-ce que ça en vaudrait la peine ? Je vais peut-être le montrer ponctuellement à des étudiants et à des gens intéressés. Sinon, il sortira sans doute en DVD pirates importés de Chine. Je suis OK avec ça.
Beaucoup de films à Cannes sont peuplés de fantômes. Pourquoi les spectres sont-ils si importants aujourd’hui?
A cause de la fragilité humaine. Les guerres et les conflits nous font penser très fort à une dimension nouvelle, au-delà de la vie actuelle. On voit des tonnes de films d’apocalypse sur la fin de la civilisation. Moi, je ne m’attarde pas là-dessus. Je me demande ce qu’il y a après, quel monde nouveau.
Olivier Joyard
source http://www.lesinrocks.com/
thanaka- Admin
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thanaka- Admin
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Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
j'espere qu'il sera distribué en france un peu partout
stilia- Localisation : à l'ouest
Messages : 341
Date d'inscription : 02/03/2010
Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
Bon maintenant, il va falloir le denicher dans les programmes cine entre les Avatars et Alice ou Mackael Jackson en 3D, l'attraper au vol dans une petite salle le soir.
Tout se merite!
cipiki- Localisation : tokyo
Messages : 523
Date d'inscription : 04/03/2010
Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
Le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul parle de la situation en Thaïlande et de son dernier film "Uncle Boonmee who can recall his past lives".
Découvert à "Un certain Regard" au festival de Cannes en 2002 avec "Blissfully Yours", Prix du Jury, mais boudé par le public en 2004 pour "Tropical Malady", le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul revient en compétition et la radicalité empreinte d'évidence de "Uncle Boonmee" redore de merveilleux la queue de la comète cannoise.
http://videos.arte.tv/fr/videos/apichatpong_weerasethakul_est_l_invite_d_arte_journal_1_2_-3230690.html
Le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul parle de son dernier film "Uncle Boonmee who can recall his past lives".
Découvert à "Un certain Regard" au festival de Cannes en 2002 avec "Blissfully Yours", Prix du Jury, mais boudé par le public en 2004 pour "Tropical Malady", le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul revient en compétition et la radicalité empreinte d'évidence de "Uncle Boonmee" redore de merveilleux la queue de la comète cannoise.
http://videos.arte.tv/fr/videos/apichatpong_weerasethakul_est_l_invite_d_arte_journal_2_2_-3230686.html
Malade, Oncle Boonmee entend finir ses jours auprès des siens, à la campagne. Les fantômes de sa femme et de son fils viennent à sa rencontre...
Logique du conte, réincarnation, devenir animal, le continent Apichatpong n'a pas entrepris sa propre révolution, et on s'en réjouit. Cinéma et art contemporain toujours s'entremêlent, les repères s'estompent et le politique s'infiltre, en contrebande.
Palme d'or Cannes 2010
http://videos.arte.tv/fr/videos/_uncle_boonmee_who_can_recall_his_past_lives_d_apichatpong_weerasethakul-3230692.html
Faut venir voir le film à Paris quand il sortira en salles ...
Découvert à "Un certain Regard" au festival de Cannes en 2002 avec "Blissfully Yours", Prix du Jury, mais boudé par le public en 2004 pour "Tropical Malady", le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul revient en compétition et la radicalité empreinte d'évidence de "Uncle Boonmee" redore de merveilleux la queue de la comète cannoise.
http://videos.arte.tv/fr/videos/apichatpong_weerasethakul_est_l_invite_d_arte_journal_1_2_-3230690.html
Le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul parle de son dernier film "Uncle Boonmee who can recall his past lives".
Découvert à "Un certain Regard" au festival de Cannes en 2002 avec "Blissfully Yours", Prix du Jury, mais boudé par le public en 2004 pour "Tropical Malady", le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul revient en compétition et la radicalité empreinte d'évidence de "Uncle Boonmee" redore de merveilleux la queue de la comète cannoise.
http://videos.arte.tv/fr/videos/apichatpong_weerasethakul_est_l_invite_d_arte_journal_2_2_-3230686.html
Malade, Oncle Boonmee entend finir ses jours auprès des siens, à la campagne. Les fantômes de sa femme et de son fils viennent à sa rencontre...
Logique du conte, réincarnation, devenir animal, le continent Apichatpong n'a pas entrepris sa propre révolution, et on s'en réjouit. Cinéma et art contemporain toujours s'entremêlent, les repères s'estompent et le politique s'infiltre, en contrebande.
Palme d'or Cannes 2010
http://videos.arte.tv/fr/videos/_uncle_boonmee_who_can_recall_his_past_lives_d_apichatpong_weerasethakul-3230692.html
Faut venir voir le film à Paris quand il sortira en salles ...
thanaka- Admin
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Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
Roooo oui j'ai vu ça!
Mais comme ça a été dit précédemment, il va falloir attendre les distributions maintenant... C'est pas gagné...
Mais comme ça a été dit précédemment, il va falloir attendre les distributions maintenant... C'est pas gagné...
Nelfe- Localisation : BZH
Messages : 612
Date d'inscription : 01/02/2010
Le cinéma thaï hanté par ses fantômes...
