Birmanie - RSF diffuse des interviews vidéos avec des journalistes et un blogueur nouvellement libérés
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Birmanie - RSF diffuse des interviews vidéos avec des journalistes et un blogueur nouvellement libérés
(RSF/IFEX) - Le 23 janvier 2012 - Avec l’aide de son organisation partenaire, la Burma Media Association, Reporters sans frontières diffuse les interviews vidéos d’U Zeya et de Sithu Zeya, journalistes de la Democratic Voice of Burma (DVB) et du blogueur Nay Phone Latt, tous trois libérés le 13 janvier 2012.
"La Burma Media Association salue la libération de tous les journalistes emprisonnés de la DVB, de trois autres journalistes et d’un blogueur. Nous appelons le gouvernement à continuer de libérer sans conditions tous les journalistes encore emprisonnés, à promulguer des lois de protection des journalistes et la liberté de la presse en Birmanie", a déclaré Maung Maung Myint, président de l’organisation birmane de défense des média.
U Zeya dirigeait l’équipe de vidéastes qui ont fourni à la DVB des images sur l’actualité en Birmanie, jusqu’à son arrestation en avril 2010, alors qu’il couvrait un attentat mortel qui avait eu lieu près de Rangoon. Pour violations du droit d’association, de la loi sur l’émigration et pour transgression de l’Electronic Act, il avait respectivement écopé de peines cumulées de cinq ans, un an et sept ans d’emprisonnement. Il était détenu à Hsipaw (Nord-est).
Il s’exprime ici sur ses conditions de détentions, sur ses projets pour l’avenir et livre son sentiment sur le gouvernement actuel.
Son fils, Sithu Zeya, avait été arrêté dans les mêmes circonstances. Il avait d’abord été condamné, en mai 2010, à huit ans de prison, notamment pour avoir des contacts avec la DVB, organisation illégale en Birmanie, et avoir enfreint la loi sur l’immigration. Le 14 septembre 2011, il avait été condamné à dix années de prison ferme supplémentaires pour avoir prétendument diffusé des “informations nuisibles à la tranquillité et à la cohésion du gouvernement”, en violation de l’Electronic Act. Il était détenu à la prison de Henzada, dans le sud-ouest du pays.
Il évoque le système pénitentiaire birman, son engagement personnel, les conditions de travail pour les médias, ainsi que la démocratie.
Nay Phone Latt a été libéré de la prison de Hpa-an, dans l’Etat de Karen. Propriétaire de trois cybercafés à Rangoon, il avait été condamné, le 10 novembre 2008, à vingt ans et six mois de prison pour avoir témoigné sur son blog de la difficulté des jeunes Birmans à s’exprimer librement, notamment depuis les manifestations de l’automne 2007. Sa peine avait été réduite à douze ans en appel. Ayant des problèmes de santé, il ne bénéficiait pas des soins nécessaires en prison. Reporters sans frontières lui avait décerné le prix de la liberté de la presse, le 4 décembre 2008.
Il parle de son expérience carcérale, de son prix obtenu en 2008 et de sa vision de l’avenir.
http://www.ifex.org/burma/2012/01/24/video_interviews/fr/
"La Burma Media Association salue la libération de tous les journalistes emprisonnés de la DVB, de trois autres journalistes et d’un blogueur. Nous appelons le gouvernement à continuer de libérer sans conditions tous les journalistes encore emprisonnés, à promulguer des lois de protection des journalistes et la liberté de la presse en Birmanie", a déclaré Maung Maung Myint, président de l’organisation birmane de défense des média.
U Zeya dirigeait l’équipe de vidéastes qui ont fourni à la DVB des images sur l’actualité en Birmanie, jusqu’à son arrestation en avril 2010, alors qu’il couvrait un attentat mortel qui avait eu lieu près de Rangoon. Pour violations du droit d’association, de la loi sur l’émigration et pour transgression de l’Electronic Act, il avait respectivement écopé de peines cumulées de cinq ans, un an et sept ans d’emprisonnement. Il était détenu à Hsipaw (Nord-est).
Il s’exprime ici sur ses conditions de détentions, sur ses projets pour l’avenir et livre son sentiment sur le gouvernement actuel.
