Et si les insectes étaient la nourriture du futur ?
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Et si les insectes étaient la nourriture du futur ?
Malnutrition, obésité, gaz à effet de serre généré par l'élevage de viande : les insectes, grâce à leurs qualités nutritionnelles, pourraient être une solution alimentaire.
L'idée
Dans les pays occidentaux -aux Etats-Unis notamment-, l'obésité tend à devenir un véritable problème de santé publique ; à l'autre bout de la planète, la sécurité alimentaire est menacée ; par ailleurs, l'augmentation de la consommation de viande constitue une véritable menace pour la planète, puisqu'il est avéré que l'élevage génère près d'un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Face à ce triple fléau, les insectes, dont les qualités nutritionnelles sont reconnues, pourraient constituer une alternative intéressante. Les Occidentaux en sont peu friands, alors qu'ils sont déjà très consommés en Asie du sud-est et dans certains pays d'Afrique et d'Amérique du Sud.
Comment la mettre en pratique
L'entomophagie est une pratique ancienne, qui remonte à la Grèce antique, comme l'attestent les écrits d'Aristote lui-même, repris par le National Geographic.
Selon les chiffres de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO, au moins 527 insectes différents sont consommés dans de nombreux pays, notamment l'Afrique du Sud et le Botswana en Afrique, le Venezuela et la Colombie en Amérique du Sud, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, le Vietnam, la Chine ou le Japon en Asie.
Depuis une dizaine d'années, on redécouvre le fort potentiel nutritif des insectes : riches en protéines, en vitamines A et B ou encore en seuls minéraux, leurs bienfaits ont été longtemps sous-estimés.
La production générale d'insectes est peu coûteuse, respectueuse de l'environnement, car non-productrice de gaz à effet de serre, et suffisante pour nourrir un grand nombre de personnes, en leur donnant une alimentation équilibrée, sans matière grasse.
Du coup, les pays occidentaux, Etats-Unis et Canada en tête, commencent à s'y mettre, et l'on y voit fleurir de-ci de-là restaurants et livres dédiés à la cuisine des fourmis au miel, sauterelles grillées, brochettes de crickets et autres larves au chocolat.
La France, réfractaire aux insectes alimentaires
La France accuse quant à elle un retard certain. Alexis Chambon fait figure de précurseur : il est le seul restaurateur et fournisseur français de plats servis avec des insectes, 75 centimes d'euros le cricket, 15 euros le menu dégustation. Le cuisinier espère développer la tendance et vend ses produits dans des salons :
« Nous cuisinons surtout des grillons, des phasmes, des crickets, des teignes de ruche, parce qu'on les trouve en Europe. Nous avons nos propres élevages et proposons toutes sortes de produits, bonbons, sucettes ou pizzas. C'est une véritable gastronomie. Nos produits sont frais et nous cherchons toujours à innover. »
Quelques particuliers s'y mettent aussi, comme l'explique Michel Collin, entomologue :
« Il est possible d'élever chez soi dans un aquarium ses propres crickets. Les consignes sont précises. Il faut acheter une quinzaine de crikets en animalerie pour 10 euros et les nourrir avec des fibres chez soi. L'aquarium fera 60 cm sur 30 cm, avec une surface grillagée et un éclairage pour leur apporter luminosité et chaleur. Je connais une trentaine de personnes dans le Morbihan qui en élèvent. »
Enfin, des sites comme InsectesComestibles.fr permettent de commander bonbons, sucettes, apéritifs aux insectes et proposent des recettes.
Ce qu'il reste à faire
Pour les Occidentaux, l'entomophagie reste malgré tout une idée saugrenue, voire une coutume barbare. Une réticence tout à fait dommageable, puisqu'elle tend à influencer les comportements des pays du sud, comme l'explique Paul Vantomme, spécialiste des forêts à la FAO :
« Nous soutenons cette pratique avant qu'il ne soit trop tard. Car elle s'affaiblit en raison de l'influence des cultures occidentales. Cette nourriture est pourtant plus riche en protéines que la plupart des animaux. Notre rôle est de promouvoir cette gastronomie et de lutter contre la vision qui considère que l'entomophagie est un tabou. »
Selon l'ONU en effet, la consommation d'insectes serait une solution pour résoudre les problèmes de malnutrition dans le monde, qui concernent près d'un milliard d'individus.
