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Roman vietnamien - RU de Kim Thuy

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Roman vietnamien - RU de Kim Thuy Empty Roman vietnamien - RU de Kim Thuy

Message  Admin Ven 9 Sep 2011 - 8:06

Premier récit d'une Vietnamienne qui vit au Québec depuis l'âge de 10 ans, Ru est l'une des plus belles surprises de la rentrée.

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Il y a une image merveilleuse dans Ru, le premier livre de Kim Thúy. Une image merveilleuse parmi tant d'autres. Un étang de lotus en banlieue de Hanoi. Des femmes «au dos arqué, aux mains tremblantes», assises au fond d'une barque, qui vont d'un plant à l'autre, déposant délicatement à l'intérieur de chaque fleur quelques feuilles de thé qu'elles recueilleront au lendemain, tout imprégnées du parfum des lotus. Chaque feuille de thé conservera ainsi «l'âme de ces fleurs éphémères».


«La fleur de lotus pousse dans la vase des marécages, rappelle Kim Thúy. J'ai toujours aimé cette image. Pour moi, ce que ça signifie, c'est que peu importe l'environnement dans lequel vous baignez, la véritable beauté ne peut pas en être affectée.»

Kim Thúy est née à Saigon en 1968, pendant l'offensive du Têt. À 10 ans, sa famille et elle fuyaient le Vietnam cachés dans la cale d'un bateau, entassés les uns sur les autres. Après avoir vécu quatre mois en Malaisie dans un camp de réfugiés, ils se sont installés à Granby, autant dire sur une autre planète.

Dans Ru, elle raconte, au fil de la mémoire qui avance par vagues, insouciante de l'ordre du temps, ses souvenirs pêle-mêle. Ceux de sa maison à Saigon, occupée par des soldats qui s'approprient tout; de la cale du bateau où 200 réfugiés vivent pendant des jours et des nuits à la lueur d'une ampoule nue accrochée à un clou rouillé; de l'année passée à Granby, où la famille de Kim est accueillie à bras ouverts, invitée partout, au zoo, à la cabane à sucre, dans les chalets des gens; d'autres réfugiés, dont Monsieur Ming, ce Vietnamien qui le premier lui a parlé «de littérature, de la beauté des mots».

«J'avais 16 ans, raconte-t-elle. J'étais employée, le soir, dans une clinique dentaire, et après mon travail, j'allais rejoindre mon père dans ce restaurant chinois de Côte-des-Neiges où il faisait la livraison le soir. J'avais le droit de m'installer dans un coin du resto pour faire mes devoirs, jusqu'à ce qu'il finisse son travail. C'est là que j'ai rencontré Monsieur Ming. Cet homme, qui avait étudié la littérature à la Sorbonne, avait survécu aux camps de rééducation grâce à un tout petit morceau de papier sur lequel il écrivait et réécrivait jour après jour, pour ne pas succomber à la folie. C'est grâce à lui que j'ai découvert la pureté, le pouvoir de l'écriture. L'écriture pouvait vraiment sauver des vies.»

Dans Ru, qui signifie «petit ruisseau» en français, et «berceuse» ou «bercer» en vietnamien, Kim Thúy lui rend hommage, comme elle rend hommage à tous ces gens qu'elle a croisés, qu'elle a eu «la chance de côtoyer» - ses anges gardiens de Granby, les Claudette, les Messieurs Girard qui ont été sa deuxième famille; son oncle excentrique, sa grand-mère majestueuse, sa mère forte, dure, aimante.

«Mon récit n'est pas un récit autobiographique, insiste-t-elle. Ce livre-là n'est pas mon histoire. Je prends l'excuse de raconter «à travers moi» l'histoire de tous ces gens que j'ai croisés. Malgré leurs souffrances, leur immense pauvreté, il y a dans leur histoire une beauté extrême.»

Ru était à peine sorti des presses que les droits étaient vendus en France, en Italie, en Suède, en Allemagne, en Espagne... Un conte de fées pour cette femme qui a été traductrice, interprète, avocate, restauratrice (elle a tenu pendant 5 ans le restaurant Ru de Nam, à Côte-des-neiges), avant de se mettre à l'écriture. Qu'elle gagne autant de coeurs en écrivant dans sa langue seconde n'est pas étonnant. «Je suis une enfant de la loi 101, francophile, francophone dans l'âme, explique-t-elle. Je parle vietnamien, bien sûr, mais c'est un vietnamien d'enfant, de cuisine. Ma langue, celle dans laquelle je suis capable de réfléchir, de ressentir les choses, c'est le français.»

http://www.cyberpresse.ca/arts/livres/200911/27/01-925704-ru-de-kim-thuy-a-fleur-de-peau.php




Résumé
Ce premier roman, d'inspiration autobiographique, est une évocation nostalgique du Vietnam de la seconde moitié du XXe siècle. Une Vietnamienne quitte Saigon après l'arrivée des communistes. Après une période d'internement en Malaisie, elle s'exile au Québec et découvre lors d'un voyage dans son pays natal qu'elle y est devenue une étrangère. Grand prix RTL-Lire 2010.

Quatrième de couverture
Ru Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l'enfance dans sa cage d'or à Saigon, l'arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam apeuré, la fuite dans le ventre d'un bateau au large du golfe de Siam, l'internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, ru dit le vide et le trop-plein, l'égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragi-comiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d'un parcours. En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d'argent ou la puissance d'une odeur d'assouplissant, Kim Thúy restitue le Vietnam d'hier et d'aujourd'hui avec la maîtrise d'un grand écrivain.




Ru est composé de très courts récits liés un peu comme dans une ritournelle : la première phrase du chapitre reprend le plus souvent l’idée qui terminait le chapitre précédent, permettant ainsi de faire le pont entre tous les événements que la narratrice a connus : sa naissance au Vietnam pendant la guerre, la fuite avec les boat people, son accueil dans une petite ville du Québec, ses études, ses liens familiaux, son enfant autiste, etc. La vie de l’auteure est bourrée de gens charmants, singuliers, de situations difficiles ou saugrenues vécues avecun bonheur égal, et elle sait jouer à merveille avec les sentiments du lecteur, oscillant entre le tragique et le comique, entre le prosaïque et le spirituel. Écrit sur un ton féminin, maternel, chaleureux, poignant et très original, qui dépasse la tranche de vie traditionnelle, RU dénote un grand talent dans l’art de raconter, où le souvenir devient prétexte tantôt au jeu, tantôt au recueillement. Un récit d’une adorable et candide survivante, un récit qui contient toute la grandeur de la vie.

Ce que nos libraires en pensent
La réalité vietnamienne échappe à plusieurs d’entre nous, si ce n’est des quelques restaurants ici et là, qui font la joie de notre palais, ou bien des films américains sur la guerre meurtrière et sans fin du Viêt Nam. Mais qu’en est-il des acteurs principaux de ce conflit méconnu par les gens d’ici? Kim Thúy est l’une de ces boat people ayant quitté l’enfer pour venir se réfugier dans notre blanc pays. Avec de petits récits, des anecdotes et des pensées, elle nous livre peu à peu l’image d’une Québécoise aux accents vietnamiens qui a su — ou plutôt, dû — s’adapter à l’invasion communiste, survivre dans un camp de réfugiés surpeuplé, apprendre le mode de vie occidental de Granby et, finalement, s’adapter au statut de maman. Grâce à sa poésie et à son humour, ce livre est un délice à lire.
Shannon Desbiens, Les Bouquinistes

http://www.livresquebecois.com/livre.asp?id=isdugpepeisdjuab&/ru/kim-thuy
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