Palme d’or à Cannes et branche d’olivier à Bangkok ?....Même à huit mille kilomètres de distance, les évènements qui font l’actualité aujourd’hui - politique ou culturelle - continuent de me relier, d’une façon ou d’une autre, à la Thaïlande. Si je me suis d’abord réjouie de voir un film thaïlandais récompensé à Cannes par la palme d’or, la déception est très vite arrivée. J’avais déjà vu un des films de Apichatpong Weerasethakul (S’il vous plaît, les journalistes, prononcez koun à la fin de Weerasethakul et non pas kul…et ne cherchez pas à comprendre. Si vous vous appelez Dubois, on ne prononce pas Duboisse, et Bush se prononce bouche et non buche… Quoique...) « Sat Pralat » (« Maladie étrange », traduit bizarrement par « Maladie Tropicale »), un de ses films précédents était d’un ennui mortel et la Thaïlande ne l’avait pas programmé sur ses écrans, car on y voyait un moine jouer de la guitare… (Sacrilège). Cet « Oncle Boonmee » ne sortira pas davantage sur les écrans thaïlandais (ou alors pour quelques « happy few » étrangers à Bangkok), parce qu’il n’y a pas de public pour ce genre de film. Pas de chronologie dans l’action. Récit qui tourne au conte, ou à l’allégorie. Le style d’Apichatpong est plutôt contemplatif et il a le goût du mystère et de la lenteur. Certains critiques ont qualifié ce film de « moderne et archaïque ». D’autres de : « palme d’or la plus folle et la plus métaphysique de toute l’histoire du festival de Cannes », d’autres encore de « film abscons, hallucinatoire, ennuyeux et surtout incompréhensible ». Je le visionnerai lorsqu’il passera dans l’une des deux ou trois salles branchées de la capitale. Récompense cannoise probablement politique, en partie du moins, j’imagine. Ce metteur en scène, d’origine chinoise, né à Khon Khaen au cœur de la région Isan, de parents médecin, a obtenu un Master en architecture à l’Université de Khon Khaen et un Master en Beaux-arts de « l’Art Institute » de Chicago. Rien à voir avec les misérables « rouges » de sa province. Déçue donc, parce que pas un mot de compassion sur les problèmes de son pays. Mais : « Ce prix est un grand moment pour l’Histoire de la Thaïlande » !!! Et : « Il va contribuer à calmer les esprits » ! Qu’il ait dit ces mots ou que les journalistes les aient dits à sa place, qu’importe ! J’ai beau chercher, je ne vois pas en quoi l’histoire de la Thaïlande risque de voir son cours changé par ce film, et en quoi il va contribuer à calmer les esprits. Et je me dispenserai ici de tout commentaire sur l'art et la liberté etc...
Donc une palme d’or a Cannes et un rameau d’olivier en Thaïlande.
Rameau d’olivier en signe de paix ? de Réconciliation (Nom jai) .A quel prix ? Question déjà posée précédemment et qui n’a pas fini de revenir sur le terrain.
Pourquoi tant de Thaïs regardent-ils maintenant les informations en provenance de l’étranger via le net ? Voici quelques éléments de reponses glanés sur les medias….
- Le gouvernement a pris le contrôle de toutes les informations et photos montrant les civils « morts », et bloquent des milliers de sites, ce qui conduit un des journalistes du « Thaï Rath » ("Colère thaïe"), un des journaux les plus populaires de Thaïlande, à écrire : « peu de rapports fiables apparaissent dans la presse thaïe ».
- Le gouvernement thai a prévu d’établir un « media indépendant » !!! Ces changements seront mis en place afin d’empêcher l’utilisation d’autres medias qui , par leur contenu, risqueraient de créer des divisions sociales dans le pays (Bangkok Post)
- « The Globe ».... Le reporter britannique Andrew Buncombe, blessé à la jambe par le tir d’un militaire à l’intérieur du temple Wat Pathum où il se trouvait réfugié avec de nombreuses « chemises rouges », femmes et enfants…. "A reçu une visite à l’hôpital où il était soigné, et a été interrogé sur « qui » il pensait avait pu tirer sur lui. Il était assisté d’un traducteur du « Globe », également pris dans les tirs croisés à l’intérieur du temple. On l’a invité à venir discuter de l’incident à la télévision, pour finalement voir cette invitation annulée. Il refusait de limiter la discussion au rôle de « sauvetage de l’armée à l’intérieur du temple ».
En zappant sur les chaînes thaïes, (dixit mes amis), on tombe sur des jeux et des « soap opéras » dont le contenu et la forme sont autant des menaces de divorces d’avec mon ami lorsque je le retrouve vautré devant ces inepties abyssales, dont le niveau sonore pourrait rendre fou tout occidental normalement constitué. ! ….
Allez, le pays n’est pas encore prêt à recevoir « Oncle Boonmee et celui qui se souvient de ses vies antérieures ». Sujet pourtant passionnant pour la Thaïlande, toujours hantée par ses fantômes (phii) en temps ordinaire….
Et qui n’a pas fini de l’être dans les temps qui viennent.
source http://michjuly.typepad.com/
Donc une palme d’or a Cannes et un rameau d’olivier en Thaïlande.
Rameau d’olivier en signe de paix ? de Réconciliation (Nom jai) .A quel prix ? Question déjà posée précédemment et qui n’a pas fini de revenir sur le terrain.
Pourquoi tant de Thaïs regardent-ils maintenant les informations en provenance de l’étranger via le net ? Voici quelques éléments de reponses glanés sur les medias….
- Le gouvernement a pris le contrôle de toutes les informations et photos montrant les civils « morts », et bloquent des milliers de sites, ce qui conduit un des journalistes du « Thaï Rath » ("Colère thaïe"), un des journaux les plus populaires de Thaïlande, à écrire : « peu de rapports fiables apparaissent dans la presse thaïe ».
- Le gouvernement thai a prévu d’établir un « media indépendant » !!! Ces changements seront mis en place afin d’empêcher l’utilisation d’autres medias qui , par leur contenu, risqueraient de créer des divisions sociales dans le pays (Bangkok Post)
- « The Globe ».... Le reporter britannique Andrew Buncombe, blessé à la jambe par le tir d’un militaire à l’intérieur du temple Wat Pathum où il se trouvait réfugié avec de nombreuses « chemises rouges », femmes et enfants…. "A reçu une visite à l’hôpital où il était soigné, et a été interrogé sur « qui » il pensait avait pu tirer sur lui. Il était assisté d’un traducteur du « Globe », également pris dans les tirs croisés à l’intérieur du temple. On l’a invité à venir discuter de l’incident à la télévision, pour finalement voir cette invitation annulée. Il refusait de limiter la discussion au rôle de « sauvetage de l’armée à l’intérieur du temple ».
En zappant sur les chaînes thaïes, (dixit mes amis), on tombe sur des jeux et des « soap opéras » dont le contenu et la forme sont autant des menaces de divorces d’avec mon ami lorsque je le retrouve vautré devant ces inepties abyssales, dont le niveau sonore pourrait rendre fou tout occidental normalement constitué. ! ….
Allez, le pays n’est pas encore prêt à recevoir « Oncle Boonmee et celui qui se souvient de ses vies antérieures ». Sujet pourtant passionnant pour la Thaïlande, toujours hantée par ses fantômes (phii) en temps ordinaire….