Paul Vantomme estime que la sécurité alimentaire, notamment dans les pays pauvres, en dépend. Plus de 1000 espèces comestibles ont été recensées :
« Il ne faut pas oublier que l'objectif de la FAO est d'établir une sécurité alimentaire d'ici 2015. Notre organisation met en place des programmes, notamment au Laos, pour faciliter l'élevage et la culture des insectes. »
Une initiative parmi toutes celles mises en place par l'ONU depuis le début des années 2000, pour promouvoir cette nourriture, à travers des programmes de recherche sur les apports des insectes, une communication plus large, et des aides pour les pays souhaitant développer leur consommation.
Prochaine étape : la FAO projette d'organiser d'ici 2013 la première conférence globale sur l'entomophagie.
source http://www.rue89.com/passage-a-lacte/2010/11/18/et-si-les-insectes-etaient-la-nourriture-du-futur-176534
L'idée
Dans les pays occidentaux -aux Etats-Unis notamment-, l'obésité tend à devenir un véritable problème de santé publique ; à l'autre bout de la planète, la sécurité alimentaire est menacée ; par ailleurs, l'augmentation de la consommation de viande constitue une véritable menace pour la planète, puisqu'il est avéré que l'élevage génère près d'un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Face à ce triple fléau, les insectes, dont les qualités nutritionnelles sont reconnues, pourraient constituer une alternative intéressante. Les Occidentaux en sont peu friands, alors qu'ils sont déjà très consommés en Asie du sud-est et dans certains pays d'Afrique et d'Amérique du Sud.
Comment la mettre en pratique
L'entomophagie est une pratique ancienne, qui remonte à la Grèce antique, comme l'attestent les écrits d'Aristote lui-même, repris par le National Geographic.
Selon les chiffres de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO, au moins 527 insectes différents sont consommés dans de nombreux pays, notamment l'Afrique du Sud et le Botswana en Afrique, le Venezuela et la Colombie en Amérique du Sud, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, le Vietnam, la Chine ou le Japon en Asie.
Depuis une dizaine d'années, on redécouvre le fort potentiel nutritif des insectes : riches en protéines, en vitamines A et B ou encore en seuls minéraux, leurs bienfaits ont été longtemps sous-estimés.
La production générale d'insectes est peu coûteuse, respectueuse de l'environnement, car non-productrice de gaz à effet de serre, et suffisante pour nourrir un grand nombre de personnes, en leur donnant une alimentation équilibrée, sans matière grasse.
Du coup, les pays occidentaux, Etats-Unis et Canada en tête, commencent à s'y mettre, et l'on y voit fleurir de-ci de-là restaurants et livres dédiés à la cuisine des fourmis au miel, sauterelles grillées, brochettes de crickets et autres larves au chocolat.
La France, réfractaire aux insectes alimentaires
La France accuse quant à elle un retard certain. Alexis Chambon fait figure de précurseur : il est le seul restaurateur et fournisseur français de plats servis avec des insectes, 75 centimes d'euros le cricket, 15 euros le menu dégustation. Le cuisinier espère développer la tendance et vend ses produits dans des salons :
« Nous cuisinons surtout des grillons, des phasmes, des crickets, des teignes de ruche, parce qu'on les trouve en Europe. Nous avons nos propres élevages et proposons toutes sortes de produits, bonbons, sucettes ou pizzas. C'est une véritable gastronomie. Nos produits sont frais et nous cherchons toujours à innover. »
Quelques particuliers s'y mettent aussi, comme l'explique Michel Collin, entomologue :
« Il est possible d'élever chez soi dans un aquarium ses propres crickets. Les consignes sont précises. Il faut acheter une quinzaine de crikets en animalerie pour 10 euros et les nourrir avec des fibres chez soi. L'aquarium fera 60 cm sur 30 cm, avec une surface grillagée et un éclairage pour leur apporter luminosité et chaleur. Je connais une trentaine de personnes dans le Morbihan qui en élèvent. »
Enfin, des sites comme InsectesComestibles.fr permettent de commander bonbons, sucettes, apéritifs aux insectes et proposent des recettes.
