Thaïlande : un roi malade et silencieux
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Thaïlande : un roi malade et silencieux
L'opposition proche de l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra a remporté les élections législatives en Thaïlande, ce dimanche, où les affaires de lèse-majesté se multiplient. Pour le chercheur David Camroux, spécialiste des pays du sud-est de l’Asie, la famille royale est de plus en plus contestée par son peuple. Et le roi, âgé de 83 ans, se terre dans son silence
Atlantico : Pourquoi les affaires de lèse-majesté en Thaïlande sont-elles plus nombreuses que d’habitude ?
David Camroux : Cette pratique, utilisée pour faire taire les opposants à la monarchie, au roi, a toujours existé. Elle s’est en effet accentuée ces derniers temps.
C’est lié, en partie, au développement de l’Internet qui donne aux gens l’occasion d’évoquer le roi Bhumibol.
Mais c’est dû, aussi, au contexte de fin de règne du roi, âgé de 83 ans, mourant et malade. Il ne dit rien depuis deux ans. Aucun discours officiel depuis son hospitalisation. Ils sont en principe importants, à l’occasion, notamment, de son anniversaire. Ils durent longtemps, près de deux heures environ. Toute la presse publie le verbatim. En 2010, son fils, le prince héritier, a parlé pour son père, cela n’a pas duré plus de quinze minutes…
Bhumibol n’a pas toujours été vénéré. Il était mineur quand il est monté sur le trône. Or, il habitait la Suisse. La Thaïlande a donc vécu sans roi et ce, pendant quatre ans, entre 1946 et 1950. L’armée l’a ramené au pays en 1950 et a rehaussé le rôle de ce dernier. Bhumimol est devenu, en quelques sortes, l’arbitre de la nation.
Il a exercé ce rôle plusieurs fois, entre 1973 et 1976, en 1992 quand l’armée n’a pas tenu sa promesse de mettre en place un pouvoir civil et en 2006, lors du coup d’état qui a mis fin au gouvernement de Thaksin Shinawatra, le Silvio Berlusconi de la Thaïlande, un homme d’affaires populiste et très riche qui a voulu enrichir son pays comme il s’est lui-même enrichi.
Lors des émeutes d’avril 2010, les Chemises Rouges, proches de l’ancien Premier ministre, soutenu dans le nord du pays et dans les quartiers pauvres de Bangkok, avaient manifesté à Bangkok, et pour la première fois, il y a eu une critique de la famille du roi. Un tabou s’est alors brisé, même si ce n’est pas le roi lui-même qui a été critiqué. Thaksin Shinawatra n’a d’ailleurs jamais osé remettre en cause le roi dans ses discours. Il l’a fait, toutefois, dans ses actes quand il était au pouvoir.
Les langues se libèrent… On commence à critiquer le roi. Non dans le débat public, mais dans les cafés, par exemple. Et on ne le critique pas directement. On préfère remettre en cause « le système monarchique ». Et, pour la première fois, on débat sur l’avenir de cette monarchie : d’abord à l’intérieur des universités, et, de plus en plus, sur le Net.
Ce qui est contradictoire, c’est que la presse thaïlandaise est reconnue comme étant de grande qualité. On peut tout dire… sauf critiquer le roi.
La famille royale n’est plus populaire ?
Le roi, Bhumiphol reste populaire et respecté. Ceci n'est pas le cas pour son fils, le Prince héritier, peu populaire, y compris au sein de la classe moyenne de Bangkok. L’une des raisons : celui-ci s’était marié une première fois avec une princesse, a divorcé pour se remarier avec une actrice ayant joué dans des films osés avant de se remettre avec sa première femme.
Il est perçu comme instable, non-intelligent, un playboy.
Le seul membre de la famille royale à rester populaire, c’est la fille du roi : elle ne s’est pas mariée, elle s’est occupée de son pays, a réalisé « de bonnes œuvres », de l’humanitaire. Mais elle ne peut pas devenir reine, seule un garçon peut succéder à son père selon la constitution actuelle.