Et qui n’a pas fini de l’être dans les temps qui viennent.
source http://michjuly.typepad.com/
thanaka- Admin
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Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
en tous les cas, c'est chouette de voir que le cinéma peut aussi être différent et pas toujours à coups de millions de dollars , le contexte actuel à peut être aussi aider les membres du jury mais qu'importe, ce sera l'occasion pour certains de connaitre la thailande par autre chose que la prostitution, le tsunami ou les manifestations violentes
Pio Pio- Localisation : sud de la france
Messages : 76
Date d'inscription : 27/03/2010
Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
« Oncle Boonmee » n’avait jusqu’à avant-hier aucun distributeur pour la France. Et donc aucune date de sortie en salles. C’est à la toute dernière minute, dimanche matin, que la société Pyramide a fini par en acheter les droits. Le prix serait fixé à quelques dizaines de milliers d’euros. Programmation possible cet automne.
source http://www.leparisien.fr/festival-cannes/cannes-une-palme-d-or-qui-fait-des-vagues-25-05-2010-935679.php
sur Allociné, c'est annoncé pour le 1 septembre !
source http://www.leparisien.fr/festival-cannes/cannes-une-palme-d-or-qui-fait-des-vagues-25-05-2010-935679.php
sur Allociné, c'est annoncé pour le 1 septembre !
thanaka- Admin
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Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
pascal a écrit:« Oncle Boonmee » sur Allociné, c'est annoncé pour le 1 septembre !
ÔÔÔÔÔÔÔÔÔÔh c'est bête ça. On s'ra parti, c'est dÔÔÔÔÔÔÔÔÔÔmmaaaaaage !!!
Béotrice- Localisation : Vaucluse
Messages : 1165
Date d'inscription : 23/06/2009
Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
hé oui Béo , c'est pas de bol vraiment !!!
.... et je doute qu' il soit distribué au Pérou !! ;-)
stilia- Localisation : à l'ouest
Messages : 341
Date d'inscription : 02/03/2010
Re: Le cinéma Thai présent au prochain festival de Cannes
Libérons le cinéma thaïlandais de la censure !
Le quotidien de Bangkok (The Nation) se réjouit de la Palme d'Or décerné le 23 mai à Oncle Boonmee, du cinéaste Apichatpong Weerasethakul. Il saisit cette occasion pour rappeler le manque de liberté de création dans le pays.
Un grand bravo à Apichatpong Weerasethakul, le premier cinéaste thaïlandais à avoir remporté la prestigieuse Palme d'Or du Festival de Cannes. Oncle Boonmee (qui se souvient de ses vies antérieures), un film sur la croyance en la réincarnation, est arrivé en tête du palmarès 2010 grâce au style narratif propre à son réalisateur. Cependant, avant que le ministère de la culture thaïlandais n'entreprenne de récupérer l'événement, il serait peut-être utile de rappeler les commentaires d'Apichatpong sur la censure du cinéma dans notre pays. La sévérité des censeurs nuit à des réalisateurs tels que Apichatpong en les décourageant d'explorer des thèmes novateurs.
Oncle Boonmee raconte l'histoire d'habitants du nord-est du pays qui croient dans les esprits et en la réincarnation. Comme dans ses films précédents, Apichatpong recourt au style fantastique qui lui est propre. A travers ce voyage visuel et sonore, il fait découvrir la vie quotidienne des Thaïlandais au monde entier.
Mais le cinéaste a eu toutes les peines du monde à faire en sorte que ses idées et ses interprétations atteignent son public. Il y a deux ans, il a dû batailler ferme contre le Comité de censure thaïlandais pour que son œuvre demeure intacte. Les censeurs voulaient couper certaines scènes relatives à la religion, une question jugée sensible en Thaïlande. Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Cannes, Apichatpong a déclaré qu'à cause de la sévérité de la censure, les cinéastes thaïlandais évitaient de toucher à des sujets sensibles comme la politique et se rabattaient sur les films d'action ou les comédies.
Apichatpong n'est pas le seul à lutter contre la censure. Nak-Prok, un film thaïlandais racontant l'histoire de trois bandits déguisés en moines, avait déjà failli ne pas sortir sur les écrans. Le film contenait des scènes où les protagonistes se comportaient d'une manière indigne de membres du clergé. Les spectateurs sont pourtant assez grands pour comprendre que de telles scènes ne sont que de la fiction. En dépit du système de classification censé protéger les spectateurs, le Comité de censure thaïlandais est particulièrement intransigeant quand il s'agit de sélectionner des spectacles qui seront donnés dans des lieux publics. Mais il ferme les yeux sur la violence explicite de certains soap operas que jeunes et moins jeunes peuvent voir librement sur leur petit écran. De surcroît, ces arbitres désignés par l'Etat viennent le plus souvent des forces de sécurité. Ce ne sont ni des cinéastes ni des gens issus de l'industrie du cinéma, qui pourraient fournir des commentaires raisonnés sur la classification d'un film.
Le ministère de la Culture et les autres agences concernées devraient se montrer suffisamment ouverts pour permettre aux cinéastes d'explorer de nouveaux thèmes et de nouveaux champs de créativité. Même si la plupart des scénarios relèvent de la fiction, les interprétations des réalisateurs peuvent permettre aux spectateurs de se familiariser avec certaines questions. Les gens peuvent ainsi mieux comprendre la société dans laquelle ils vivent et mieux se comprendre eux-mêmes.
Les films produits par un pays reflètent souvent le degré de maturité de sa société. On peut se féliciter du nouveau souffle du cinéma thaïlandais, dû en partie à la capacité de ses réalisateurs d'analyser des sentiments humains ou des questions telles que les relations entre les hommes et les femmes, l'histoire et les croyances spirituelles. Mais il y a encore beaucoup à faire pour renforcer la liberté d'expression et la créativité des cinéastes. La Thaïlande a une culture et une tradition qui inspirent ses artistes. Et les réalisateurs thaïlandais ne demandent rien d'autre que d'avoir la possibilité de mettre leurs idées en scène.
source http://www.courrierinternational.com/article/2010/05/27/liberons-le-cinema-thailandais-de-la-censure
Le quotidien de Bangkok (The Nation) se réjouit de la Palme d'Or décerné le 23 mai à Oncle Boonmee, du cinéaste Apichatpong Weerasethakul. Il saisit cette occasion pour rappeler le manque de liberté de création dans le pays.