Ce qu'il reste à faire
Pour les Occidentaux, l'entomophagie reste malgré tout une idée saugrenue, voire une coutume barbare. Une réticence tout à fait dommageable, puisqu'elle tend à influencer les comportements des pays du sud, comme l'explique Paul Vantomme, spécialiste des forêts à la FAO :
« Nous soutenons cette pratique avant qu'il ne soit trop tard. Car elle s'affaiblit en raison de l'influence des cultures occidentales. Cette nourriture est pourtant plus riche en protéines que la plupart des animaux. Notre rôle est de promouvoir cette gastronomie et de lutter contre la vision qui considère que l'entomophagie est un tabou. »
Selon l'ONU en effet, la consommation d'insectes serait une solution pour résoudre les problèmes de malnutrition dans le monde, qui concernent près d'un milliard d'individus.
Paul Vantomme estime que la sécurité alimentaire, notamment dans les pays pauvres, en dépend. Plus de 1000 espèces comestibles ont été recensées :
« Il ne faut pas oublier que l'objectif de la FAO est d'établir une sécurité alimentaire d'ici 2015. Notre organisation met en place des programmes, notamment au Laos, pour faciliter l'élevage et la culture des insectes. »
Une initiative parmi toutes celles mises en place par l'ONU depuis le début des années 2000, pour promouvoir cette nourriture, à travers des programmes de recherche sur les apports des insectes, une communication plus large, et des aides pour les pays souhaitant développer leur consommation.
Prochaine étape : la FAO projette d'organiser d'ici 2013 la première conférence globale sur l'entomophagie.
source http://www.rue89.com/passage-a-lacte/2010/11/18/et-si-les-insectes-etaient-la-nourriture-du-futur-176534
Admin- Admin
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Re: Et si les insectes étaient la nourriture du futur ?
Yeppp, mais c'est pas trop dans notre culture... Vas falloir faire des effort pour switcher de la cote de boeuf ou cafard rôti...
C'est "marrant" 2x par année de manger quelques sauterelles avec une chiang, mais au quotidien...?
D'un autre coté, c'est toujours mieux que le "Soleil Vert"
C'est "marrant" 2x par année de manger quelques sauterelles avec une chiang, mais au quotidien...?
D'un autre coté, c'est toujours mieux que le "Soleil Vert"
asiaonly- Admin
- Localisation : sawiselèèèène
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Date d'inscription : 01/06/2009
Combattre la malnutrition grâce aux vers et aux grillons
Finis les steaks, place aux grillons, vers et autres charançons pour "nourrir les grandes mégalopoles, de Tokyo à Los Angeles en passant par Paris". Ainsi va le rêve un peu fou d’un responsable de l’ONU, qui soutient au Laos un projet d’élevage d’insectes à des fins alimentaires.
"La majorité de la population mondiale va vivre en ville. Et essayer de nourrir en protéines la planète entière avec des élevages de bovins ne fonctionnera pas", estime Serge Verniau, responsable de l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Vientiane.
L’homme se sait "provocateur". Mais son espoir est bien réel et il compte sur une grande conférence mondiale de la FAO sur les insectes comestibles, probablement en 2012, pour le faire partager.
Le Laos hôte du projet pilote
Ce n’est pas un hasard si le Laos, pays parmi les plus pauvres de la planète, accueille ce projet pilote d’élevage d’insectes: un peu moins d’un quart des six millions d’habitants, et près de 40% des enfants de moins de cinq ans y souffrent de malnutrition.