La succession du roi s’annonce donc difficile…
Bhumibol est le neuvième roi de sa dynastie et une prophétie populaire, importante chez les Thaïlandais, veut qu’il n’y aura pas de dixième roi issu de cette lignée. Mais plutôt un déluge.
Donc, ils pensent aller vers l’inconnu… Des questions sont posées : la nation sera-t-elle orpheline ? Que fera-t-on sans ce roi ?
source http://www.atlantico.fr/decryptage/thailande-roi-thaksin-shinawatra-crise-politique-134334.html
David Camroux est chercheur associé au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri). Il travaille, entre autres, sur la vie politique interne et la religiosité en Malaisie, aux Philippines et en Thaïlande.
Il enseigne à Sciences Po depuis 1987, mais aussi aux universités de Keio (Tokyo), Yonsei (Séoul) et Malaya (Kuala Lumpur).
Atlantico : Pourquoi les affaires de lèse-majesté en Thaïlande sont-elles plus nombreuses que d’habitude ?
David Camroux : Cette pratique, utilisée pour faire taire les opposants à la monarchie, au roi, a toujours existé. Elle s’est en effet accentuée ces derniers temps.
C’est lié, en partie, au développement de l’Internet qui donne aux gens l’occasion d’évoquer le roi Bhumibol.
Mais c’est dû, aussi, au contexte de fin de règne du roi, âgé de 83 ans, mourant et malade. Il ne dit rien depuis deux ans. Aucun discours officiel depuis son hospitalisation. Ils sont en principe importants, à l’occasion, notamment, de son anniversaire. Ils durent longtemps, près de deux heures environ. Toute la presse publie le verbatim. En 2010, son fils, le prince héritier, a parlé pour son père, cela n’a pas duré plus de quinze minutes…
Bhumibol n’a pas toujours été vénéré. Il était mineur quand il est monté sur le trône. Or, il habitait la Suisse. La Thaïlande a donc vécu sans roi et ce, pendant quatre ans, entre 1946 et 1950. L’armée l’a ramené au pays en 1950 et a rehaussé le rôle de ce dernier. Bhumimol est devenu, en quelques sortes, l’arbitre de la nation.
Il a exercé ce rôle plusieurs fois, entre 1973 et 1976, en 1992 quand l’armée n’a pas tenu sa promesse de mettre en place un pouvoir civil et en 2006, lors du coup d’état qui a mis fin au gouvernement de Thaksin Shinawatra, le Silvio Berlusconi de la Thaïlande, un homme d’affaires populiste et très riche qui a voulu enrichir son pays comme il s’est lui-même enrichi.
Lors des émeutes d’avril 2010, les Chemises Rouges, proches de l’ancien Premier ministre, soutenu dans le nord du pays et dans les quartiers pauvres de Bangkok, avaient manifesté à Bangkok, et pour la première fois, il y a eu une critique de la famille du roi. Un tabou s’est alors brisé, même si ce n’est pas le roi lui-même qui a été critiqué. Thaksin Shinawatra n’a d’ailleurs jamais osé remettre en cause le roi dans ses discours. Il l’a fait, toutefois, dans ses actes quand il était au pouvoir.
Les langues se libèrent… On commence à critiquer le roi. Non dans le débat public, mais dans les cafés, par exemple. Et on ne le critique pas directement. On préfère remettre en cause « le système monarchique ». Et, pour la première fois, on débat sur l’avenir de cette monarchie : d’abord à l’intérieur des universités, et, de plus en plus, sur le Net.
Ce qui est contradictoire, c’est que la presse thaïlandaise est reconnue comme étant de grande qualité. On peut tout dire… sauf critiquer le roi.
La famille royale n’est plus populaire ?
Le roi, Bhumiphol reste populaire et respecté. Ceci n'est pas le cas pour son fils, le Prince héritier, peu populaire, y compris au sein de la classe moyenne de Bangkok. L’une des raisons : celui-ci s’était marié une première fois avec une princesse, a divorcé pour se remarier avec une actrice ayant joué dans des films osés avant de se remettre avec sa première femme.
Il est perçu comme instable, non-intelligent, un playboy.