Un grand bravo à Apichatpong Weerasethakul, le premier cinéaste thaïlandais à avoir remporté la prestigieuse Palme d'Or du Festival de Cannes. Oncle Boonmee (qui se souvient de ses vies antérieures), un film sur la croyance en la réincarnation, est arrivé en tête du palmarès 2010 grâce au style narratif propre à son réalisateur. Cependant, avant que le ministère de la culture thaïlandais n'entreprenne de récupérer l'événement, il serait peut-être utile de rappeler les commentaires d'Apichatpong sur la censure du cinéma dans notre pays. La sévérité des censeurs nuit à des réalisateurs tels que Apichatpong en les décourageant d'explorer des thèmes novateurs.
Oncle Boonmee raconte l'histoire d'habitants du nord-est du pays qui croient dans les esprits et en la réincarnation. Comme dans ses films précédents, Apichatpong recourt au style fantastique qui lui est propre. A travers ce voyage visuel et sonore, il fait découvrir la vie quotidienne des Thaïlandais au monde entier.
Mais le cinéaste a eu toutes les peines du monde à faire en sorte que ses idées et ses interprétations atteignent son public. Il y a deux ans, il a dû batailler ferme contre le Comité de censure thaïlandais pour que son œuvre demeure intacte. Les censeurs voulaient couper certaines scènes relatives à la religion, une question jugée sensible en Thaïlande. Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Cannes, Apichatpong a déclaré qu'à cause de la sévérité de la censure, les cinéastes thaïlandais évitaient de toucher à des sujets sensibles comme la politique et se rabattaient sur les films d'action ou les comédies.
Apichatpong n'est pas le seul à lutter contre la censure. Nak-Prok, un film thaïlandais racontant l'histoire de trois bandits déguisés en moines, avait déjà failli ne pas sortir sur les écrans. Le film contenait des scènes où les protagonistes se comportaient d'une manière indigne de membres du clergé. Les spectateurs sont pourtant assez grands pour comprendre que de telles scènes ne sont que de la fiction. En dépit du système de classification censé protéger les spectateurs, le Comité de censure thaïlandais est particulièrement intransigeant quand il s'agit de sélectionner des spectacles qui seront donnés dans des lieux publics. Mais il ferme les yeux sur la violence explicite de certains soap operas que jeunes et moins jeunes peuvent voir librement sur leur petit écran. De surcroît, ces arbitres désignés par l'Etat viennent le plus souvent des forces de sécurité. Ce ne sont ni des cinéastes ni des gens issus de l'industrie du cinéma, qui pourraient fournir des commentaires raisonnés sur la classification d'un film.
Le ministère de la Culture et les autres agences concernées devraient se montrer suffisamment ouverts pour permettre aux cinéastes d'explorer de nouveaux thèmes et de nouveaux champs de créativité. Même si la plupart des scénarios relèvent de la fiction, les interprétations des réalisateurs peuvent permettre aux spectateurs de se familiariser avec certaines questions. Les gens peuvent ainsi mieux comprendre la société dans laquelle ils vivent et mieux se comprendre eux-mêmes.
Les films produits par un pays reflètent souvent le degré de maturité de sa société. On peut se féliciter du nouveau souffle du cinéma thaïlandais, dû en partie à la capacité de ses réalisateurs d'analyser des sentiments humains ou des questions telles que les relations entre les hommes et les femmes, l'histoire et les croyances spirituelles. Mais il y a encore beaucoup à faire pour renforcer la liberté d'expression et la créativité des cinéastes. La Thaïlande a une culture et une tradition qui inspirent ses artistes. Et les réalisateurs thaïlandais ne demandent rien d'autre que d'avoir la possibilité de mettre leurs idées en scène.
source http://www.courrierinternational.com/article/2010/05/27/liberons-le-cinema-thailandais-de-la-censure
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La Palme d’or de passage à Genève
Une semaine après son triomphe à Cannes, le lauréat de la Palme d’or 2010 est à Genève. Heureux hasard, Apichatpong Weerasethakul avait été invité par la HEAD (Haute Ecole d’art et de design) avant le festival. Hier matin, il a donné une master class publique au Bio, à Carouge.
«Comme chaque année, nous invitons un cinéaste qui était à Cannes», déclare en préambule José-Michel Buhler, responsable de la filière cinéma de la HEAD. «Le fait qu’il ait eu la Palme donne un lustre particulier à sa venue.» La master class d’hier, modérée par Christelle Lheureux, enseignante, et Cyril Neyrat, écrivain de cinéma, se déroule calmement, dans la concentration.
Projection de courts-métrages et d’installations vidéo à l’origine d’Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, discussions entre deux. Mais la veille au soir, nous avons pu rencontrer le cinéaste thaïlandais dans son hôtel. Et si la date de sortie de son film n’est pas encore fixée (on parle du 1er septembre pour la France), il nous livre déjà quelques clés.
Quel était votre état d’esprit avant d’aller à Cannes?
Je ne pensais jamais avoir un prix. Etre dans un festival, c’est déjà en soi un plaisir. Spécialement à Cannes. C’était étrange, car j’ai toujours de la peine à quitter la Thaïlande, y laisser ma famille, mes chiens. Mais c’est mon job d’accompagner mes films, de les présenter. Comme ils sont souvent petits, la reconnaissance qu’ils m’apportent est comme un cadeau. Cela me donne confiance en moi, cela dissipe mes doutes.
Et quel était votre sentiment au moment où Tim Burton citait votre nom en annonçant la Palme d’or?
Du bonheur, bien sûr. Et un sentiment de fierté pour mon pays. C’est la première fois que la Thaïlande remporte une Palme d’or. Pourtant, les réactions là-bas ont été mitigées. Il y a pas mal de gens qui sont contre mon travail. Je vois bien, sur certains sites thaïlandais, que je suis attaqué sur les forums. Le plus souvent, on pense que je détruis les valeurs dans mon travail. Ils sont très conservateurs sur ce point. Ils aimeraient que le cinéma affiche une morale. Mais il y a aussi beaucoup de gens qui ont été heureux pour moi. Et de toute façon, les attaques et les oppositions ne me gênent pas. Cela crée un dialogue.
Quels films sont diffusés en Thaïlande?
Surtout des films américains, comme partout, et des films thaïs, qui sont populaires là-bas. Cela dit, j’apprécie aussi les productions de Hollywood. Mais comme nous avons un gouvernement très archaïque, celui-ci censure passablement les films. Par exemple, les réalisateurs ne peuvent pas parler de politique dans leurs métrages. Les problèmes de sécurité nationale ne doivent jamais être abordés. Peu de gens affichent le même point de vue que moi là-bas.