Son fils, Sithu Zeya, avait été arrêté dans les mêmes circonstances. Il avait d’abord été condamné, en mai 2010, à huit ans de prison, notamment pour avoir des contacts avec la DVB, organisation illégale en Birmanie, et avoir enfreint la loi sur l’immigration. Le 14 septembre 2011, il avait été condamné à dix années de prison ferme supplémentaires pour avoir prétendument diffusé des “informations nuisibles à la tranquillité et à la cohésion du gouvernement”, en violation de l’Electronic Act. Il était détenu à la prison de Henzada, dans le sud-ouest du pays.
Il évoque le système pénitentiaire birman, son engagement personnel, les conditions de travail pour les médias, ainsi que la démocratie.
Nay Phone Latt a été libéré de la prison de Hpa-an, dans l’Etat de Karen. Propriétaire de trois cybercafés à Rangoon, il avait été condamné, le 10 novembre 2008, à vingt ans et six mois de prison pour avoir témoigné sur son blog de la difficulté des jeunes Birmans à s’exprimer librement, notamment depuis les manifestations de l’automne 2007. Sa peine avait été réduite à douze ans en appel. Ayant des problèmes de santé, il ne bénéficiait pas des soins nécessaires en prison. Reporters sans frontières lui avait décerné le prix de la liberté de la presse, le 4 décembre 2008.
Il parle de son expérience carcérale, de son prix obtenu en 2008 et de sa vision de l’avenir.
http://www.ifex.org/burma/2012/01/24/video_interviews/fr/
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Date d'inscription : 31/05/2009
A peine libéré, un blogueur défend la "voix du peuple"
RANGOUN — Le célèbre blogueur birman Nay Phone Latt n'est sorti de prison qu'il y a quelques semaines. Mais le retour à la liberté n'a pas été long: il ne pense, depuis le premier jour, qu'à reprendre les activités en ligne qui l'avaient envoyé derrière les barreaux.
"J'ai tellement d'amis qui m'ont soutenu en ligne via mon blog", raconte le jeune homme de 32 ans à l'AFP, après quelques semaines de liberté. "Alors ce que j'ai voulu faire quand j'ai été libéré, c'est me connecter et poster un nouveau message".
Nay Phone Latt s'était fait connaître par des poèmes et commentaires politiques postés sur son blog, pour contourner la censure de la presse. Il était devenu une source importante d'informations, dans un pays coupé du monde.
Mais en 2007, il avait été arrêté avec d'autres militants accusés de soutenir la "révolte safran" menée par des moines bouddhistes, et condamné à vingt ans de prison.
Sa peine a plus tard été réduite à 12 ans. Avant qu'il ne profite en janvier d'une vaste amnistie, avec plusieurs centaines d'autres prisonniers politiques.
"Pour faire peur aux autres blogueurs (...), ils m'avaient condamné à un grand nombre d'années", dit-il autour d'une tasse de café dans sa ville natale de Rangoun. "Je ne sais pas quel crime j'ai commis, je ne sais vraiment pas".
Parmi les charges retenues contre le jeune homme, qui dirigeait deux cybercafés avant son arrestation, figurait la possession de caricatures du chef de la junte, le généralissime Than Shwe.
Les autorités détestaient les blogueurs et "ne comprenaient rien à internet et à la technologie", estime-t-il aujourd'hui.
Mais depuis, la Birmanie a changé. La junte au pouvoir pendant un demi-siècle s'est autodissoute, Than Swhe est à la retraite et il a transmis en mars 2011 ses pouvoirs à un gouvernement dit civil, bien que toujours contrôlé par d'anciens militaires.
Cette nouvelle équipe a multiplié les réformes politiques spectaculaires, et permis le retour au coeur du jeu politique de l'opposante Aung San Suu Kyi, candidate aux élections partielles d'avril.
"Je ne pense pas qu'ils reviendront en arrière", pronostique Nay Phone Latt. "Ce ne serait pas facile pour eux de reprendre leur uniforme militaire, alors ils veulent continuer. Mais les progrès peuvent être lents et s'arrêter. Tout dépendra du peuple de notre pays".
Ancien membre de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Suu Kyi, il est ravi de voir ainsi engagée la lauréate du prix Nobel de la paix, qui a passé la majeure partie des vingt dernières années enfermée.
"Nous avons besoin d'amender tellement de lois qui n'ont aucun sens et nous avons aussi besoin d'amender la constitution, et Mme Aung San Suu Kyi a l'intention de faire ça".
Il espère surtout l'adoption d'une nouvelle loi sur l'internet pour remplacer l'actuelle, décrite par Reporters sans frontières comme l'une des "plus liberticides du monde".