Le seul membre de la famille royale à rester populaire, c’est la fille du roi : elle ne s’est pas mariée, elle s’est occupée de son pays, a réalisé « de bonnes œuvres », de l’humanitaire. Mais elle ne peut pas devenir reine, seule un garçon peut succéder à son père selon la constitution actuelle.
La succession du roi s’annonce donc difficile…
Bhumibol est le neuvième roi de sa dynastie et une prophétie populaire, importante chez les Thaïlandais, veut qu’il n’y aura pas de dixième roi issu de cette lignée. Mais plutôt un déluge.
Donc, ils pensent aller vers l’inconnu… Des questions sont posées : la nation sera-t-elle orpheline ? Que fera-t-on sans ce roi ?
source http://www.atlantico.fr/decryptage/thailande-roi-thaksin-shinawatra-crise-politique-134334.html
David Camroux est chercheur associé au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri). Il travaille, entre autres, sur la vie politique interne et la religiosité en Malaisie, aux Philippines et en Thaïlande.
Il enseigne à Sciences Po depuis 1987, mais aussi aux universités de Keio (Tokyo), Yonsei (Séoul) et Malaya (Kuala Lumpur).
Admin- Admin
- Messages : 4881
Date d'inscription : 31/05/2009
Re: Thaïlande : un roi malade et silencieux
Bonjour et merci pour ces infos,
connaissez Vous l'origine de la prophétie populaire évoquée au sein de votre texte ?
thanks ,
connaissez Vous l'origine de la prophétie populaire évoquée au sein de votre texte ?
thanks ,
Blue Sky- Localisation : ma verte Alsace ...et partout ailleurs ??
Messages : 116
Date d'inscription : 02/06/2009
Re: Thaïlande : un roi malade et silencieux
merci pour ta 1/2 reponse ...
je connais "birmanie Contemporaine" , si c'est du meme niveau , ca va le faire ...et me demander trois semaines de lecture !!
je connais "birmanie Contemporaine" , si c'est du meme niveau , ca va le faire ...et me demander trois semaines de lecture !!
Blue Sky- Localisation : ma verte Alsace ...et partout ailleurs ??
Messages : 116
Date d'inscription : 02/06/2009
Quand le roi du Siam vivait insouciant à Lausanne
Le roi Bhumibol et sa fiancée, la future reine Sirikit, dans le jardin de la villa de Pully en 1949. (image tirée du livre)
Avant d’être vénéré comme un demi-dieu dans son pays, le roi Bhumibol de Thaïlande a été un lycéen puis un étudiant lausannois presque comme les autres. Un livre au délicat parfum rétro retrace les jeunes années de ce garçon un peu réservé féru de savoir et grand amateur de jazz et de voitures.
«Votre beauté éclipse celle des fleurs, votre teint fait honte aux roses. Votre peau ridiculise le satin. Vous êtes un ange, une fleur humaine. […] Je voudrais vivre et mourir à vos côtelettes… euh ! A vos côtés». Poésie de l’âge tendre, fraîcheur des sentiments et humour potache: ces quelques lignes dédiées par deux jeunes ados à leur sœur de 18 ans disent tout de la douceur des années joyeuses d’une famille en exil.
Nous sommes à Pully, banlieue plutôt chic de Lausanne, en pleine Seconde Guerre mondiale. Les deux garçons se nomment Ananda et Bhumibol. Le premier est déjà roi de Thaïlande, mais roi en exil. Il rentrera étrenner son trône en décembre 1945, avant d’être mystérieusement assassiné six mois plus tard. Le second lui succédera effectivement dès 1950.
Petite et grande histoire
«Aujourd’hui, seuls les plus de 60 ans - voire 70 – se souviennent qu’une famille royale a vécu ici, confie Olivier Grivat, auteur d’un livre très documenté sur ces années lausannoises des jeunes monarques. Mais cette histoire m’a toujours fasciné».
Deux ans durant, le journaliste a donc fouillé les archives, lu des articles de presse et des rapports de police d’un autre âge et rencontré des gens, collectionnant souvenirs et anecdotes: un accrochage avec un chauffeur de taxi, une morsure de chien, des maraudages dans le jardin du voisin, des escapades en montagne et un amoureux transi qui vient frapper nuitamment aux volets de la belle princesse.