Dans cette optique, vous devez avoir pas mal de difficultés à trouver des producteurs.
Disons que j’ai de la chance. Ceux qui me produisent ont compris mon mécanisme, ma manière de fonctionner, de travailler. Mes films ont en général de petits budgets. Et je me demande chaque fois pourquoi je souffre en les faisant. De plus gros budgets ne changeraient rien, car il y aurait d’autres contraintes et je pense encore moins de liberté.
Quel genre de film aimez-vous visionner?
De tout. J’aime beaucoup les films des années 60, la Nouvelle Vague française. Et depuis que j’ai 24 ans, je suis obsédé par le cinéma expérimental. Par Andy Warhol, Stan Brakhage. Parmi les auteurs actuels, j’adore Bela Tarr.
Ressentez-vous désormais la pression de l’après-Palme?
Pas plus que ça. A l’époque de Tropical Malady, ma mère m’avait dit que tôt ou tard, il faut toujours se préparer à tomber. C’est ce qu’il faut se dire à tout moment.
source http://www.tdg.ch/geneve/culture/palme-or-passage-geneve-2010-05-31
«Comme chaque année, nous invitons un cinéaste qui était à Cannes», déclare en préambule José-Michel Buhler, responsable de la filière cinéma de la HEAD. «Le fait qu’il ait eu la Palme donne un lustre particulier à sa venue.» La master class d’hier, modérée par Christelle Lheureux, enseignante, et Cyril Neyrat, écrivain de cinéma, se déroule calmement, dans la concentration.
Projection de courts-métrages et d’installations vidéo à l’origine d’Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, discussions entre deux. Mais la veille au soir, nous avons pu rencontrer le cinéaste thaïlandais dans son hôtel. Et si la date de sortie de son film n’est pas encore fixée (on parle du 1er septembre pour la France), il nous livre déjà quelques clés.
Quel était votre état d’esprit avant d’aller à Cannes?
Je ne pensais jamais avoir un prix. Etre dans un festival, c’est déjà en soi un plaisir. Spécialement à Cannes. C’était étrange, car j’ai toujours de la peine à quitter la Thaïlande, y laisser ma famille, mes chiens. Mais c’est mon job d’accompagner mes films, de les présenter. Comme ils sont souvent petits, la reconnaissance qu’ils m’apportent est comme un cadeau. Cela me donne confiance en moi, cela dissipe mes doutes.
Et quel était votre sentiment au moment où Tim Burton citait votre nom en annonçant la Palme d’or?
Du bonheur, bien sûr. Et un sentiment de fierté pour mon pays. C’est la première fois que la Thaïlande remporte une Palme d’or. Pourtant, les réactions là-bas ont été mitigées. Il y a pas mal de gens qui sont contre mon travail. Je vois bien, sur certains sites thaïlandais, que je suis attaqué sur les forums. Le plus souvent, on pense que je détruis les valeurs dans mon travail. Ils sont très conservateurs sur ce point. Ils aimeraient que le cinéma affiche une morale. Mais il y a aussi beaucoup de gens qui ont été heureux pour moi. Et de toute façon, les attaques et les oppositions ne me gênent pas. Cela crée un dialogue.
Quels films sont diffusés en Thaïlande?
Surtout des films américains, comme partout, et des films thaïs, qui sont populaires là-bas. Cela dit, j’apprécie aussi les productions de Hollywood. Mais comme nous avons un gouvernement très archaïque, celui-ci censure passablement les films. Par exemple, les réalisateurs ne peuvent pas parler de politique dans leurs métrages. Les problèmes de sécurité nationale ne doivent jamais être abordés. Peu de gens affichent le même point de vue que moi là-bas.
Dans cette optique, vous devez avoir pas mal de difficultés à trouver des producteurs.
Disons que j’ai de la chance. Ceux qui me produisent ont compris mon mécanisme, ma manière de fonctionner, de travailler. Mes films ont en général de petits budgets. Et je me demande chaque fois pourquoi je souffre en les faisant. De plus gros budgets ne changeraient rien, car il y aurait d’autres contraintes et je pense encore moins de liberté.
Quel genre de film aimez-vous visionner?
De tout. J’aime beaucoup les films des années 60, la Nouvelle Vague française. Et depuis que j’ai 24 ans, je suis obsédé par le cinéma expérimental. Par Andy Warhol, Stan Brakhage. Parmi les auteurs actuels, j’adore Bela Tarr.
Ressentez-vous désormais la pression de l’après-Palme?
Pas plus que ça. A l’époque de Tropical Malady, ma mère m’avait dit que tôt ou tard, il faut toujours se préparer à tomber. C’est ce qu’il faut se dire à tout moment.
source http://www.tdg.ch/geneve/culture/palme-or-passage-geneve-2010-05-31
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Apichatpong, l'avant-gardiste et le militant
BANGKOK — Il a fait l'événement à Cannes, porté l'étendard du cinéma thaïlandais, mis du baume sur la violence de son pays. Mais de retour à Bangkok, le metteur en scène Apichatpong Weerasethakul a retrouvé son statut de militant avant-gardiste, politiquement incorrect.
Surprise. La Palme d'or sous le bras, le cinéaste n'est pas sûr de vouloir distribuer son film dans un pays avide de grosses productions et de comédies.
"Je connais mon marché (...). Je sais que mon film n'est pas pour tout le monde", dit-il dans un entretien avec l'AFP. "idéalement, je voudrais ne le montrer qu'à ceux qui ont vraiment suivi le film et ma carrière".
Entre la Thaïlande et cet homme lumineux de 39 ans, le cheveu raz et le regard piquant, la relation est compliquée.
"Personne ne va voir les films d'Apichatpong", avait asséné Ladda Tangsupachai, une responsable du ministère de la Culture, au magazine Time en 2007. "Les Thaïlandais veulent des comédies. Nous aimons rire".
La remarque n'a pas pesé lourd. "Oncle Boonmee, celui qui se souvient des vies antérieures", primé à Cannes, est encore plus ésotérique que ses films précédents, jusqu'à cette scène où une princesse défigurée fait l'amour avec un poisson-chat doué de parole...
Et lorsqu'il ne filme pas, Apichatpong dénonce une censure étouffante, issue d'une loi promulguée en 2007, après un coup d'Etat militaire dont le pays ne s'est pas remis.