Et s'il n'a pas envie de se lancer lui-même en politique, Nay Phone Latt n'a pas non plus l'intention de se taire. Il veut notamment publier les "nombreux articles, lettres, nouvelles et poèmes" écrits dans sa cellule.
Depuis sa libération, il a pu constater des progrès concrets. Les connections internet sont toujours lentes, mais les sites de l'opposition ou des médias en exil sont accessibles.
Pour que les réformes continuent et parce que le pouvoir prétend "écouter la voix du peuple", les citoyens doivent prendre la parole, plaide le blogueur.
Si le régime veut poursuivre sur sa voie vers la démocratie, il "doit accorder la liberté d'expression, et nous ne devons avoir peur de rien".
"Nous devons parler fort, nous devons parler librement et nous devons parler courageusement".
AFP
"J'ai tellement d'amis qui m'ont soutenu en ligne via mon blog", raconte le jeune homme de 32 ans à l'AFP, après quelques semaines de liberté. "Alors ce que j'ai voulu faire quand j'ai été libéré, c'est me connecter et poster un nouveau message".
Nay Phone Latt s'était fait connaître par des poèmes et commentaires politiques postés sur son blog, pour contourner la censure de la presse. Il était devenu une source importante d'informations, dans un pays coupé du monde.
Mais en 2007, il avait été arrêté avec d'autres militants accusés de soutenir la "révolte safran" menée par des moines bouddhistes, et condamné à vingt ans de prison.
Sa peine a plus tard été réduite à 12 ans. Avant qu'il ne profite en janvier d'une vaste amnistie, avec plusieurs centaines d'autres prisonniers politiques.
"Pour faire peur aux autres blogueurs (...), ils m'avaient condamné à un grand nombre d'années", dit-il autour d'une tasse de café dans sa ville natale de Rangoun. "Je ne sais pas quel crime j'ai commis, je ne sais vraiment pas".
Parmi les charges retenues contre le jeune homme, qui dirigeait deux cybercafés avant son arrestation, figurait la possession de caricatures du chef de la junte, le généralissime Than Shwe.
Les autorités détestaient les blogueurs et "ne comprenaient rien à internet et à la technologie", estime-t-il aujourd'hui.
Mais depuis, la Birmanie a changé. La junte au pouvoir pendant un demi-siècle s'est autodissoute, Than Swhe est à la retraite et il a transmis en mars 2011 ses pouvoirs à un gouvernement dit civil, bien que toujours contrôlé par d'anciens militaires.
Cette nouvelle équipe a multiplié les réformes politiques spectaculaires, et permis le retour au coeur du jeu politique de l'opposante Aung San Suu Kyi, candidate aux élections partielles d'avril.
"Je ne pense pas qu'ils reviendront en arrière", pronostique Nay Phone Latt. "Ce ne serait pas facile pour eux de reprendre leur uniforme militaire, alors ils veulent continuer. Mais les progrès peuvent être lents et s'arrêter. Tout dépendra du peuple de notre pays".
Ancien membre de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Suu Kyi, il est ravi de voir ainsi engagée la lauréate du prix Nobel de la paix, qui a passé la majeure partie des vingt dernières années enfermée.
"Nous avons besoin d'amender tellement de lois qui n'ont aucun sens et nous avons aussi besoin d'amender la constitution, et Mme Aung San Suu Kyi a l'intention de faire ça".
Il espère surtout l'adoption d'une nouvelle loi sur l'internet pour remplacer l'actuelle, décrite par Reporters sans frontières comme l'une des "plus liberticides du monde".
Et s'il n'a pas envie de se lancer lui-même en politique, Nay Phone Latt n'a pas non plus l'intention de se taire. Il veut notamment publier les "nombreux articles, lettres, nouvelles et poèmes" écrits dans sa cellule.
Depuis sa libération, il a pu constater des progrès concrets. Les connections internet sont toujours lentes, mais les sites de l'opposition ou des médias en exil sont accessibles.
Pour que les réformes continuent et parce que le pouvoir prétend "écouter la voix du peuple", les citoyens doivent prendre la parole, plaide le blogueur.
Si le régime veut poursuivre sur sa voie vers la démocratie, il "doit accorder la liberté d'expression, et nous ne devons avoir peur de rien".
"Nous devons parler fort, nous devons parler librement et nous devons parler courageusement".
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