Des carences que peuvent combler les insectes, très riches en protéines et en vitamines.
Mangés en "snacks", grillés ou frits, ils font déjà partie de la culture alimentaires du pays.
Mais les Laotiens "ne savent pas comment les multiplier, ils les prennent simplement dans la nature, les mangent et après il n’y en a plus", explique Oudom Phonekhampheng, doyen de la faculté d’agriculture de l’université nationale du Laos.
Dans un modeste laboratoire dans la banlieue de la capitale, ses étudiants collectent des données scientifiques sur cet élevage d’un nouveau genre.
Ils y prennent soin de grillons domestiques, dont l’élevage est déjà répandu en Thaïlande voisine, mais testent aussi les vers de farine, les charançons du palmier et le semi-élevage de fourmis tisserandes appréciées pour leurs larves.
Dans le but d’améliorer leur régime alimentaire, pour réduire les coûts tout en maintenant la qualité, explique Yupa Hanboonsong, entomologiste thaïlandaise qui supervise le projet pour la FAO.
Eleveurs de grillons en mal d'aliments
Jusqu’à présent, la vingtaine d’éleveurs laotiens fait grandir ses grillons avec de la nourriture pour poulets, comme dans les milliers de fermes thaïlandaises. Mais le Laos doit importer ces aliments, ce qui revient trop cher.
Les légumes ou les déchets de production de la bière nationale, BeerLao, seront peut-être la solution, assure Yupa, qui espère "former tout le pays".
Au delà de la lutte contre la malnutrition, cette nouvelle activité peut aussi "générer des revenus" pour les paysans, ajoute Yupa.
Phouthone Sinthiphanya, 61 ans, a saisi dès 2007 cette opportunité de compléter sa maigre retraite de l’industrie du tabac. Il vend son kilo d’insectes vivants 60.000 kips (5,20 euros), la même quantité bouillie 50.000 kips (4,30 euros).
Et les 27 bacs cylindriques de béton d’une cinquantaine de centimètres de haut installés dans le jardin de sa maison à Vientiane produisent 67 kilos de grillons tous les deux mois, explique-t-il, soulignant à quel point il est "facile" de multiplier ces petites bêtes."
"Une crevette grise ou un grillon, ça a la même allure!"
Peu gourmandes en espace ou en ressources naturelles, seul leur chant peut déranger les voisins. Elles créent "moins de dommages à l’environnement, c’est une protéine verte", insiste Yupa.
Des qualités nutritives et environnementales qui pourraient sans aucun doute être mises à profit au-delà du Laos.
D’abord, peut-être, vers d’autres pays en développement.
Par exemple en ajoutant de la "poudre de grillon" aux biscuits enrichis distribués dans des zones difficiles, suggère Serge Verniau.
Mais le responsable ne désespère pas non plus de vaincre les a priori des Occidentaux. "Quand vous regardez bien, une crevette grise ou un grillon, ça a la même allure!".
source http://www.lematin.ch/actu/monde/combattre-malnutrition-vers-grillons-403822
"La majorité de la population mondiale va vivre en ville. Et essayer de nourrir en protéines la planète entière avec des élevages de bovins ne fonctionnera pas", estime Serge Verniau, responsable de l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Vientiane.
L’homme se sait "provocateur". Mais son espoir est bien réel et il compte sur une grande conférence mondiale de la FAO sur les insectes comestibles, probablement en 2012, pour le faire partager.
Le Laos hôte du projet pilote
Ce n’est pas un hasard si le Laos, pays parmi les plus pauvres de la planète, accueille ce projet pilote d’élevage d’insectes: un peu moins d’un quart des six millions d’habitants, et près de 40% des enfants de moins de cinq ans y souffrent de malnutrition.
Des carences que peuvent combler les insectes, très riches en protéines et en vitamines.
Mangés en "snacks", grillés ou frits, ils font déjà partie de la culture alimentaires du pays.
