Thaïlande: l'eau part, mais les immigrés birmans restent vulnérables
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Thaïlande: l'eau part, mais les immigrés birmans restent vulnérables
Bangkok - Quand les inondations ont atteint Bangkok, Tha Gay, un jeune Birman, a été licencié et a perdu son statut de travailleur immigré. Comme des milliers de ses compatriotes, il est aujourd'hui à la merci de trafiquants d'êtres humains en tous genres.
J'ai tout perdu dans les inondations. Mon travail, mes papiers, ma maison, raconte-t-il à l'AFP.
Il y a quelques semaines, l'homme de 23 ans, qui travaillait dans la construction, a été arrêté et renvoyé de l'autre côté de la frontière. Il a immédiatement emprunté 16.000 bahts (380 euros) pour un passeur qui l'a ramené à Bangkok, où il vit désormais dans un refuge avec d'autres immigrés.
Sans travail, sans papier et sans un sou. J'ai cherché du travail, mais comme je n'ai pas de papiers, personne ne veut me prendre. Je n'ai rien, lâche Tha Gay, dont le nom a été changé pour raisons de sécurité.
Son histoire est loin d'être isolée. Près de 100.000 Birmans sont retournés chez eux, de leur plein gré ou non, en raison des inondations historiques qui ont frappé leur pays d'accueil depuis juillet.
La législation thaïlandaise interdit aux immigrés enregistrés de quitter la province où ils travaillent, même pour fuir devant l'avancée des eaux. Beaucoup ont donc été arrêtés par les services de l'immigration, puis expulsés.
Et alors que certains tentent de revenir, ils offrent une proie facile pour les trafiquants d'être humains, selon experts et défenseurs des droits de l'Homme.
Au total, près de 60.000 des immigrés birmans qui ont quitté le pays étaient sans papiers et ont probablement été expulsés, estime Claudia Natali, de l'Organisation internationale des migrations (OIM) à Bangkok.
Et ceux qui sont restés dans les zones inondées ont été largement exclus des opérations de secours, s'est inquiétée l'ONU la semaine dernière.
Les quelque deux millions de travailleurs birmans, cambodgiens et laotiens sont indispensables à l'économie du royaume. Mais une grande partie d'entre eux sont présents illégalement sur le territoire, et sont déjà en tant normal victimes d'exploitations en tout genre.
Mais les inondations ont aggravé la situation, à un tout autre niveau, relève Sunai Phasuk, de Human Rights Watch, pour qui les autorités n'ont pas fait grand chose pour les aider.
Je ne pense pas que leur situation va s'améliorer lorsque des millions de dollars seront mis dans la reconstruction, si on en juge par l'action du gouvernement pendant les inondations.
Pour les autorités, la priorité est en effet de relancer les usines à l'arrêt forcé depuis des semaines, et non de lancer une nouvelle vague d'immigration.
Jusqu'ici, nous n'avons aucune information suggérant que les entreprises manquent d'employés (...). Je ne pense pas qu'il y aura de problème de manque de main d'oeuvre ni que cela aura un impact sur le rétablissement des parcs industriels ou la reconstruction, a indiqué le ministre du Travail Phadermchai Sasomsab à l'AFP.
Pour les expulsés qui veulent revenir, ou les nouveaux qui espèrent profiter des efforts de reconstruction pour trouver du travail, le seul chemin est le trafic d'êtres humains, selon Andy Hall, expert des migrations à l'université Mahidol.
Les trafiquants et les passeurs sont très heureux avec les inondations. Ca a été un véritable pactole pour eux, renchérit une travailleuse sociale birmane basée à Bangkok.
Tha Gay, lui, se rappelle avec horreur de son voyage de retour vers la capitale thaïlandaise. Nous étions douze entassés à l'arrière d'un pick-up, les gens gémissaient, pleuraient, vomissaient. Je voulais juste mourir, raconte-t-il.
S'ils m'expulsaient aujourd'hui, je ne reviendrais pas.
AFP
J'ai tout perdu dans les inondations. Mon travail, mes papiers, ma maison, raconte-t-il à l'AFP.
Il y a quelques semaines, l'homme de 23 ans, qui travaillait dans la construction, a été arrêté et renvoyé de l'autre côté de la frontière. Il a immédiatement emprunté 16.000 bahts (380 euros) pour un passeur qui l'a ramené à Bangkok, où il vit désormais dans un refuge avec d'autres immigrés.
Sans travail, sans papier et sans un sou. J'ai cherché du travail, mais comme je n'ai pas de papiers, personne ne veut me prendre. Je n'ai rien, lâche Tha Gay, dont le nom a été changé pour raisons de sécurité.
Son histoire est loin d'être isolée. Près de 100.000 Birmans sont retournés chez eux, de leur plein gré ou non, en raison des inondations historiques qui ont frappé leur pays d'accueil depuis juillet.
La législation thaïlandaise interdit aux immigrés enregistrés de quitter la province où ils travaillent, même pour fuir devant l'avancée des eaux. Beaucoup ont donc été arrêtés par les services de l'immigration, puis expulsés.
Et alors que certains tentent de revenir, ils offrent une proie facile pour les trafiquants d'être humains, selon experts et défenseurs des droits de l'Homme.
Au total, près de 60.000 des immigrés birmans qui ont quitté le pays étaient sans papiers et ont probablement été expulsés, estime Claudia Natali, de l'Organisation internationale des migrations (OIM) à Bangkok.
Et ceux qui sont restés dans les zones inondées ont été largement exclus des opérations de secours, s'est inquiétée l'ONU la semaine dernière.
Les quelque deux millions de travailleurs birmans, cambodgiens et laotiens sont indispensables à l'économie du royaume. Mais une grande partie d'entre eux sont présents illégalement sur le territoire, et sont déjà en tant normal victimes d'exploitations en tout genre.
Mais les inondations ont aggravé la situation, à un tout autre niveau, relève Sunai Phasuk, de Human Rights Watch, pour qui les autorités n'ont pas fait grand chose pour les aider.
Je ne pense pas que leur situation va s'améliorer lorsque des millions de dollars seront mis dans la reconstruction, si on en juge par l'action du gouvernement pendant les inondations.
Pour les autorités, la priorité est en effet de relancer les usines à l'arrêt forcé depuis des semaines, et non de lancer une nouvelle vague d'immigration.
Jusqu'ici, nous n'avons aucune information suggérant que les entreprises manquent d'employés (...). Je ne pense pas qu'il y aura de problème de manque de main d'oeuvre ni que cela aura un impact sur le rétablissement des parcs industriels ou la reconstruction, a indiqué le ministre du Travail Phadermchai Sasomsab à l'AFP.
Pour les expulsés qui veulent revenir, ou les nouveaux qui espèrent profiter des efforts de reconstruction pour trouver du travail, le seul chemin est le trafic d'êtres humains, selon Andy Hall, expert des migrations à l'université Mahidol.
Les trafiquants et les passeurs sont très heureux avec les inondations. Ca a été un véritable pactole pour eux, renchérit une travailleuse sociale birmane basée à Bangkok.
Tha Gay, lui, se rappelle avec horreur de son voyage de retour vers la capitale thaïlandaise. Nous étions douze entassés à l'arrière d'un pick-up, les gens gémissaient, pleuraient, vomissaient. Je voulais juste mourir, raconte-t-il.
S'ils m'expulsaient aujourd'hui, je ne reviendrais pas.
AFP
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