A côté de ces petites choses de la vie, le livre dit aussi les grandes. En 1932, un coup d’Etat met fin à la monarchie absolue en Thaïlande. Le roi Pajadhipok est contraint d’accepter une constitution et un parlement. Il abdique trois ans plus tard, sans laisser de descendance.
C’est donc Ananda, fils de son frère aîné qui hérite de la couronne. Comme il ne peut pas monter sur le trône avant sa majorité, une régence est mise en place. Orphelin de père, l’élu vit à Lausanne avec sa mère, sa sœur Galyani et son frère Bhumibol, un clan très soudé. «Je ne suis pas heureux de devenir roi, parce que je voudrais pouvoir m’amuser encore», déclare alors cet enfant de dix ans.
Entourant leur mère au début de leur exil lausannois: les futurs rois Ananda (à gauche) et Bhumibol et la princesse Galyani. (image tirée du livre)
Obéir avant de commander
Lorsqu’il rentre au pays pour connaître le destin tragique que l’on sait, c’est son frère qui est le suivant dans la ligne de succession. Il a alors 19 ans et fréquente l’Université de Lausanne, où il est reconnu comme un élément brillant. Il bifurque des sciences vers le droit et les sciences politiques, disciplines plus utiles à ses futurs devoirs. Il passe même un semestre à étudier le marxisme, au terme duquel il dit avoir appris «exactement ce qui pouvait ne pas convenir à mon peuple».
«Les deux jeunes princes et leur sœur doivent beaucoup à leur mère, c’est elle qui a voulu pour eux cette éducation rigoureuse. Elle leur disait qu’un roi doit être érudit, travailler beaucoup et savoir obéir avant de vouloir commander. Ce qui était impensable jusque-là. Personne n’aurait osé dire ça aux rois des générations précédentes», relève Olivier Grivat.
Le jazz, le sport et les voitures
Appliqué, sérieux et travailleur, Bhumibol n’en est pas moins un jeune homme de son âge. Il aime le ski, la voile et les voitures rapides. Une passion qui manque de lui coûter la vie, lorsque le 4 octobre 1948, sa modeste Fiat Topolino s’écrase contre un camion sur la route entre Lausanne et Morges.
Au volant de bolides plus rutilants, il est alors, dit-on, capable de relier Lausanne à Genève à 140 km/h de moyenne, alors que l’autoroute n’existe pas encore. Aujourd’hui, on nommerait ça un comportement de chauffard, mais pas à l’époque. «Les limitations de vitesse n’existaient pas, il y avait beaucoup moins de circulation et les mentalités ont complètement changé, explique Olivier Grivat. Rouler à cette vitesse n’était pas considéré comme un délit, mais plutôt comme un exploit sportif».
C’est en voiture également qu’il fait de fréquentes escapades à Paris, pour assister à des sessions de jazz. Initié très jeune à la musique classique («Bach est notre maître à tous», disait-il), il découvre à la radio ces rythmes venus d’Amérique, qui deviennent une vraie passion. Il se met alors au saxophone, instrument dont il jouera par la suite avec - excusez du peu ! - Benny Goodman, Stan Getz, Lionel Hampton ou Benny Carter. Il est aussi compositeur à ses heures, avec une quarantaine de pièces à son actif, du blues à la valse.
L’étudiant devenu demi-dieu
Au printemps 1950, Bhumibol rentre au pays. Il a 23 ans, il vient d’en passer 17 en Suisse et il parle mieux le français que sa langue maternelle. Il épouse la ravissante princesse Sirikit (qu’il a connue à Lausanne) et monte sur le trône octogonal, dans les fastes du palais de Bangkok. Le récit d’Olivier Grivat s’achève. Une autre histoire commence.