"Syndromes and a century", un auto-portrait centré sur ses souvenirs d'enfance, a ainsi été dépouillé d'une scène où des moines bouddhistes s'amusaient avec une soucoupe volante miniature. De quoi lui "faire honte d'être Thaïlandais".
La loi permet de censurer tout ce qui porte atteinte à l'ordre social, à la décence et la sécurité nationale. "C'est tellement large que tout peut entrer dans ce type de restriction. Donc on ne peut pas faire de film sur la politique, la religion ou d'autres sujets de ce genre", explique-t-il. "on est obligé de revenir à la comédie et au drame".
"Le mot-clé, c'est la peur", assure-t-il encore de sa voix douce, en comparant son pays à l'Europe de l'Est des années 1960s et 70s, où les cinéastes avaient recours au symbolisme pour masquer les messages politiques.
"Les gens - en particulier au gouvernement - essayent de vous dire ce qu'il est bon de porter, ce qu'il faut faire, ce qu'est la vraie langue nationale".
Forcément, ce franc-parler fait grincer les dents. D'autant qu'Apichatpong a grandi dans le nord-est du pays, une région rurale avec son dialecte, proche du Laotien, et sa culture propre, que les Bangkokois regardent avec un rien de condescendance.
C'est de cette région que sont venus beaucoup des manifestants antigouvernementaux qui ont occupé Bangkok pendant deux mois, de mars à mai, provoquant la plus grave crise dans le pays depuis 1992 (90 morts, 1.900 blessés). Lorsque le cinéaste s'envolait pour aller chercher son prix en France, Bangkok était le théâtre de scènes de guérilla urbaine.
Sans directement prendre position pour les "chemises rouges", Apichatpong a évoqué à Cannes un pays "contrôlé par un groupes de mafias". Tollé général sur internet.
Mais il insiste. "Hé, regardez dehors un peu... c'est un pays du tiers-monde qui est toujours violent et où les gens souffrent, beaucoup de gens".
Des "rouges", il a fait sienne cette perception d'une élite qui délaisse les paysans. "Tout le pouvoir est à Bangkok. C'est pour ça qu'il y a du ressentiment".
La suite ? Un cinéma tout en contournements, un discours en trompe-l'oeil. Apichatpong prépare un film de quatre heures sur un voyage en train dans son pays. Un film qui "pourrait être politique", précise-t-il, malicieux.
source AFP
Surprise. La Palme d'or sous le bras, le cinéaste n'est pas sûr de vouloir distribuer son film dans un pays avide de grosses productions et de comédies.
"Je connais mon marché (...). Je sais que mon film n'est pas pour tout le monde", dit-il dans un entretien avec l'AFP. "idéalement, je voudrais ne le montrer qu'à ceux qui ont vraiment suivi le film et ma carrière".
Entre la Thaïlande et cet homme lumineux de 39 ans, le cheveu raz et le regard piquant, la relation est compliquée.
"Personne ne va voir les films d'Apichatpong", avait asséné Ladda Tangsupachai, une responsable du ministère de la Culture, au magazine Time en 2007. "Les Thaïlandais veulent des comédies. Nous aimons rire".
La remarque n'a pas pesé lourd. "Oncle Boonmee, celui qui se souvient des vies antérieures", primé à Cannes, est encore plus ésotérique que ses films précédents, jusqu'à cette scène où une princesse défigurée fait l'amour avec un poisson-chat doué de parole...
Et lorsqu'il ne filme pas, Apichatpong dénonce une censure étouffante, issue d'une loi promulguée en 2007, après un coup d'Etat militaire dont le pays ne s'est pas remis.
"Syndromes and a century", un auto-portrait centré sur ses souvenirs d'enfance, a ainsi été dépouillé d'une scène où des moines bouddhistes s'amusaient avec une soucoupe volante miniature. De quoi lui "faire honte d'être Thaïlandais".
La loi permet de censurer tout ce qui porte atteinte à l'ordre social, à la décence et la sécurité nationale. "C'est tellement large que tout peut entrer dans ce type de restriction. Donc on ne peut pas faire de film sur la politique, la religion ou d'autres sujets de ce genre", explique-t-il. "on est obligé de revenir à la comédie et au drame".
"Le mot-clé, c'est la peur", assure-t-il encore de sa voix douce, en comparant son pays à l'Europe de l'Est des années 1960s et 70s, où les cinéastes avaient recours au symbolisme pour masquer les messages politiques.
"Les gens - en particulier au gouvernement - essayent de vous dire ce qu'il est bon de porter, ce qu'il faut faire, ce qu'est la vraie langue nationale".
Forcément, ce franc-parler fait grincer les dents. D'autant qu'Apichatpong a grandi dans le nord-est du pays, une région rurale avec son dialecte, proche du Laotien, et sa culture propre, que les Bangkokois regardent avec un rien de condescendance.
C'est de cette région que sont venus beaucoup des manifestants antigouvernementaux qui ont occupé Bangkok pendant deux mois, de mars à mai, provoquant la plus grave crise dans le pays depuis 1992 (90 morts, 1.900 blessés). Lorsque le cinéaste s'envolait pour aller chercher son prix en France, Bangkok était le théâtre de scènes de guérilla urbaine.
Sans directement prendre position pour les "chemises rouges", Apichatpong a évoqué à Cannes un pays "contrôlé par un groupes de mafias". Tollé général sur internet.
Mais il insiste. "Hé, regardez dehors un peu... c'est un pays du tiers-monde qui est toujours violent et où les gens souffrent, beaucoup de gens".
Des "rouges", il a fait sienne cette perception d'une élite qui délaisse les paysans. "Tout le pouvoir est à Bangkok. C'est pour ça qu'il y a du ressentiment".
La suite ? Un cinéma tout en contournements, un discours en trompe-l'oeil. Apichatpong prépare un film de quatre heures sur un voyage en train dans son pays. Un film qui "pourrait être politique", précise-t-il, malicieux.
source AFP
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La Palme d'or interdite aux moins de 15 ans
"Bonne nouvelle", écrit le quotidien thaïlandais The Nation : "Oncle Boonmee (qui se souvient de ses vies antérieures), Palme d'or du dernier festival de Cannes, a été autorisé par la censure aux plus de 15 ans.