Mais les Laotiens "ne savent pas comment les multiplier, ils les prennent simplement dans la nature, les mangent et après il n’y en a plus", explique Oudom Phonekhampheng, doyen de la faculté d’agriculture de l’université nationale du Laos.
Dans un modeste laboratoire dans la banlieue de la capitale, ses étudiants collectent des données scientifiques sur cet élevage d’un nouveau genre.
Ils y prennent soin de grillons domestiques, dont l’élevage est déjà répandu en Thaïlande voisine, mais testent aussi les vers de farine, les charançons du palmier et le semi-élevage de fourmis tisserandes appréciées pour leurs larves.
Dans le but d’améliorer leur régime alimentaire, pour réduire les coûts tout en maintenant la qualité, explique Yupa Hanboonsong, entomologiste thaïlandaise qui supervise le projet pour la FAO.
Eleveurs de grillons en mal d'aliments
Jusqu’à présent, la vingtaine d’éleveurs laotiens fait grandir ses grillons avec de la nourriture pour poulets, comme dans les milliers de fermes thaïlandaises. Mais le Laos doit importer ces aliments, ce qui revient trop cher.
Les légumes ou les déchets de production de la bière nationale, BeerLao, seront peut-être la solution, assure Yupa, qui espère "former tout le pays".
Au delà de la lutte contre la malnutrition, cette nouvelle activité peut aussi "générer des revenus" pour les paysans, ajoute Yupa.
Phouthone Sinthiphanya, 61 ans, a saisi dès 2007 cette opportunité de compléter sa maigre retraite de l’industrie du tabac. Il vend son kilo d’insectes vivants 60.000 kips (5,20 euros), la même quantité bouillie 50.000 kips (4,30 euros).
Et les 27 bacs cylindriques de béton d’une cinquantaine de centimètres de haut installés dans le jardin de sa maison à Vientiane produisent 67 kilos de grillons tous les deux mois, explique-t-il, soulignant à quel point il est "facile" de multiplier ces petites bêtes."
"Une crevette grise ou un grillon, ça a la même allure!"
Peu gourmandes en espace ou en ressources naturelles, seul leur chant peut déranger les voisins. Elles créent "moins de dommages à l’environnement, c’est une protéine verte", insiste Yupa.
Des qualités nutritives et environnementales qui pourraient sans aucun doute être mises à profit au-delà du Laos.
D’abord, peut-être, vers d’autres pays en développement.
Par exemple en ajoutant de la "poudre de grillon" aux biscuits enrichis distribués dans des zones difficiles, suggère Serge Verniau.
Mais le responsable ne désespère pas non plus de vaincre les a priori des Occidentaux. "Quand vous regardez bien, une crevette grise ou un grillon, ça a la même allure!".
source http://www.lematin.ch/actu/monde/combattre-malnutrition-vers-grillons-403822
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"Pour éviter la famine, mangeons des insectes"
Les Mexicains se délectent de sauterelles grillées, les Japonais raffolent de cookies aux guêpes et les fourmis coupeuses de feuilles sont une friandise en Colombie, tout comme les chenilles en Afrique du sud. Et en Thaïlande, on cuisine de tout, des araignées de mer, aux vers de bambou en passant par les papillons. Peu appétissante à nos yeux, la consommation d’insectes est pourtant une solution envisagée par l’ONU pour combattre la faim dans le monde.
L’entomophagie (la consommation d’insectes par l’être humain) est pratiquée dans plus de la moitié des pays du monde. Selon une étude de l’Université de Wageningen aux Pays-Bas, il existe pas moins de 1462 sortes d’insectes comestibles, des scarabées aux libellules en passant par les grillons, les œufs de fourmis et les larves de papillons. Les Mexicains mangent à eux seuls plus de 250 espèces.