«Il y a en Thaïlande une dévotion pour ce roi comme on ne peut pas imaginer chez nous, commente l’auteur. C’est un demi-dieu, son portrait est partout, sur les timbres, les billets de banque, aux carrefours, dans les magasins, les restaurants, les cinémas et dans les familles aussi. D’ailleurs, je ne suis pas sûr qu’il soit très content d’être ainsi considéré et d’avoir constamment des gens prosternés à ses pieds. Mais il laisse faire».
Sa Majesté n’a pas pour autant oublié ses années en Suisse. Lors de leur première rencontre, le journaliste l’a entendu les évoquer avec beaucoup d’émotion. En quatrième de couverture, une photo le montre serrant la main du roi, chose impensable pour un Thaï. «Je n’ai pas voulu faire un livre ‘à plat-ventriste’ sur Bhumibol, je parle d’un jeune homme presque suisse, dont la famille a aussi connu des fins de mois difficiles, surtout pendant la guerre», conclut Olivier Grivat.
http://www.swissinfo.ch/fre/culture/Quand_le_roi_du_Siam_vivait_insouciant_a_Lausanne.html?cid=31350332&rss=true
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Un nouveau billet évoque la succession royale
Emis à la fin juillet, des millions de billets de 100 bahts montrant le prince héritier Vajiralongkorn sont en circulation, préludent au prochain règne.
Sur le recto du billet, l’image est connue : celle du roi Bhumibol Adulyadej, alors jeune adulte, en grand uniforme. Sur le verso, l’image est plus étonnante : celle du prince héritier Vajiralongkorn, seul fils du roi, revêtu du manteau princier et dessiné en plan américain. A côté, en insert, le roi Bhumibol assis sur le trône se penche vers son fils agenouillé et lui pose la main sur la tête comme pour l’adouber. Le billet a été imprimé à dix millions d’exemplaires le 27 juillet dernier. Il ne s’agit donc pas seulement d’un billet commémoratif pour les collectionneurs, mais bien d’un billet destiné à être utilisé pour les achats de la vie quotidienne.
Dans un pays où la succession reste un sujet tabou, ce nouveau billet paraît être une manière d’évoquer la question sans avoir l’air d’y toucher. Agé de 85 ans, le roi Bhumibol est hospitalisé depuis 2009. Lors de sa dernière apparition publique à la mi-octobre, le souverain a paru fatigué, effectuant des gestes d’une extrême lenteur et le regard relativement éteint. Sur le plan juridique, le processus de succession est, sauf surprise, réglé d’avance. Le roi Bhumibol a désigné le prince comme héritier de la couronne en 1972. C’est donc le prince Vajiralongkorn, âgé de 60 ans, qui devrait monter sur le trône des Chakri après le décès du souverain actuel.
http://asie-info.fr/2012/10/23/billet-prince-thailande-512183.html
Sur le recto du billet, l’image est connue : celle du roi Bhumibol Adulyadej, alors jeune adulte, en grand uniforme. Sur le verso, l’image est plus étonnante : celle du prince héritier Vajiralongkorn, seul fils du roi, revêtu du manteau princier et dessiné en plan américain. A côté, en insert, le roi Bhumibol assis sur le trône se penche vers son fils agenouillé et lui pose la main sur la tête comme pour l’adouber. Le billet a été imprimé à dix millions d’exemplaires le 27 juillet dernier. Il ne s’agit donc pas seulement d’un billet commémoratif pour les collectionneurs, mais bien d’un billet destiné à être utilisé pour les achats de la vie quotidienne.
Dans un pays où la succession reste un sujet tabou, ce nouveau billet paraît être une manière d’évoquer la question sans avoir l’air d’y toucher. Agé de 85 ans, le roi Bhumibol est hospitalisé depuis 2009. Lors de sa dernière apparition publique à la mi-octobre, le souverain a paru fatigué, effectuant des gestes d’une extrême lenteur et le regard relativement éteint. Sur le plan juridique, le processus de succession est, sauf surprise, réglé d’avance. Le roi Bhumibol a désigné le prince comme héritier de la couronne en 1972. C’est donc le prince Vajiralongkorn, âgé de 60 ans, qui devrait monter sur le trône des Chakri après le décès du souverain actuel.
http://asie-info.fr/2012/10/23/billet-prince-thailande-512183.html
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