Bonne nouvelle car les films précédents d'Apichatpong Weerasethakul, que ce soit Blissfully Yours (Prix Un certain regard en 2002) ou Syndromes and A Century (2006), ont été projetés ou édités en DVD avec des scènes - jugées obscènes ou blasphématoires - censurées.
En 2007, Apichatpong et un groupe de cinéastes avaient fondé le Mouvement libre du cinéma thaïlandais pour dénoncer une nouvelle loi qui, bien que remplaçant des règles datant de 1930, leur apparaissait encore trop sévère.
Pour Oncle Boonmee, Apichatpong a décidé de laisser le comité de censure travailler librement. Et, la décision de ne pas l'interdire aux moins de 18 ou 20 ans, est considérée comme une victoire, le film contenant une scène d'amour avec un poisson-chat et une autre d'un moine s'adonnant aux joies du karaoké. "Des signes montrent que le gouvernement est plus réceptif", écrit The Nation.
"Est-ce parce que les autorités commencent à voir le cinéma comme un art et plutôt que comme un divertissement ?"
source http://www.courrierinternational.com/breve/2010/06/28/la-palme-d-or-interdite-aux-moins-de-15-ans
Bonne nouvelle car les films précédents d'Apichatpong Weerasethakul, que ce soit Blissfully Yours (Prix Un certain regard en 2002) ou Syndromes and A Century (2006), ont été projetés ou édités en DVD avec des scènes - jugées obscènes ou blasphématoires - censurées.
En 2007, Apichatpong et un groupe de cinéastes avaient fondé le Mouvement libre du cinéma thaïlandais pour dénoncer une nouvelle loi qui, bien que remplaçant des règles datant de 1930, leur apparaissait encore trop sévère.
Pour Oncle Boonmee, Apichatpong a décidé de laisser le comité de censure travailler librement. Et, la décision de ne pas l'interdire aux moins de 18 ou 20 ans, est considérée comme une victoire, le film contenant une scène d'amour avec un poisson-chat et une autre d'un moine s'adonnant aux joies du karaoké. "Des signes montrent que le gouvernement est plus réceptif", écrit The Nation.
"Est-ce parce que les autorités commencent à voir le cinéma comme un art et plutôt que comme un divertissement ?"
source http://www.courrierinternational.com/breve/2010/06/28/la-palme-d-or-interdite-aux-moins-de-15-ans
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Nuit thaïlandaise à Cannes
La nouvelle vague du cinéma thaïlandais continue à faire parler d’elle. Après la palme décernée en 2012 à Apichatpong Weerasethakul (de retour cette année avec Mekong Hotel, en séance spéciale), la Thaïlande est une nouvelle fois à l’honneur au Festival pour une soirée dédiée à son cinéma, le 18 mai au Carlton. Cette « Thaï Night » mettra à l’honneur ce nouveau centre de production cinématographique. Le pays a accueilli pas moins de 798 productions étrangères ces derniers mois dont The Lady de Luc Besson. Cela s’explique notamment par les aides les tournages étrangers dispensées par le gouvernement thaïlandais. Cet évènement cannois sera l’occasion de présenter les nouveaux talents de ce pays. Signe d’un soutien tangible du septième art, il sera présidé par son Altesse Royale la Princesse Ubolratana Rajakanya Sirivadhana Barnavadi.
http://www.evene.fr/cinema/actualite/nuit-thailandaise-a-cannes-954524.php
http://www.evene.fr/cinema/actualite/nuit-thailandaise-a-cannes-954524.php
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First Images From Apichatpong Weerasethakul's 'Mekong Hotel'
This time next week we'll be in the midst of the Cannes Film Festival, with plenty of questions set to be answered. One answer we're eager to hear is in reponse to one of the more intriguing parts of the lineup: the return of former Palme d'Or winner Apichatpong Weerasethakul with "Mekong Hotel."
A fair bit of mystery shrouds Weerasethakul's film. For one, many questioned why the the film didn't make it in competition and whether or not it's the project that teams him with Tilda Swinton. Weeks after the lineup announcement, we're still as clueless as ever. A handful of images from the film have arrived for us to take a look at, and sales company The Match Factory also have the following synopsis for 'Mekong,' but, in typical fashion, there's not much that can be told from a synopsis of a Weerasethakul film.
'Mekong Hotel' is a portrait of a hotel near the Mekong River in the north-east of Thailand. The river there marks the border between Thailand and Laos. In the bedrooms and terraces, Apichatpong held a rehearsal with his crew for a movie that he wrote years ago called Ecstasy Garden. The film shuffles different realms, fact and fiction, expressing the bonds between a vampire-like mother and her daughter, the young lovers and the river. Mekong Hotel - since it was shot at the time of the heavy flooding in Thailand - also weaves in layers of demolition, politics, and a drifting dream of the future.
“I’m finishing one very romantic film of a hotel on the Mekong, in Nong Khai,” the helmer also previously explained to CinemaScope. “It’s a one-hour film called Mekong Hotel. My crew goes there, and my friend, who is a guitar teacher, improvises and plays guitar for an hour. My crew is trying to rehearse a movie about this ghost who goes around eating innards. It’s like a documentary but every scene is shot in a hotel room.”
Still confused? Don't worry, so are we. Hopefully it'll all make sense when "Mekong Hotel" screens on the Croisette next week. [Flix]
source http://blogs.indiewire.com/theplaylist/first-look-at-apichatpong-weerasethakuls-return-to-cannes-with-mekong-hotel-20120510
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Apichatpong: «Ma palme d'or n'a rien changé en Thaïlande»
Le réalisateur thaïlandais évoque son retour au pays après sa palme d'or remportée en 2010...
Le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul revient sur la Croisette avec Mekong Hotel, un moyen métrage d’une heure, sélectionné en séance spéciale, hors-compétition. Encore un film hanté par les esprits, à la fois doux, poétique et mélancolique, comme peut l’être cet artiste singulier.
Au retour de Cannes, vous aviez confié à 20 Minutes que votre palme d’or pour Oncle Boonmee vous permettrait d’œuvrer pour la liberté d’expression dans votre pays. Qu’est-ce qui a changé depuis deux ans?
Cette palme d’or a suscité beaucoup d’enthousiasme et d’excitation chez les professionnels du cinéma et les jeunes artistes. Mais en dépit de mes efforts, cela n’a pas été suivi d’effets.
Comment s’est passé votre retour en Thaïlande? Avez-vous été invité par les médias, par la télévision?