Bien plus qu’un délicieux casse-croûte, la consommation d’insectes serait une solution pour la planète à plus d’un titre, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) : elle serait une réponse possible à l’augmentation du nombre d’habitants sur Terre - environ 2.3 milliards de plus en 2050 – notamment pour sa richesse en protéines. C'est aussi une alternative à l’élevage de bétail, responsable de 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Puisque les besoins en élevage pourraient doubler au cours des quarante prochaines années – avec comme conséquence, la déforestation massive -, il devient crucial de trouver d’autres moyens pour se nourrir.
Mais pourquoi les insectes ? D’abord, ils possèdent une qualité nutritionnelle équivalente à celle du bœuf, du poulet ou du poisson. Ensuite, la culture d’insectes est éco-responsable car elle ne demande pas autant d’eau et de terre que l’élevage des vaches, des cochons et des chèvres. Et les insectes se reproduisent bien plus vite que leurs cousins à quatre pattes. Enfin, les habitants des pays en voie de développement pourront s’alimenter sans avoir à acquérir de terre et à faire d’énormes investissements.
La FAO fait déjà la promotion des fermes écologiques de crickets au Laos. Aux États-Unis et en Europe, plusieurs chefs cuisinier et gourmets vantent aussi les avantages de la consommation d’insectes. Et des épiceries comme Sligro aux Pays-Bas ont commencer à les commercialiser.
“Les insectes ont un goût plutôt 'normal', à la différence des moules ou du fromage”
Danielle Martin est gourmet aux États-Unis et une adepte des insectes. Elle publie des recettes d’insectes sur son blog 'Girl Meets Bug' et tient des conférences sur la cuisine des insectes dans les musées et les écoles.
J’ai commencé à manger des insectes au Mexique en achetant mon premier paquet de ‘chapulines’ [des sauterelles frites]. Je me rappelle m’être soudainement retrouvée entourée d’enfants. Ils voulaient tous en manger. J’ai été frappée de voir que l’entomophagie se pratiquait encore.
Même si manger des insectes n’est pas si rare que ça aux États-Unis, les gens viennent écouter mes conférences par curiosité. Il y a un côté sensationnel : ils veulent généralement voir la fille qui mange des insectes. Mais quand ils me regardent, et qu’ils sentent une odeur de nourriture, ils réalisent que les insectes peuvent être bons.
Il y a tout un rituel pour la plupart des personnes mangeant des insectes pour la première fois : d’abord, ils ferment les yeux. Ils mettent la bestiole dans la bouche et sont sur leurs gardes. Quand ils commencent à mâcher, ils ouvrent les yeux et leur visage s’illumine. "Ce n’est pas si mauvais", disent-ils. Et ils en attrapent une autre. Les enfants sont plus ouverts d’esprit : ils ne passent pas le même processus, mais ils sont bien plus enthousiastes !
Il y a quelques règles pour savoir quel insecte manger. Je dis toujours : ‘Noir, vert et marron, mange-le ; rouge, bleu et jaune, laisse-le’. C’est mieux d’éviter les insectes avec des couleurs criardes, car c’est un signe de la nature qu’ils ne sont pas mangeables ! Je préfère personnellement manger des insectes quand ils sont à l’état de larve. Mes préférés sont les larves d’abeilles, qui ont un goût de bacon et de champignon, et les criquets, qui ont une saveur entre l’amande et la crevette grise.
Quand les gens essaient ces bestioles, ils décrivent souvent leur goût comme proche de la noisette, du champignon, de la terre ou de la crevette. Les insectes ont un goût plutôt 'normal', pas comme d’autres aliments qui ont des saveurs fortes et inhabituelles, comme les moules ou le fromage. Au 19e siècle aux États-Unis, les langoustes et les crustacés n’étaient pas considérés comme des mets de choix. Ils servaient à nourrir le bétail ou comme engrais pour la terre. Cela montre bien que les comportements alimentaires évoluent. Au Cambodge, les criquets sont tellement appréciés qu’il y a déjà eu des pénuries. Je pense donc qu’il est possible que les insectes deviennent plus que des friandises, c'est-à-dire une source importante de nourriture.