Oui, il y a eu des articles dans les journaux. J’ai été sollicité pour intervenir sur des plateaux de télévision. Je n’apprécie pas beaucoup la télévision, mais j’ai accepté les émissions politiques. Pour faire bouger les choses. C’est là que je me suis rendu compte qu’il était illusoire de vouloir changer les gens. On peut changer soi-même, mais les gens restent les mêmes.
Votre façon de travailler a-t-elle évolué?
Certaines personnes ont eu la curiosité de voir mon film. Oncle Boonmee a même été diffusé à la télévision. Mais ce film a paradoxalement renforcé mes liens avec les circuits de l’art contemporain au détriment du cinéma. C’est probablement le prix qu’il me faut payer pour ma liberté.
Propos recueillis par Stéphane Leblanc
http://www.20minutes.fr/cinema/festival-cannes/936731-apichatpong-ma-palme-or-rien-change-thailande
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Mekong Hotel, de Apichatpong Weerasethakul
Dossier complet sur le film ----> http://www.filmpressplus.com/wp-content/uploads/dl_docs/MEKONG_HOTEL-Francais.pdf
Auréolé d’une Palme d’or méritée pour Oncle Boonmee en 2010, Apichatpong Weerasethakul revient cette année à Cannes présenter Mekong Hotel hors compétition. La réputation du cinéaste n’est plus à faire : ses films, volontiers contemplatifs, n’empruntent pas la voie cinématographique habituelle. Mekong Hotel ne déroge pas. On y croise Apichatpong lui-même, en compagnie de son compositeur sur le vrai-faux tournage d’un film jamais réalisé, Ecstasy Garden. Le cinéaste n’a pas son pareil pour provoquer l’émoi quand on ne l’attend pas : l’apparition d’une pelleteuse ou celle d’un fantôme thaïlandais (un pob) dévorant un cœur humain suscitent l’émotion, rappellent la nostalgie du metteur en scène pour son pays. Mais à l’inverse d’Oncle Boonmee ou de Tropical Malady, ces courts moments de poésie ne parviennent pas à contrebalancer un propos abstrus. Difficile de comprendre la relation qui unit les mère et fille du film sans connaître au préalable la note d’intention du cinéaste. Dans une scène qui rappelle la séquence dans la chambre de Syndromes and a Century, la fille demande à sa mère, assise à côté d’elle : « Maman, où es-tu ? » A quoi, la mère répond : « Je suis toujours dans la chambre… ça fait six cents ans, maintenant », avant de s’interroger plus longuement sur son existence fantomatique, son propre futur et sa crainte pour celui de la Thaïlande. Malheureusement, ces instants magiques sont rares dans Mekong Hotel, et lorsqu’ils arrivent, l’ennui est déjà installé. Mekong Hotel est-il trop court ou trop long ? Les autres longs-métrages d’Apichatpong bénéficient d’une profondeur mystérieuse et séduisante, quand ses courts font souvent montre d’expérimentations visuelles réjouissantes – Les Fantômes de Nabua en tête. Ici, les 61 minutes du film ne permettent pas de tels partis pris. On acceptera plus facilement Mekong Hotel comme un documentaire que comme une œuvre de fiction, une sorte de making of d’un film jamais tourné – un Lost in La Mancha sous tranquillisants, l’étrangeté en plus. A l’instar de la séquence finale, laconique discussion entre Apichatpong Weerasethakul et son compositeur au sujet des jet-skis qui sillonnent le fleuve : « J’en ai fait une fois, ça faisait agréablement mal au cul. »
Mekong Hotel de et avec Apichatpong Weerasethakul. Thaïlande, 2012. Présenté en séance spéciale au 65e Festival de Cannes.
http://www.grand-ecart.fr/cinema/mekong-hotel-apichatpong-weerasethakul-ecstasy-garden/
Auréolé d’une Palme d’or méritée pour Oncle Boonmee en 2010, Apichatpong Weerasethakul revient cette année à Cannes présenter Mekong Hotel hors compétition. La réputation du cinéaste n’est plus à faire : ses films, volontiers contemplatifs, n’empruntent pas la voie cinématographique habituelle. Mekong Hotel ne déroge pas. On y croise Apichatpong lui-même, en compagnie de son compositeur sur le vrai-faux tournage d’un film jamais réalisé, Ecstasy Garden. Le cinéaste n’a pas son pareil pour provoquer l’émoi quand on ne l’attend pas : l’apparition d’une pelleteuse ou celle d’un fantôme thaïlandais (un pob) dévorant un cœur humain suscitent l’émotion, rappellent la nostalgie du metteur en scène pour son pays. Mais à l’inverse d’Oncle Boonmee ou de Tropical Malady, ces courts moments de poésie ne parviennent pas à contrebalancer un propos abstrus. Difficile de comprendre la relation qui unit les mère et fille du film sans connaître au préalable la note d’intention du cinéaste. Dans une scène qui rappelle la séquence dans la chambre de Syndromes and a Century, la fille demande à sa mère, assise à côté d’elle : « Maman, où es-tu ? » A quoi, la mère répond : « Je suis toujours dans la chambre… ça fait six cents ans, maintenant », avant de s’interroger plus longuement sur son existence fantomatique, son propre futur et sa crainte pour celui de la Thaïlande. Malheureusement, ces instants magiques sont rares dans Mekong Hotel, et lorsqu’ils arrivent, l’ennui est déjà installé. Mekong Hotel est-il trop court ou trop long ? Les autres longs-métrages d’Apichatpong bénéficient d’une profondeur mystérieuse et séduisante, quand ses courts font souvent montre d’expérimentations visuelles réjouissantes – Les Fantômes de Nabua en tête. Ici, les 61 minutes du film ne permettent pas de tels partis pris. On acceptera plus facilement Mekong Hotel comme un documentaire que comme une œuvre de fiction, une sorte de making of d’un film jamais tourné – un Lost in La Mancha sous tranquillisants, l’étrangeté en plus. A l’instar de la séquence finale, laconique discussion entre Apichatpong Weerasethakul et son compositeur au sujet des jet-skis qui sillonnent le fleuve : « J’en ai fait une fois, ça faisait agréablement mal au cul. »
Mekong Hotel de et avec Apichatpong Weerasethakul. Thaïlande, 2012. Présenté en séance spéciale au 65e Festival de Cannes.
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