Les insectes ne sont pas seulement un aliment alternatif. Ils sont bien meilleurs pour la santé que les protéines traditionnelles. Les criquets sont un très bon substitut au bœuf : ils offrent la même quantité de protéines, mais avec davantage de fer. Les larves sont riches en oméga 3, 6 et 9, que l’on trouve aussi dans le poisson, mais elles n’ont pas de mercure. Et cela ne pose pas de problème de les élever par millier. Contrairement à l’élevage d’une vache, tout le monde peut cultiver des insectes. Cela demande peu d’expertise, peu de dépense et peu d’espace. Moi, j’élève des larves dans mes toilettes."
source
http://observers.france24.com/fr/content/20110812-monde-onu-fao-insecte-famine-cuisine-nourriture-alternative-culture-developpement-durable-proteine
Dernière édition par Admin le Mer 10 Oct 2012 - 8:29, édité 1 fois
Admin- Admin
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Laos : des insectes pour combattre la malnutrition
Un projet prometteur mené au Laos par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pourra-t-il être repris par les autorités ?
Les insectes sont la source de protéines de demain et peuvent faire reculer la malnutrition. C’est en partant de ce postulat que la FAO, en collaboration avec le ministère de la Santé du Laos, a lancé en 2010 dans la capitale Vientiane un projet d’insectes comestibles avec un budget de 475.000 dollars sur deux ans, et destiné à promouvoir la production et la consommation de grillons et autres larves du charançon du palmier, écrit l’agence d’information onusienne Irin. Le projet, qui doit s’arrêter en 2013, a été bien accueilli dans un pays où, comme dans d’autres d’Asie du Sud-Est, à l’image de la Thaïlande ou du Cambodge, les habitants ont l’habitude de déguster certains insectes en amuse-gueules à l’heure de l’apéritif. Des techniques d’élevage ont été mises au point avec l’Université nationale du Laos, des « fermes » spécialisées ont vu le jour, et cet engouement pour ce « mini-bétail » particulier semblait promis à un bel avenir et aurait même pu déferler à terme sur le reste du monde.
Pourtant, il semble que la FAO n’ait pas pensé ou même souhaité transmettre aux autorités laotiennes tout le savoir-faire tiré de son expérience, et que celle-ci restera à dormir dans des cartons estampillés ONU lorsque l’agence onusienne aura bouclé le projet dans le pays au million d’éléphants. « Le ministère de la Santé a très peu de données sur le projet d’insectes comestibles car la FAO en est le propriétaire et le corps compétent de ce projet », reconnaît Vansilalom Viengxay, responsable de la division de la nourriture et du contrôle du ministère de la Santé. Somchit Akkhavon, le directeur-général adjoint du département de l’hygiène et de la prévention du même ministère et directeur de projet pour celui des insectes comestibles, confirme que rien n’a été prévu pour que le gouvernement laotien puisse reprendre le projet lorsque le financement de la FAO s’arrêtera. « Les insectes comestibles ne sont pas une priorité pour le ministère de la Santé ou le ministère de l’Agriculture. Il est important de garder le savoir et les traditions, mais il n’y a pas de plans pour reprendre le projet. Certaines fermes à insectes pourront peut-être continuer à fonctionner toutes seules, mais d’autres fermeront à cause de la fin du financement », indique-t-il.
Les autorités du Laos ne savent pas si elles participeront au Comité de coordination pour l’Asie de la FAO et de l’OMS (CCASIA) sur les standards alimentaires mondiaux qui se tiendra à Tokyo du 5 au 9 novembre prochain. Cela dépendra des données qu’elles seront capables de présenter sur les insectes comme « produits d’intérêt » de la région pouvant avoir un marché international.
L’entomologie constitue pourtant un espoir réel contre la malnutrition pour les pays en développement et notamment le Laos, où près de la moitié des enfants de moins de cinq ans et 56% des femmes enceintes souffrent d’une anémie causée par un manque de fer, un grave problème de santé publique selon l’Unicef. Selon la FAO, 100 grammes de sauterelle contiennent 20 grammes de protéines, soit seulement 7 grammes de moins qu’une portion équivalente de bœuf, tandis que 100 grammes de grillon contiennent quatre fois plus de protéines que la même quantité de poulet.
http://asie-info.fr/2012/10/10/laos-des-insectes-pour-combattre-la-malnutrition-511350.html
Les insectes sont la source de protéines de demain et peuvent faire reculer la malnutrition. C’est en partant de ce postulat que la FAO, en collaboration avec le ministère de la Santé du Laos, a lancé en 2010 dans la capitale Vientiane un projet d’insectes comestibles avec un budget de 475.000 dollars sur deux ans, et destiné à promouvoir la production et la consommation de grillons et autres larves du charançon du palmier, écrit l’agence d’information onusienne Irin. Le projet, qui doit s’arrêter en 2013, a été bien accueilli dans un pays où, comme dans d’autres d’Asie du Sud-Est, à l’image de la Thaïlande ou du Cambodge, les habitants ont l’habitude de déguster certains insectes en amuse-gueules à l’heure de l’apéritif. Des techniques d’élevage ont été mises au point avec l’Université nationale du Laos, des « fermes » spécialisées ont vu le jour, et cet engouement pour ce « mini-bétail » particulier semblait promis à un bel avenir et aurait même pu déferler à terme sur le reste du monde.
Pourtant, il semble que la FAO n’ait pas pensé ou même souhaité transmettre aux autorités laotiennes tout le savoir-faire tiré de son expérience, et que celle-ci restera à dormir dans des cartons estampillés ONU lorsque l’agence onusienne aura bouclé le projet dans le pays au million d’éléphants. « Le ministère de la Santé a très peu de données sur le projet d’insectes comestibles car la FAO en est le propriétaire et le corps compétent de ce projet », reconnaît Vansilalom Viengxay, responsable de la division de la nourriture et du contrôle du ministère de la Santé. Somchit Akkhavon, le directeur-général adjoint du département de l’hygiène et de la prévention du même ministère et directeur de projet pour celui des insectes comestibles, confirme que rien n’a été prévu pour que le gouvernement laotien puisse reprendre le projet lorsque le financement de la FAO s’arrêtera. « Les insectes comestibles ne sont pas une priorité pour le ministère de la Santé ou le ministère de l’Agriculture. Il est important de garder le savoir et les traditions, mais il n’y a pas de plans pour reprendre le projet. Certaines fermes à insectes pourront peut-être continuer à fonctionner toutes seules, mais d’autres fermeront à cause de la fin du financement », indique-t-il.
Les autorités du Laos ne savent pas si elles participeront au Comité de coordination pour l’Asie de la FAO et de l’OMS (CCASIA) sur les standards alimentaires mondiaux qui se tiendra à Tokyo du 5 au 9 novembre prochain. Cela dépendra des données qu’elles seront capables de présenter sur les insectes comme « produits d’intérêt » de la région pouvant avoir un marché international.
L’entomologie constitue pourtant un espoir réel contre la malnutrition pour les pays en développement et notamment le Laos, où près de la moitié des enfants de moins de cinq ans et 56% des femmes enceintes souffrent d’une anémie causée par un manque de fer, un grave problème de santé publique selon l’Unicef. Selon la FAO, 100 grammes de sauterelle contiennent 20 grammes de protéines, soit seulement 7 grammes de moins qu’une portion équivalente de bœuf, tandis que 100 grammes de grillon contiennent quatre fois plus de protéines que la même quantité de poulet.
http://asie-info.fr/2012/10/10/laos-des-insectes-pour-combattre-la-malnutrition-511350.html
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Cultiver des algues sur les toits de Bangkok
Déjà utilisée en Afrique notamment pour lutter contre la malnutrition, la spiruline est une algue qui contient une forte dose de protéines. En Thaïlande, une entreprise a décidé de la cultiver sur les toits. Cette algue est la dernière innovation de l'agriculture urbaine, idéale dans une mégalopole qui manque de place.
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